Non, je ne vous parlerai pas d'élections canadiennes.
J’ai eu ce que je voulais: du minoritaire.
On sera forcer d’écouter.
******
"Ah ben là, je suis finie!"
Ce sont les mots qu'ont utilisés ma tendre moitié, catastrophée.
Par référence à du presque rien.
Je n'étais pas allé chercher son...sa...je ne sais trop... sa chose à la la clinique d'esthétique, vendredi.
C'est que le vendredi, je suis théoriquement en congé. Mais madame me monte des listes d'épiceries (2) et une succession de commissions, dont elle ne prend pas toujours le temps de me donner les détails. Comme je n'avais pas les détails de sa course à la clinique d'esthétique, je ne me suis pas tellement tiré dans la très très mauvaise météo venteuse (d'ouragan!) pour courir sa chose. Je me suis dit que ça pouvait attendre à samedi.
Mais là, vendredi soir, 17h20, l'amoureuse se disait finie. Parce que je n'avais pas commissionné.
Il s'agissait d'un perfecteur de bronzage.
Je suis 34% Atikamekw, je suis donc très foncé de nature. Une amie de ma conjointe m'avait même pensé rital au début. L'idée d'auto bronzage ou de "perfecteur" de bronzage m'a toujours été gardé loin de l'esprit. L'amoureuse prétendait que sa clinique d'esthétique n'était pas ouvert le samedi.
Ben ce l'était. De 9h à 13h. L'Atikamekw a bravé le vent et comme je venais de raser ma barbe, j'ai eu très très froid dans la Sibérie qu'était le trajet entre ma voiture et la porte de la clinique.
Porte barrée.
"you fuckin' kiddin' me?!" que j'ai dit, empruntant un inexplicable accent irlandais (je le suis à 26%) pour un public absent. Aux côtés du mot samedi, sur la porte, était écrit "sur rendez-vous". Dieu merci, une jeune femme, pas loin derrière la porte m'a ouvert et m'a demandé ce que je voulais.
"Aider ma blonde à s'aimer" que j'ai répondu. Elle m'a fait patienter dans la salle, le temps qu'elle serve le couple sur place. M'expliquant que normalement, c'est sur rendez-vous.
Dans l'attente du "perfecteur" j'ai (re)visité le sale clip original de 1986 de The Pursuit of Happiness sur mon téléphone puisque je trempais dans le paradis du pathétique. Le couple au comptoir parlait d'effacer des lignes dans un front. Freiner le temps. Modifier le naturel. Pour un autochtone de 34% comme moi, c'est toujours difficile à comprendre.
J'ai acheté le produit pour ma conjointe 100% Québécoise.
Qui se trouve pâle. 75$. Le petit flacon ridicule.
75$
À 30 ml, ça fait 2,50$ du millilitre.
Venus et Mars.
Qu'elle accepte une telle entente de troc creuse un léger mur entre nous.
Une plasticité que je garde toujours en marge de mes priorités.
La belle-mère et sa soeur sont chez nous depuis samedi et ce, jusqu'à demain. Retraitées, elles sont venues du 418 généreusement nous concocter de délicieux plats comme seules les grands-mamans savent gâter leurs familles. Je découvre toutefois que la plasticité de ma blonde est la pomme directement tombée de l'arbre maternelle.
Rien de bien grave. Simplement une légère accentuation dans le superficiel quand maman est autour de madame. Et une telle saisie de tous ses sens (à ma blonde) que l'écoute de ma personne, de mon fils, de ma fille se rapproche dangereusement du degré zéro.
Aussi agréable (la bouffe qui peuplera nos frigos) que souffrant.
Et toujours fascinant de constater que la réalité du quotidien que nous vivons est à des siècles de compréhension de celle de nos boomers.
Je me suis surpris plusieurs fois, en 4 jours, à soit être traité comme un homme inaudible et invisible, mais aussi à tout simplement me cacher d'elles. Changeant de pièce et d'étage parce que 100% inconsidéré de toute manière. Pas que je réclame de l'attention, mais être traité en fantôme, c,est toujours un peu blessant.
Je suis resté quelques fois à l'étage à traduire quand madame me textait des commissions, me pensant sur la route. Sans me déclarer en haut. La surprenant quelques minutes plus tard. Pour lui faire réaliser son manque d'attention.
"T'étais en haut?"
"Oui, je suis même passé devant vous tantôt"
J'ai surpris quelques secrets échangés sur ma personne de l'étage.
Rien de bien important. Juste du plastique.
Entre eux, je deviens ce que sont ou on été certaines femmes.
Une décoration. Une utilité. Une plante de jardin.
Tout aussi en plastique.
Fair enough.
On aura du vrai manger au bout du compte.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire