dimanche 26 octobre 2025

La Muselière Epstein

Donald J, Trump (DJT) et Jeffrey Epstein sont devenus très amis autour de 1987.`À une époque où les deux avaient une réputation, j'ai bien dit une réputation, et non un talent, dans le milieu des affaires. Grâce à un soutien familial pour DJT et à la stratégie du "fake it til you make it" d'Epstein, stratégie aussi utilisée par DJT, les deux amis gravitaient autour de la même constellation de succès financiers et autour de grosses sommes d'argent et d'avantages. Dont ils ne faisaient que profiter. Adulescents. 

DJT était propriétaire d'un Casino pas encore en faillite, et Epstein était courtier de fonds privés où il prétendait n'avoir que des clients multimilliardaires. Les deux ne cachaient aucunement publiquement leurs intérêts pour les jeunes femmes. DJT confessera à un magazine que Jeff est un terrific guy and he likes the women like me, it is said that many of them are on the younger side. C'était avant qu'il ne dise, quand Epstein sera accusé de multiples abus, qu'il le connaissait à peine, et n'en était pas un fan. Menterie qui tenait si peu la route, il ne l'a plus répétée. 

DJT a solidifié son titre auto-proclamé de juge de la beauté des Femmes en devenant juge pour les concours de beauté, dont il avait acheté la chose. Lui donnant ainsi tous les droits sur place, scandait-il. Ce qu'il dit et fait encore, comme président. C'est en 1996 et TOUT DE SUITE, dès la première année, des accusations de voyeurisme, de mains baladeuses, d'entrées dans les vestiaires non annoncées. de micro agressions, naissent. Certaines des plaintives avaient déjà entre 13 et 14 ans. Chez Howard Stern, il dit carrément qu'il entre dans les vestiaires de femmes qui se changent car il en a le droit, il est le patron du concours, "il s'en tire comme ça". Selon les fichiers du FBI, DJT a été dans l'avion privé d'Epstein 8 fois entre 1993 et 1997. Un an plus tard, Epstein a acheté Little St-James, résidence sur une île, et par "un pur hasard" tous les enregistrements de vols s'arrêtent là pour son avion privé.  

Cette année, DJT a confirmé qu'il avait été invité plusieurs fois sur l'île, mais n'avait jamais eu "le privilège", oui, il a bien dit le privilège, de s'y rendre car il a refusé toutes les fois. Mais des dizaines et des dizaines de femmes, alors mineures, ont affirmé que sur plusieurs années, elles avaient été agressées par lui, ou avoir été observées par DJT pendant qu'on les violait, absolument sur cette île. Et parfois, en présence de Jeffrey Epstein. Dans l'affreux témoignage de son agression contre E.Jean Carroll, il a dit qu'elle avait adoré et trouvé sexy avoir été violée par lui. Dans les mêmes confessions il a réaffirmé que c'était vrai parmi les stars, que les hommes obtenaient tout ce qu'ils voulaient en saisissant les belles femmes par l'entrejambe. Dans les mêmes confessions, reçues par une avocate, il lui dira que cette avocate n'était pas assez "chaude" (hot) pour lui. Comme si c'était important. Il confirmait un narcissisme dans lequel les Femmes sont des jouets de plaisirs personnels. 

 Ce sont ces entretiens qui ont fait trouver coupable cet agresseur, de viol contre E.Jean Carroll, et lui ont ordonné de verser 87 millions, ce qu'il n'a toujours pas fait. Il a aussi trompé Mélania avec Stormy Daniels, s'est fait prendre quand il a offert des pots de vins à l'ancienne actrice porno, pour qu'elle n'en parle pas. Il a été trouvé coupable de 34 chefs d'accusations, dans ce dossier. Sa criminalité n'est plus `prouver. Elle est certifiée. 

Si le fait de devenir président rendait caduque un séjour en prison, il avait quand même un problème. Il disait qu'Obama et Biden cachaient des affaires autour du dossier Epstein, mais maintenant président, il devenait responsable du dossier. Et sa valet de pisse Pam Bondi lui avait dit que son nom y apparaissait absolument partout. Et qu'elle avait été forcée d'engager plus de 1000 agents afin de caviarder le nom de Trump qui s'y trouvait trop souvent. Epstein refusant de répondre à la question "avez vous rencontré en privé des jeunes de filles mineures avec Donald Trump ?" est une réponse en soi. Le FBI, pré-Trump a fiché les deux ensemble des dizaines et des dizaines de fois. Et souvent posant avec des belles jeunes filles. Certains ont même dit qu'Epstein avait présenté Mélania, alors mannequin, à DJT avant qu'ils ne se marient. Même que leur première relation sexuelle aurait eu lieue dans l'avion privée de l'homme au pénis en forme d'oeuf (Epstein). 

Un livre de souhaits de fête pour Epstein révèle une cinquantaine de personnalités de renom, des milliardaires, au moins un ancien président qui n'a pas couché avec miss Lewinsky, des designer de mode, un membre de la famille royale qui ne sue pas. Des gens qui se pensent depuis longtemps, au dessus des lois. Epstein trafique des milliers de jeunes filles avec l'aide de sa partenaire, riche héritière de la famille Maxwell, Ghislaine, pendant plusieurs années. Les abus sont prouvés et il est amené en prison jusqu'à ce "qu'on le" suicide avant confession. On conclut convenablement, mais sans  logique, qu'Epstein & Maxwell ont trafiqué des milliers de jeunes filles, simplement pour lui tout seul. Feu Jeff. 

C'est connu, les partys sexuels n'incluent qu'une seule personne. Bondi aura sous les yeux tous ces noms. Et dira ne pas vouloir divulguer les fichiers afin de protéger les victimes. Ce qui est faux, bien entendu, c'est pour protéger les puissants noms sur cette liste. Le laquais Mike Johnson fermera la Congrès une semaine plus vite que prévu afin qu'on ne vote pas sur la divulgation des noms. Il dira aussi sans rire que c'est pour protéger les victimes. Et mentira à nouveau, tout aussi mal, en disant que DJT était sur cette île (qu'e sont patron prétendait n'avoir jamais fréquenté) en tant qu'agent du FBI. Comme agent infiltrateur.

DJT dira que c'est une arnaque d'Obama et Biden avant de changer sa lâcheté pour dire que c'est James Comey ou n'importe quel démocrate ou ennemi politique qui tente de l'arnaquer, rien n'est vrai. 

Mes yeux vous le confirment, il n'y a pas de liste

Sauf tout ce qui l'est sous les yeux de Pam Bondi. La liste, dira DJT est tout à fait fausse. Ou inventée par les Démocrates. Qui ne l'auraient pas rendue publique ni au pouvoir sous Obama ou Biden, ni pendant les campagnes électorales. Si il est innocent, rien de plus facile à prouver. Mais au contraire on a multiplié les efforts pour ne jamais divulguer quoi que ce soit. Pam Bondi a promis de livrer la liste. Puis, consultant son patron, a dit sans rire que la liste, n'existait plus. 

DJT & Pam ont allégé les conditions de l'unique accusée trouvée coupable qui a écopé d'un prétendu 20 ans de prison. Il est encore possible qu'elle vive très librement hors de ses belles conditions de prison. DJT n'a eu aucun mot pour une seule de victimes d'Epstein & Maxwell, mais à dit de multiples fois qu'il lui souhaitait, à Maxwell, tout ce qu'il y a de mieux. 

Toute la discussion sur l'absurde Prix Nobel a distrait suffisamment pour ne plus parler du dossier Epstein. On a ensuite aidé le génocide Palestinien et fait libérer les otages pour ensuite réattaquer le peuple violé depuis les années 40. On a écouté les Russes pour ensuite ordonner aux Ukrainiens qui ont envoyé chier les dictateurs. On a aussi chié virtuellement sur le peuple qui lui disait historiquement qu'il était contre son existence en tant qu'autorité suprême au pays. On détruit l'aile Est de la Maison Blanche. On a fait fermer le Congrès parce que les Démocrates ont refusé de signer la mort de l'accès aux soins de santé. On a acheté le gouvernement argentin. On arrive pas à payer les valets employés de l'État. On fait croire au mal de la gauche. Peu, morde l'hameçon. On commence même à couper dans la bullshit. Son taux de support populaire a atteint un historique 35%. Peut-être moins depuis sa crise d'enfant contre le Canada. Où criminellement, il a augmenté les tarifs de douane contre nous parce qu'on a exposé la vérité contre ses mensonges. 

Mais chez les corrompus, on est content.

Avec un Congrès fermé, comment voter en faveur de la divulgation des listes "inexistantes" ? On était à quelques élus de s'y rendre. 

Ils sont très contents que le Congrès soit fermé. On ne parle pas des puissants prédateurs abuseurs.

On bâillonne et on étouffe.

Les violeurs violent. 

Mais les voix ne s'éteindront jamais. 

Résistance jusqu'à la fin.

À nous (eux) de choisir cette fin.    

samedi 25 octobre 2025

À La Recherche du Temps Perdu*******************Interview With a Vampire d'Anne Rice

Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 derniers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes 3 immenses passions: La littérature !

Lire c'est un acte de connexion. C'est entrer dans un espace de dialogue silencieux entre un(e) auteur(e), un texte et un lecteur/une lectrice. C'est une manière d'explorer des idées, des émotions, des mondes, réels ou imaginaires, sans quitter sa place. Lire c'est aussi une forme d'écoute: on prête attention à une voix, à une pensée, à un style, parfois venu de très loin dans le temps et l'espace. C'est voyager à peu de frais. C'est accepter de respirer sur le rythme de quelqu'un d'autre pendant un temps. 

Et respirer, c'est vivre.

On ne perd jamais son temps à lire.

INTERVIEW WITH A VAMPIRE  d'Anne Rice

Anne Rice a perdu sa fille précocement en 1972 aux mains de la leucémie. Pour se remettre de ce terrible deuil, elle tricotera cette histoire d'horreur gothique sombre qui sera une version fort avisée du monde dans lequel je trempe depuis des millénaires...

Son livre de 1976 a redéfini une genre qui avait perdu de son attrait depuis Dracula plus de 20 ans auparavant. Non pas monstrueux prédateurs, elle en fait d'introspectifs humains. Tragiques et profondément émotifs. Leurs conflits sont humains. Leurs tourments et leurs pensées sont aussi les vôtres les nôtres. Elle dévoile multiples de nos secrets. On aura plusieurs cercles intérieurs sur ce qu'on acceptera de révéler publiquement sur plusieurs années. On expulsera de nos rangs dans les limbes Louis de la Pointe du Lac.  

Son premier roman raconte l'histoire vraie la rencontre entre un reporter et Louis de la Pointe du Lac, vampire du 18e siècle, narrant sa vie jusqu'en 1994. 

Croisant philosophie, culpabilité religieuse, terreur existentielle, recherche de sens, elle médite, au travers de ses personnages, sur le poids de la conscience, particulièrement avec Louis qui remet en question sa nature de prédateur et développe des qualités humaines. Ce qui n'est jamais mal en soi. Mais doit être géré. La fluidité du mal et du bien côte-à-côte est très très 2025, avec ses gens dans les rues qui manifestent, ceux qui les vilipendent, les assassinats maritimes impunis et les petits miracles fait ici et là aux États-Unis. Anne Rice l'a compris (de Louis) que l'immortalité est un drame, un fardeau. On sait que l'histoire se répète. L'immortalité n'est pas un cadeau. La solitude peut devenir malsaine. La dépendance émotive pernicieuse. La relation entre Louis, Lestat et Claudia est complexe. Louis est profondément tourmenté, voir dépressif, affecté d'une morale propre aux humains normaux. Le poids philosophique du livre est issu de sa bouche. Lestat, pour sa part, est charismatique, cruel, intense, énigmatique, séduisant, sans pitié, et tout à fait vampire. Claudia, 73 ans prisonnière d'un corps de fillette de 14 ans, éternelle dans le coeur d'Anne, se rebelle contre sa tragique existence et ajoute une amère intensité à la relation du trio. 

Chaque personnage incarne de nos différente conditions vampiriques. et Rice trempe ses thèmes dans la recherche d'identité (très 2025 aussi) et le coût de l'immortalité. 

Son style est lyrique et descriptif et parfois surécrit, mais c'était son premier livre et notre l'univers des vampires est une lourde nouveauté à assimiler pour des cerveaux cadrés dans l'ordinaire humain. Mais ça reflète aussi l'opulence et la décadence des protagonistes et de leurs réalités. Le reporter reste légèrement peu développé et accessoire au développement de l'histoire. Dans l'adaptation cinématographique du brillant Neil Jordan, River Phoenix devait l'incarner, mais la mort est venu le faucher trop vite. C'eût été une erreur selon moi, étant beaucoup trop beau et charmant. Il aurait attiré une attention que Christian Slater, qui l'a remplacé, fera mieux selon moi. Il est beau Christian, mais sa présence est mieux équilibrée au final. (selon moi)

Gothique, drame plus psychologique qu'horrifiant. Anne humanisait pour les années à venir notre une race qu'on avait toujours dépeints somme simple mal depuis toujours. À partir de 1976, nous les vampires pouvaient se fondre aux humains. 

 Tragico-romantique, sensuelo-sexuel, existentiel, éventant quelques uns de nos secrets, peut plaire à bien des gens. Aux Emo, très certainement. 

Vendredi prochain, l'Halloween. Où quelques uns tenteront de nous incarner pour rire. C'est bon, rire.

Ne jamais l'oublier. 

vendredi 24 octobre 2025

Pavement

Stephen Malkmus s'apprend la guitare vers ses 16 ans. Il grandit à Stockton, en Californie avec Scott Kannberg, un ami de son âge à l'école primaire. Ils se suivront jusqu'à la vie adulte. Kannberg, qui s'est appris aussi la guitare, est le premier à se partir un band qu'il appellera Spiral Stairs. Malkmus compose de son côté aussi sous les initiales S.M. Pouvant être un clin d'oeil au sado-masochisme. L'humour sera toujours présent dans ce qu'ils feront.  Fin des années 80, on recrute celui qui produit leur EP à la batterie, le hippie Gary Young et un autre ami de toujours, Bob Nastanovich aux percussions. 

Malkmus & Kannberg ont un EP enregistré à deux. On les compare vite à The Fall. Mark E.Smith, leader à la personnalité insupportable de The Fall, dira d'eux qu'ils les volent et n'ont pas une seule idée originale. Les autres membres de The Fall diront qu'au contraire, ils sont admirables. Malkmus et Kannberg préfèrent être comparés à The Replacements. Jason Turner est brièvement leur batteur à la place de Young, mais vite remplacé encore par Young, parce jugé potentiellement dangereux. Très confrontant. On se rebaptise Pavement et se présente en performance ainsi le 14 décembre 1989 pour une radio collégiale de la Californie. Ils ont désormais le public qui les intéressera toujours. Les collégiens, les universitaires. Le groupe The Wedding Present fait une version d'une de leur chanson et, insultant, quand Pavement la joue, on pense que ce sont eux qui font une copie. Il est temps de lancer un vrai long jeu. Le chanteur de The Wedding Present facilite le tout en donnant à John Peel, un demo de Pavement. 

En 1991, Mark Ibold devient leur bassiste et en avril 1992, leur premier disque est lancé. Ils seront toute leur carrière sous étiquette indépendante, refusant les grosses propositions de grandes maisons de disques. Ce sera tout à leur honneur. Ce premier album est extraordinairement reçu. Il sera cité dans les 100 meilleurs albums de tous les temps, 500 CD que tu dois avoir entendu avant de mourir, 16e meilleur premier album de tous les temps et meilleur album de tous les temps indie-rock, par les magazines. Soft punk gentil, ils confirment que les révolutions ne doivent pas toujours comprendre des batailles. L'humour, la débrouillardise, l'audace, la déconstruction musicale, on aime beaucoup de partout. Et particulièrement dans les collèges et universités. En tournée, Young est trop perpétuellement alcoolisé. Nastanovich le couvre continuellement quand il est inepte à jouer. On le remplacera par Steve West. West travaillait par le passé avec Malkmus et David Berman au Whitney Museum of American Art. On collabore à un album de lutte contre le SIDA. Citant R.E.M. (qu'ils adorent) pour s'amuser.  

On lance un 2e album qui offre une petite percée commerciale avec un morceau capilaire, mais leur succès populaire sera toujours une erreur involontaire. Comme cette phrase rimée dans un blogue scripté par un martien vampirisé. On critique les Stone Temple Pilots et les Smashing Pumpkins (Mais non ! c'est le personnage de la chanson!) dans un de leur plus beau morceau. On changera les paroles avec les époques en spectacle par les Spice Girls et Counting Crows, pour STP mais gardera toujours le groupe de Billy Corgan. Qui prouvera une certaine doucherie en en restant frustré. 

On présente un album double en 1995 de 18 chansons, passant du punk au country, à la ballade, à la pop et au rock. La proposition déroute. Mais avec le recul, on en parlera comme de leur Sgt.Pepper's Lonely Heart Club Band. On consomme de plus en plus d'alcool et de cannabis. Et ça affecte leurs performances. Leur livraison musicale sur scène dans la tournée de Lollapallooza est atroce et vire mal. Leur album de 1997 contient deux de leurs chansons les plus aimées, dont un clin d'oeil comique à la voix du chanteur de la formation Rush, Geddy Lee. On leur trouve une négligente beauté. 

Mais leur album de 1999 éteint le band. Malkmus ne travaille pas longtemps les propositions de Kannberg et n'intégrera rien de lui sur l'album. On enregistre dans le studio de Sonic Youth, on utilise le batteur de High Llamas et Jonny Greenwood de Radiohead à l'harmonica. Nigel Godrich, qui a produit avec Radiohead, R.E.M. et plus tard pour Beck est à la production. La tournée qui suit, on s'annonce ensemble qu'on fera autre chose chacun de son côté. Pas trop clairement. Toujours un peu slacker.

Malkmus, qui était aussi de Silver Jews avec son ami David Berman, souvent, et Nastanovich et West, quelques fois, sera d'un band formé aussi des membres de Silkworm, puis 7 fois avec The Jicks et 2 dernières fois en solo sur disques.

Kannberg fera deux albums avec The Preston School of Industry qu'il forme avant de réendisquer sous son pseudo d'origine Spiral Stairs, pour les 4 derniers.

Ibold sera de Sonic Youth pour leur dernier album et avec eux en tournée jusqu'à leur séparation officielle en 2011, il sera aussi de Free Kitten pour lesquels il jouait depuis 1995

Pavement "ruinait" Lollapallooza cette année, à West Virginia, il y a 30 ans.   

jeudi 23 octobre 2025

Destruction Comme "Preuve" de Force

Quelques évènements la semaine dernière, si ils étaient survenus il y a 10 ans, auraient fait tomber n'importe quel gouvernement.

On a exigé, sans succès, la démission d'un journaliste qui a coupé dans la bullshit lancée par JD Vance en direct à la télé en le contredisant sur ses mensonges. Après la prétendue paix promise des génocidaires Israéliens, après la remise des otages qu'il aurait été préférable de ne jamais faire, on a continué à tenter d'effacer le peu qui reste de la Palestine.  

KKKaroline Leavitt, Secrétaire de la propagande du politburo a répondu par écrit à la question: " ...en 1994, à Budapest, la Russie a signé le memorandum jurant de ne jamais envahir l'Ukraine, (ce qui a été violé une première fois 10 ans plus tard)*, le président ira rencontrer son maitre* on veut rencontrer Vladimir Putin pour la promenade en laisse de doggy Don autour du Kremlin* à Budapest pour avoir ses consignes et peut-être une collation en récompense*, qui a choisi Budapest  pour cette rencontre?" Elle a répondu "Your Mom..." Ce qui montrait une maturité d'enfant de 10 ans. Le journaliste a répliqué "Ça vous fait rire?". Ce à quoi elle a répliqué par "Ce qui me fait rire c'est que vous soyez considéré journaliste..." et gnagnagna..le reste n'est pas important, elle ne répondrait pas à la légitime question par ignorance et/ou par mauvaise foi, ce à quoi le journaliste pouvait simplement dire "...et vous vous considérez porte parole de la Maison-Blanche ?" Mais non, en adulte, on humilie pas les enfants comme ça. 

Finalement, le moron au pouvoir a validé la journée de samedi, la manifestation record de plus de 7 millions d'Étatsuniens contre le président, se dépeignant dans la nuit en roi à bord d'un jet, avec une chanson volée, chiant sur son peuple. 

Surréaliste. 

Le même jour, Pete Hegseth et JD Vance, ont gonflé les biceps pour célébrer la journée au Camp Pendleton célébrant les 250 ans de la marine. Pour des raisons que seuls les porteurs de minuscules pénis connaissent, ils ont choisi de faire usage d'artillerie qui allait dégainer au dessus de l'interstate 5 (!?!) donc au dessus de l'autoroute, une des plus grosses de Californie. Le sain gouverneur démocrate Gavin Newsom s'est objecté pour des raisons de sécurité évidentes, et a fait fermer l'autoroute sur près de 30 kilomètres. Les minions ont accusé Newsom de vouloir faire croire que c'était un dangereux déploiement de force alors que "ce n'était qu'un entrainement de routine".

Stupid ne faisant ce que stupide choisit, une explosion au dessus de l'autoroute a propulsé des éclats d'obus jusque sur les véhicules de l'équipe de JD Vance, endommageant ses voitures, mais ne faisait heureusement, aucun(e) bléssé(e). Newsom a donc probalement sauvé quelques vies en fermant l'autoroute. 

Mais à quoi pensent ces étrons humains ?`

Le président dément, par la suite, a détruit au sens propre, la section est de la Maison-Blanche. Qui appartient, au Peuple des États-Unis, hors-la-loi jusqu'au bout, sous nos yeux.

Personne ne devrait être fâché qu'il y ait des constructions à la Maison-Blanche. Personne ne devrait s'outrer de rénovations, de réparations, d'améliorations, de renforts, de changements de décor. Il y a peut-être du "plus vieux que 1952" là-dedans. Le building n'est pas sacré non plus. Truman dans les années 40 a tout fait refaire en dedans. Les Kennedys n'ont pas que repeinturé les murs ils ont invité la presse à les photographier à l'intérieur et ont ainsi marqué l'histoire. Ted Roosevelt a pratiquement inventé l'aile Ouest. Frankly Delano a fait ajouter un ascenseur et une piscine à l'intérieur. Personne n'avait alors perdu la tête. 

Mais ce qui se passe a peu à voir avec les briques et les permis. Ces gens ne demandent jamais de permission. Ça a tout à voir avec celui qui démolit. Ceux qui tiennent la boule de démolition, la plus édentée des parodies de gouvernance que les États-Unis n'ont jamais enduré. Ils démolissent sans croquis. Sans finalité. Sans design, pas même une présentation de maquette qui pourrait promettre quelques chose. Ce n'est donc pas simplement de la construction. C'est du symbole. 

Toute l'existence de la présidence du taco orange est une escroquerie d'agent immobilier déguisée en nationalisme. Détruire une partie historique de la Maison-Blanche sans même avoir de dessin de la salle de bal qu'il projette placer. Ça ressemble beaucoup à son existence comme président. Brise, vend, blâme la presse, passe à autre chose avant que la poussière ne retombe. Personne n'est surpris qu'il n'ait pas de plan. Il n'en a jamais eu. Il improvise. Quand il dit "I don't know..." il dit vrai pour une fois. Il ne sait jamais

La barre est tellement basse, presque sous terre, et on s'enfarge encore dedans. 

Son entourage twistera toutes les lois comme des Pretzels pour montrer que ceci n'est techniquement pas illégal. Que tu peux commencer la démolition sans ébauche de ce qui s'en vient. Sans étude du projet. 

Les citoyens des États-Unis et du monde regardent tous les jours un adulte avec le quotient intellectuel d'un tuyau vide donner 170 millions à la sécurité intérieure pour une guerre civile qu'ils alimentent et veulent provoquer. C'est la même administration qui a coupé les repas gratuits à l'école d'une main pour signer des chèques pour ses ami(e) de l'autre. C'est la même administration qui traite les programmes sociaux comme on utiliserait des jetons au casino. Si le président est le chien en laisse de Putin, tout ses supporteurs et son entourage sont ceux qui tiennent le sac à caca. 

Ça n'a rien à voir avec la salle de bal ou avec le bulldozer. C'est se demander si l'histoire sera encore importante dans le futur, où si on ne fera que rejouer dans les mêmes films de propagande nazie ?  C'est une claire destruction confondu pour de la prétendue force. 

Ça devient usant de se tanner de celui qui n'arrive pas écrire founding sans correcteur automatique, présentant un démo de la future aile Est, l'aile du peuple et du bureau de la première dame et de voir qu'il pense qu'il s'agit d'une vision.

Quand l'Histoire jugera ces torrents merdeux désormais illustrés en film, On ne se rappellera pas la salle de bal.

On se rappellera de la totale démolition.    

Vous savez qui démolit tout lorsque qu'exaspéré de se faire parler d'Epstein  sous le poids de l'immaturité ?

Les bébés. les animaux. 

Le président est les deux. 

Il a la maturité et la probable couche du premier. Et est le chien en laisse de Putin.

*Ajouts de moi

mercredi 22 octobre 2025

Fusées Explosant au Décollage

Le 9 novembre 2017, le film écrit, réalisé et mettant en vedette l'humoriste Louis C.K. I Love You Daddy a été annulé de distribution en salle. Le distributeur disant que le film serait même sur une tablette pour le restant de ses jours et ne serait jamais diffusé. C'est que ce jour là, Le New York Times révélait, dans la foulée du mouvement #MeToo, que l'humoriste, dans sa loge, s'était branlé devant deux femmes qu'il trouvait de son goût. 

C'était suffisamment outrageux pour qu'il se fasse oublier. Ce qu'il a fait. Sa carrière allait merveilleusement bien. Sa série télé, qu'il écrivait, produisait et dont il se jouait souvent sa propre vie était un grand succès. Si bien qu'un film avait été tourné et en était une extension. 

La carrière de Louis CK prenait du plomb dans l'aile dès en plein envol.  Il n'a rien désavoué, la sexualité est d'ailleurs au coeur de ses propos sur scène et dans ses contenus, ça n'était pas 100% étranger au "personnage" qu'il nous montrait à l'image depuis des années. Il me faisait rire et je l'aimais bien, mais après ceci, moins. sa vulgarité franchissait une limite personnelle. Des amis à moi sont allés le voir le 8 octobre dernier, à Montréal, sur scène.  Je n'y suis pas allé car j'avais un show la veille et deux shows en 2 soirs...à mon âge... la semaine... Après 7 ans, j'étais quand même curieux de voir si il aborde ce triste épisode public. Mes amis m'ont confirmé que non. Et qu'il reste largement sexuel.

Depuis 2017, il garde solidement le profil bas. Veut faire amende honorable. 5 femmes ont déclarés des inconduites sexuelles de la part de Louis C.K. Il mérite une "ombre prolongée". Minimum. Il a aussi 4 enfants. Et sa plus vieille a un an de plus que notre fille. Donc 23 ans. Ses enfants vivent cette humiliante vie publique. Stay low, Louis. Pour eux.

Mais y a pire dans la fusée sur le point de franchement décoller mais qui faceplant.

D4vid.

David Anthony Burke est un chanteur de 20 ans de Houston, au Texas. Il est né à Queens, NY, mais a grandi au Texas. Principalement baigné dans le gospel il a peu à peu versé vers le R & B, la pop, la musique indépendante et suivant l'école à domicile, il a développé des habitudes sédentaires qui l'ont fait jouer des tonnes de fois à des jeux vidéos, dont il faisait des montages sur Tik Tok, faisant la promotion, du même coup, de sa musique. Il y a 3 ans, une de ses chansons entre dans les Top 60 des meilleures 100 du palmarès Billboard, aux États-Unis. Il est invité sur le premier album d'Holly Humberstone et en première partie de la chanteuse SZA, en tournée. Il aura une chanson de la trame sonore de la seconde saison de la série télé Arcane.

En avril dernier, il lance son premier album, et ce sera suivi d'une tournée de promotion et de spectacles sur scène. Jusqu'en septembre dernier. 

Où le reste de la tournée de cette étoile montante est annulée. Car on trouve sa voiture Tesla, avec dans le coffre avant, des restes humains. La voiture était abandonnée, enregistrée à son nom depuis fin août. Ce qui ne prouve rien. On confirme le cadavre comme celui d'une jeune fille de 14 ans. Quand on l'a identifiée comme étant Celeste Rivas Hernandez, c'était le lendemain du jour où elle aurait eu 15 ans. 

Un ordinateur est saisi chez D4vid, son gérant casse le bail de l'endroit qu'il louait en Californie, ses commanditaires se retirent de son nom. D4avid a retenu les services d'un avocat de renom dans le crime de L.A. le temps que l'enquête se déroule. 

Pour le moment, il n'est accusé de rien. Mais les liens entre les deux ont été prouvés. Jusqu'à des tatous identiques qu'ils auraient peut-être fait ensemble. Des conversations sur des téléphones potentiellement incriminantes aussi. 

Son premier hit s'appelait Romantic Homicide

L'aurait-il commis ? Avec une mineure ?

Cette fusée qui décollait va-t-elle exploser ?

Après tout, il était amateur de Tesla, d'Elon Musk, même gang qui font sauter des fusées de SpaceX.

On ne connait pas encore le reste.

Mais ça ne regarde pas bien.        

mardi 21 octobre 2025

NY, Vortex Temporel, 3 Vents des années 70

J'ai connu 8 ans des années 70. Je serais menteur de dire que je les connais parfaitement, mais j'en étais, et existentiellement, j'ai absorbé les années 70 de 0 à 8 ans. Musicalement, cinématographiquement, culturellement, je suis encore très fan de ces années qui étaient des années transitoires en Amérique du Nord où nos parents boomers devenaient des adultes qui devaient être responsables et matures, ce qui obligeait un éveil face à la religion, aux droits civils, aux rôles des femmes et aux liens du mariage. Processus déjà enclenché dans les années 60. Forcé encore par les nombreux Baby Boomers. 

New York, en 1975, au moins jusqu'en 1977, n'était pas qu'une ville elle était fournaise. Elle brûlait d'une lumière artistique étrange qui allait puiser dans la criminalité croissante menant à l'été de Sam, les vidanges s'empilaient dans les rues, on allait perdre l'électricité qui allait plonger la ville dans le noir. Au sens propre comme figuré. 3 prophètes musicaux peuplaient le Max's Kansas City, le CBGB ou le The Bottom Line, Bruce Springsteen, Patti Smith et Lou Reed.

1975, le gars de Jersey, Bruce, avait déjà 10 ans de performances dans les bars et sur scène et Born To Run, composée cette année là, allait être une grenade d'espoir au coeur des États-Unis en lendemain de veille. Le fils d'italienne au manteau de jeans jouant de sa Fender Telecaster ou de sa guitare acoustique, était une nouvelle version des poètes beat. Dans l'antichambre des punks de NY, il ne vendait pas de la nostalgie autant qu'il exorcisait des fantômes pour celui ou celle qui savait écouter. Il allait être sur scène au Bottom Line à l'été 1975, un concert dont les gens allaient parler encore longtemps. Journalistes, critiques, fans, future légendes du rock, disaient tous que voilà sous leurs yeux un émissaire patriotique sain. Qui peut encore faire croire que le rock n' roll a de l'importance et une portée réelle. Capable de faire circuler le sang dans les veines et gonfler le coeur, même si les souliers se couvraient d'asphalte. 

Au même moment, la bonne sorcière poète punk Patti Smith naissait aussi sur scène et sur galette avec son premier effort musico-poétique Horses. Un chef d'oeuvre. Bruce rendait romantique Asbury Park, Patti conjurait plus élémentaire encore. Son premier album croisait Arthur Rimbaud avec une pédale de distorsion de guitare. C'était éméché, sacré, confrontant, baveux au micro branché sur des amplis brisés au travers des nuages de fumée de cigarettes, au CBGB. Tier punk, tier poète, tier shaman elle était sur scène non pas pour divertir mais pour transfigurer. NY était son creuset. Avec Lenny Kaye à ses côtés, et son ami de toujours Robert Mapplethorpe dans l'habillage de l'artiste, ami qui ne survivra pas aux années 80, elle amène alors une énergie nouvelle pour une femme qui ne tente pas de vendre le sexe. Même si le rock 'n roll EST sexe. Elle prend le brut de ses textes, ses compositions en crescendo, et les transforme en élan de proposition sauvage. Elle signe la ligne épique Jesus died for somebody's sin but not mine. Baffe à la religion, mais baiser langoureux à tout le reste du monde sain. Elle embrouillait les frontières entre religions, genres, performance, rituels, musique, poésie, style. Fille spirituelle de Lou Reed et cousine cosmique de Bruce Springsteen, elle serait de la même tornade en studio avec ce dernier pour sa version de la chanson de Bruce, Because The Night. Le miroir qu'elle utilisait n'était pas celui d'une princesse, mais celui d'une prêtresse. 

Lou, miroir sombre, était déjà un fantôme post-Velvet Underground hantant le Lower East Side ou au Max's Kansas City. À la fois légende et conséquence New Yorkaise, poète des ruelles de nuit, dealer de dures vérités, portraitiste de la jungle de NY, il marchait sur un mince fil entre l'art, l'excès, le génie et l'auto-destruction. La finesse dans un garde-robe fermé. Garde-robe qui conservait aussi un expérimentateur sexuel qui avait tant effrayé ses parents, en essayant le sexe au masculin (même pas avec des beaux gars dira Sterling Morrison), que ceux-ci l'avaient forcé aux électro-chocs, ce qui le rend amer à vie. Entre 1975 et 1978, il vit intimement avec la trans Rachel Humphreys. Il composait, il y a 50 ans, son amour pour Coney Island, mais trois ans plus tard, il lançait Street Hassle, 8e album solo du suintant Lou. Journal d'une ville décadente, signée d'un décadent, déchiré entre désir, besoins et survie.  Lou ne produisait jamais pour plaire. Il jouait pour purger. Il était le miroir dans lequel aucun New Yorkais ne voulait se regarder. Le New York des drag queens et des trans, hantise encore régnante chez les ignorant (e)s de nos jours. Il exposait les junkies qui voulaient s'en sortir avec une étrange tendresse, moins cynique que sincère dans le désespoir. Son NY n'était pas le boardwalk de Bruce, ni la cathédrale de rêves de Patti. C'était le conduit de tuyau liant les deux. Poétisant la vraie vie de NY.

Ces trois artistes seraient le même pouls sur une chanson signée Reed. La gravité culturelle les faisant circulant autour des mêmes planètes créatives dans un système solaire brisé, ils avaient tous le pied dans la même rue et l'autre dans les étoiles. Bruce était à la poursuite du rêve Étatsunien qui semblait vouloir quitter NY par le Turnpike. Smith brûlait le drapeau des États-Unis, pissait dans la rivière ou dans l'usine et rendait ça beau. Lou disséquait le tout avec un calme chirurgique, saignant lui-même sur la table d'à côté. 

Ils étaient temple de sincères distorsions sociales. NY allait survivre comme on souhaite que les États-Unis survivront la renaissance du fascisme raciste aux États-Unis. Trois électrique poète criant dans le vide et le vide leur répondant.

Vendredi sera lancé Springsteeen :Deliver Me From Nowhere pour lequel j'ai beaucoup trop d'attentes. Le film raconte Springsteen en 1981-1982, lors de la composition de son album mythique Nebraska. Qui mènera à Born in The USA. Un vortex temporel que j'espère axé sur la création, comme je viens de le faire autour de ces 3 soldats de la jungleland  de NY des années 70.

En 1982, j'avais 10 ans. Ne connaissait rien de Bruce Springsteen. Et si peu de la vie. Je goûterai une part de mon Amérique vendredi. Espérant à la fois poésie, fantômes et profondeur.

Scott Cooper, as tu ça en toi ? I don't know who you are