Quelle
question
idiote.
Et si il avait été les deux?
Haron Monis était les deux.
C'était comme se demander la couleur du mur où des gens auraient été fusillés:
Complètement impertinent.
Tori Johnson, simple gérant de café australien, a péri lundi après 16 heures de siège où il était tenu en otage par un abruti fini qui n'aurait jamais dû se trouver en liberté, Les sombres lois du hasards l'ont placé sur le chemin d'un assassin et à seulement 34 ans et à peine 14 mois dans ce nouveau poste de gérant, Johnson a laissé sa vie en tentant d'arracher des mains du preneur d'otage l'arme qui l'aura tué.
Ce geste a rendu le déséquilibré plus fou encore et il a voulu tuer tout le monde. Une mère de trois enfants de 38 ans, une brillante avocate qui allait se chercher un simple café ce matin-là avec deux collègues a alors pris les balles du tireur en se plaçant devant sa collègue enceinte, afin de la protéger. Katrina Dawson a été, tout comme Tori Johnson, tout à fait héroïque. Ils en ont payé de leurs vies.
Julie Taylor, sa collègue enceinte, et le bébé à naître doivent leur vies à Miss Dawson.
Les premiers tirs sur Johnson ont fait réagir les agents d'intervention qui se tenaient dehors et vers 2h du matin, ils sont entrés et ont achevé le triste assassin.
Intégriste ou simple délinquant terroriste? s'interrogeait le journal pour rien le jour même.
Qu'est qu'on s'en moque!
"Watch where you are fucking going!" a dit Craig Stoker quand le crétin tueur est entré en collision avec lui, lui faisant renverser son café. Stocker quittait le café Lindt tandis que le désaxé y entrait. Il lui aurait répondu "Do you want me to shoot you?" ce qui aurait tellement surpris Stoker qu'il n'a pas pensé à une réplique et a continué son chemin, Ne se doutant en rien que deux clients plus loin, cet homme allait sortir ses armes et faire le terroriste pendant 16 heures.
Le tueur avait le mot "man" dans son nom. Il était tout le contraire d'un homme.
Mon fils me faisait remarquer que sur le net, ce qui sortait le plus était la phrase: "Ce ne sont pas tous les musulmans qui sont terroristes, mais pourquoi presque tous les terroristes sont musulmans?". C'était le jour de la tuerie au Pakistan revendiquée par les talibans.
Comment peut-on être fier de revendiquer un acte d'une telle lâcheté?
Je revoyais le visage de Donald Rumsfeld à la télé sur un autre sujet et je me demandais combien de nouveaux "white man haters" ce simple visage a-t-il pu fait naître dans le monde moyen-oriental?
Autant que Ben Laden a pu fait naître de "arab haters", j'imagine.
J'ai un jeune cousin que se prénomme Karim et qui a comme nom de famille, un nom tunisien. La soeur à mon père à marié un tunisien. Un homme adorable. En 2001, ce cousin commençait à investir le marché du travail. il a dû placer son nom du milieu "Nicolas" au lieu de son prénom usuel sur son CV. À peu près au même moment, je devais rencontrer mon nouvel employeur dans une usine de jambon. Nous étions deux à avoir été engagé et l'autre qui avait été engagé avec moi se nommait Vincent m'avait dit celui qui m'engageait.
Le premier jour où j'ai rencontré "Vincent" il s'est levé vers moi et m'a dit:
"C'est toi Hunter? Salut, c'est moi Ishmael". Je lui ai serré la main, et sans lui dire "et alors tu es qui dans mon univers?" mes yeux l'interrogeait tout de même du genre "Où veux tu en venir? devrais-je te connaître?". Il m'a ensuite dit:
"J'ai aussi été engagé en même temps que toi, on va travailler ensemble"
Je lui avait alors dit:
"Ishmael Vincent, c'est ça?"
Et c'est là qu'il avait compris et qu'il m'avait dit:
"Ah! oui, on a dû me présenter comme ça, je mets mon second prénom parce que Ishmaël rebute les employeurs depuis 2001, alors..."
Voilà un type de créativité circulaire avec laquelle doivent composer ses gens nés avec un nom trop "arabisé". Circulaire car ils doivent contourner certains préjugés tenaces.
Ma fille a fait récemment un exposé sur la tuerie d'Ottawa. Elle devait choisir un sujet d'actualité récent et c'est celui qu'elle devait traiter. Elle parlait de radicaliste islamique. en parlant de l'aliéné d'Ottawa. Anticipant que son enseignante de sixième année lui demanderait d'expliquer ce qu'était un radicaliste islamique, mais surtout afin de lui faire saisir ce dont elle parlait, je lui ai fait dire ce qu'elle en comprenait.
Elle avait écrit: "Quelqu'un qui choisit la religion de l'Islam."
Un peu court.
Je lui ai fait rajouter 4 autres mots et lui ai expliqué que ce ne sont pas tous les islamistes qui sont méchants.
J'ai fait rajouter les mots
"...pour les mauvaises raisons".
Son prof, tel qu'anticipé lui a effectivement posé la question de ce qu'elle comprenait du terme radicaliste islamique. Elle a été séduite par la réponse de ma fille lui garantissant à voix haute qu'elle aurait beaucoup de points pour cette explication.
Si seulement un peu tout le monde le comprenait ainsi.
Si seulement, les arabes comprenaient aussi que ce ne sont pas tout les blancs qui sont des Donald Rumsfeld.
Nous n'aurions pas à pleurer des Tori Johnson et Katrina Dawson, morts pour un café.
Les trois enfants de Katrina n'ont pas 10 ans.
Et plus de maman.
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