L'Irak en Vrak

C'est drôle comme l'urgence semble présente en Irak pour les États-Unis et a toujours été nulle en Syrie et à vitesse d'escargot en Israël qui viole ses propres accords de cessation de la colonisation depuis bientôt 10 ans.

Les États-Unis sont impliqués dans des bombardements contre l'Irak pour la première fois depuis le retrait de leur troupes, il y a 3 ans. C'est l'Irak elle-même qui aurait demandé à être ciblée. Des extrémistes djihadistes qui aurait capturé des femmes pour en faire des esclaves.

Danger nouveau?
Inventé?

Qui est cet Irak attaqué?

Dans un geste de mégalomanie pure, l'auto-proclamé calife Abou Bakr al-Baghadi, s'est désigné successeur direct du prophète Mahomet et chef de tous les musulmans de la planète. L'État Islamique de l'Irak compte une armée de 10 000 à 25 000 guerriers. Ses succès sur le terrain dans les combats attirent des djihadistes du monde entier, dont des centaines d'occidentaux. Et des gens de partout en Irak.

Jeudi dernier, l'État Islamique a pris le contrôle du barrage le plus important d'Irak, celui de Mossoul, qui contrôle l'électricité du pays. Ça a alerté les U.S. of A.

L'État Islamique inquiète parce qu'il est en pleine expansion.
-Il a acquis tout un lot d'armes, des chars, des véhicules de transport militaire, des missiles, des armements lourds.
-En 2004, c'est en Syrie qu'Abou Bakr al-Baghadi s'est fait un nom et une réputation à la tête de certains groupes rebelles qui tenaient tête à Bachar al-Assad. Il est maintenant au sommet de la pyramide de l'influence en Irak.

-L'État Islamique a attaqué et conquis des territoires peu peuplés, comme si il se faisait la main pour de plus grandes conquêtes.
-La propagande et une certaine connaissance efficace des réseaux sociaux font de l'intimidation une nouvelle zone de recrutement. Physique et/ou idéologique.
-Ce qui fait la force de l'État Islamique est aussi la faiblesse de ses opposants. Les États-Unis veulent voir ce qu'ils ont vraiment dans la peau quand ils rencontrent aussi fort/plus fort qu'eux.

Depuis la chute de Saddam, le chaos est total en Irak. Les États-Unis ont liquidé le moustachu et laissé le pays divisé en 5.

Les Sunnites, 90% du monde musulman. Ils acceptent qu'une même personne ait un rôle politique guidé par la religion. En Irak, ils sont toutefois minoritaires, représentant le tier de la population. Saddam était sunnite. Abou Bakr al-Baghadi l'est aussi. Minoritaires mais capable de pouvoir donc.

Les Chiites sont la 2ème branche en importance au sein de l'Islam. Chez les Chiites le chef politique n'est pas le chef religieux. Les Chiites sont majoritaires en Irak représentant environ 65% de la population. Le Premier Ministre remplacé hier était Chiite. Il avait peu d'impact et s'était mis à dos la bande à al-Baghadi qui lui, semble mener le pays à la place de l'autre (et de son remplaçant que l'ancien rejette déjà...).

Les Kurdes représentent environ entre 15 et 20% de la population d'Irak au Nord du pays. Saddam a tenté en vain de les exterminer. La majorité des Kurdes est aussi Sunnite. Depuis 2005, ils se reconstruisent bien qu'ils aient encore été réattaqué de l'intérieur la semaine dernière.

Les Chrétiens sont de moins en moins nombreux et pourtant, ils étaient plus d'un million il y a 11 ans. Depuis, ils ont majoritairement fui ou sont devenus des victimes des persécutions des autres groupes. En se faisant ravir le contrôle du barrage jeudi dernier par les sunnites d'Abou Bakr al-Baghadi, les Chrétiens sont de plus en plus une force diminuée en Irak.

-Les étranges Yézidis sont aussi un voie parallèle toute nouvelle. Ils seraient entre 100 000 et 600 000. Leur doctrine s'inspire des diverses croyances religieuses et leur idée de la création n'est pas celle des Chrétiens ni des Musulmans. Ils considèrent que Satan est le roi des anges ce qu'il leur donne un drôle d'air dans les rues de Zubayr.

Les ennemis d'hier sont aujourd'hui alliés alors que des 5 groupes, se sont rassemblés des Djihadistes tous réunis sous l'État Islamique. C'est ça qui inquiète Oncle Sam.

L'Islam on the rise.

Et pleuvent les bombes.
Sur cette "démocratie nouvelle" que saluait lui-même celui qui les fait pleuvoir ces bombes, il y a à peine deux ans et un mois...