On l'a vu à la Coupe du Monde de Soccer.
Quand il a fallu nommer les onze joueurs étoiles du tournoi au Brésil, on a choisi Benzema de la France, Robben, De Vrij & Sneijder des Pays-Bas, Kroos, Neuer & Hummel de l'Allemagne, Silva, Oscar & Luiz du Brésil et Rodriguez de la Colombie, meilleur buteur du tournoi derrière l'Allemand Mueller.
Même Mueller, qui avait éliminé le Portugal de Ronaldo à lui tout seul, ne faisait pas parti de cette liste céleste.
Puis, en suivant le vote des spécialistes pour le meilleur joueur du tournoi, Rodriguez partait favori, Mueller suivait derrière, Kroos ensuite, Robben, Benzema, Neuer et Silva suivaient.
Et le Castrol index ranking (whatever that is) affichait 6 joueurs comme favoris, Kroos, Benzema, Robben, Silva, Oscar et De Vrij.
Et pourtant, le trophée a été remis à Lionel Messi !
Messi, c'est l'enfant chéri du soccer. Il ne fait jamais semblant, il a un talent fou. Il a été nommé meilleur joueur de soccer au monde 4 ans de suite et si il ne l'a pas été l'an dernier c'est seulement parce qu'il a été blessé et a raté un importante portion de la saison. Mais même tenu à l'écart du jeu, il est si bon qu'il était des trois nominés.
Messi c'est l'équivalent de Sidney Crosby au hockey ou de Lebron James au Basket.
Tiger Woods pour le golf avant que son swing de nuit ne l'égare définitivement.
Le visage de son sport.
Et comme la coupe du Monde était aussi une grande publicité, on a choisi de lui donner un trophée qui aurait facilement pu avoir été décerné à un autre. Fa-Ci-Le-Ment. Ment comme dans Menterie. Menterie de marketing.
Oh Messi n'a pas été vilain du tout. Il a terminé troisième buteur du tournoi. Mais entre vous et moi, et selon l'avis de plusieurs, ça sentait le passage du flambeau pour allumer la flamme internationale du soccer que l'on appelle là-bas, football.
Au baseball cette semaine, il y a eu le match des étoiles. Parmi les étoiles, Derek Jeter, l'arrêt-cour des Yankees de New York depuis 1995. Jeter a gagné la série mondiale avec les Yankees 5 fois. Il est aussi le meneur de tous les temps pour les coups sûrs, les matchs joués, les buts volés, les présences au bâton dans l'histoire de cette historique concession. Il a été un élément plus qu'important dans les 5 conquêtes, exerçant un leadership certain, en plus d'être un modèle hors du terrain pour la communauté hispanophone des États-Unis. Il fût à la fois le joueur le plus utile du match des étoiles de l'an 2000 et a gagné le même titre en séries d'après-saison la même année. Il est très certainement l'un des athlètes les plus doués de sa génération et soyez certains que plus jamais personne ne portera le #2 qu'il portait.
Toutefois, cette saison, qu'il a annoncé être sa dernière puisque qu'il a eu 40 ans le 26 juin dernier et qu'il se sent ralentir, en est une fabuleusement mauvaise pour le Capitaine Clutch.
Il a quand même été voté, par habitude, pour être de l'alignement de départ des joueurs étoiles de la Ligue Américaine mardi dernier au Minnesota.
Un peu comme si Martin Brodeur avait été invité au match des étoiles du hockey de la LNH l'an dernier.
Il a toutefois débuté en force avec un double contre la lanceur partant de la Ligue Nationale, Adam Wainwright, des Cardinals de St-Louis. Il a aussi frappé un simple en troisième. À la quatrième manche, l'instructeur John Farrell, l'a remplacé par Alexei Ramirez. Pratique normale lors d'un match des étoiles du baseball mais ce moment ne l'était pas. C'était la 14ème et toute dernière présence de Jeter à ce type d'évènement. Quand Ramirez a croisé Jeter sur le terrain, pas entre les manches, pendant le match pour que tout le monde le remarque comme il se doit, ils se sont échangés quelques mots, se sont serrés la main. La foule lui a fait une ovation debout, Jeter a levé sa casquette comme il se doit. La foule a insisté, Jeter est resorti de l'abri une dernière fois, a encore soulevé sa casquette pour les remercier de tant d'amour.
Toutefois quand le lanceur Wainwright a été retiré de la première manche, on l'a interviewé sur le banc. Trop franc, celui-ci a dit "J'allais lui lancer quelques ballounes, (une expression de baseball signifiant quelques balles faciles à frapper), il le mérite bien, mais si j'avais su qu'il frapperait un double je me serais ravisé". Avant la deuxième manche, Wainwright, réalisant peut-être ses propos trop honnêtes revenait sur ses propos en disant qu'il ne voulait tout simplement pas donner un but sur balle au grand Jeter. Puis avant même la troisi;eme manche et le second coup sûr de Jeter (un autre cadeau?), Wainwright était déjà en mode "damage control" en disant "qu'il regrettait terriblement ses propos, qu'il ne voulait en rien teinter le moment de Derek Jeter par une balle donnée et autant de distraction" avant de conclure promptement, et encore une fois très honnêtement, "Je suis un parfait idiot!".
C'est que les journalistes, avaient eu le temps de faire faire le tour du monde en tweetant la possible fabrication de fantaisie depuis la première manche, suscitant toute sorte de réactions sur le net.
En 2001, c'était Cal Ripken JR , dans l'exacte position de Derek Jeter en ce moment (et jouant toute sa carrière avec le même club, phénomène extrêmement rare de nos jours, et comme arrêt-court aussi) qui frappait pas moins d'un coup de circuit pour terminer sa prestigieuse carrière de baseballeur à sa toute première présence au bâton. Le commentateur avait mordu à ce conte de fée, mais Chan Ho Park des Dodgers lui avait lancé ce qu'on appelle "une patate molle" pour que le script soit féérique. Mission réussie. C'était 2001, il n'y avait pas de Twitter et Park, asiatique, s'était prévalu de son statut d'étranger connaissant peu la langue anglaise pour éviter d'accorder des entrevues.
On parle encore de ce circuit de Ripken comme étant l'un des 10 meilleurs moments de l'HISTOIRE de ce sport qu'est le baseball...
Mais Cal Jr, Lionel et Derek ne sont pas aussi cons que nous le sommes.
Ils savent bien que tout ça est cousu de gros fil blanc.
Ils font les pas de danse souhaités. Et on applaudit quand la pancarte pour le faire, le suggère.
Who wrote this script? vous dites, monsieur la commentateur ?
Les vendeurs du soccer pour l'Amérique dans le premier cas.
Les amis athlètes dans les deux cas suivants.
Comme Martin Brodeur glissait quelques fois du mauvais côté quand ses fils lui lançaient dessus au hockey.
Wainwright, des Cardinals de St-Louis n'aurait peut-être pas été le lanceur partant si son instructeur n'avait pas été aussi celui de l'équipe d'étoiles.
Derek (et Wainwright!) doivent avoir hâte de passer à autre chose.
Les coutures font durs.
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