Les gens libres et de couleur ont joué un rôle extraordinairement important dans le développement de l'État de la Nouvelle-Orléans et de la Louisiane, contrôlées alors par les colonies françaises et espagnoles.
Quand les États-Unis ont acheté la Louisiane, ils sont devenus encore plus importants, puisqu'éduqués dans les colonies françaises et présents là où ça deviendra les Caraïbes.
Qui étaient-ils? Ils étaient au départ, esclaves importés d'Afrique. Les colonialistes les prenaient parfois comme épouse sous les régimes français et espagnol. Elle étaient d'abord des plaisirs sexuels. Avec la pénurie de femme blanche dans les colonies françaises d'Amérique, l'idée de la maîtresse est devenue peu à peu naturelle, puis normale. Le plaçage consistait à "placer" une femme (une maîtresse ou une amante) noire ou mulâtre dans une résidence de riche maître blanc.
On pouvait donc avoir des unions avec des femmes d'origine africaine, créole, quarteron, mulâtre, et même parfois amérindienne. Ces femmes devenaient concubines car il n'avaient légalement pas le droit d'être officiellement mariées à un blanc. On mariait donc légalement une blanche, tout en maintenant une relation plus charnelle dans des mariage dits Morganatiques avec une noire ou une métis. Quelques 1500 femmes commencent ainsi à vivre "plus librement". Une bourgeoisie créole, naît. L'éducation des enfants nés de ses unions est payée par le riche bourgeois blanc, une édcuation parfois même suivie en France.
Bien assez vite, il existerait deux classes de noirs en Nouvelle-Orléans: les esclaves et les gens de couleur libres. Ces derniers vont à l'école et s'investissent beaucoup dans la religion chrétienne. Plusieurs possèdent des commerces dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans et d'autres sont artistes dans ce même secteur.
On les appelle aussi les affranchis et ils fonderont Saint-Domingue qui deviendra la République d'Haïti en 1804. En Martinique. en Guadeloupe dans les colonies française, l'esclavagisme, si il est de moins en moins senti en Louisiane, est 100% aboli là-bas.
Les gens de couleur libres peupleront peu à peu la Jamaïque britannique, la Capitainerie Générale Espagnole de Saint-Domingue, l'île de Cuba, Puerto Rico, et la frange portugaise du Brésil.
Pendant ce temps en Nouvelle-Orléans, on intègre les gens de couleurs dans la milice. Il s'agit des tous premiers gestes concrets d'égalité social envers le hommes de la communauté noire aux États-Unis. Nous sommes en 1803. Toutefois, au lieu de les intégrer comme tel, on fait des groupes exclusivement composés,.. de noirs.
Les gens de couleurs étaient "libres" mais pas trop non plus. Aucun certificat n'authentifiait leur liberté. Ils étaient même officiellement "propriété de leurs maîtres". Ils habitaient non loin des plantations où leur descendance avaient été esclaves, mais ne travaillaient pas les champs eux-mêmes. Ils gardaient le profil bas afin de ne pas trop attirer l'attention.
Solomon Northup, musicien, kidnappé en 1841 par des négriers, a écrit son expérience de 12 ans d'esclavagisme en 1853. Expérience qui a été adaptée en film en 2013 par Steve McQueen. Ce film a raflé les Oscars de meilleur film, meilleure actrice de soutien et meilleure adaptation cinématographique, l'an dernier. Northup, avant d'être kidnappé était une personne de couleur libre, lui et sa famille.
Edmond Dédé, Chevalier de Saint-Georges, Julien Raymond, Frederick Douglass, John Sweat Rock, James Forten, Charlotte Forten Grimke, Charles Langston, John Mercer Langston, Robert Purvis, Marie Laveau, Thomas Alexandre Dumas, William Ellison, Charles W. Chestnutt. Norbert Rillieux et Amanda America Dixon étaient tous des gens de couleur libres.
C'est le mois de l'histoire des noirs.
Une histoire riche et pleine d'aventures.
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