Oui. Mais je ne suis pas si expert en musique progressive. Les vrais amateurs/amatrices de musique prog m'en voudront de tremper tant dans le presque populaire, mais effectivement, sans la percée populaire, je ne me serais peut-être jamais intéressé à la musique dite "progressive".
Un mot que notre monde conservateur tente de rendre péjoratif, ce qui ne fonctionnera jamais. Nous sommes trop en faveur du progrès.
Selon moi, voici 10 manières d'approcher la musique progressive gentiment, un genre assez cérébral, pour réels amateurs d'instruments musicaux et d'audace musicale. Ce qui n'est pas toujours une approche facile. L'étape suivante est la musique d'avant-garde qui est carrément expérimentale. La musique progressive s'écoute.Une période de grâce de la musique progressive a été les années 70, qui m'ont vu grandir au moins 8 ans, déjà, du progrès, Et au terme desquels, j'ai senti de grands changements dans ma vie. Mais musicalement, je mentirais de dire que ces 10 albums, je l'ai ai découvert alors. Je l'ai ai découvert bien après.
La musique progressive a donné naissance à des bands comme Radiohead, Tool, Marillion, The Pinneapple Thief, Iron Maiden et tant d'autres n'auraient jamais vu le jour sans la musique progressive. La musique progressive est à l'image des adultes. Complexe mais aussi parfois sophistiquée, contrariante et exigeante, parfois hermétique, mais parfois aussi capable de vous faire voyager très loin. Les musiciens sont souvent des virtuoses, parfois trop élitistes, mais on ne peut nier que le genre essaie de croiser parfois tous les autres, ce qui les distingue du punk, du métal, du jazz, du hip hop ou de la pop. L'expérimental est plus présent que la chaleur des autres genres plus émotifs, chauds et plus sexuels. Le prog peut être cérébral. Les acteurs du genre sont souvent inintéressés par l'image. L'important est le son. C'est le sérieux de la chose. Pas la popularité.Les musiciens du progressif sont des nerds de la musique.
Pink Floyd: Wish You Were Here. 1975.Quoi Jones ? tu commences avec un band qui a vendu un seul album plus de 45 millions de fois dans le monde et continue de le faire ? Le prog c'est le contraire de populaire ! Oui, c'est niché, mais justement, après cet album magique, qui progressait toujours vers le progressif, ils ont fait suivre avec une album majoritairement instrumental, aérien, jamais Rick Wright n'aura autant de place dans la formation. Cet album hommage à leur ami Syd Barrett, a bien quelques morceaux blues-rock, deux, et une ballade acoustique immortelle mais tout le reste est ambient, atmosphérique, plus chaud que Dark Side of the Moon, mais moins animal que l'effort suivant Wish. 9 parties musicales d'un diamant qui ne demandait qu'à briller.
Kansas: Leftoverture.1976.
Quoi Jones ? Les auteurs de Dust in the Wind ? Oui. Et tout est trompeur chez eux. Bien qu'ils ont le nom d'un État des États-Unis, ils sont Britanniques. Un 4e album est souvent ce qui marque au fer rouge un(e) artiste. Ça passe où ça casse. Il est temps de signer sa musique de son empreinte. Le band offre ici une énigme musicale qui comprend un Magnus Opus en 5 parties pour clôturer l'album. Pompeux, puissant, ridicule et accrocheur à la fois, la radio leur a été généreuse même si plusieurs ont trouvé cet album impénétrable, C'est l'épine dans le pied du genre. Parfois, on s'intéresse tant à ses instruments qu'on en oublie ceux devants. Il est possible d'écouter The Lamb Lies Down on Broadway de Genesis sans jamais comprendre qui est Rael, dans la narration de Peter Gabriel. Mais avec Kansas, on ne peut pas leur reprocher l'envie du hook instrumental dont on va se rappeler.Camel: The Snow Goose. 1975.Qui Jones ? Un band de Surrey, en Angleterre. C'est l'année mère du Disco et oui, ce band virera plutôt pop et moelleux avec le temps. Mais avec l'album lancé l'année de la naissance de ma petite soeur Greenjelly, on s'inspire du roman de Paul Gallico pour en faire un album concept sans paroles. Une musique racontant racontant l'arc narratif d'un homme seul aidant une infirmière et une jeune fille à soigner une oie dont la santé déclinait. Quand l'oie reprend du mieux, la jeune fille ne fréquente plus l'homme seul qui sera plus tard tué à l'évacuation de Dunkirk. L'oie se dirige vers le champs de bataille et devient La Princesse Perdue (en français), symbolisant l'espoir de survie dans le mal guerrier. Complexe fable, complexe musique. Je comprendrais qu'on adhère par au style.
Genesis : Selling England By The Pound ou A Trick of the Tail. 1973 et 1975.
Quoi Jones? Deux disques ? J'ai d'abord aimé Phil Collins, puis Peter Gabriel, plus encore. Rutherford et Banks sont aussi formidables. Et avec Steve Hackett, à 5, ils étaient extraordinaires. Leur avant dernier album à 5 est un chef d'oeuvre. Mais le premier album SANS Peter Gabriel et AVEC Phil Collins au chant est aussi une grande oeuvre. Dans les deux cas, on arrive à être mélodique et audacieux. Presque pop, Ce que sera complètement Phil 10 ans plus tard. Pour la tournée qui suivra l'album de 1975, Bill Bruford, batteur de Yes, sera à la batterie quand Phil veut prendre le micro sans se concentrer sur ses baguettes et cymbales.Yes: Close to The Edge ou Fragile. 1972.
Quoi Jones? Encore 2 albums ? Oui! Avec Oui. Justement Bill Bruford est batteur de ce band où tout le monde brille, même moi, qui nait un mois jour pour jour après la sortie de Fragile, (Oui, j'étais bébé, donc fragile...) et qui était dans le berceau quand le Canada surprenait la Russie dans la série du siècle et que Yes lançait son 5e album, 7 mois plus tard. Deux premiers albums avec Rick Wakeman aux claviers, habile et fantaisiste, Jon Anderson et sa voix haut perchée, Steve Howe et son habile doigté, Chris Squire et sa base qui joue à 12, on frôle la science-fiction. Réelle musique de tronches. J'étais dans les classes de matières enrichies (avancées) au secondaire. Même si un an plus jeune que tou(te)s les autres. C'était surtout des filles!.Rush: 2112. 1976
Quoi Jones ? Le canada d'Amérique ? OUI. 4e album, (Fragile était aussi le 4e de Yes) du formidable trio canadien. c'était aussi le pari le plus baveux qui soit. Après trois albums où la compagnie de disques commandait plus de hits et où le band oscillait entre le heavy metal et le rock progressif, on ose seulement 6 morceaux, dont un de 20 minutes qui fera toute la face A, et on croise métal et rock prog sans offrir un seul morceau pouvant jouer à la radio. Et de l'avis de tous, c'est leur premier vrai album incontournable. Sans appui radio, il sera jugé parmi un des meilleurs de l'histoire du genre musical (prog) classé second par les lecteurs du Magazine Rolling Stone, derrière Dream Theater en 2012. Hemispheres et Moving Pictures sont aussi instrumentalement extraordinaires. Ce band a trois membres surnaturellement bons. Alex, Neal, Geddy zêtes fameux !Jethro Tull: Thick as A Brick. 1972.
Quoi Jones ? de la flute traversière ? 5e effort du band de Ian Anderson, cet album concept se voulait une parodie du genre progressif puisque le band se considérait blues et en avait assez de se faire dire que leur album précédent était un album concept. Ils ont voulu s'en moquer, en travaillant l'album concept de tous les albums concepts, mais on concocté un véritable chef d'oeuvre progressif. Épique poème scié en 2 morceaux de 5 élans mélodiques racontant l'histoire d'un génie de 8 ans, Anderson voulait écrire dans l'esprit des Monty Pythons et présenter quelque chose comme Airplane ne moquerait dans le futur du film Airport. Les gens n'ont pas compris la blague et ont adoré. Moi, le premier. Après Aqualung, c'est mon album préféré du groupe. Le premier avec Barrie "Barriemore" Barlow.Emerson, Lake & Palmer: Brain Salad Surgery. 1973.
Quoi Jones ? Une salade à quoi ? 5e album de Greg Lake (qui a aussi produit) Keith Emerson et Carl Palmer, on croise musique classique et rock pendant 4 mois et l'album sera #2 en Angleterre et #11 en Amérique du Nord. On offre du rock de science-fiction où Emerson joue de son clavier comme Jimi Hendrix jouait de sa guitare. L'album est leur plus lourd, mais leur premier vraiment électronique aussi. Lake sonne parfois comme Peter Gabriel et Carl Palmer est un prodige à la batterie. Leur adaptation d'un poème de William Blake sera leur single et considéré comme un blasphème. Donc, bannie des radios. Meilleur moyen de bien vendre. Greg Lake y composera une de ses dernières ballades acoustiques.Gentle Giant: Three Friends. 1972.
Quoi Jones ? 3 amis mais 6 membres ? Oui, mais 3 frères. 3e album du band britannique, c'est toutefois le premier à se rendre en Amérique du Nord. Reprenant même la mythique pochette de leur premier effort pour notre territoire. Album principalement instrumental, on y raconte trois amis d'enfance aux parcours différents avec un morceau final de révélant jamais si ils se retrouvent à la fin. Les deux premiers efforts avaient été produits par Tony Visconti. C'est le premier produit par le band. Les trois frères Shulman, Malcolm Mortimore, Gary Green et Kerry Minnear nous promène dans toute sorte de directions musicales sur 6 morceaux. On est parfois moins progressif que médiéval. The Power & The Glory, deux albums plus loin, sera nettement plus prog.King Crimson: In the Court of the Crimson King 1969.Aaaaaaah Jones ! Mais bien sur ! In-con-tour-na-ble album de musique progressive, et (selon moi)plus intéressante pochette à ne jamais exister. Je triche un peu car l'album est lancé en 1969. Mais c'est à la porte des années 70 et même lancé 82 jours avant le 1er janvier 1970. Psychédélisme et progressif se croisent entre les mains des très habiles Robert Fripp, Micheal Giles, Greg Lake (encore), Ian MacDonald et Peter Sinfeld. Musique schizoïde et du 21e siècle promise dès le baveux premier morceau, c'était faire un premier album d'une grande audace. Fripp, avec le temps, serait l'unique à rester King Crimson, mais ce band, on pourrait en débattre, mais c'est ce que je crois, est l'essence de la musique progressive comme Chuck Berry était le père du rock'n Roll et Billie Holiday, la reine du jazz.
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