Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps vous sera offert sur ce site.
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.
Ils sont tous les quatre mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont de mon ADN, j'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique.
Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de création.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot Habibi qui en dialecte irakien veut aussi dire Mon Amour.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que la musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
SAXOPHONE COLLOSUS...de Sonny Rollins
1956.
Après avoir joué du sax avec Babs Gonzales, J.J.Johnson, Bud Powell, Miles Davis, Charlie Parker et Thlonious Monk, Sonny est arrêté pour vol à main armée et condamné à une peine de prison de 3 ans. Il passera 10 mois à la prison de Rikers Island et sera remis en liberté sur parole pour être arrêté de nouveau presqu'aussitôt pour avoir violé sa libération sur parole en faisant usage d'héroïne. Forme courant d'inspiaration pour les jazzmen dans les années 50. Sonny Rollins est affecté à la prison Federal Medical Center, Lexington, à cette époque c'est la seule aide aux États-Unis pour les toxicomanes. Là, il est bénévole pour un traitement expérimental à la méthadone où il sera finalement capable de se libérer de sa dépendance à l'héroïne. Sonny Rollins craint à cette époque que la sobriété porte atteinte à sa musicalité, mais au contraire, il voit plus claire et la suite de son oeuvre sera sa plus grande réussite.
En mai 1956, Sonny Rollins enregistre l'album Tenor Madness avec le groupe de Miles Davis soit: Red Garland au piano, Paul Chambers à la contrebasse et le batteur Philly Joe Jones qui enregistraient également dans ce studio. Le morceau-titre à l'album sera le seul enregistrement de Sonny Rollins avec John Coltrane, qui lui aussi, jouait dans le groupe de Miles Davis.
Mais c'est un mois plus tard, que le chef d'œuvre allait s'inscrire dans nos oreilles à jamais.
Je l'avais acheté 3$ si je me rappelle bien, ce qui confirmait la qualité supérieure du produit.
Dont je ne me tanne toujours pas aujourd'hui.
Colossale entrée en matière avec un calypso inspiré d'un air traditionnel que la mère de Rollins lui chantait quand il était enfant. Le titre est emprunté à la ville située dans les îles Vierges et Randy Weston en avait fait une chanson un an auparavant. Mais la version de Rollins reste l'une des plus célèbre du monde du jazz et de la musique en général.
Le morceau suivant est tiré d'une ballade bien connue de Don Raye et Gene de Paul à laquelle Rollins donne une teinte beaucoup plus sombre. Un échange intéressant se produit entre Rollins au saxophone et Doug Watkins à la contrebasse dans cette pièce.
En 1947, Sonny Stitt, lourdement dépendant de l'héroïne agresse un fournisseur afin d'avoir sa dose. Celui-ci pour se venger donne à Stitt de l'héroïne croisée avec de l'acide de batterie ou encore de la strychnine, du poison chose certaine. Stitt, sans savoir qu'il allait être empoisonné, donne sa dose au trompettiste Freddie Webster qui en meurt. Le morceau Strode Rode est un hommage à Webster décédé à l'Hôtel Strode de Chicago succombant à un vice qui était aussi celui de Sonny Rollins.
Mon morceau préféré ouvre l'ancienne Face B et est pratiquement la plus longue de l'album. Un grand standard, une musique provenant de la pièce de théâtre musicale L'Opéra de quat'sous écrite par Bertolt Brecht et Kurt Weill, mieux connue en anglais sous le nom de Mack the Knife, la pièce Moritat bénéficiait d'une grande popularité au moment de l'enregistrement. Cette version, pleine de malice et d'appréhension, est probablement plus proche de l'intention initiale des auteurs que certaines versions plus frivoles enregistrées par d'autres musiciens.
Enfin, le dernier morceau est un blues de plus de onze minutes. Sa mélodie principale, un peu discontinue a été composée spontanément. L'interprétation de Sonny Rollins a fait l'objet d'un article du compositeur et musicien américain Gunther Schuller intitulé Sonny Rollins and the challenge of thematic improvisation. Schuller félicite Sonny Rollins à propos de Blue 7 pour avoir développé un motif qui explore des thèmes mélodiques tout au long de ses trois solos, de façon à unifier le morceau, plutôt que d'être composé d'idées indépendantes. Rollins improvise en utilisant des idées et des variations à partir de la mélodie. Le solo de Max Roach à la batterie est également remarquable, il utilise un triplet rythmique qui est plus tard imité par Sonny Rollins, ce qui contribue encore une fois à donner au morceau une impression de cohérence. Le piano de Tommy Flanagan et la contrebasse de Watkins donne une impression d'équipe hors du commun.
Pour la détente, le cocktail, l'après-midi dans la verrière avec son être cher avec le soleil qui pense à se coucher, la fin de journée quand la poussière est retombée, pour saxophone en bitonalité, pour cocktail birds.
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