vendredi 6 février 2015

Informe Réforme

"If it ain't broken, don't (fucking) fix it."
-Philosophie de vie (ostie)

On exige depuis une vingtaine d'années un bac en éducation afin d,enseigner au secondaire. Autrefois, et j'en sais quelque chose car des 5 membres de ma famille, les 4 autres ont été et sont enseignants, autrefois donc, on exigeait davantage une formation dans la matière enseignée suivie d'une mise à jour en éducation de type certificat ou cours du soir pendant les soirs, les weekends ou les vacances.

Dans ma famille toute le monde a été à l'université et a obtenu ses diplômes. C'est encore, je crois, la meilleure manière de parfaire son métier. Mais on a choisi de reléguer dans la catégorie négligeable, puis, inacceptable, le passionné d'histoire, de littérature, de whatever, qui pouvait transmettre sa passion à des étudiants par simple amour de la matière dont il pouvait discourir des heures, même hors heures de classe.

Jacques Thibault, CEGEP Ste-Foy, je ne t'oublierai jamais.

On a formé des petits fonctionnaires fonctionnels de l'État. Dans le sens le plus péjoratif du mot fonctionnaire. Des gens qui sont parfois si peu intéressés par leur métier qu'il ne fonctionne qu'aux travers des échos de leur syndicat.

Mon fils a eu une enseignante de troisième année, qui se faisait remplacer chaque mois, afin de préparer des meetings syndicaux.

La réforme du système d'éducation au Québec a exactement l'âge de mon fils. 15 ans. Mon fils est un élève qui garde des notes dans le 90% et plus. Sans efforts le petit con. J'étais pareil à son âge. Ça faisait rager mes soeurs. Mais sa soeur, entrée en scolarité 4 ans après lui, en arrache pas mal. La confusion est plus grande. Et nous y mettons beaucoup du nôtre. Nous ne sommes pas le type de parents qui sommes indifférents au contenu et à l'éducation de nos enfants. Je me plante le nez dans ses devoirs tous les soirs. Weekends inclus. Je suis officiellement en charge des devoirs puisque j'étais la "bolle" du couple. J'ai donc un oeil averti sur la matière, nouvelle pour moi aussi, puisque les termes ont beaucoup changés. Et ce, même avant la réforme. J,ai dû apprendre un genre informatique que j'ai généralement en horreur: le power-point. L'Informatique en soi, c'est même mon fils, qui a le ipad à l'école, qui me donne des cours en accéléré. Diplômé une première fois en 1994, je n'avais alors jamais travaillé sur un ordinateur. Et à mon second passage en 1996, j'ai dû apprendre un brin. Tout juste word. J'étais scénariste. Puis sur le marché du travail il a fallu m'injecter excel dans les veines de force.

Aujourd'hui, les outils sont pourtant meilleurs, mais la réforme aura fait reculer tout le monde. TOUT LE MONDE. Même les bons élèves. Même les enseignants. Même les parents. Parce que toute personne responsable et lucide SAIT que l'éducation est un triumvirat composé de l'enseignant, des parents et de l'élève entre les deux. Et de la communication qui doit régner entre tout ce monde là. Dans le diagramme ci-contre, la part de l'élève c'est le cercle du milieu.

Et qu'est-ce qui a fait mordre la poussière à la réforme? LA COMMUNICATION. Ou l'absence de celle-ci entre le gouvernement et ceux qui allaient appliquer cette réforme. Certains le firent, d'autre pas par choix, la plupart parce qu'on en leur expliquait pas comme il se doit comment l'appliquer. Un fiasco absolu. Les néo-retraités de l'enseignement ont quitté légèrement plus amers. Les nouveaux venus sont arrivés plus confus. L'élève entre les deux était perdu. Le parent ne comprenait plus rien et lançait la serviette.

FI
AS
CO

Passionné de centaines de choses, j'aurais peut-être pu suivre les traces des membres de ma famille en enseignement, mais là on me renverrait sur les bancs d'école, ce que je n'ai plus du tout envie de faire après l'avoir fait pendant plus de la moitié de ma vie déjà.

On me dit qu'en anglais, je pourrais glisser entre les dalles du système. Moyennant quelques cours ici et là. J'y pense souvent. Pas assez peut-être.

La cinquième année de ma fille a été un cataclysme. On en panse encore un peu les plaies. Les cicatrices sont toujours vives. Tant que ce petit bout de cul n'aura pas mis les fesses sur un banc de l'école secondaire en septembre prochain, on frémira un peu d'inquiétude.

Pas seulement parce qu'elle doit travailler plus fort pour atteindre les mêmes objectifs que les autres.
Mais aussi parce qu'on sait que la communication avec les profs, au secondaire, frise le nul. Et que la mer paraîtra peut-être tellement grande pour une si petite nageuse.

Et les lifeguards sont de plus en plus sur leur iphone.
Avec l'ortograf (sic) qui viens (doublesic) avek (triplesec).

La réforme a été avouée un échec cette semaine.

Le ministre Bolduc, tel un veau plantant sa tête dans l'abattoir, s'est précipité pour en défendre les vertus et pour dire qu'elle était très bien cette réforme.

Le même qui dit sans rire qu'augmenter le nombre d'élèves dans la classe n'en crééra pas des plus poches.

Définitivement le pire élève de la classe à M.Couillard.

Peut-être même de l'histoire du pays-qui-n'est-pas-encore à ce poste qu'il ne mérite en RIEN.



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