Après avoir étudié la médecine et la philosophie, il quitte les bancs d'université afin de devenir peintre à Paris en 1966. Devenu obsédé par le cinéma à Montparnasse où il y voit 5 films par jour, il tente de faire de sa passion son métier mais est recalé à l'examen d'entrée d'une école de cinéma française où étaient déjà passé Alain Resnais et Louis Malle. Il retourne donc à Munich, pour y étudier le cinéma et la télévision et même faire un peu de critique de films pour des magazines donc Der Spiegel. Il réalise plusieurs courts-métrages et son projet de fin d'année devient son premier long métrage.
Bien reçu grâce à une très belle cinématographie d'un jeune Robby Müller, le second effort ne tardera pas alors que Wenders tourne une adaptation du roman de Peter Handke Die Angst des Tormanns beim Elfmeter. Le succès devient international. L'Angleterre et les États-Unis posent les yeux sur le travail du jeune Allemand de 27 ans. L'année suivante il adapte la célèbre Scarlet Letter de Nathaniel Hawtorne, mais c'est Alice in the Cities, en 1974, qui ouvre vraiment les yeux. Cette première partie de sa triolgie des road movies. La cinématographie de Robby Müller est tout simplement époustouflante. Dès l'année suivante, Wenders est la coqueluche allemande, les jeunes veulent dont tous travailler avec lui. Parmi eux, la fille de Klaus Kinski, Nastassja, qui tournera avec Wim le second film de sa trilogie des road movies. Dès 1976 il clôt sa trilogie avec l'histoire de la rencontre entre un mécanicien malchanceux et un amoureux déchu qui prennent la route pour aller se taper des films.
Lorgnant maintenant du côté de l'Amérique, il signe The American Friend mettant en vedette Bruno Ganz et Dennis Hopper, film adapté librement de Ripley's Game de Patricia Highsmith. Sur le tournage, il a choisi de faire jouer tous les rôles de gangsters par des comédiens qui sont aussi réalisateurs. Parmi eux, Nicholas Ray, qui fascine Wenders. Il en fera le sujet de son film suivant, un documentaire sur les derniers jours du réalisateur de Rebel Without a Cause, une grande influence pour Wenders.
Inspiré par un roman de Joe Gores qui fabulait sur la vie de l'auteur Dashiel Hammett, Wenders en fait une adaptation cinématographique mettant en vedette Frederic Forrest et produite par Françis Ford Coppola, un fan de Wenders, mais qui ne le restera pas puisque les deux se brouillent sans arrêt. La même année à Cannes, Wenders tourne un documentaire où il fait entre autre parler les réalisateurs Spielberg, Godard, Fassbinder, Antonioni et Herzog.
Inspiré par ses brouilles avec Coppola où Wenders avait fui les États-Unis pendant la réécriture de son projet Hammet (ordonné par Coppola) et avait commencé des projets en Europe qui n'ont jamais été complété, donc un avec Raoul Ruiz au Portugal où l'argent avait manqué, il tourne The State of Things: un bijou d'existentialisme,extrêmement Beckettien. Henri Alekan signe la cinématographie, une autre perle.
Toujours allumé, il signe ensuite l'un de ses trois plus beaux films, tournant aux États-Unis, avec Robby Müller à la cinématpgraphie, un scénario de Sam Sheppard et de L.M.Kit Carson racontant l'histoire d'un homme amnésique (Harry Dean Stanton) qui tente de refaire les ponts avec son frère (Dean Stockwell), son fils de 7 ans (le fils de l'auteur du script et de l'actrice Karen Black) et de son ex-femme (Nastassja Kinski) qui a abandonné la famille. Bouleversant. Cannes lui offre ses trois prix les plus importants à son festival cette année-là.
Wenders tourne un documentaire au Japon avant de tourner Der Himmel Uber Berlin, signé de sa sa main, de celle de Peter Handke et de Richard Reitlinger. Les Ailes du Désir est un film totalement planant, tout en atmosphère, où la poésie de Rainer Maria Rilke y est bien vivante parmi des personnages parfois morts, mais extrêmement présents à la fois. Un film splendide où la cinématographie du Henri Alekan de 77 ans est une lettre d'amour à Berlin Ouest. Fameux.
Tiré de son expérience au Japon, Wenders lance un autre documentaire à saveur nippone sur le designer de mode Yohji Yamamoto.
Dans le but d'écrire l'ultime road movie, Wenders tourne dans 15 villes, sur 7 continents, Until the End of the World, projet trop ambitieux, qui fait un peu patate. Après ce demi-échec, Wenders se sent obligé de renouer avec une suite aux Ailes du Désir, une suite, qui devient aussi un demi-succès. Il tourne ce qui ressemble à une suite de L'État des Choses de 1982. avant de co-réaliser le dernier film de Michelangelo Antonioni.
En 1997, il tourne un film aux États-Unis et retravaille avec Ry Cooder qui avait fait la hantée trame sonore de Paris, Texas.
Il tourne coup sur coup deux documentaires musicaux, un sur Willie Nelson, l'autre, sur de fameux musiciens cubains (en collaboration avec Cooder encore).
Il tourne un scénario de Bono qui fait un flat et tournera moins de fiction et surtout des documentaires, des courts-métrages, des projets musicaux ou des clips musicaux jusqu'à il y a peu.
Ayant un grand flair pour dénicher les meilleurs directeurs photos, pas étonnant qu'il soit aussi passionné de photographie.
L'an dernier, il tourne une co-production canadienne, allemande, française, suédoise et norvégienne en 3D (waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaach...) mettant en vedette James Franco, Charlotte Gainsbourg, Rachel MacAdams et Marie-Josée Croze.
Le film était présenté hors compétition à la 65ème édition de la Berlinale la semaine dernière.
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