1816.
Ernst Theodor Amadeus Hoffman, écrit Nutknacker und Mausekönig, conte allemand que l'on peut traduire librement par Le Casse-Noisette et Le Roi des Souris, racontant l'histoire très gore de luttes entre souris, chats, casse-noisette en forme de soldat dont la mâchoire, une fois réarrangée après un bris entre en conflits, les uns les autres la nuit, sous le seul oeil témoin d'une jeune fille de 7 ans que l'on ne croit pas lorsqu'elle explique ce qu'elle a vu. La reine des souris vengent la mort du roi des souris et de leurs troupes en défigurant le bébé de la princesse Pirlipat, dont le visage ressemblera à celui d'une souris. La jeune fille lui jurera amour et fidélité, malgré la laideur du jeune garçon.
C'était glauque, sombre et l'action se déroulait dans le temps des fêtes. Le conte est repris en 1819 dans le recueil des Frères de Saint-Sérapion et fût traduit en français par Émile de la Bédollière en 1838.
En 1844, Alexandre Dumas (père) est un auteur consacré. Il publie coup sur coup Les Trois Mousquetaires et Le Comte de Monte Cristo (bien que l'utilisation d'écrivains fantômes soient lourdement soupçonnés dans son cas) .
Il adapte aussi la même année l'histoire d'Hoffman , la rebaptisant simplement Casse-Noisette.
Dans l'adaptation de Dumas père, la petite fille (parfois Clara, parfois Marie/Maria), ne reçoit pas de cadeau le soir de Noël, s'en désole à son oncle qui lui trouvera un casse-noisette en forme de soldat qui rend son petit frère jaloux, et qui le brisera de rage. L'oncle le répare et la jeune fille le place, heureuse, parmi ses poupées. Mais la nuit. voulant aller voir comment se porte son cadeau, elle fait la rencontre des méchantes souris, qui sortent à minuit. Elle rétrécit à leur taille et le casse-noisette (et les poupées) prennent vie. Dans une bataille épique, la jeune fille réussit à tuer le roi des souris, tous les jouets prennent soudainement vie le temps d'une nuit et le casse-noisette se transforme en prince charmant.
C'est cette version qu'adaptera Piotr Illitch Tchaïkovsky en ballet, tel que commandé par le directeur des théâtres impériaux russes Ivan Vsevolojski en février 1891. Tout d'abord, Tchaïkovsky n'est pas emballé par l'histoire. Mais comme il a beaucoup d'admiration pour l'auteur original Hoffman, il accepte d'en composer le ballet.
Il le fait entre février 1891 et mars de l'année suivante.
La musique composée de Tchaïkovsky est riche en harmonie post-romantiques et pleine d'inventivité mélodique. La palette harmonique, pour un ballet y est redoutable. Plusieurs des morceaux seront utilisés et réutilisés et repris sans arrêt dans le futur.
En décembre 1892, la première a lieue, sur des chorégraphies de Lev Ivanov et une mise-en-scène de Riccardo Drigo. Le succès est instantané.
L'oeuvre musical est un véritable joyau qui a joué toute mon enfance dans le temps des fêtes du salon de la maison où se trouvait aussi le foyer, le sapin et les cadeaux de Noël. Il s'agit aussi du seul ballet auquel j'ai assisté dans ma vie, et ce, à plusieurs reprises, enfant, avec mes deux soeurs et mes parents. Au Grand Théâtre de Québec.
La Salle Wilfrid Pelletier de Montréal, avec la collaboration des grands ballets canadiens, présente, pour une 52ème année consécutive, le célèbre ballet de Tchaïkovsky, depuis le 22 décembre dernier et ce, jusqu'au 30.
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