J'avais écrit pour chaque soir, un show, parfois deux, trois, qui m'auraient intéressé pour la forme puisque je me trouvais à 273 kilomètres des lieux du dit Festival. Donc sans réel espoir d'y participer.
Puis l'espoir est né.
Je réalisai, la semaine dernière plein de hasards heureux fort soudain:
1) Ma fille se trouvait tout d'un coup à Québec, gardée par les grands-parents avec un cousin et une cousine.
2) Je travaille extraordinairement fort ses temps-ci, blitz avant-vacances qui débuteront le 27 juillet prochain.
3) Le (trio de)spectacle qui m'intéressait le plus de tout le festival si j'avais une seule journée à choisir était ceux de la soirée du 9 juillet: Jake Bugg à 20h, Daniel Lanois tout de suite après et Gogol Bordello à 21h30.
Puis:
A) Il fallait bien ramener ma fille au bercail.
B) J'étais en congé à partir du mercredi 10H AM et ce, pour les deux jours suivants.
C) Mercredi...le 9 juillet...
J'ai appelé un ami qui partageait cette envie de voir ses trois shows en ma compagnie, on a coordonné tout ça, mon fils serait aussi de l'équipée, je ramasserai ma fille et les cousins, cousines pour ramener tout ce monde et obla-di-obla-da, ce serait vachement chouette tout ça. Seule l'amoureuse serait laissée derrière. Elle aurait un break de nous, seule avec la chatte, couleur moufette dans le 450.
Toutefois, ce mercredi-là serait plein de détours. Debout et au travail de 3 AM à 10 AM. Sur la route avec l'ado de midi à 14h30. Chez ma soeur Greenjelly quelques instants. Chez ma mère quelques instants. 5 Nouveaux amis qui se greffent à notre équipée dont un qui nous invite à faire du BBQ d'avant show chez lui. Premier show, deuxième chaud...
C'ÉTAIT ENCORE PLUS AGRÉABLE QUE PRÉVU!!!
Nous entendrions Jake Bugg ensemble, trois de mes amis le découvrant. Perfect kid ce Bugg. Nous réaliserions que nous ne pourrions pas écouter Lanois qui allait commencer son set 15 minutes après celui de Gogol. Puis allions écouter Gogol avec amour. Sauf un de mes amis qui a quitté avant l'heure, déçu par ce qu'il croyait plus folklorique et moins punk.
Eugene Hütz est un Dieu de l'entertainement.
Je serais debout de 3 h AM à 1h33 AM entre les mercredis 9 juillet et jeudi 10.
Je serais debout de 3 h AM à 1h33 AM entre les mercredis 9 juillet et jeudi 10.
Et mort les jours suivants, mais heureux.
Toutefois le plaisir volé allait être ailleurs.
Un vrai plaisir volé, non anticipé.
Sur la route entre Montréal et Québec dans la voiture: Dumas, donc je m'étais fait une compil, jadis naguère et que je (re)découvrirais un peu par hasard pendant 2h30.
Chrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrist que je l'aime Dumas.
Juste la bonne dose d'aérien, de poésie et d'intelligence musicale.
La première fois que je l'ai vu et entendu c'était en direct lors d'un party de noël d'entreprise où il était l'artiste invité. Il m'avait surpris et en jasant avec lui j'avais appris qu'il était fort sympathique, Bowiemane comme moi et originaire de Victoriaville comme moi.
Bon...Bien que pour rigoler je beugle entre amis "Victo power" quand on annonce des personnalités issues de Victo (Gilbert Perreault, Wilfrid Laurier, Pierre Verville, Robin Aubert, Pierre Bruneau, Françis Cloutier et Daniel Grenier des Chick N' Swell, Simon-Olivier Fecteau, Denise Boucher, Jean Béliveau, Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, Alfred Laliberté, Hunter Jones (hihihi..."personnalité"), Steve Dumas) Je ne crois pas y avoir passé 12 mois de vie car bien que j'y sois né en 1972 (à l'hôpital de la ville jumelle Arthabaska), 13 mois plus tard, ma soeur Janiper Juniper naissait alors que nous habitions déjà Hull.
Peu importe Steve Dumas me plaisait, mais principalement comme individu. Son premier album restait plus ou moins mémorable. Mais deux ans plus tard, son Cours des Jours allait changer le mien. La chanson J'erre entre autre, dangereusement proche de ma personne.
La suite de ses oeuvres allait peupler mon ipod aussi ponctuellement et fidèlement, c'est-à-dire sans réfléchir, comme je consomme aveuglément Dylan, Bowie, Lanois, Vallières, Woody Allen, Lynch, Foglia, Arcade Fire, Godard, Barrico, Ducharme, comme on fréquenterait un vieil ami.
Même si là aussi, il y avait leurre, nous n'avions discuté qu'une seule fois, et dans l'anonymat d'un public d'entreprise peuplé de jolies jeunes femmes sur leur 36, beaucoup plus intéressantes que je n'aurais jamais pu l'être, même en le faisant rire. Dumas ne m'aurait jamais reconnu dans une rue pour me lancer "hey Hunter!". Il l'a prouvé facilement deux fois quand je l'ai croisé sur Mont-Royal, dont une fois avec Marie-Annick Lépine.
Dumas avait eu le culot de lancer un mini-album comme troisième essai sonore, faisant les mêmes constats que moi, suggérant de fermer la radio, parce que les choix de diffusion musicale des stations radios étaient trop infects.
Un ami.
Après un excellent album existentialo-sensationnel en 2006, il continue dans l'essai sonore avec 4 albums lancés entre 2008 et 2009, en quantité très limitée (dans les quelques 1000 copies) où il avouera "travailler les sons" pour mieux réinventer l'audition. J'ai acheté les 4. Quand on les colle ensemble, les pochettes noires et blanches épellent le nom de Dumas sur fond de décor hivernal berlino-sybérien. Expressionniste au maximum.
UN
AMI.
Le cinquième album de cette production extrême allait être diffusé plus largement sous le titre "Traces", avec des versions améliorées des meilleurs moments des 4 albums confidentiels précédents.
Il a lancé un très bon disque il y a 2 ans avec un succès public modeste. Un nouvel effort est prévu pour l'automne.
Il a lancé un très bon disque il y a 2 ans avec un succès public modeste. Un nouvel effort est prévu pour l'automne.
J'écoutais l'ami Dumas dans ma voiture et je me demandais comment il faisait pour vivre. Bien vivre, je veux dire. Il ne joue pas tant que ça à la radio (qu'il condamnait de toute façon). On sait que les artistes Québécois ne vivent pas sur l'or et dans le monde de la musique, à moins de vendre sa chanson à une pub télé, de faire beaucoup de tournée ou encore d'être sous la tutelle de René Angélil, on vit plus que maigrement.
Il doit être fort tentant de tout vouloir laisser tomber à certains moments.
Inspirant Victoriavillois, chantre de l'existentialisme Québécois.
Linoléum de pièces sans âge.
Saison qui change et qui plait toujours davantage.
Je t'implore, Steve Dumas.
Ne t'arrêtes surtout pas.
Ne t'arrêtes surtout jamais.
Nos oreilles ont besoin de toi.
Et il y a espoir quand on t'écoute.
Pour qui sait encore entendre...
Et il y a espoir quand on t'écoute.
Pour qui sait encore entendre...
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