Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps, vous sera offert sur ce site.
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J''ai baptisé mon catalogue sonore d'incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient de l'avoir déjà fait ici trop souvent. Ils sont tous les 4 mémorables pour moi en ce sens qu'Ils ont tous les 4 changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont dans mon ADN, j'en connais chaque son, chaque accord, et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique des saisons.
"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop.
"Bassesse" pour Low de David Bowie.
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2.
Par ordre de création.
Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot habibi qui, en dialecte irakien veut dire Mon amour.
Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maîtresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que le musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable là où ça fait du bien.
SELLING ENGLAND BY THE POUND de GENESIS
1973.
J'ai 19 mois quand l'album est lancé sur le marché. Je vous mentirais de vous dire que j'y ai dansé, dès les premiers échos.10 ans plus tard, en revisitant les passés de Phil Collins et Peter Gabriel, oui toutefois. Je découvrirais non pas un album sur lequel on danse, comme David nous invite à le faire cette année là, mais de la musique franchement travaillée. Quelque chose qui ne passerait pas sur les ondes radios. Des chansons de 8, 10 et 11 minutes.
De l'affront des dogmes musicaux. De la musique osée, servie par une voix feutrée et une instrumentalisation passablement agréable.
Genesis aura eu plusieurs incarnations. Quand en 1986, Phil, Mike & Tony lancent Invisible Touch, il me semble alors impossible que ce band soit le même que celui des années 70. Je replonge dans l'alignement comprenant Peter Gabriel à la voix, la flute, au piano, au hautbois et aux percussions, Steve Hackett à la guitare électrique et à la guitare de nylon, Tony Banks au piano, aux claviers et à la guitare 12 cordes, Mike Rutherford à la guitare 12 cordes, la base et la sitar électrique, et Phil Collins à la batterie, aux percussions et à la voix.
Fameux line-up.
Foxtrot, l'album de l'année de ma naissance avait été assez bien reçu et la compagnie de disque a mis de la pression sur le band afin qu'il livre un album successeur à la hauteur le plus rapidement possible. Gabriel écrit les paroles des chansons en deux jours, choisit un slogan du parti travailliste britannique pour le titre de l'album et Phil Collins en a marre et songe à quitter le band. Mais restera.
Le 5ème album de Genesis sera alors leur meilleur vendeur, et restera l'un des favoris des fans, et du band puisqu'il s'agit d'un album dont la plupart des morceaux seront toujours joués en tournée.
Steve Hackett avoue qu'il s'agit de son préféré.
Le premier morceau est mon préféré de cet album. Il est né d'improvisations au piano de Gabriel combinées à des partitions de guitare d'Hackett à laquelle Tony Banks a rajouté des partitions de mellotron qu'il explorait alors à fond. Un son rappelant un choeur entre autre qui fait très bonne impression (autour de 3:47). Le morceau devait à l'origine s'étirer sur une vingtaine de minutes, mais le groupe se trouvait cheap de placer une première face A en un seul morceau qui aurait peut-être trop rappelé Supper's Ready de l'labum précédent. Gabriel, accusé de trop vouloir plaire à l'Amérique, colle un texte aux références très britanniques.
Le second morceau sera le seul extrait envoyé aux radios qui en feront un hit assez mineur. Steve Hackett et Phil Collins sont à l'origine de ce morceau. Banks y colle un son de mellotron qui fait penser à une tondeuse et Rutherford est en feu à la base.
Tony Banks écrit le morceau suivant en 1972 et le présente au groupe pour Foxtrot. Il est alors refusé. Devant l'urgence de la création de cet album, on le récupère et on le retravaille en gang. Très bon. J'aime beaucoup l'intro presque classique qui, autour de 6:32 a peu à voir avec l'origine de la chanson. Des chansons qui évoluent comme ça, ça me plait beaucoup. Le titre est un jeu de mot avec le fleuve Forth d'Écosse appelé aussi le Firth of Forth. Banks et Rutherford sont auteurs des paroles de ce morceau qui se termine tout en délicatesse.
Le morceau qui ferme la Face A n'est que le second que chante alors Phil Collins avant de ne devenir le chanteur principal en 1975. L'autre morceau était sur l'album Nursery Cryme. La ballade n'était pas typique du groupe à cette époque. Collins et Rutherford l'ont écrite sur le parvis du studio entre deux prises. Très agréable morceau.
Le premier morceau de la face B est inspiré à Gabriel par une guerre de territoire entre deux gangs rivales dans East London. Il avait lu sur le sujet plusieurs années auparavant, mais internet alors inexistant, il avait placé une annonce dans le journal afin d'en savoir plus sur le sujet et devant l'absence de réponse, il a alors inventé sa propre histoire avec ses propres personnages. Picnic, picnic, picnic, picnic.
After the Ordeal est un morceau entièrement instrumental composé par Hackett. Banks et Gabriel ne voulaient pas de ce morceau sur l'album, mais comme Hackett jugeait que le morceau suivant était nettement trop long et que Banks et Gabriel n'étaient pas d'accord, tout le monde a fait un compromis. Fallait remplir de la galette de toute façon. J'aime beaucoup (le clip de "BarryLyndon63" aussi).
The Cinema Show devait à l'origine fusionner et se trouve en fait à en être la seconde moitié musicale. Belles harmonies vocales de Collins et Gabriel et intéressant hautbois/flute. Rutherford et Banks ont écrit les paroles inspirés du poème de T.S.Eliot, The Waste Land. Gabriel y a ajouté de la mythologie grecque avec des références au mythe de Tiresia. Hackett brille à la 12 cordes.
La minute et demie qui ferme l'album est un clin d'oeil au morceau d'ouverture, avec des paroles faisant référence aux supermarchés britanniques. Et le retour de ce faux choeur.
Pour amateur de rock progressif, d'audace, de la voix de papier sablé de Pete Gab, de guitare 12 cordes croisées avec des claviers, de compliqués morceaux joués en 7/8 sur synthétiseurs, pour nostalgique de bravoure britannique.
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