Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps, vous sera offert sur ce site.
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J''ai baptisé mon catalogue sonore d'incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient de l'avoir déjà fait ici trop souvent. Ils sont tous les 4 mémorables pour moi en ce sens qu'Ils ont tous les 4 changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont dans mon ADN, j'en connais chaque son, chaque accord, et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique des saisons.
"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop.
"Bassesse" pour Low de David Bowie.
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2.
Par ordre de création.
Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot habibi qui, en dialecte irakien veut dire Mon amour.
Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maîtresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que le musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
ALL THINGS MUST PASS de GEORGE HARRISON
1966 à 1970.
George aura toujours été le petit frère tassé dans le coin par John & Paul. "Ses chansons ne sont parfois tout simplement pas tellement bonnes" s'expliqueront-ils. Toutefois sur leur dernier effort collectif, ce sont bien deux chansons de George qui seront parmi les meilleures et qui seront choisies par le duo McCartney/Lennon.
En 1968, année où les Beatles étaient 4 artistes bien distincts beaucoup plus qu'une unité de 4, George lance un album instrumental, album qu'il enregistre à Londres et à Bombay en Inde. Un an plus tard, ce seront deux longs morceaux expérimentaux qui seront enregistrés sur disque, dont le second lui vaudra une poursuite pour avoir enregistré Bernie Krause aux synthétiseurs sans son consentement et ne pas l'avoir crédité.
Mais quand Paul annonce la fin des Beatles en avril 1970, George a tant accumulés de morceaux, a travaillé avec tant de nouveaux amis, a tant de matériel qu'il ne pourra pas se contenter de livrer un simple album, ce ne sera même pas un album double, ce sera un album triple ! et d'une telle richesse qu'il contiendra les présences de Gary Wright, Eric Clapton et le band de Delaney & Bonnie qui deviendraient Derek & The Dominos, Klaus Voorman, Ringo Starr, Billy Preston, des amis des Rolling Stones, Badfinger, Alan White de Yes, Pete Drake qui a travaillé avec Dylan, des morceaux co-écrits avec Dylan (une amitié qui durera), Un pianiste classique, Dave Mason, Phil Collins et Ginger Baker.
Et bien entendu une certaine influence de McCartney/Lennon.
Plusieurs s'entendront pour dire que cet album solo du beatle timide sera le meilleur tout ex-beatle confondus.
Il a définitivement donné une nouvelle image du gentil Beatle et prouvé qu'il pouvait s'affranchir de ses frères.
Mes jeunes parents sont mariés depuis 4 mois et 5 jours quand cet album est lancé.
L'album s'ouvre avec un morceau que George et Bob Dylan composent ensemble à Bearsville au Nord de Woodstock dans l'État de New York chez Dylan. Bien que la mode de l'époque suggère que l'on commence avec un morceau qui a du beat, cette ballade romantique annonce la beauté de l'indépendance nouvelle de George bordée par la guitare de Clapton, avec Voorman à la base et Alan White à la batterie. Joli.
La seconde chanson est un énorme succès mais aussi une épine au pied d'Harrison qui sera condamné pour inconscient plagiat. La slide guitar de George deviendra sa signature sonore. Ringo, Clapton, Badfinger, Voorman, Billy Preston sont aussi sur ce morceau. Harrison dira qu'il s'était plutôt inspiré d'un gospel pour ce morceau.
Wah Wah est un exorcisme pour GH qui se libère de ses frustrations de Beatle critiqué par McCartney et Lennon mais aussi qui est plutôt insulté de voir Yoko Ono prendre trop de place dans les sessions d'enregistrements de ce qui sera l'album Let It Be (qui s'appelle alors Get Back). Clapton, Bobby Keys, Preston, Gary Wright, Jim Price, Voorman, Ringo sur ce parfois cacophonique morceau surproduit par un Phil Spector qui aura besoin de 18 vodkas jus d'orange par jour pour opérer.
Le morceau qui clôt la première face avait été présenté aux Beatles en 1966 qui l'avaient rejetée. Harrison en fait ici une version de plus de 7 minutes dont la fin fait un clin d'oeil au Hey Jude des Fab Four. Face B du premier single My Sweet Lord. Au Canada, c'est ce morceau qui se classe #1, pas My Sweet Lord...
D'abord pensée comme une chanson pour Billy Preston dont Harrison produit un album, la chanson est vite composée dans sa voiture en se rendant au studio. Et c'est Harrison qui la garde pour lui.
En assistant aux sessions d'enregistrements de l'album New Morning de Bob Dylan, GH tombe amoureux de son morceau If Not For You. Dylan et lui l'enregistrent ensemble et chacun la placera sur son album, à un mois d'intervalle. Dylan le premier, GH en novembre. Doux.
Le morceau suivant est écrit pour Bob Dylan, la veille d'un concert que Dylan donnera au Isle of Wight Festival. GH y parle de son amitié pour Dylan, mais aussi de sa timidité maladive et de son désir de réclusion. Le country croisé avec le style hawaien. Très bien. Mon père était un grand fan des deux genres. Et des Beatles...
Morceau refusé par les Beatles en janvier 1969, la pièce est considérée comme la plus sexuelle de GH, alors lourdement inspiré par les dieux Hindous entourées de jeunes vierges, ce qui détruira son couple avec Pattie Boyd.
En côtoyant Dylan à cette époque, Harrison côtoyait forcément The Band qui a une influence certaine sur le dernier morceau du premier disque. La pièce traite aussi de la fin des Beatles.
Le morceau qui ouvre le second disque est lourdement influencé des enseignements du Radha Krishna Temple et suggère la dominance de l'ordre spirituel sur les intérêts matériaux.
Apple Scruffs était le surnom que donnaient les Beatles aux fans qui dormaient et faisaient la vigile là où les Fab Four se déplaçaient. Particulièrement les jeunes femmes qui attendaient aux portes des studios d'Apple ou aux bureaux d'EMI. L'une des dernières pièces enregistrées pour ce triple album c'est l'une de mes deux préférés de l'album. Peut-être en raison de l'harmonica et de ce parfum de Dylan.
Mon autre préférée ben c'est celle-là, un hommage à l'ancien propriétaire de la somptueuse Philrésidence victorienne gothique qu'il a achetée en 1970 dont le terrain et les gnômes ornent la couverture de l'album.
Phil Spector a donné une touche R & B, voire soul, à ce morceau extrêmement spirituel. Trop à mon goût. Trop soul aussi.
La chanson titre ferme la première partie du second disque.Rejetée par les Beatles, plusieurs observateurs
ont qualifié ce morceau, inspiré d'un poème de Timothy Leary, du meilleur morceau des Beatles jamais enregistré par ceux-ci.
Comparée au Why Don't we Do It On The Road ? de Paul en 1968, la pièce qui ouvre la seconde partie du second disque est perçue comme une bagatelle sexuelle libidineuse. GH y "slide" avec plaisir. Ringo déboule sur ses tambours.
L'Art de Mourir est un commentaire sur la nature de l'existence. Tout le futur Derek & The Dominos se trouve sur ce morceau proto-disco. Un de mes préférés.
La seconde version de Isn't It a Pity avait été créée parce qu'on comptait en faire un single et que 7:10 était beaucoup trop long pour les radios. Clapton est sur cette version, il n'était pas sur la version longue.
Le morceau qui clôt la seconde partie du second album évoque le son qu'aura David Gilmour des années plus tard.
Les deux derniers côtés de ce triple albums seront composés de 4 jams et une parenthèse, dont ce jam-ci d'une durée de plus de 11 minutes.
Cette parenthèse de 51 secondes est un clin d'oeil à l'ami Lennon. On y entend surtout Ringo.
Plug Me In clôt le premier côté du troisième disque bon vieux rock'n roll habilement joué à la guitare par GH et son ami Eric.
GH Et Eric remettent ça à la guitare avec ce titre hommage au chien de Clapton, Jeep, décédé.
Pour amateurs des Beatles, de blues, de spiritualité, de belles mélodies appuyées par des six cordes acoustiques ou électriques, de slide guitar, pour nostalgiques.
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