Un rapport semi-incestueux. Comme si elle était ma soeur.
Forcément jumelle (bien que nous ne nous ressemblons en rien) puisqu'elle est aussi de la (grande) cuvée 1972.
Quand on l'a connu en 1987, j'avais aussi 15 ans et on découvrait une jeune fille qui bougeait horriblement mal sur un morceau plutôt mauvais. Mais je lui avais pardonné, je sentais qu'elle faisait semblant elle aussi. Comme un numéro de fin d'année pour faire plaisir au prof de musique en secondaire III.
La pitié s'emparait de moi quand, invitée à chanter Joe Le Taxi à Cannes en janvier 1988, elle a été huée, sifflée et qu'on lui a lancé des objets sur scène devant un public hostile et élevé chez les cochons.
Le réèl coup de foudre allait arriver trois mois plus tard quand elle a chanté deux mythes d'Amérique. Elle avait physiquement changée, persisté face à la risée. J'étais amoureux. La même année sortait un film inconfortable la mettant en vedette. Inconfortable parce que le film lui faisait jouer pratiquement son propre rôle. Celui d'une étudiante mineure et de sa liaison avec un enseignant plus âgé. À la ville, on apprenait que Florent Pagny, 26 ans, était son amoureux depuis qu'elle avait...15 ans...Cette relation durerait jusqu'à ses 18 ans. Comme si je devais défendre ma soeur, je me suis appliqué à ne jamais aimer Pagny. Et à me proposer pour l'un de ses titres.
Elle aurait une liaison de 1992 à 1996 avec Lenny Kravitz que j'avais beaucoup aimé en 1989 (mais pas charnellement quand même...).
Mais avant Lenny, en 1990, Gainsbourg, Serge, duquel je suis un grand GRAND fan, lui concoctait un album au complet. Sensuelle...Avec un ami aussi mélomane que moi à cette époque on faisait des top ten de fin d'année musicale chacun de son côté et on mettait ça ensemble pour voir qui gagnerait au combiné le titre de chanson de l'année. Dans le francophone, je me souviens y avoir mis Vanessa cette année-là.
En 1991, elle commet une bourde importante en direct. Comme ma soeur, le jour où elle est passée trop près du bouquet d'une mariée placée sur la rambarde d'un pont près d'un étendue d'eau et a fait tomber dans l'eau, le dit bouquet par mégarde. C'était une session photo tenue dans un parc public par des inconnus et nous avions fui suite à cette bourde en riant comme des guignols.
Puis, Vanessa avait beaucoup capté l'attention avec une pub encagée de parfum pour dame.
Chaque fois qu'on m'a demandé ce qu'était le "ultimate male" j'ai répondu Johnny Depp (encore aujourd'hui) parce que je le crois vraiment. Je ne devais pas être le seul à penser cela puisque Va allait passer 14 ans en sa compagnie et tricoter deux enfants avec. En plus de faire de la musique "Zougezer". (Vas-y Joe, Vas-y fonce...:)
Par la suite, je l'avoue, je l'ai suivi davantage au cinéma qu'à l'oreille. Elle a fait quelques essais en anglais et les Français quand ils se lancent dans l'anglais houlàlà... N'est pas Saez qui veut.
En 1995, sur grand écran, je l'avais beaucoup aimée dans l'étonnant Élisa. Beaucoup aussi quand Patrice Leconte faisait du Fellini.
Mais la musique de Paradis...bah...elle ne se rendait plus complètement à nous. Pas à mes oreilles en tout cas.
Toutefois quand elle ferait une conférence de presse pour Café de Flore, un film que je savais que je n'irais jamais voir, je me tordais quand même le cou pour la voir et l'entendre jaser du film aux journalistes. Comme une vieille amie qui avait grandie avec moi.
Puis, récemment dans le stationnement d'une quincaillerie*, dans la voiture sous une pluie froide, j'allais la réentendre à la radio, très agréablement et rester toute la chanson assis au volant comme paralysé par une mélodie au parfum des années 80.
Années qu'on a traversé sur nos continents respectifs au même âge.
Je me suis donc rendu au poste d'écoute le plus près pour entendre l'album double qu'elle avait récemment proposé pour l'Amérique.
Un généreux album double entièrement produit et réalisé par Benjamin Biolay (qui signe aussi 8 titres), Biolay que j'aime beaucoup, et qui contient les participations de plusieurs autres dont son ancien lover (Lo-veur) Johnny Depp. Elle chante en français, en anglais et en espagnol. Très bon en oreille les samedis matin.
J'ai été séduit.
Peut-être bien qu'on a rêvé la même chose tous les deux.
Et que c'était pas si mal...
Mais c'est con j'ai acheté complètement autre chose. Complètement. J'ai pas osé. L'inceste tu sais...J'ai triché quand même.
Je t'ai tout de même trouvée, Va
(Viens...)
J'ai emprunté le costume de celui que tu as tant aimé.
Et dans ma verrière, j'ai rendez-vous avec toi.Au téléphone, Hunter Jones change sa voix.
*Ça m'arrive tout le temps, bonne chanson à la radio ou non, je suis complètement désorienté dans les environs des quincaillerie, (pire, DANS la quincaillerie) et je paralyse souvent, perdu dans des décors dont je ne comprend rien des codes.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire