vendredi 4 avril 2025

Cinema Paradiso**********Fight Club de David Fincher

Chaque mois, dans ses 10 premiers jours, tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: le cinéma ! 

Je vous parle d'un film que j'ai aimé pour son sujet, ses interprètes, son traitement, sa réalisation, sa cinématographie, son originalité, son histoire, son emballage esthétique, sa musique, bref, je vous parles d'un film dont j'ai aimé pas mal tous les choix.

Et que bien souvent, j'ai dans ma collection de DVD/BluRay à moi. 

FIGHT CLUB de David Fincher.

Chuck Palahniuk écrit son premier livre qui ne trouve aucun éditeur. Il planche donc sur son second qui deviendra, "son premier livre". Fight Club, publié en 1996, raconte l'histoire d'un narrateur connu seulement sous le nom de Jack, souffrant d'insomnie qui se joint à un groupe d'hommes en souffrance. Beaucoup plus graves. Quand il réalise que ses insomnies ne sont pas aussi graves que ce que les autres confessent, il se désintéresse peu à peu du groupe de rencontre, mais fait la connaissance de Tyler Durden. Avec lequel il partira un Club de gars qui se pètent la gueule pour se défouler et se découvrir. Un club de bataille secret et underground, comme psychothérapie expérimentale. Avec forte insistance sur les trois dernières syllabes. Parfois, l'exposition de maux peut être perçu comme un hommage, ce film en souffrira.

Les droits sur une adaptation cinématographique sont achetés avant même la publication. C'est Fox qui en sécurise les droits et envisage 3 réalisateurs: Peter Jackson, Danny Boyle ou David O.Russell. Les deux premiers sont trop occupés. Russell ne comprend pas le film. Adapté par Jim Uhls , dont l'agent a bien vendu sa salade aux producteurs qui considéraient faire adapter par Buck Henry, qui lui, avait adapté avec succès The Graduate en 1967, film auquel on trouve des parallèles. Uhls est plus jeune, ça suggère plus vigoureux. David Fincher est choisi, mais il avait tourné Alien 3 avec Fox et l'expérience avait été pénible. Il faudra quelques repas de réconciliation avant que cela ne fonctionne.  

Le narrateur a tout fait de l'homme juste et bon. Tout ce que la vie lui a enseigné et le plus droitement possible. Mais il est malheureux comme les pierres. Il doit se débarrasser de ses parents, se débarrasser de Dieu et finalement se débarrasser de son mentor. Il fera les trois. Son Dieu étant la ligne droite et sage de sa vie décevante. Contrairement à Dustin Hoffman dans The Graduate, ce n'est pas un monde de possibilités qui s'ouvre à lui, mais des portes fermées. Et un monde qu'il n'arrive pas à changer. Tyler est l'homme qu'il voudrait être. Le livre et le film parlent de la génération X, la colère de cette génération, la mienne, les "middle children of history", pas assez importants pour être considérés, ni assez nombreux pour être inspirants. La X est la première génération élevée avec la télévision dès sa naissance. Le débalancement des valeurs est important quand celles-ci arrivent de la boite à menteries. 

Une génération sur laquelle il est si facile de faire un X. 

Le narrateur est peu fiable, et se ment. 

La trame narrative est intéressante. La qualité de cinématographie de Jeff Cronenweth, qui fera 3 autres films avec autant de talent avec Fincher, est tout à fait admirable. Les batailles sont une forme de résistance au côté cocon que la société préparait pour notre génération. Incontournable piège à cons.

Et des cons, y en aura à la pelle. Car ce film, lancé en 1999, sera fortement admiré par un public inattendu de célibataires involontaires qui s'y reconnaissent dans la violence graphique. Et qui voient valider leur rage d'être inintéressants ou rejetés par les femmes. Comme la chanson Every Breath You Take de The Police, c'est un des films les plus incompris qui ai eu du succès en salle. Ce que ce film n'a pas eu tout de suite. Coûtant 65 millions à faire, il en fera 101 millions de recettes, ce qui sera considéré comme une certaine déception. 

Le problème exposé par ce film est le mâle qui se cherche une pertinence masculinisée, et ce sont ironiquement beaucoup les mâles toxiques qui s'y sont reconnus. Une sorte de Clock Work Orange version années 90 où le grunge proposait déjà du slacker, là où on avait du cool. 

Autant de gens ont aimé que d'autres ont détesté. Gene Siskel, éminent critique Étatsunien n'y avait donné que 2 étoiles sur 4. N'y voyant que macho porn et testostérone. 

Ce qui transpire aussi du film. Mais qui est véhicule er source de chute psychologique aussi. Ce que pas tout le monde n'a voulu retenir.

Brad Pitt, Jared Leto, Edward Norton y sont assez fameux. Helena Bonham-Carter aussi. Le premier acte (de 3) est fortement réussi, et le 3e vient dénouer les astuces. C'est mouillé là où trouvait sec et très intense là où on vivait stérilité.

Ça parle à bien des réalités. Pas juste masculines. Je devenais papa en juillet 1999. Le film sortait en octobre de cette même année. Nous ne dormions plus. Bébé non plus ne dormait jamais. Travaille encore de nuit, aujourd'hui.  L'amoureuse et moi étions épuisés. Cette trame qui navigue dans les méandres intérieures nous as vivement parlé.

Un côté culte est né autour de ce film controversé qu'on a accusé d'être la source de bien des maux. Chuck Palahniuk a connu un énorme succès dans les écrits qui ont suivis de sa part. Bien entendu, son "premier écrit" a trouvé éditeur. L'agent littéraire de Palahniuk a été assez fameux dans sa vente de son client et Chuck lui doit beaucoup...

...étais-ce son Tyler Durden ?

Film si intéressant, qu'à la fin, on veut le revoir pour y revisiter ce qu'on a compris de la fin. Et cette fin qui ouvre sur un morceau mythique des Pixies qui depuis, est leur morceau le plus écouté à vie. 

Et dont le titre et l'air sont tout simplement formidables.

L'homme est une bête à dompter.

Des fois par soi-même.

Une explosion fait toujours des dégâts. Cette semaine, ça ressemble pas mal à ça. 

Un pays d'en bas illégitime belligérant d'alliés qui ne souhaitent qu'il implose, maintenant.   

Une mascarade économique qui m'a rappelé la philosophie à 5 cennes, de Tyler Durden. 

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