Un fois par mois (vers le milieu) je vous parlerai d'un album tiré des miens. Et qui m'a profondément marqué.
La chronique tire son titre de 4 albums qui sont dans mon ADN.
Par ordre de création:
"Blonde on Blonde" de Bob Dylan
"The Idiot" d'Iggy Pop
"Low" de David Bowie
"The Unforgettable Fire" de U2.
B.I.B.I. c'est aussi moi. Ainsi que la terminaison de habibi, qui, en dialecte irakien, veut dire je t'aime.
Musique, je t'aime.
() de SIGUR ROS
2002. Je travaille pour un centenaire magasin de musique. J'ai mon bureau dans le sous-sol et j'ai même un mur de brique. Le job de ma vie. Parfois je me dis que je n'aurais jamais dû quitter. Un des avantages que ce job me procure est que je peux souvent découvrir un produit culturel avant tout le monde. Ce que je fais avec ce drôle d'album qui a une enveloppe en fibre de quelque chose par dessus le traditionnel boitier de plastique. Je ne sais rien de rien. Je ne connais pas le groupe. Et comme je lis sur le côté, Sigur Ros, j'ai l'impression d'écouter l'album Sigur de Ros.
Ben non.
Les () sur le côté, c'est le nom de l'album. Sigur Ros, le nom du band. Et la musique, celle des anges.
Jon Por Birgisson chante d'une voix de fausset et joue de la guitare avec un archet. George Holm joue de la basse. Il attrape aussi apparemment des truites avec ses dents. Orri Pall Dyrason est batteur. Kjartan Sveinsson est pianiste. Ils sont tous islandais.
L'album en question est chanté en Vonlenska. une langue construite et inventés par Jon Por Birgisson et aussi utilisée par Lisa Gerrard sur certaines de ses chansons.
Il berce, transporte, bouleverse. Il est si intense que certaines de mes amies se sont senties l'envie de pleurer en l'écoutant. Certains autres m'ont confessé avoir beaucoup...pratiquer à faire des bébés là-dessus.
Ça touche fort comme ça.
Peut-être pas tout le monde, mais moi et mon entourage, oui.
L'album a été enregistré dans le studio personnel du groupe, une ancienne piscine désaffectée de Alafoss à Reikjavik.
Tous les morceaux sont non titrés. Mais avec le temps, on a fini par leur donner des titres alternatifs. Le premier morceau porte l'alternatif titre Vaka, qui est le prénom de la fille d'Orri, qui venait de naître. Ce morceau est le début d'un voyage émotif bouleversant.
Le second morceau porte le titre de "la première chanson" (Fyrsta). Cette chanson donne l'impression que mourir de froid est une chose agréable. Elle donne aussi l'impression que le monde est un endroit exceptionnel à vivre.
Cette chanson a été utilisée dans l'excellent séries télé britannique Skins et j'ai pleuré comme un bébé là-dessus.
La quatrième chanson nous offre quelque chose de réconfortant tout en restant mystérieuse. Le fait de ne rien comprendre aux paroles nous transportent sur une planète tellement fascinante. Planant.
Le cinquième mouvement, car on bouge bizarrement de partout à l'intérieur en écoutant ceci, est hantant. Le son de guitare vers 2:42 est un coup de dard dans la poitrine. Difficile de ne pas se sentir touché par ses airs nordiques.
Le 6ème souffle est si intéressant pour moi que j'y ai scénarisé une scène dans un projet de série télé que j'ai écrit se déroulant dans les années 80, à Québec. Dans la scène, une jeune fille recherche son père, travailleur au parlement, le jour où Denis Lortie commet l'irréparable.
L'avant-dernier morceau fait référence à la mort. Si la mort est si belle, elle ne devrait faire peur à personne. Que les anges me la chantent quand mon tour viendra. Thom Yorke de Radiohead adore le band.
Mon épisode série télé située en 1984, se terminait sur une portion précise (vers la fin) de cette musique au générique. Un épisode chargé d'émotions, vous le devinerez. La chanson a comme titre alternatif Popplagio, qui veut dire La chanson pop.
Ma série se nomme Pop Gomme Balloune.
Pour amateurs de grands élans émotifs, de fausset, de musique classique, de pop nordique. de post-rock, de rock art, de musique ambiant et planante, de musique des anges, de grands bouleversements, de magnétisme sonore.
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