Il flottait sur toutes les mers du monde, les dominant, et peu importe où il accostait, ses passagers y débarquaient consommant ce qu'il y avait là où ils se trouvaient, mangeant dans tous les restaurants locaux, parce sachant savourer les bons aliments. Consommant la culture de partout parce que sachant se taper du bon temps. Et se magasiner des jouets excitants. Les passagers avaient un plaisir fou, savaient s'amuser, c'était une époque enchantée.
Les gens du monde entier généralement aimaient les accueillir et les trouvaient bienvenu(e)s, même si parfois ils étaient bruyants, avaient tendance à vouloir s'imposer, étaient prompt à la violence spontanée en plus d'être naturellement brusques. Ils étaient parfois si odieux qu'on justifiait par le fait qu'ils avaient beaucoup d'argent, mais en faisaient aussi faire beaucoup, là où ils passaient. Il y avait aussi un navire très armée qui naviguait toujours à ses côtés, par mesure de sécurité. L'arrivée dans chaque port du monde entier des deux navires était annoncée par un coups de canon du navire guerrier. Les pays étrangers y étaient désormais, habitués. Certains ports étaient peuplés de près de 1500 personnes, d'autres étaient plus modestes avec quelques vingtaines de personnes. D'autres encore n'avaient absolument personne, sinon des pingouins et des phoques.Partout où les passagers de ce navire se rendaient, ils dépensaient là où ils débarquaient car ils aiment savourer les bonnes choses de la vie. Là où ils passaient, l'argent florissait. Tout le monde y prenait plaisir. Quelques fois, là où les navires s'arrêtaient, les gens du port achetaient des trucs vendus sur le navire principal. Mais habituellement le navire achetait plus qu'il ne vendait car les ports avaient souvent plus de choses que n'offraient les boutiques du navire. Les passagers, en voulant toujours plus, préféraient acheter partout ailleurs, l'offre étant plus vaste. Et le plaisir ainsi décuplé.
Quand des gens du port entraient sur le bateau, avec des arrangements ou pas, quand on les surprenaient sur le bateau, on s'en débarrassait en les larguant à l'eau. En chaloupe malgré les eaux sauvages ou encore en le jetant par dessus bord, au gré des périls de la mer.La plupart des ports étaient toutefois très petits. Ne pouvant pas acheter autant qu'ils le voudraient du bateau.
Mais un jour, un capitaine ivre sans même toucher à l'alcool, décida que c'était soudainement injuste que les ports du monde entier n'achètent pas autant sur le navire qu'il le voudrait. Il exigea de tous les ports du monde entier, sauf quelques ports de pirates asiatiques, turques et post-soviétiques, d'acheter autant sur le navire qu'ils le faisait tous, dans leur propre port. Autant que les passagers consommaient sur leur sol quand ils y passaient. Même si ceci n'avait jamais été leur souhait, et même si les ports n'en avaient pas les moyens. Même si ils n'avaient aucunement besoin de ce qu'ils vendaient.Si personne ne se conformaient à ses lubies, il menaçaient de taxer les passagers du navire de 10%, puis de 20%, finalement de 54 %, si ceux-ci voulaient rester passagers sur le navire. Il a appliqué ça à tous les passagers voulant s'arrêter dans les ports du monde entier.
Les passagers ont commencé à trouver que ce n'était pas une très bonne idée. Leur portefeuilles en souffraient inutilement. Ils voulaient toujours se payer du bon temps, mais pas à n'importe quel prix. Pas beaucoup plus cher que ce qu'ils et elles avaient toujours payé. Le capitaine disait avoir une formule tarifaire confirmant qu'il avait raison. Quelques passagers y ont cru, l'ont encouragé, célébré, mais la plupart l'on hué. Presque tou(te)s sont resté(e)s plus ou moins confus(es). Les pingouins ont plutôt rigolé, se félicitant de ne pas faire partie des Hommes.
Le capitaine a finalement dit que ses bateaux n'iraient plus jamais dans leur port si ils n'achetaient pas davantage des dits bateau.Les ports, même les plus petits, se sont regardés abasourdis, ébranlés, et ont clamé qu'ils n'avaient peut-être plus besoin de ses bateaux dans leurs ports. Pas si le prix à en payer en était sa dignité et tout ce qui serait plus cher et pas complètement nécessaire. Comme cette décision de sa part, très arbitraire.
Pourquoi laisser ces gens avoir du plaisir sur les bateaux avec le matériel acheté un peu partout dans les ports, mais ne recevant que très peu en retour. Sinon, rien. Les ports pourraient s'arranger entre eux. Autrement. Seraient forcés de le faire. Par simple survie. Les deux navires, particulièrement celui de guerre, leur semblaient nullement nécessaires.Le navire se rendit compte que le monde entier ne le trouvait plus intéressant. Assez peu voulaient désormais les accueillir.
Une part grandissante des gens du bateau ont manifesté leur mécontentement à l'égard du capitaine qui s'en est foutu disant que c'était lui le capitaine et qu'il fallait faire tout ce qu'il disait. Il a tiré par dessus bord tous les travailleurs du navire d'origine étrangère, pour bien marquer le point. Quand un bateau post-soviétique a proposé à des jeunes femmes d'utiliser leurs salles de bain, celles-ci ne fonctionnaient pas très bien. Le capitaine post-soviétique, un barbare, a dû trouver des alternatives, pour les aider à se soulager, dont le torse nu du capitaine du bateau SS Amerika. Supervisant tout ça d'une précise caméra. Qui fera chanter le capitaine comme un gros bêta. Le menaçant de montrer à se passagers tout ça.Le capitaine ivre sans toucher à l'alcool mangea dans sa main et devint un de ses serviles servants.
Jamais ne réalisant que le bateau qu'il dirigeait maintenant, prenait l'eau, dangereusement.Il n'en avait pas l'agilité cérébrale.
Le fonds des mers étant la promesse latente finale.
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