Le maître du suspense aura inventé la signature cinématographique entre 1922 et 1979. Avec près de 60 longs-métrages étendus sur plus de 50 ans de travail, Alfred Joseph Hitchcock, anobli trois mois avant sa mort en 1980 aura fait naître toute une génération de cinéastes, tout en faisant vivre une demie-tonne de comédiens, parmi lesquels quelques fidèles: Joseph Cotten, Hume Cronyn, Joan Fontaine, Cary Grant, Tippi Hedren, Basil Radford, Grace Kelly, James Stewart, Vera Miles, Clare Greet (7 films), Leo G. Carrol (6) et Hannah Jones (5).
Voici 10 films choisis par bibi pour se gâter du Greatest British Filmaker.
ROPE (1948)
Pour l'adresse de la photographie, film réalisé en donnant l'impression qu'il n'y a qu'un seul plan durant toute sa durée. Hitch masquait la coupure de chaque bobine de 10 minutes par un zoom sur une portion noire à l'image, (un dos de veston, un meuble, le ciel par la fenêtre, etc.) afin de cacher les coupures du montage. L'histoire est aussi glauque et fascinante. Deux jeunes universitaires, brillant mais pêchant par arrogance, choisissent de faire "le crime parfait" et invite des amis dans leur logement afin de les inviter à manger sur une table cachant le cadavre. Inspiré du réel drame de Leopold & Loeb, certains cinéma ont refusé de diffusé le film, la douleur étant trop fraîche dans les mémoires. De plus, le sous-texte homosexuel (dans les conservatrices années 40) était évident, John Dall et Farley Granger étant homosexuels au quotidien, l'auteur Arthur Laurents aussi tout comme le compositeur de la musique (jouée par Granger) Françis Poulenc.
THE LADY VANISHES (1938)
Le film, le dernier fait en Angleterre par Hitch avant de se déplacer aux États-Unis, raconte l'histoire de deux femmes dans un train, dont l'une disparaît mystérieusement. Après trois films qui n'avaient pas vraiment bien fonctionné au box office, le succès de ce très bon film a confirmé au super producteur hollywoodien David O. Selznick qu'Alfred avait un potentiel et un futur dans son giron. Le film reste l'un des trois plus populaires d'Hitchcock dans sa carrière issue d'Angleterre. Il met en vedette Margaret Lockwood, Micheal Redgrave (père de Vanessa, Corin & Lynn) Paul Lukas et Dame May Whitty. Les références au second grand conflit qui allait bientôt naître sont multiples. Les Anglais du film, tentant désespérément des rester hors du conflit, sont finalement très impliqués et joignent leur force à des alliés étrangers, tandis que l'avocat qui tente de négocier avec les agresseurs en prend pour son rhume. Brillant.
SUSPICION (1941)
Inspiré du roman Before the Fact de Francis Iles publié 9 ans avant, le film met en vedette Joan Fontaine et Cary Grant, Ce sera le seul film qui donnera un Oscar à l'un des interprètes d'un film d'Alfred, Fontaine, tout simplement exceptionnelle dans le rôle d'une femme tombant en amour avec un charmant playboy qui se trouve à être aussi un fin manipulateur et un incorrigible gambler, criblé de dettes et affreusement malhonnête. De découvertes en découvertes, elle en vient à le suspecter de meurtre, et à craindre le sien. Dans une scène très habile, Fontaine transforme le mot mudder (tracteur) en murder en jouant aux anagrammes et puis finalement en murderer dans une lettre échangée, ce qui lui fait perdre ses sens. Pour le talent de Miss Fontaine.
I CONFESS (1953)
Le film tourné dans le Vieux-Québec a eu la plus longue préproduction Hitchcockienne de sa carrière, travaillant 8 ans sur le projet et auprès de 12 scénaristes différents, Un avocat douteux (incarné par Ovila Légaré) est assassiné et son tueur le confesse à un prêtre qui restera troublé par la nature de sa discrétion professionnelle et sa conscience.
Ce sont les prêtres du diocèse qui ont refusé la fin du film et ordonné qu'elle soit changée (une exécution du prêtre, personnage principal) en échange qu'Hitchcock puisse tourner gratuitement dans les magnifiques églises de Québec. Avec Montgomery Clift, Anne Baxter Karl Malden, Otto E. Hasse et Brian Aherne et aussi Gilles Pelletier. Hitch est vu à monter les marches menant à la terrasse Dufferin dans les deux première minutes du film et le décor de notre merveilleux chez nous ancestral est à couper le souffle. La scène finale est tournée dans l'une des salles du Château Frontenac.
SHADOW OF A DOUBT (1943)
Traqué. Charlie Oakley (incarné par Joseph Cotten) se réfugie chez sa nièce portant le même prénom que lui et qui lui voue une profonde admiration. (Personnage splendide joué par la splendide Teresa Wright). Deux hommes surveilles l'oncle Charlie de près, ce qui sème le doute dans l'esprit de la jeune fille. Elle le suspecte d'être un tueur de riches veuves...comme sa mère...Hitchcock était le maître du suspense et ce film en est la quintessence. Il s'agit du film préféré du réalisateur lui-même. Le film est un véritable chef d'oeuvre souvent moins connu que certains autres films du grand Hitch.
DIAL M FOR MURDER (1954)
Difficile de ne pas tomber sous le charme de Grace Kelly. Adapté de la pièce de Frederick Knott, un homme engage un tueur à gages afin qu'il tue sa femme. Quand celle-ci le rappelle, le soir de la supposée exécution afin de lui faire part de sa panique face à l'attaque dont elle vient d'être victime mais auquel elle a mis un terme à coups de ciseaux, le mari doit maintenant composer avec sa femme fragilisée et un inspecteur fort perspicace. Le film a été tourné avec une naissante méthode d'images en 3 dimensions, ce qui a profondément désenchanté Hitchcock qui a révélé que le 3D était "une fantaisie excitante pendant 9 jours et je l'ai tourné au 9ème jour". Le film met en vedette Kelly, Ray Milland, Robert Cummings et John Williams. Il a fait 6 fois son budget millionnaire en recettes.
REAR WINDOW (1954)
Grace Kelly encore. mais cette fois, plus partielle aux côtés de James Stewart qui interprète un photographe confiné à son appartement de Greenwich Village suite à un grave accident sur un circuit automobile et qui devient obsédé par des envies voyeuristes qui le convainquent qu'il a assisté à un meurtre dans l'immeuble d'en face. Le traitement de la musique et de l'image y sont exceptionnelles dans ce film qui sera nommé (sans gagner) 4 fois aux Oscars. les sujets explorés sont encore aujourd'hui nettement pertinent. Il s'agit d'une fort intelligente exploration de cette fascination voyeuriste qui nous habite tous accompagnée de cette envie folle que les gens aient les yeux sur nous. Magistral.
THE 39 STEPS (1935)
À Londres, un canadien rencontre au terme d'un spectacle, interrompu de manière impromptue, une jeune femme qui se prétend poursuivie. Il la cache chez lui, mais elle s'y fait assassiner tout de même, faisant de lui le principal suspect de sa mort. Il ne peut prouver son innocence que si il s'implique dans une histoire d'espionnage. Robert Donat, Madeleine Carroll, Lucie Mannheim et Godfrey Tearle jouent les personnages principaux dans ce film qui était le préféré de l'auteur J.D.Salinger. Fameux.
THE BIRDS (1963)
Rarement des créatures aussi inoffensives que des oiseaux auront parues aussi démoniaques. Une scène, montrant une enseignante prenant une pause en s'allumant une cigarette (une grafigne volontaire de la part de Hitchcock qui voulait briser l'image de la pure Suzanne Pleshette, généralement associée à la virginité de Disney) devant un jeu pour enfants bientôt envahi peu à peu par des oiseaux est devenue l'une des scènes les plus hantées du cinéma. Les effets spéciaux paraîtront grotesques face aux réalités technologiques de nos jours, mais la peur de l'époque était réelle. Hitchcock ne nous as pas seulement traumatisé face aux douches, mais face aux gentils oiseaux aussi.
REBECCA (1940)
Film gothique magistral racontant l'histoire de la nouvelle vie d'une jeune femme (Joan Fontaine) seconde épouse d'un aristocrate (Laurence Olivier), toujours sous l'emprise psychologique de sa défunte première femme et dont la chimie avec la gouvernante (Judith Anderson), jalouse de celle-ci, rend la tension continuelle. La tension sexuelle entre la gouvernante et la nouvelle mariée est d'ailleurs extrêmement fidèle à la bisexualité de l'auteure duquel le film a été tiré: Miss Daphné Du Maurier. Une favorite de Hitch. Le film a gagné l'Oscar de la meilleure cinématographie (Georges Barnes) et du meilleur film (David O. Selznick, producteur) il s'agissait du tout premier film tourné aux États-Unis pour Alfred.
Tout un début...
Mentions plus que respectables aux The Lodger, Murder!, Jamaica Inn, Foreign Correspondent, Strangers on a Train, To Catch a Thief, Vertigo, North By Northwest & Psycho.
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