Depuis le 25 décembre 2011, le Japon et la Chine n'utilisent comme monnaie de transactions que leurs devises respectives. On dit de la Chine qu'elle devrait être le leader mondial à tous les niveaux dès 2030. Aussi bien s'y mettre tout de suite, terminées donc, les transactions en devises Étatsuniennes.
On pourrait alors croire que le Japon et la Chine parlent à l'unisson.
Oh que non!
Pour bien des occidentaux, il y a quelques fois de très sérieuses confusions entre japonais, chinois et parfois même coréens. Malgré tout ça, il y a des différences fondamentales, ancestrales, et dommageables entre les peuples de Chine et celui du Japon.
Pendant la seconde grande guerre, les deux peuples étaient carrément en guerre l'un contre l'autre pendant plus longtemps que la Seconde Guerre Mondiale, elle-même. Les Chinois étaient en pleine culture de guerre expansioniste et voulait venger l'invasion de la Mandchourie par les Japonnais, 6 ans plus tôt.
Le Japon, une fois freiné par Hiroshima et Nagasaki, gardera une large rancune envers l'attitude chinoise même si ce sont les États-Unis qui les pulvérisent.
Dans les années 2000, dans ses livres scolaires d'histoire, le Japon minimise le nombre de massacre perpétrés contre la Chine, et passe carrément sous silence la plupart des tensions pendant la seconde guerre mondiale. ET la chine ET la Corée s'en trouveront indignées et condamnera le pays du soleil levant.
Mais la Chine n'est pas toute propre, elle non plus.
Senkaku (pour les Japonais)/ Diaoyu (pour les Chinois) est un tout petit archipel de sept kilomètres carrés coincé, dans la mer occidentale chinoise, entre la Chine et le Japon. Les terres sont contrôlées par des Japonais depuis la fin du XIXe siècle mais sont revendiquées à la fois par Pékin (Chine) et par Taïwan (Chine aussi) depuis les années 70. Ces îlots inhabités sont convoités pour les potentielles réserves de pétrole et de gaz mais ont surtout une importance diplomatique.
Le 11 septembre, le gouvernement japonais a déclaré vouloir acheter trois des îlots de l’archipel, qui appartiennent à des propriétaires japonais privés. Cette nationalisation a immédiatement fait réagir Pékin, qui a envoyé à deux reprises des navires de reconnaissance à proximité des terres contestées, dans les eaux japonaises. C'est plus de dix bateaux chinois qui se rendront sur place afin de gérer les eaux. L’annonce de Tokyo a également exacerbé le sentiment nationaliste et anti-japonais de milliers de Chinois qui, depuis, manifestent régulièrement dans les grandes villes du pays – avec l’autorisation de Pékin qui contrôle toute forme de manifestation.
La tension sino-japonaise est d’autant plus forte que la querelle a surgit au moment même du 81e anniversaire de l'incident de Mudken qui est à la source de l'invasion en Mandchourie en 1931 par les japonais.
Tout ça n'est pas innocent...
En septembre 2010, un capitaine de bateau de pêche chinois éperonne un garde-côte japonais à proximité et est arrêté pour son geste. Les relations entre les deux pays s'enflamment à nouveau. Des manifestations anti peuple adverse ont lieues. Experts en censure, les Chinois retirent les livres et oeuvres d'arts des artistes japonais de leur territoire.
De grandes entreprises japonaises - Toyota, Sony, Panasonic et Canon entre autres - ont fermé certains de leurs magasins et usines en Chine, en raison de craintes pour la sécurité de leurs employés. Des usines et des concessions automobiles ont en effet été incendiées ou saccagées par des manifestants. Or la Chine et le Japon sont d’importants partenaires commerciaux: Leurs échanges ont représenté 343 milliards de dollars en 2011.
La chine retire ses joueurs lors d'un important tournoi de badmington international qui a lieu au Japon. La Chine expulse aussi les cyclistes japonais du Tour de Pékin, ainsi que leurs journalistes et photographes.
Le Japon demande à la Chine de protéger ses ressortissants. De son côté, la Chine est au prises avec toute une série de nouveaux problèmes, les manifestations qu'elle organisait au début (y voyant une belle chance d'expression du nationalisme), se transforment peu à peu en échos anti-gouvernement face aux multiples écueils politiques.
L'ambassade du Japon en Chine a goûté aux oeufs, aux bouteilles de plastique et aux déchets de toutes sortes. Des gazs et des canons à eau ont obligé les autorités chinoises a calmer la foule hystérique. L'artiste dissident chinois Ai Weiwei est éternellement redevable aux japonais qui accordent en quelque sorte "le droit" aux Chinois de manifester, pays de tous les interdits de résistance.
Une rapide normalisation des relations bilatérales est souhaitée de toutes parts mais en vrai...entre les deux peuples, la tension est extrêmement vive.
On dit même que le prix Nobel de littérature a été accordé à un chinois, simplement pour narguer davantage les japonais, dont l'auteur Haruki Murakami était donné favori.
C'est dire la mauvaise foi qui sévit au pays des dragons.
20 % des Japonais déclarent aimer la Chine, et 77,8 % non.
81 % des Chinois estiment que les relations bilatérales sont mauvaises contre 90 % des Japonais
79 % des Chinois pensent que le Japon n'est pas digne de confiance et 87 % des Japonais pensent la même chose de la Chine.
Fin mai 2012, un diplomate de l'ambassade de Chine à Tokyo soupçonné d'espionnage et autres activités illégales quitte le Japon. Premier secrétaire de l'ambassade et ancien membre des services secrets chinois, il avait auparavant refusé de répondre à la police venue l'interroger.
Le 8 novembre dernier, la Chine fait la passation des pouvoirs au sein du mouvement communiste au pouvoir. Le 18ème congrès du Parti communiste s'est clôs mercredi dernier.
Comme les journalistes étrangers sont refusés en sol Chinois depuis 2001. Nous en savons peu et souvent beaucoup plus tard que nous le devrions peut-être.
Ça gronde entre la Chine et le Japon. E
st-ce que ça pourrait aller jusqu'à l'affront armé?...
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