vendredi 20 juillet 2018

10 X Gus Van Sant

J'aime beaucoup le réalisateur Gus Van Sant.

J'aimais?

Je réalise que je croyais avoir vu beaucoup plus de ses films. Mais non, j'ai en fait vu ses 6 films consécutifs entre 1989 et 1998, que j'ai tous beaucoup aimé sauf un. Que j'ai beaucoup haï. Celui de 1998. Psycho. Inutile en tout point à mon humble avis. C'est un peu à cause de ce film inutile, qui m'a franchement horripilé, que je n'ai eu envie de voir ses deux suivants. Puis, quand il a évoqué la tuerie de Columbine dans son film Elephant, je me suis un peu réconcilié avec Van Sant. Mais pas assez pour voir ses deux films suivants. Puis j'ai vu celui de 2008. Beaucoup aimé. Mais pas vu ses trois films suivants non plus.

Je vais me chercher Promised Land aujourd'hui. Parce que Matt Damon. Parce que John Krasinksi. Parce qu'écrit par eux deux. Parce que Frances McDormand et Hal Holbrock.

Parce que Gus Van Sant.
Je t'aime tu encore?

10 fois Gus Van Sant au travers de mes yeux:

Gus en courts-métrages:
Entre 1967 et 2008 Gus Van Sant a tourné 18 courts-métrages. Variant dans la durée de 40 secondes à 45 minutes. Ses contributions les plus grand public, et plus récentes, auront été dans les films à sketchs de plusieurs réalisateurs, Paris, Je t'aime, un hommage à la ville de Paris. Son segment fait rencontrer deux jeunes hommes dont l'un est convaincu que l'autre est son jumeau mental, sans toutefois parler la langue française. L'intéressante Marianne Faithfull y joue. Dans 8, autant de courts films tournés par autant de réalisateurs sur 8 objectifs sociétaires tels que pensés par des milléniaux, Van Sant tourne sur la réduction de la mort infantile. Gael Garcia Bernal, Wim Wenders, Mira Nair, Gaspar Noé et Jane Campion sont aussi du projet. Gus s'entoure toujours bien. Et s'intéresse à des gens qui m'intéressent (William S. Burroughs, entre autre)

Gus en videoclips
Entre 1986 et 2017, Van Sant tourne du clip musical pour différents artistes: David Bowie, Tracy Chapman, Elton John, Chris Isaak, K.D.Lang , Allen Ginsberg, Paul McCartney, Phillip Glass, Lenny Kaye , tous des gens qui m'intéressent aussi. Notre remarquable Louise Lecavalier, de la tournée de Bowie cette année-là, est du clip de Van Sant. La connection Québécoise ne s'arrêtera pas là puisqu'il sera aussi producteur du film Laurence Anyways de notre Xavier Dolan.

Gus en télévision
Il est producteur d'une série traduite (adaptée?) chez nous sous le titre "un tueur si proche". La série raconte le lugubre de certaines relations se terminant heureusement généralement bien, après avoir répandu beaucoup de saveurs de mal. When We Rise est un docu-dram de 8 épisodes traitant de sujets relatifs à la communauté LGBT. La série est scénarisée par Dustin Lance Black et les deux premiers épisodes sont tournés par Gus.

Even Cowgirls Gets The Blues
Le livre de Tom Robbins était réputé inadaptable. Uma Thurman, Lorainne Bracco, Angie Dickinson, Pat Morita, Keanu Reeves, John Hurt et Rain Phoenix y sont de la distribution. Robbins est la narrateur de l'histoire de Sissy Hankshaw, née avec deux pouces démesurément grands, et des ses mésaventures sur la route (faisant du pouce) au gré des rencontres étranges. On y parle d'homosexualité, d'amour libre, d'usage de drogue, de droits des animaux, de religion, d'odeur corporelle et de rébellion politique. Ça tire beaucoup dans toutes les directions, mais on ne peut pas trouver cela peu original. Des 17 films de Van Sant, le film est son 16ème le moins aimé. Seul The Sea of Trees est moins apprécié. J'ai pas haï l'excentrique road movie. Une comédie.

Good Will Hunting
Probablement l'un de ses films les moins "signés". C'est aussi une rare (unique?) collaboration avec les grands studios. Celui de Weisntein. On découvrait alors Matt Damon et Ben Affleck, acteurs, mais aussi scénaristes. J'ai tant aimé que j'ai acheté cette histoire de génie caché dans des métiers modestes et habité d'une rage malveillante. J'étais si amoureux de Minnie Driver, le suis toujours. Elle a l'âge de mon amoureuse. Plusieurs séquences sont excessivement fortes dans ce film. L'échange "It's not your fault" me bouleverse chaque fois. Gus n'avait pas à faire dans l'agilité de la caméra pour ce film. Tout était dans le jeu et dans le texte.

Elephant
Ici, Gus fait dans le style. De très nombreux panoramiques, presque tous tournés de dos, comme si on ne voyait pas venir le mal. Référence nette à la tuerie de Columbine. Sans jamais parler de cette institution scolaire. Le film met en vedette des non professionnels, ce qui est toujours payant car on y croit davantage. Avec Gerry et Last Days, ce film est le second de la trilogie de la mort. Les trois films ont été inspirés de faits réels mortels. Gerry s'inspire d'un fait divers réel où deux jeunes hommes s'étaient perdus dans le désert, l'un finissant par tuer l'autre. Last Days est une référence directe à la fin de la vie de Kurt Cobain.

Milk
Sean Penn jouerait une porte que je me déplacerait probablement pour aller le voir faire. Ici, il incarne l'histoire vraie de Harvey Milk, premier dirigeant politique ouvertement homosexuel des États-Unis, à San Francisco dans les années 60-70, qui croisera un conservateur superviseur malsain. Se sachant menacé de mort, Milk avait enregistré sa voix, si il se faisait tuer un jour, disant "Si une balle devait traverser mon corps, laisser là me transpercer afin qu'elle aille aussi briser tous les placards". Penn sera oscarisé pour sa grand performance sous la direction de Van Sant.

To Die For
J'ai franchement aimé ce film. Adapté par Buck Henry, du livre de Joyce Maynard, qui lui s'inspirait de l'histoire vraie de Pamela Smart, une ambitieuse jeune femme ayant exploité sexuellement des mineurs. Maynard et Henry y font de caméos. Nicole Kidman y est fameuse. Joaquin Phoenix, Allison Folland et Casey Affleck sont aussi forts impressionnants chez les abusés. Matt Dillon incarne le pauvre mari de Miss Smart. Le film est tourné comme un moqumentaire. Les trois derniers films de Van Sant dont je vais vous parler, je vais peut-être finir par les acheter un jour. Je les ai aimé à ce point.

Drugstore Cowboy
Adapté du roman autobiographique de James Fogle. Quand le film est tourné, le livre n'est même pas publié encore car Fogle est en prison. Il le sera un an plus tard, en 1990. Matt Dillon et Kelly Lynch y sont formidables. De jeunes Heather Graham, James Legros et James Remar y jouent aussi. Le vieux William S. Burroughs aussi. Puisqu'on y trouve jolis jeunes hommes et drogue, deux passions de WHB. Rick et Dianne volent les pharmacies et les hôpitaux afin de nourrir leur dépendances aux narcotiques. Fogle était en tôle pour ce type de délit. Et ses trafics de drogue subséquents.

My Own Private Idaho
C'est à la fois le premier film qui me fait découvrir Van Sant, à la fois une chanson des B-52's que j'aimais (aime encore) beaucoup. Inspiré librement de Henry IV part I & II et Henry V de Shakespeare, Van Sant signe l'histoire de deux amis, Mike & Scott, River Phoenix et Keanu Reeves, dans un road movie les menant de Portland en Idaho, avec un passage à Rome, en Italie. Discuter d'un sujet aussi tabou (la prostitution mâle et homosexuelle) au début des années 90 prenait une certaine audace. Le style avant-gardiste de sa direction est aussi notable. C'est le film qui me fera reculer et écouter Drugstore Cowboy avec autant d'intérêt et suivre les 4 suivants

Gus Van Sant, attiré par les histoires inspirées de vrais personnes ou de vrais moments, à lancé dernièrement chez nous, Don't Worry, He Won't Get Far on Foot, une comédie dramatique mettant en vedette Joaquin Phoenix, Rooney Mara, Jack Black et Jonah Hill, racontant les mémoires de John Callahan qui, suite à un grave accident de voiture, s'est découvert un talent d'artiste, même si paraplégique.

Et avait même une carrière de caricaturiste.


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