Chaque mois (normalement) dans les 10 premiers jours, je vous parlerai cinéma. Tout comme je vous parle musique (vers le milieu) et littérature (vers la fin).
Je vous en parle parce qu'il m'a séduit pas sa facture visuelle, sa proposition narrative, son inventivité, ses images et ses sons, sa créativité, son flair, son inspiration, ses interprètes, sa réalisation, son esthétique, son histoire, son propos et son angle sur un sujet choisi. Je vous parle d'un film dont j'ai aimé les choix. D'un film qui a eu un fort impact sur ma personne.
Et vous en fait une publicité afin que vous soyez tenté de prendre les moyens de le voir vous aussi.
Un film est un voyage à très peu de frais. Un luxe parfois extraordinaire.
J'ai entendu parler de Laurentie par mon idole, Pierre Foglia. Il ne disait pas c'était quoi, il ne faisait que l'évoquer dans une phrase comme "...pas vu un film aussi intéressant depuis Laurentie...". ça m'a suffit. J'ai emprunté quelque part, j'ai vu. J'ai absolument capoté.
La Laurentie était le nom que portait le pays du Québec dans plusieurs projets indépendantistes pré-1960, ainsi que dans des ouvrages non politiques. C'est un dérivé direct de St-Laurent. Comme dans fleuve St-Laurent.
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J'ai récemment vu Ceux Qui Font La Révolution à Moitié Ne Font Que Se Creuser un Tombeau des deux mêmes auteurs. Un film moins réussi mais qui reste aussi beaucoup en tête. Lavoie disait récemment, en entrevue, qu'il est issu d'un petit village, et que lorsque vous étiez d'un autre comté, dans sa région, un malaise s'installait...Imaginez à Montréal...Dans Laurentie, l'anglophone est observé comme un animal de zoo. Et la conclusion est tout ce qu'il y a de plus coup de poing.
Ce film nous habite longtemps.
Il y a du Camus dans ce malaise existentiel que l'on traîne sur deux heures. Il y a aussi du Dostoievski. Séparés, ces deux réalisateurs sont tous aussi intéressants. Corbo, de Mathieu Denis est fort bon. La Petite Fille Qui Aimait Trop Les Allumettes de Simon Lavoie m'intéresse aussi beaucoup. J'avais adoré le livre de Gaetan Soucy qui m'avait beaucoup plu et l'idée d'adapter cette sombre histoire ne peut que stimuler ma curiosité.
Laurentie est aliénant, hantant, formidable.
Une ode au spleen qui soulève bien des questions. Qui fait réfléchir. Qui nous habite.
Comme une Laurentie latente.
Et mal mûrie.
Ironique que j'ai pensé à un film du genre, aujourd'hui...
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