mercredi 6 novembre 2024

La Zone

Puisque la saison actuelle est la 50e de l'émission d'humour Saturday Night Live, à New York, j'ai vu le film sur la naissance de l'émission (seul d'ailleurs dans une grande salle, j'étais important), et depuis j'enregistre les émissions du samedi soir, 23h30. Émission de sketchs et de musique majoritairement en direct.

En effet, tout ceux et celles qui disent que ce n'est pas si drôle, vous ne vous trompez pas beaucoup. Ça se dit depuis 1980. L'humour n'est pas le même pour personne. On écoute même parfois sans rire une seule fois. Surtout dans le segment Weekend Update qui devient de plus en plus narcissique. Narcissisme que les médias sociaux engraissent depuis des années. Et qui enfle encore.

Mais en l'écoutant je me suis rappelé la fonction de cette émission. Elle a été créée par Lorne Micheals (et beaucoup d'autres) dans l'esprit de croiser en fin de nuit Richard Pryor dans une ruelle, Tom Waits à la pizzeria à la fin d'un set, Crispin Glover rentrant chez lui après être passé au dépanneur. Paul Auster, en train de fumer dans le New York de fin de soirée. On vous fait du "en direct" pour que la poussière retombe. Et tous ce que je vous ai cité, c'est de la poussière qui retombe. Pryor était humoriste et super drogué, errant facilement. Tom Waits travaillait dans une pizzeria de NY avant de chanter dans les bars de NY, à des gens qui n'écoutaient pas toujours. Crispin Glover a habité un temps le même complexe d'appartement que celui de Robert DeNiro, à Tribeca. Paul Auster était loup de NY. Faisait parti du bitume des buildings. 

Quand nous étions dans l'adolescence/vingtaine/trentaine, nos fins de soirées finissaient souvent dans la nuit de la ville de Québec (et plus tard dans celle de Montréal), nuits qui se rapprochent beaucoup de celle de NY. J'ai croisé dans la nuit, Eric Lapointe, Dumas, Marie-Annik Lépine, Yves P. Pelletier, Jean Leloup, Mike Keane, Matthieu Schneider. Ces deux derniers ont tous deux deviné vite que j'étais partisan des Nordiques.¸

SNL, avant de se coucher, c'est, et a toujours été depuis sa conception, des poussières de fin de soirée, un samedi soir dans une ville grisée de sa jeunesse. Un après party. Une zone. 

Vendredi dernier, une autre zone s'est réouverte. Pour la génération X surtout. La formation britannique The Cure, qui nous a vu grandir, a lancé son premier album depuis 16 ans. Un premier de leur trois derniers, dit-on. Un bijou auditif. Mais surtout une zone pour la génération X. Samedi, sur les réseaux sociaux, ça en devenait même désagréable de voir qu'on ne parlait que de ça toute la journée. Leur nouvel album.


Mais il faut confesser quelque chose à tous ceux et celles qui ne sont pas de la génération X ou qui ne connaissent que de loin, The Cure. 

Robert Smith est un héros. Il a racheté tous les billets des revendeurs et les as revendus à prix intelligents pour nous. Mais surtout, ce dernier album, est sombre, comme ils l'ont toujours été, atmosphérique, et face aux feuilles qui tombent des arbres, cathartique. J'ai 52 ans, mais en même temps, en écoutant leur dernier effort, j'ai aussi 15, 17, 21 ans. J'ai écouté trois fois entre vendredi midi et samedi 18h00. Deux autres fois dimanche. Une fois lundi. Une fois mardi. Encore ce matin. Me demandant comment mon monde s'était transformé sur 37 ans. Ils m'ont replongé, moi et tellement d'autres, d'après les réactions sur le réseaux sociaux, dans une zone. 

J'ai toujours fait la paix avec mon âge. Physiquement, ça écoeure, c'est certain. Mais émotivement, et mentalement, c'est dur d'expliquer à quel point sa voix, inchangée, leur style, se rapprochant des sons de leur chef d'oeuvre de 1989, Desintegration, et même de Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me étalonné sur 49 minutes de rappel d'identité, nous place, X (et autres générations surement) dans une poussière d'étoiles de fin de soirée. De fin de vie peut-être, pour certains.

Le parfum sonore de vendredi dernier, qui généreusement était accompagné par un spectacle en direct sur Youtube, et qui nous a bordé tout le week-end m'a fait glisser vers ma liste de lecture de plus de 3h15 du band. 

Trame sonore de pas mal toute ma vie d'auditeur. Trame sonore de ce qui peuple mon coeur. Allez lire les paroles. Robert nous parle encore.

Vendredi dernier, nous étions des milliers en amour.

Dans la zone de nos jeunesses. Dans nos états actuels. 

mardi 5 novembre 2024

Jour J

J'avoue avoir peur aujourd'hui.

Peur que le fascisme l'emporte. 

Que les Femmes d'Amérique perdent davantage qu'elles n'ont déjà perdu.

J'avais aussi peur, au Québec, lisant alors Twitter qui disait haut et fort que le parti d'Eric Duhaime allait rafler tous les comtés aux dernières élections. Twitter devenait le plus pollué encore X, et je ne réalisais pas que les perdants font souvent beaucoup de bruit pour rien. Le parti conservateur d'Eric Duhaime a finalement voté 0 candidat au parlement. Ils n'était que 530 milles à voter pour eux.

Peut-on espérer une même tangente narrative pour les résultats de ce soir/cette nuit/demain aux États-Unis?

Aurons nous une historique première présidente des États-Unis ? La misogynie est monstre aux États-Unis. Et pernicieusement silencieuse. le racisme, exacerbé et fièrement affiché depuis Trump et son slogan suggérant que sous la présidence d'un homme noir, les États-Unis ne pouvaient pas être "great". Je ne vous parlerai pas de l'élection de ce soir, ni de son résultat, demain car je sais fort bien que ça pourra être serré, voire perdu chez Kamala Harris et que pourrait se décider tard dans la nuit. Prendra plus de 24 h de dépoussièrage. 

Mais le 7, soit que je fêtes, soit que je rouspète.

Si Bezos et Musk appuient Trump, ça devrait déjà suffire à convaincre des millions de gens que ces gens ne se soucient aucunement du peuple.  

Est-ce qu'on doit faire confiance aux sondages ? Devrait-on jamais ? Les très amusants conservateurs publics qui se soucient très ouvertement que leurs femmes, mal tenue en laisse, ne votent pour "la Femme" derrière l'isoloir. Please fucking do!!! SAUVER VOTRE GENRE! ça reste inexplicable qu'une femme puisse encore voter pour le trio Tump/Vance/Musk. Vous voulez être tenue en laisse ? Expliquez-moi !

 

Comment quelqu'un qui a des liens de sang avec Puerto Rico peut maintenant voter Trump après l'horreur du Maga Square Garden ? Elon Musk, émissaire de le désinformation et tsar promis dans un politburo de Donaldov Trumpski, a dit vouloir couper 2 trillions au sein du gouvernement. Il ne sait aucunement de quoi il parle. Ça ferait tomber la sécurité sociale et l'a sécurité sanitaire. Aussi bien dire que Musk dans peu-importe-la-position, dans un gouvernement Trump ne serait rien d'autre qu'un virus.

D'ailleurs, cette élection du jour, c'est un peu une guerre contre une autre sorte de pandémie qui doit être mise k.o. d'ici demain ou après demain. Trump c'est le mépris, la haine, l'incompétence, l'avarice, la tricherie protégée, la racisme, le boy's club à vie. 

Vous voulez le boy's club à vie, États-Unis ? 

Tout ce que raconte Robert Kennedy Jr autour des vaccins est une hérésie. Lui et Jordan Peterson ici, même idiosympathies. Et Ding Donald voudrait faire un ministre de la santé de RFk Jr. UN FUCKING MINISTRE DE LA SANTÉ ! un sceptique de la Covid !!! AAAAAAAAAAARGH.

Vous n'êtes pas si cons par millions, USA. Faites gagner l'équilibrée. 

Parlant d'équilibre, parlons de Satan, ce personnage inventé dans le roman de la bible autour du 16e siècle dans le Nouveau Testament, afin de faire peur efficacement aux masses et les contrôler davantage. Une personnalité télé, virée pour désinformations ayant coûté 787 millions à sa station télé, prétend avoir été attaquée par un démon il y a quelques années, dans son lit la nuit, alors qu'il a senti qu'il était physiquement molesté, sentant des douleurs à la cage thoracique et aux épaules, avant de se lever, de se diriger au miroir, de découvrir des marques de morsures dans son cou, (aucune preuve visuelle nulle part) et découvrir qu'il y a avait quatre chiens qui partageaient son lit.  L'histoire ne dit pas comment il a passé le restant de la nuit, ni ce qu'il a fait de 4 chiens, mais il a senti que c'était l'oeuvre du démon. Tucker Carlson a alors relu la bible et ça a changé sa vie. 

Cet homme est valet de pisse pour les TrumpVanceMuskitoes. Au Maga Square Garden, il a lancé que la seule manière que Kamala Harris pouvait gagner, c'est si elle triche. Ce qui sera un appel à la violence en cas de victoire de Kamala/Waltz, ce soir. 

Vous voulez plus de Tucker Carlson, USA ?

Je serai nerveux devant la télé toute la soirée.

Me coucherai surement dans un état incertain.

Vers où va-t-on ?

Est-ce que l'Amérique du Nord, met enfin un terme à la route d'un certain groupe de gens ?

Est-ce que les Femmes retrouvent enfin un peu diginité définitivement perdue depuis quelques années ?

Est-ce que les immigrés pointent le majeur en direction des conservateur dans le bonheur ?

Il faut cesser la peur. C'est cette nuit qu'on devine un monde nouveau...

Cette nuit, les États-Unis peuvent se soigner. 

lundi 4 novembre 2024

Peur D'être Moqués/ Peur D'être Tuées

En vieillissant, il y a de ces observations sociales qui se clarifient. 

D'autres qui obstruent l'esprit. Polluent l'esprit aussi. 

J'ai vu ce qui s'est passé dans un rallye républicain la semaine dernière et je n'aurais jamais cru un jour voir un tel spectre de toxicité aussi fier et public de mon vivant. Du racisme décomplexé, ri et salué. Et le lendemain, des républicains qui accusaient...Kamala Harris, d'avoir signé les textes de certains intervenants afin de faire mal paraitre leur parti. Ça-ne-s'invente-pas. C'est d'un ridicule si enfantin. 

Je ne sais pas si un jour on parlera de notre époque comme étant celle du brouillard diffus où on n'arrivait pas à distinguer tout le temps le bien du mal. Les cancres prennent franchement trop de place dans nos espaces publics. Puerto Rico, une île de vidanges ? Quel type de jugement, sinon celui d'un enfant, a un jour pensé que ça pourrait être drôle ? Sous quel angle ? Particulièrement après que le même cancre eût crié dans un micro trop généreux: "Les États-Unis aux États-Uniens!". Je n'arrive pas à comprendre le côté serré aux élections. Ça devrait être une raclée que mangeraient les républicains. Ce le sera peut-être. Donald T. a déjà commencé à dire que la Pennsylvanie trichait car les sondages donnent un léger avantage à Kamala Harris. 

Mais dans les codes sociaux qui se perdent peu à peu, il y a aussi beaucoup de genrisme insidieux. J.D. Vance, le président qu'il représente, et Elon Musk, ont le culot de tenter de se présenter sous le thème de la famille.

(...)

LA FAMILLE!!!

3 hommes, qui a eux seuls ont 20 enfants de 7 mères différentes. Seul Vance a la même femme depuis toujours. C'est aussi le plus jeune des trois. Et pourtant, peut-être le plus conservateur dans sa tête. Ces trois-là, veulent représenter la famille. Un de ceux-là est un criminel agresseur. Un autre voit un de ses enfants demander et obtenir une séparation légale de sa célèbre famille afin de ne plus en être reconnu(e). C'est en partie parce que papa refuse de respecter le changement de sexe de cet enfant. Father of the year !!!!! 

Vance pour sa part, n'aime pas les femmes sans enfant(s) qu'il considère inutile, et triste à mourir à cajoler leur chat dans le divan. Vance est une ordure. Une vraie. Les deux autres, pire encore. Ils s'amusent tous du micro. Les cancres ont leur 15 minutes de gloire. Gardons ça à 15 minutes, pas plus.

Mais ce qui m'a surtout frappé la semaine dernière était aussi ailleurs. Vous connaissez Howard Stern ? l'animateur radio qui fait toujours fureur aux États-Unis depuis qu'il a laissé tomber, vers 1986, tous les filtres qui en ferait un animateur radio beige et plate, et qui met l'accent, très (trop) souvent sur le sexe. Mais il connait les appâts qui font mordre. Stern, cette semaine, recevait le chanteur Billy Joël. actuellement en tournée avec Sting, aux États-Unis. 

Joël, à la demande de Stern, racontait comment il a rencontré, en 2009. celle qu'il a épousé en 2015, Alexis Roderick. En 2009, Alexis avait 26 ans. Billy en avait 60. Billy a raconté comment le vieux sanglier qu'il est a approché la jeune marcassin Alexis, lui a jasé toute la soirée, avant de lui demander de la raccompagner en voiture. Ce à quoi Stern lui a promptement répondu "OH MON DIEU! mais c'est la position la plus vulnérable possible..."

"Oui, pour la jeune fille" penserait-on dans une tête équilibrée. NON! "...la position la plus vulnérable dans laquelle un homme peut se placer...Parce que la fille aurait pu dire non..."

WUT ?

WHAT THE FLYING FUCK?

QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII?

La pire chose qui pourrait arriver à un homme serait le rejet ? Mais c'est ne rien comprendre aux femmes ? Les femmes ont peur de mourir probablement tous les jours. Une jeune femme de 26 ans qui entre dans la voiture d'un vieux riche de 60, qu'elle connait personnellement depuis presque rien et on s'inquiète du vieux sanglier ? Mais dans quel monde vivons nous ? Celui des Vance/Trump/Musk/poiLIEvre qui voient des femmes pour faire à manger et produire du bébé ? Ceux qui se donnent des droits sur le corps de toutes les femmes, mais présentez lui une trans mâle qui lui dira qu'il a un vagin et ils vous répondront qu'ils ne voulaient pas le savoir ? BIEN SUR QU'ILS VEULENT LE SAVOIR, ILS SONT CONTRE VOTRE EXISTENCE!!!! Ils sont en 1954 dans leurs têtes.

Personne n'a relevé, dans l'entrevue, qui comprenait pourtant une co-animatrice entre Stern & Joël (qui n'était pas sa blonde), que le danger était et sera toujours, pour elle.  

Ça confirme par 1000 la polarisation des extrêmes qui rongent nos tribunes publiques.  

La vie des femmes serait si facile si elles n'avaient pas à s'inquiéter du lapin en rut qui gît en tout homme. Si leur plus grand souci était de se faire "Non, merci, ça va..." par un homme qu'elles courtisent.

"Men are afraid that women will laugh at them, Women are afraid that men will kill them" disait la grande écrivaine canadienne Margaret Atwood.  

Je ne suis pas femme, mais elle a probablement raison. Je l'ai moi-même compris tard dans la vingtaine quand j'ai voulu aider ma patronne d'alors, une ontarienne qui voulait s'installer à Montréal, et pour qui je recommandais des appartements à Montréal, vers des amis à moi, proprios. J'avais dans la vingtaine. Elle aussi. Peut-être un an ou deux de plus que moi. Trois, max. On s'entendait si bien qu'elle me disait que je lui rappelais son grand frère. Qu'on établissait ensemble, sans trop le savoir car je ne connaissais pas son frère du tout (resté en Ontario) le même type de dynamique. Là où je tombais des nues était chaque fois qu'elle me disait "Yeah, but is it safe ?". 

Safe ? I dunno ? It is if you make it so. Je réalisais que ça n'avait jamais été un critère de l'histoire de ma vie. Avoir peur de mon quartier ? Ça ne m'avait jamais habité. Mais elle était petite. Belle, frêle. Même si elle n'avait pas été tout ça, les femmes sont majoritairement moins fortes physiquement que les hommes. Et les pulsions malsaines sont majoritairement, presqu'exclusivement mâles. À un centre de jeunesse près

Billy Joël a 75 ans. Alexis, 41. Ils ont 2 filles de 9 et 7 ans. Billy ne les verra peut-être pas adultes. 

Et c'est pour lui qu'on s'inquiète ?

Donald Trump a dit avec nonchalance qu'il aimerait voir comment Liz Cheney se sentirait face à un peloton d'exécution. Rien que ça, il a appelé sa mort. Pourrait être président d'ici peu. Il l'a dit plusieurs fois, ce qu'il déteste le plus est de faire rire de lui. 

Remarquez les accords dans le titre de la chronique dont je vous jase.

Oui, c'est genré.

Parce que les États-Unis ne comprennent rien à leurs femmes qu'ils souhaiteraient en laisse. 

Le Canada de Pierre PoiLIEvre non plus.

Demain, dans la nuit de demain à après demain surement, il y a menace de grand déséquilibre dans le pays au sous-sol du nôtre. 

Peu importe l'issu du vote. 

Quand ça tousse en bas, on attrape le rhume en haut. 

Des nez bouchés, ça peut encore avoir du flair ?

dimanche 3 novembre 2024

Terry Ann Garr (1944-2024)

Je vous parlais justement des morts, hier.  

Terri est la dernière de 3 enfants ayant deux frères plus âgés. Papa et maman sont tous deux issus du milieu artististique, papa est acteur de vaudeville et à Broadway, ce qui les force de passer de la Californie au New Jersey avant de revenir en Californie. Maman est danseuse chez les Rockettes, avant de devenir costumière, puis mannequin. Lorsqu'elle a 11 ans seulement, papa meurt d'une crise cardiaque. Ceci force les 4 autres membres de la famille à se débrouiller de toutes les manières possibles, et de toujours travailler dur pour y arriver. Inspirée de maman, elle prend des cours de ballet de danse intensifs.

Elle fait son école secondaire et commence le collège en Calfornie avant d'abandonner et de quitter pour NY et prendre part aux cours de jeu de l'Actor's Studio et du Lee Strasberg Theater & Film Institute. Un numérologiste lui conseille d'épeler son prénom "Teri" pour éviter deux noms aux doubles consonnes, ce qu'elle adopte. Elle fera de la figuration à 19 ans, et choisie dans une production de West Side Story de Los Angeles, fait la rencontre de David Winters, acteur et chorégraphe, qui sera déterminante. Celui-ci lui ouvre les portes un peu partout. Il lui enseigne la danse, devient un précieux ami et son mentor.  

Il l'engage comme danseuse dans ses multiples projets dont 6 films mettant en vedette Elvis Presley, ce qui inclus, Viva Las Vegas!. Winters y fait les chorégraphies. Elle apparaitra souvent à la télévision avec une amie, l'excellente danseuse et chorégraphe Toni Basil. Elle fait un peu de télévision et joue un de ses premier rôles parlant dans le film Head des Monkees, film écrit par un jeune Jack Nicholson. Peu de temps après, elle joue dans Star Trek, à la télévision. Elle choisie pour  The Sonny & Cher Comedy Hour. On lui découvre un splendide timing de comédie. 

Faisant toujours de la télévison, Francis Ford Coppola lui offre un rôle dans son excellent The Conversation et la même année Mel Brooks lui offre un de ses rôles les plus marquants dans Young Frankenstein. Steven Spielberg la remarque et la prend pour l'engager dans Close Encounters of the Third Kind, dans un rôle plus sérieux, comme étant la femme inquiète du personnage de Richard Dreyfuss qui perd peu à peu la tête. Elle joue l'épouse du personnage de John Denver pour un film avec George Burns, et la mère du jeune protagoniste dans The Black Stallion

Elle fait ensuite un peu de Broadway.

Elle revient au cinéma pour Tootsie où elle est nommée dans la catégorie de la meilleure actrice de soutien aux Oscars. Joue ensuite avec Micheal Keaton et pour Martin Scorsese. Elle fait beaucoup de télévision et anime trois fois l'émission de New York Saturday Night Live. Si agréable, drôle et charmante, elle est souvent invitée aux shows de fins de soirée chez Johnny Carson ou David Letterman. Elle sera de Sesame Street. Je la trouve dans un petit film avec Tom Conti, et tombe vite amoureux d'elle. Elle rejoue avec Richard Dreyfuss, sauve le monde avec Jeffrey Jones, sera la mère de la splendide Lauren Holly dans Dumb & Dumber, sera du film chorale Prêt-à-Porter de Robert Altman. Elle sera aussi la mère de Phoebe Buffay dans la série télé Friends

Dans les années 90, on lui diagnostique de la sclérose en plaques. Elle est forcée de ralentir ses activités. Elle apparait auprès de Michelle Williams, dans le rôle de sa mère et dans un film pour enfants. Refait beaucoup de théâtre dont Les Monologues du Vagin. Elle joue dans un film et, la même année, publie une autobiographie. Est victime d'un anévrisme au cerveau qui la place dans le coma une longue semaine. Elle se retire en 2011, à 67 ans. Elle deviendra ambassadrice de la sclérose en plaques.

Elle s'éteint de complications de cette maladie mardi dernier à l'âge de 79 ans.

Depuis, les manifestations d'amour pour cette femme adorée de tous et chacun se multiplient. 

Elle semblait aussi agréable qu'elle le paraissait. 

Drôle. Humble. Amusante. 

Des qualités qui se perdent. 

Elle était adorable. 

samedi 2 novembre 2024

20 Morts Pour Le Mois des Morts

Pour les amateurs de films. il y aura divulgachis. C'est averti, et c'est promis, vous voyez un titre de film que vous voulez voir, ne lisez plus les petits caractères. 

Ne cliquez pas sur les hyperliens non plus. 

Pour l'église catholique romaine, aujourd'hui est le le jour des morts. Celui où on se rappelle de nos disparu(e)s préféré(e)s. Le 11, au Canada, c'est non seulement l'anniversaire du décès de l'unique grand maman que j'aurai (vraiment trop peu) connue, ma grand-mère maternelle, dont la propre mère avait été forcée de changer son nom Atikamekw, à La Tuque, dans son jeune temps, pour un "Beads" très pancanado-américain; mais c'est aussi le jour qu'on a choisi pour le jour du souvenir. 3 jours avant, dans un relatif anonymat et sans congé férié, on se rappelle les vétérans autochtones. 

Pour ce mois dit, des morts, et ce jour des morts, je vous propose les 20 morts les plus célèbres au cinéma selon un condensé des sources Ranker, Close-Ups, CBR, Entertainment IE, Screen Rant, Watchmojo, List Challenges, Script Lab, Fast Company, Jordan & Eddie, Paste, MSN.

Bonnie & Clyde (Bonnie & Clyde )

Dans la vraie vie vraie, Bonnie & Clyde n'arrivaient pas paisiblement dans un guet-apens comme démontré dans le film, appâté par le père de l'un de leur gang. Ils avaient fait un terrible accident de voiture, si grave que Bonnie s'en trouvait invalide physiquement, Quand les policiers les ont carabinés, oui, dans un guet-apens, ils étaient déjà pas mal amochés. En 1969, c'était la mort filmée la plus violente de l'histoire du cinéma.  

Une Attaque Surprise (Deep Blue Sea)

Sans vous dire qui, si vous ne cliquez pas sur l'hyperlien non plus, un requin étoile de la semaine des requins à la sration de télévision V, surprend un personnage en train de mettre du sérieux là où il trouvait que les pendules n'étaient pas à  l'heure et qui réalise trop tard que c'est l'heure de mourir. 

Gordon Elias (Platoon)

Une scène mythique qui a marqué mon adolescence et qui est si forte et habilement pensée /jouée/narrativement amenée, qu'elle en fera l'affiche du film. Oliver Stone gagne l'Oscar du meilleur réalisateur en 1987 pour ce très réussi film, et cette séquence y est pour beaucoup.

King Kong (King Kong)

Les morts animales ne sont jamais charmantes. Le gorille devient si sympathique à la fin du film réussit à nous faire verser une larme.

Thelma & Louise (Thelma & Louise)

Bon, si vous n'aviez pas vu, vous savez que les deux femmes ne s'en sortent pas. Mais comme tout le long du film, elles ont leur mot à dire sur leur propre destinée. Implique une vallée et un pesant pied. 

Boromir (The Lord of the Rings: Fellowship of the Ring)

Ce n'était pas le plus pur des personnage, un peu traitre même, mais on finissait par s'y attacher. Sa fin frappe. On le sentait en voie de rédemption. Mais, non.

Hans Gruber (Die Hard)

Étonnamment réaliste pour un film de 1988, avec une balle dans le corps (ou peut-être pas) le gros michant (sic) reste suspendu menaçant d'entrainer John McClane et son ex-épouse dans le vide avec lui. 

Jack Dawson (Titanic)

Il est pauvre, il est beau, il et elle sont amoureux l'un de l'autre, mais l'eau froide à raison de lui. Romantico-mortelle croisière. Ironiquement, le même acteur jouera Roméo dans Roméo & Juliet. On connait leur toxique liaison. 

T-800 (Terminator)

Une fin à la Jésus se sacrifiant pour les siens.

L'empereur (The Return of the Jedi)

Darth Vader a un coeur de papa qui ne peut pas souffrir de voir son fils se faire torturer. Quoi ? Vous ne saviez pas tout ça ? je vous l'ai dit qu'il y aura tout plein de divulgachis.

La méchante sorcière (The Wizard of Oz)

C'est une fraction de seconde, mais c'est saisissant. Ça laisse place à toute l'imagination. La jeune Dorothy s'épouvante de ce que les deux pieds suggère. Et comprend la mort de la méchante sorcière. C'est presque pire que de la voir mourir où on pourrait deviner du mauvais jeu d'actrice, c'est juste...épouvantablement surprenant.

Sonny Corleone (The Godfather)

Rappelant la mort de Bonnie & Clyde, guet apens encore. Et même type d'extrême violence. Spectaculaire. J'aurais aussi parlé de la mort d'un autre membre de la famille qui m'a toujours marqué très fort. Du moment où on réalise que le fil se brise, au moment où on se brise le coeur.

Les visages fondants (Raiders of the Lost Ark)

Spectaculaire et mémorable pour nos yeux de pré-adolescents. Du Nazi qui fond, ça ne peut qu'être bon.

Mufasa (The Lion King)

Dans un film pour enfant, tuer le repère d'un jeune protagoniste animal. Dur. Impossiblement dur. Personne ne veut voir son père ainsi. 

Charles Foster Kane (Citizen Kane)

Ne cliquez pas sur l'hyperlien si vous ne voulez pas connaitre la fin. Charles Foster Kane nous révèle à nous, spectateurs, ce que les personnages du film ne comprendront jamais. Film dont tous les plans, la trame narrative et la mise-en-scène ont réinventé le cinéma...à 26 ans seulement. Peu importe ce qu'on dira, film le plus grand de tous les temps.

Quint (Jaws)

Il était méchant comme personnage, mais Robert Shaw, qui l'incarnait, torturait aussi Dreyfuss sur le plateau de tournage. Sa mort faisait du bien à tout le monde (sur pellicule). 

Tony Montana (Scarface)

Il était si violent, si barbare, il ne pouvait que mourir en faisant du bruit.

Roy Batty (Blade Runner)

Il aurait improvisé le texte. Mythique. La pluie, bien tournée au ciné, c'est magique.

Kane (Alien)

En 1979, c'était spectaculaire comme effet spécial. Y a des maux de ventre qui s'encaissent mieux.

Marion Crane (Psycho)

Ça fait moins peur de nos jours, mais en 1960, ça redéfinissait un geste si quotidien. 

Soyez originaux, ne choisissez pas ce mois pour trépasser. 

J'espère ne pas avoir trop divulgaché. 

vendredi 1 novembre 2024

CINEMA PARADISO*******************The Parralax View de Alan J.Pakula

Chaque mois, dans ses 10 premiers jours, tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu), je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: le cinéma !

Je l'ai surconsommé, le surconsomme toujours, l'ai étudié, même à l'université, en fût gradué, y ai travaillé, en fût récompensé, en suis sorti, mais le cinéma n'est jamais sorti de moi.

Je vous parles d'un film dont j'ai aimé l'histoire, la réalisation, sa distribution, sa cinématographie, sa musique, son sujet, son traitement, son audace, bref je vous parles d'un film dont j'ai aimé pas mal tous les choix. Je vous parles d'un film que j'ai généralement dans ma collection de dvd chez moi, comme celui-là.

THE PARALLAX VIEW d'ALAN J.PAKULA.

En 1970, Loren Singer signe le roman qui raconte l'histoire fictive de témoins de l'assassinat du président John F.Kennedy, assassinés les uns après les autres. Le film empruntera la trame narrative, restant dans le politique, sans cibler la famille Kennedy. David Giler et Lorenzo Semple Jr sont désignés pour en faire l'adaptation cinématographique. Mais Robert Towne en a fait une révision non créditée. 

En plein scandale du Watergate, le thriller politique, en Amérique du Nord,  est tout à fait populaire. Dans deux ans, All The President's Men, traitant directement du Watergate, un film extraordinaire, qui sera nommé 8 fois aux Oscars et qui en gagnera la moitié, réalisé par...le même Alan J.Pakula. Ce dernier demande à son directeur photo, l'excellent Gordon Willis, qui tournera aussi le superbe Manhattan de Woody Allen en 1979 et qui avait tourné les deux Godfather, de filmer le personnage principal de loin, comme si il était constamment épié. Ajoutant au climat de paranoia souhaité. 

Une scène de montage video nous montre Nixon, Hitler, le pape Jean XXIII, Lee Harvey Oswald quand il se fait assassiner par Jack Ruby, des dessins du personnage de Thor par son auteur Jack Kirby, entre lesquels sont juxtaposés des mots comme love, mother, father, home, enemy, happiness, me. Ce montage avait pour but de montrer la confusion des États-Unis, post-assassinnat du président John F. Kennedy. Un déclin des valeurs et des traditions de toujours. La scène a été comparée aux scènes de lavage de cerveau dans A Clock Work Orange de Stanley Kubrick, film retiré des salles alors depuis presque sa sortie, en 1971.

La pertinence du sujet est renforcé par le sentiment de menace permanente qui est absorbée par le matériel traditionnel du quotidien. Warren Beatty n'a pas la chance de jouer une très grande palette d'émotions, mais a le charme nécessaire pour se rendre fort intéressant appuyé par un splendide essaim d'excellent comédiens comme Hume Cronyn et Paula Prentiss. Le réalisateur punk Alex Cox dira de ce film que c'est le meilleur film "conspiratoire sur la mort de JFK". Bien qu'on en ai simplement emprunté l'arc narratif de l'assassinat très public politique et la magouille autour. 

Beatty incarne un journaliste qui n'a jamais besoin de rencontrer d'échéances urgentes, et qui ne fait que se pointe au bureau à des heures impossibles pour nous faire comprendre qu'il est important. Il pense avoir l'histoire pour un Pulitzer. On découvre qu'on recrute des loups solitaires, des incels. des insécurisé(e)s, des gens manquant d'estime de soi, des sans familles, afin d'en faire des hommes de mains pour des missions presque kamikazes. Tout est tourné sur des vrais lieux, on ne sent jamais l'effet studio. Il y a même des touches de modernisme dans cet édifice qui doit représenter Parallax Corp., une architecture métal et vitre qui rappelle aussi un univers totalitaire. 

Ce qui n'a rien de rassurant comme les États-Unis de nos jours. Qui peuvent avoir vent de changement d'ici le 6 novembre. Mais encore. Quelles types d'éclaboussures sera le splash du vote de mardi prochain ?

Le film Executive Action, lancé en 1973, traitait à peu près du même thème et vaut aussi la peine d'être vu. Ce film de David Miller traitait lui, directement de la mort de Kennedy. 

Ce film, tourné en 1973, me donne l'impression, par sa lumière, son esthétique, ses décors, me donne l'impression d'y être plongé comme on le serait dans un livre soigneusement tricoté. Une vision futuro rétro. Comme si la totalitarisme nous menaçait encore...oh wait...

Je n'avais qu'un an en 1974, mais les années 70, j'en ai quand même vécu 9. 

L'esthétisme, j'ai eu le temps d'y tremper. Pas juste sur photos. 

Ce film a cette année, 50 ans.