lundi 28 février 2011

Fabi

1994.

Deux adulescents, une adulescente. Tous trois co-locs.

On se trainait du Centre-Ville, à deux minutes de marche pour retourner, lourdement intoxiqués à notre apart de la rue Logan. Monsieur Lang était passé la veille avec ses cigarettes de contrebande, je lui devais 125$ d'arriérés, mon co-loc un petit peu plus, ma co-locs plus encore. Le pauvre asiatique n'avait aucune marge de manoeuvre, il ne pouvait pas mettre de pression pour que l'on paie nos dettes car on le menacait de le dénoncer. Il avait le mauvais réflexe de nous mettre la cartoon tout de suite dans les mains et déjà, il était trop tard, argent pas argent, on gardait.

Il n'avait visiblement pas d'entourage pour faire une job de bras et d'intimidation sur nous trois. On s'en tirerait tous sans payer avant de déménager l'année suivante.

De 16h à 19h00? On connaissait peu. C'était les heures de dodo.
La journée commençait tard en avant-midi. Université, retour à l'apart, ne serais-ce que pour jaunir les murs de fumée de toxicomane, errance sur Vidéoway, sieste volontaire ou non. Vers 20h souper minimaliste et sans vitamines, on part ensuite squatter les bars des environs et se nourrir d'alcool.

Le reste est vague ou nous était raconté par d'autres en notre compagnie lors des journées suivantes.

Le retour toutefois restait toujours clair. La petite marche dans le Montréal de nuit, partenaire de nos débordements, était toujours agréable. Ça dégrisait, on y faisait souvent des rencontres étranges.
Le temps de monter les marches qui nous menaient au 1588, on étirait rarement le moment de la tombée du corps sur nos matelas posés à même le sol. Encore moins quand nous avions ramené un/une partenaire de drap.
Couchés mais bien souvent, tellement saôuls qu'il était impossible de fermer l'oeil tout de suite. Il fallait bien occuper nos nuits.

Les Vagabonds Célestes.

À ce moment nous tendions la main vers le petit radio poche de notre enfance qui trainait à portée du lit. On ouvrait sur...Étais-ce CKAC?... sur cette voix. La voix qu'aurait Dieu si nous avions cru en lui, jaillissait du petit appareil Sanyo.

Outre Jacques Doucet, Jacques Fabi doit avoir la voix la plus feutrée, la plus agréable, la plus réconfortante qui soit. Une doudou par froide nuit d'hiver où on ne met pas le chauffage pour économiser sur le compte d'Hydro. C'est surement pour ça qu'on le plaçait la nuit. Sa voix nous rassurait, nous rassure toujours, nous borde dans les actualités du jour passé, nous informe dans les actualités du jour qui se pointe la tête à l'heure où on couche la nôtre. Nous commente tout et rien à la fois. Du blogue avant l'heure.

La publicité de nuit est pratiquement presque totalement absente des ondes. Peu de gens écoutent la radio la nuit entre minuit et 4 heures du matin. Peu de commanditaires veulent payer le temps d'antenne de cette heure ingrate. Ceci rendait l'écoute d'autant plus agréable.
Fabi était (faussement)seul, chevalier de la nuit dans un road-movie où il n'y avait que lui sur la route. Et nous comme des étoiles diffuses dans son ciel.
Mais parler (faussement)dans le vide peut rendre fou, il avait des visiteurs quelques fois. Il ouvrait la ligne téléphonique vers 1h et les bebittes de la nuit l'appellaient uns à uns. Un oiseau de nuit attire forcément toutes sorte de moineaux. Ils appelaient en masse.
Pour jaser, pour frotter leurs solitudes sur la sienne. Pour participer au quiz de M.Brisson. Un érudit qui travaillait spécifiquement (bénévolement?) des questions pour deux concurrents qui appellaient en ondes pour se défier.
"Qui était le secrétaire d'état de Richard Nixon en 1973?"
La question semble facile mais le "en 1973" sème le doute.
"Hmmm...mwé la politique...John Kennedy?"
"Ha! Noooooon madame Charpentier, Kennedy était son opposant, dans le parti Démocrate et en 1973, il était mort et entérré, une chance à Monsieur Lussier..."

"En combien de matchs les Canadiens ont-ils gagné leur dernière coupe Stanley?"
"1993?"
"En combien de matchs Madame Paquet, je vous donne encore une chance"
"S'cuzez j'ai bu mon 'ti scotch, ça m'a brouillé les idées pis mwé le hockey..."

Et cette clientèle nocturne toujours allumée me fascinait. Il y avait ses comiques qui se donnaient des défis comme de placer 5 mots dans une conversation avec Fabi. Étonnament avec bon goût pour la nuit qui, trop souvent, faisait aussi sortir le déséquilibrés. Fabi légèrement soupe au lait, pétait souyent les plombs. Ceci ajoutait à son charme. Certains faisaient exprès de simplement le faire sortir de ses gonds. Autant pour lui que pour celui qui avait placé la bombe en ondes, que pour celui qui l'écoutait couché dans son lit, le moment était juste assez épicé pour nous faire sourire.

La nuit était à Fabi. C'était un ami des hiboux comme nous. Il patrouillait le territoire depuis 1977 quand en 2009 on a tiré sur la plogue.

Il ne chôme pas longtemps. Radio Boomer lui donne un micro de 6 à 9 le matin 5 mois après sa dernière émission de nuit.

En septembre 2010, il retourne la nuit sur les ondes de CJMS de 23 heures à 2h. Toutefois il quitte assez rapidement en froid avec la direction de CJMS.

Bougon le Fabi.

Depuis ce matin, Fabi a repris le micro de 4 à 5h30 le matin sur les ondes du 98,5 FM à Montréal.

La direction de Cogéco se donne quelques semaines afin d'évaluer si elle étirera son émission toute la nuit.

Les vampires se réservent le droit de jubiler secrètement entre chien et loup.
Seuls parmi vous.
Et avec Fabi la nuit.

dimanche 27 février 2011

Le Bateau Ivre

"Chérie, on part dans le Sud pour deux semaines!"
"On peut pas, faut payer le loyer de Février"

C'est le type de gouvernance que Jean Charest offre au Québec en ce moment.

Soyons clair: Le projet d'un nouveau colisée est un projet COMMERCIAL LIÉ AU DIVERTISSEMENT POUR ACCUEIILIR DES MULTIMILLIONNAIRES DE PASSAGE.

Bienvenue dans l'ère du risque public et des profits privés.

OUI. Québec a besoin d'un nouveau colisée car celui de 1949 fait pitié. Est-ce que cela veut dire que les grands groupe de musique, les grands évènements, vont considérer davantage le 418 pour leurs tournées? On ne sait pas. Peut-être.
OUI. Le retour des Nordiques redynamiserais une rivalité intense et donnerais toute une énergie à une ville vieillissante mais est-ce que les joueurs vont vouloir venir y jouer? Je ne me suis jamais remis de Jeremy Roenick qui avait fait mettre dans son contrat "could be traded anywhere but not in Quebec". J'ai compris que les arbitres ne seraient jamais favorables aux Nordiques aussi quand l'un d'eux avait avoué qu'un "détour" par Québec dans leurs ittinéraires d'Amérique était toujours très chiant. Non seulement ne se faisaient-ils pas comprendre dans une ville unilingue mais de plus, le club était moribond. C'était dans les 5 années creuses où Bonnie Lindros et son bébé avaient sali la réputation de la ville y causant un dommage irréraparable, probablement encore aujourd'hui.

Et soyez assuré, aucun joueur n'habitera la région, pas même les Québécois d'origine, vous croyez que ses millionnaires voudraient payer le niveau de taxe de la province? Vérifiez quels joueurs du Canadien habitent vraiment Montréal. Seuls les Russes, un tchèque peut-être, qui ont quitté pire, logent chez nous.

La population souhaite peut-être les Nordiques. Pas la LNH, ni ses joueurs.

Est-ce que notre gouvernement devrait investir massivement dans ce projet commercial?: NON

Les 387 millions de fonds publics sont un investissement réel, c'est cette somme qui est voué à la construction du Colisée. Une somme versée au détriment d'autres investissements potentiels. Dans la santé, chez nos vieux, dans les écoles, ça a été couvert en long et en large je n'y reviendrai pas. Le sens des priorités de Charrogne se rapproche dangereusement de celui de Steveune W. HarPEUR (dont le jupon dépasse d'ailleurs j'y reviendrai).

Mais laissons de côté la gestion de nos portefeuilles par l'état, chacun aura toujours son idée sur là où l'argent devrait être placé par nos élus. Que le Colisée soit bâti à 100% avec des fonds publics ou privés, les conséquences de son apparition seront les mêmes au niveau des retombées économiques directes et indirectes. Elles sont totalement incertaines.

Le Rouge et Or veut-il du retour des Nordiques? L'équipe de football universitaire est un splendide success story dans la région qui représente un investissement d'à peu près 50$ par individu qui y assiste. Ceux qui mettent moins peuvent se réserver un autre 25$ pour l'autre évenement sportif d'envergure de Québec: les Remparts de Patrick E*. Roy.
Ce 50$ sera placé ailleurs avec un retour des Nordiques. Contre le Rouge et Or. Contre les Remparts.

Le projet est très risqué à ce stade-ci: aucune équipe, aucune certitude que les coûts ne seront pas dépassés, on a même la certitude du contraire, c'est toujours, toujours, TOUJOURS le cas, aucune assurance que les projections de spectacles qui s'arrêteront à Québec se réaliseront, aucun éventuel propriétaire d'équipe de la LNH n'a déposé une offre acceptée/acceptable non plus. Des clubs qui ont des besoins urgents aujourd'hui, pas en 2015.

Un projet commercial qui vise l'enrichissement de quelques individus, c'est de bonne guerre. Mais aux frais de la population québécoise? NON et NON. Pourquoi un projet devant habiter une équipe de hockey, de multimillionaires, devrait primer sur tout autre projet commercial? Lorsqu'un entrepreneur bâtit un commerce de détail, le gouvernement défraie-t-il habituellement le coût de l'immeuble? NON NON NON, pourquoi dans ce cas-ci devrait-il agir de façon différente?

Oui c'est un beau rêve mais il frôle l'irresponsabilité. 180 millions de la part de Charrogne? Où les prendra-t-il?

Le financement du Colisée est un geste politique: aucun lien avec une logique financière basée sur un effet de levier positif.

Plus j'y pense, plus ça pue l'entente secrète avec Harper. Cette dépense est trop illogique et trop injustifiable. Zéro cohérence. Pouquoi tant de détente chez Josée Verner, pourquoi la laisser dire "Nous avons travaillé main dans la main"? sinon parce que les Conservateurs auraient glissé le petit manque à gagner sous la table en secret.

Winnipeg a un aréna depuis longtemps. Il a servi de monnaie de chantage à la LNH pour dire à Nashville, à la Caroline et à Columbus, "Dépéchez-vous à préparer vos arénas, Winnipeg est prête, elle". Winnipeg a un aréna depuis si longtemps qu'il ne remplit plus les critères de nombre de sièges exigés par la LNH aujourd'hui.

Winnipeg n'avait jamais été dans les plans anyway. Bettman pourrait être content que Québec se bâtisse un aréna. Ce sera sa nouvelle menace pour d'autre territoires Étatsuniens.

Quand Jean-Paul Lallier avait dit non au gros Aubut pour le même projet en 1994, il avait dit "Votre ligue a totalement perdu le contrôle de ses salaires, je ne paierai pas un château de milionnaires au frais des habitants de la région parce que la LNH ne sait pas gérer son argent, cessez l'hémoragie et je verrai ce que je peux faire". Aubut avait promis maintes et maintes fois que la flambée des salaires serait freinée. Aubut qui n'avait de poids nulle part ailleurs que sur une balance n'a jamais pu freiner l'explosion des salaires.

Le temps a donné 400% raison à Lallier. Les salaires sont plus démesurés que jamais. Même Aubut l'a concédé longtemps après.

Jean Charest promet de sauter à deux pieds dans le piège à ours et nous promet de nous servir du lapin sorti d'un chapeau.
C'est ta fourrure qui couvrira le plancher devant le feu, Patapouf.

La politique est un sport d'impressions publiques.

Les Rouges sont au volant d'un train, carburé au gaz de shiste, qui fonce sur des rails dont la construction n'a jamais été évaluée. Et qui ne sera jamais défendu en cour.

"Le cita-yen paye des taks" disait l'éminent linguiste Claude Poirier.

"Bâtir une installation sportive avec des fonds publics est une arnaque. Des propriétaires milliardaires et des athlètes millionnaires font du chantage pour que le public leur paie un édifice où ils gagneront des milliards pour eux-mêmes, pour la télévision, pour des fabricants d'équipement et des agents. Si Pierre Karl Péladeau veut une équipe, qu'il fasse comme la Molson et construise un aréna."dit Jack Todd de la Gazette.

"Bande de lunes" dis-je.

Si ça marche tout ça, je serais le premier à rire de moi-même et de mes apréhensions et à faire un mea culpa.
Mais pour l'instant je trouve la manière de gérer nos sous par nos élus, si ce 200 millions vient de la petite caisse, à la hauteur de leur médiocrité.

Médicocrité qui n'a d'égal que Régis Badabeaume (ou Napoléon au choix) poursuivant maintenant quiconque froissant son mauvais toupet.

*Étron, Énergumène ou Épais je vous laisse choisir

samedi 26 février 2011

Polly Jean S'en Va T'en Guerre

J'ai tout de suite aimé PJ Harvey.

Ce devait être 1993 ou 1994, l'ami d'une amie me faisait découvrir l'album Dry (qui reste encore aujourd'hui mon préféré) et je tombais en amour avec cette agressive enfant d'Angleterre.

Une enfant de 3 ans mon ainée et duquel je tomberais progressivement amoureux.

Cette bouche, qui pouvait avaler une tête au grand complet, ces yeux, foncés comme le venin, cette énergie brute de tigresse qui tranchait des petites dames fragiles* de la musique pop du début des années 90. She was one of the boys. Et de plus c'était la petite soeur de Mick Harvey, le claviériste/pianiste de Nick Cave que je vénérais. Tout pour que je l'aime.

Et ce son qui me rentrait dans la peau.

L'album suivant allait être trop raide et inutilement agressif pour mon oreille, mais celle-ci était tout à fait prête pour ce qui allait suivre.
L'intense jeune fille de Dorsett, UK frappait fort avec To Bring You My Love. Si l'album était excellent, la qualité de la production de ses trois premiers disques était épouvantable. Enregistré beaucoup trop faiblement.
Ceci a rendu Polly Jean plus attentive à la qualité du son par la suite et elle s'est entourée d'un maitre, John Parrish. À partir de 1996, la mestria de Parrish allait apparaître régulièrement dans le son et sur les albums de PJ Harvey.

Dès 2000, elle passait dans les ligues majeures avec un album enregistré à/sur New York et à/sur Dorsett. Un album extraordinairement bon à mes oreilles dont j'écoute encore régulièrement les morceaux. Si Dry est mon choix affectif, Stories From The City, Stories From The Sea est un meilleur album dans son ensemble. Même Thom Yorke y a mis sa griffe. À deux reprises.  Polly Jean passait du petit motel au condo de luxe.

Tout ce qu'elle a fait par la suite m'a plu. La violence étouffée de Uh Huh Her, la collection de ballades hantées sur White Chalk, l'empreinte de Parrish sur A Woman and A Man Walked By.

Cette année, elle est revenue à la charge avec un album de guerre. Un album ayant pour thème la guerre et ses effets dévastateurs sur l'Homme. Il existe une littérature sur la guerre, des films de guerre mais des albums de musique qui traitent entièrement de la guerre? Peu.

PJ nous fait la chronique de sa relation avec l'Angleterre et de ses blessures de guerre. Surtout de la Première Grande Guerre. Elle avait été inspirée par les villes mais la voilà maintenant inspirée par le pays. Ses complices habituels, Parrish, Flood à la production et son grand frère Mick Harvey s'y trouvent encore. Ensemble, ils ont même visité le site de la bataille de Gallipoli qui a fauchée la vie de plus de 30 000 âmes du Royaume-Uni pour s'inspirer.
Tout au long de l'album elle fait cohabiter l'horreur (dans le texte) et l'amusant (dans le son) en incluant des bribes de morceaux musical du passé. La chanson-titre emprunte au xylophone des mesures d'une chanson joviale des Four Lads. Sur The Words That Maketh Murder utilise aussi des références sonores d'Eddie Cochran. Written in the Forehead  fait un clin d 'oeil à Niney. Les arrangements éclectiques qui mélangent chants militaires (forcément, Première Guerre Mondiale) et harpe électrique sont très très très intéressants. Certaines chansons, de par leur brièveté et leur côté fort simple, rappellent d'ailleurs les morceaux de Dry, son premier effort en 1992.

La texture de cet album le rend indispensable au fan de PJ Harvey de la première heure.

Pour les autres, je vous souhaite de la découvrir et de vibrer autant que moi.  

PS: PJ,
je t'aime encore.

*Fabulous song par exemple

vendredi 25 février 2011

Parti Politique Cherche Leader

Caqueter: Glousser en parlant de la poule.

Depuis que Claude Legault et Charles Sirois se sont à nouveau pointé le nez pour nous parler du vent il s'en est trouvé plusieurs pour les traiter d'agaces-pissette.

La Coalition Action-Québec (CAQ) a fait une conférence de presse cette semaine. Legault et Sirois ont parlé d'un "manifeste", les mots "nouveau parti politique" n'ont jamais été prononcés mais on a renvoyé tout le monde à l'automne pour la suite des évènements.

Personne n'est con, il s'agit bien de la création d'un nouveau parti politique. C'est comme ce recensement soudain annoncé et ce nouveau chef de campagne électoral chez les Conservateurs au Fédéral. Quelqu'un croit encore qu'on ne se dirigera pas vers des élections d'ici l'automne?

L'impression que cette main tendue me donne depuis le début, c'est que nous avons devant nous les #2 et 3 d'un parti futur. "Les défricheurs", ceux qui creusent ce qui pourrait être à la fois une fondation, à la fois leur propre tombe. Que le vrai leader de ce parti, le Jean Lesage ou le René Lévesque en devenir n'est pas encore là.

Amir? C'est toi Amir?

On a des transfuges du parti Libéral, des transfuges du parti Québécois, l'ADQ parle depuis cette semaine de potentiel d'association, le PQ est secoué, pourquoi? parce que d'autres réfléchissent aussi? ont un lien de parenté avec eux? ils n'aiment pas ce feeling de peut-être, eux aussi, quitter le bateau Marois?

Sain. Les gens pensent.

Legault & Sirois ont quatre visées:

1-L'éducation. Nécessairement une augmentation (par le fait même un revalorisation du métier) des conditions salariales des enseignants. Ce milieu est actuellement en déconfiture, il faut faire quelque chose pour les étudiants qui en sont les premières victimes, pour les parents qu'il est si convenable de blâmer et pour ce creux générationnel qui sévit entre jeunes et moins jeunes dans les corps professoral. Enseigner au secondaire en ce moment est probablement le piège à con le plus pernicieux au Québec (tout près derrière:être infirmière ou aidant dans le milieu de la santé). Il y a certes beaucoup à faire dans un milieu qui n'est pas foutu de mettre des résultats clairs sur des bulletins.

2-La culture. Peut-on être contre la culture? La culture définit ce que nous sommes. Je ne parle pas du domaine des arts nécessairement, je parle de notre identité, de notre langue, de nos manières d'êtres et de se représenter à travers le monde.

3-Croissance de la performance dans les secteurs public, donc un nouveau pacte avec les médecins. S'attaquer à ce mythe (qui est devenu un fait) que les gens de la fonction publique, fonctionnaires et autres, puissent se pogner le beigne? Offrir des méthodes d'évaluation des performances des médecins? ici où on a donné une énorme quantité de mauvais diagnostics du cancer du sein, où on meurt facilement sur la chaise de chirurgie plastique où les urgences sont toujours en surcapacité? Qui peut être contre?

4-Économie. Le nerf de la guerre. L'incontournable.

Qu'y voit-on de mal?
Ce sont des évidences. Vagues et abstraites qui ne proposent rien vraiment de concret en plus. Oui, mais on ne réinventera pas la roue.
J'entendais cette semaine quelqu'un dire "on a besoin d'un remède de cheval pas d'un band-aid!". Les remèdes de cheval nous ont guidé dans les chaos actuels du milieu de l'éducation et du milieu de la santé. Comme un club de hockey ayant perdu depuis trop longtemps revenons aux jeux de bases, c'est-à-dire les 4 points nommés plus haut.
Une bonne sortie de zone, une bonne première passe et on pensera compter des buts.

Ce qui a trouvé écho chez une grande portion silencieuse de la population québécoise c'est que la question de la souveraineté est totalement évacuée. ET ON NE S'EN PORTE PAS PLUS MAL. Legault aurait plus de 35% des votes si des élections avaient lieues demain. Un parti inexistant récolterait plus du tiers des votes au pays-qui-refuse-d'être. Ce ne sont pas tous des votes anti-PQ ou anti-PL, ça pourrait être des votes pro-quelque chose. Des votes qui donnent une chance. À un parti sans leader.

 Amir? je te vois là-bas...Tu viens Amir?

"You want the truth? you can handle the truth" était une réplique célèbre d'un film sur la justice des États-Unis. Drôle d'ironie, c'est aussi ce qu'ont appris les juristes et les procureurs de la couronne cette semaine. Zont demandé la lune. La même que celle qu'avait demandé les enseignants, les médecins et les infirmières. Zont frappé un mur. Une seule question pour ses gens: "à 80 000$ par année comment font-ils pour ne pas arriver?". Il s'agit du double de ce que gagnera l'enseignant, Comment font les enseignants pour "survivre?". "Ces gens-là tiennent le système à bout de bras depuis trop longtemps" a-t-on dit des procureurs. Vous n'avez jamais entendu ses mêmes mots de la bouche des infirmières ou des enseignants?

Tout les bébés têtent le même sein. Certains plus goinfres que d'autres.

The truth c'est aussi que la souveraineté n'est pas réalisable dans un avenir proche. Notre province est hyper endettée qui peine à se payer un super hôpital ou un colisée et on se taperais un pays aux lendemains incertains?

Le triste épouvantail du Saguenay a récolté 53 000$ pour sa chasse aux sorcières. Pour défendre "nos valeurs". Ce ne sont pas des dons qui viennent nécéssairement du Saguenay. C'est du racisme qui vient de partout au Québec. C'est le Québec que vous voulez?

Amir, je sais que c'est toi, montre toi, tends leur la main...

À 8 maison de la mienne sur la rue il y a un drapeau de la République Arabe Islamique.
Ça ne m'imspire pas la haine, ça m'inspire le dialogue.

C'est ce que Legault et Sirois tentent d'installer au Québec, un dialogue.
"On est 6 millions, faudrais se parler" vous vous souvenez?

C'est peut-être du vent que nous a offert le tandem du CAQ cette semaine, mais c'est un vent frais.
Un vent qui pourrait donner des ailes ou les faire se brûler sur le soleil. Mais laissons-le souffler.

Et si Amir ose se pointer sur la coque du navire, le navire pourrait voguer ailleurs que sur les eaux des ceintures fléchées ou sur celles des pourris.

C'est la couleur de l'eau que ses gens cherchent.
Et quelques plongeurs.

Je trouve ça sain.
Ça m'agaçe aux bonnes places.

jeudi 24 février 2011

Service Postal

(Réf.dernières lignes ici)

J'avais de la zizik dans l'oreille, frigorifié par la matinée glaciale, je n'ai jamais vu venir le coup.

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH!!!!!!!" cria la femme devant moi et elle tomba sur son séant.

"Oh pardon madame, je ne vous attendais pas de sitôt" ai-je dis pour me faire pardonner.

"Mais qu'est-ce que vous faites là-dedans?" dit-elle en tentant de se relever mais en retombant sur son cul dans l'énervement avant de se relever à nouveau.

"Je...j'attends un colis important..."

La femme facteur ramassait le courier éparpillé sur ma galerie enneigée, courier qui s'était étendu un peu partout à gauche et à droite, j'aurais voulu l'aider mais j'étais dans la boite à malle.

"Comment avez vous fait pour entrer là dedans, sacrament?..." dit-elle, ramassant rageusement son courier au sol.

"'L'exercise mademoiselle! vous savez de nouvelles position sexuelles délient de nouveaux muscles et vous seriez étonnée de savoir ce que l'on peut faire avec le corps humain..."

"Ça va, ça va, vous me donnez trop d'informations, je n'ai pas besoin d'en savoir autant."
Elle tentait de remettre en ordre son courier.
"Vous avez un colis pour moi?" ai-je ajouté

"Je ne sais pas, je ne crois pas, il me semble que je n'avais que du papier dans les mains avant de voir votre tête sortir...Qu'est-ce que vous attendez de si important au juste?"

"N'est-ce pas contre la loi d'être du personnel de la poste et de s'informer du contenu de ce qui est à autrui?"

"Pas du tout, c'est même leur travail de l'ouvrir et de vérifier le contenu si l'agent de la poste juge qu'il pourrait y avoir danger dans le contenu de la livraison en cours"

"Vous parlez de vous à la troisième personne du singulier, ça m'inquiète"

"Moi ce qui m'inquiète, c'est que vous vous glissiez dans votre boite à malle afin d'attendre votre courrier, franchement comment avez vous fait? et dois-je m'attendre à vous y trouver tous les jours d'ici la fin de la semaine?"

"Peut-être, ça dépend si mon livre arrive"

"Ah c'est donc un livre!"

"Ouais, un livre de JG Ballard"

"Un livre immoral?"

"La morale c'est toujours celle des autres, madame"

"Oui mais bon..un livre aux moeurs déplacées?..."

"Baah! madame ce qui est déplacé ou ce qu'il ne l'est pas vous savez...Moi René Angélil qui fait l'amour à Céline Dion je trouve ça obscène, il est à ses côtés depuis qu'elle a 16 ans, Micheal Douglas en Catherine Zeta-Jones Ouh!; Il y a un film en salle en ce moment qui met en vedette Liam Neeson (59 ans) et celle qui joue sa femme serait January Jones (33 ans), vous y croyez? pour moi ça c'est très très très déplacé..."

"Taisez-vous! vous comprenez ce que je veux dire! il ne s'agit pas d'un livre de nature sexuelle ou..."

"C'est exactement de cela que je vous cause justement! la nature sexuelle!"

"Écoutez! Cet auteur propose un univers équilibré?"

"Pas facile l'équilire quand on a vécu comme prisonnier de guerre enfant, perdu sa femme très jeune, morte de la pneumonie, élevé ses trois enfants seul, le restant de ses jours. Il était obssédé par la bouteille buvait de 9 h le matin à la soirée. Il détestait les horreurs technologiques. Il a tenté de marier accidentés graves de la route, technologie et sexualité dans Crash..."

"AH! C'est donc sexuel!"

"L'Homme est un mammifère sexuel madame, L'Homme avec un grand H, ça vous inclus"

"Vous fantasmez sur les accidentées de la route? les gens rendus difformes par les accidents? La nécrophilie?"

"Pas du tout. Je dirais même que je n'ai pas beaucoup aimé Crash, je ne m'y reconnaissais pas vraiment mais High Rise c'était tout à fait pour moi."

"C'est quoi?"

"L'histoire d'une tour à logement de luxe, si sophistiquée que les gens n'ont plus vraiment besoin de sortir et finissent par ne plus le faire. Les étages sont divisées en pseudo-classe sociale et les morts commencent à affluer quand un mouvement de panique générale s'empare du building alors que les occupants tentent de rejoindre le mystérieux bâtisseur multimillairdaire qui habite tout le dernier étage, quelquechose comme le 101ème. Un cauchemar d'excès plein d'hommeries. Ballard aime bien condamner les hommeries."

"C'est de la science-fiction?"

"Hmmm...ouais c'est plus de l'anticipation. Il écrit sur les espaces intérieurs pas de la science fiction mais du présent visionnaire, apocalyptique.  "The Road" de Cormac McCarthy. Mais en mieux. En plus sophistiqué"

"The Road? j'ai vu le fim je crois...le papa avec son fils?..."

"C'est ça, oui. Un sentiment de mise en abîmes, de fin du monde."

"Vous croyez en la fin du monde?"

"Je l'ai vécue, mon père est mort sans prévenir en 2009"

"Oh..désolée...mes symptahies...vous...vous êtes confortable dans cette boite à lettre?"

"Pas complètement non..."

"Hunter Jones?"

"Oui"

"Hunter Jones et Twin-Ling Fingling?"

"Oui c'est bien ici"

"Voilà, un compte de télévision, un compte de téléphone, un compte d'électricité..."

"C'est tout?"

"Je peux bien vous charger pour vos marches mal déglacées et pour m'avoir fait tomber sur le cul tantôt si vous insistez"

"Pas de livre de Ballard?"

"Pas de livre de sexe non"

"C'est pas un livre de sexe! ça parle de la vie! de ses créatures! de ses démons! de la terre et de ses travers! Le sexe fait partie de la vie vous savez, les hommes y pensent souvent"

"Vous y pensez en ce moment?"

"Oui"

"En...en me regardant?"

"Tout à fait vous êtes agréable à l'oeil, vous me rappellez Gwyneth Paltrow qui m'est trrrrrrrrrrrrrrrrrrrès agréable à l'oeil!"

"Et vous Johnny Lee Miller"

"Connait pas mais si vous fantasmer sur lui, je l'aime bien alors"

Un parfum d'orgie est soudainement passé.
Elle a repris une étincelle dans l'oeil.

"Allez, je vous aide à sortir de là, on prend votre divan dans le salon et on se met Portishead, le premier album, chanson#8, ni vu ni connu, il y a longtemps pour moi de toute façon..."

"On dit femme facteur(e) ou factrice?"

"On dit p'us rien, on me montre ses nouvelles positions sexuelles dont vous parliez tantôt"

"À l'avenir, sonnez deux fois afin que je vous reconnaisse, svp"

"Ha...tiens...To Hunter Jones from Gosforth, UK...ça ressemble à un livre pour vous ça ici..."

Érection facile.

mercredi 23 février 2011

Viva à Trois

Ironiquement, par une plus qu'étrange coincidence, j'écoutais Leonard Cohen quand j'ai lu la nouvelle.

Ce qui fait que je ne l'ai pas cru tout de suite.

Je lui ai même laissé quelques jours pour être infirmée car je l'avais lue sur le web et le web des fois vous savez...

Rufus Wainwright, chanteur ouvertement gai et en concubinage avec un homme depuis un certain temps vient officiellement d'avoir une petite fille.

Adoptée? non. Un petite fille qui a passé le stade du pépin il y a 9 mois dans le ventre de sa mère porteus...NON PLUS! de sa mère.

Lorca Cohen, fille de Leonard, est la mère de Viva Katherine Wainwright Cohen née le 2 février dernier.

Rufus prend le soin de corriger tout ceux qui parlent de Lorca comme d'une mère porteuse en précisant qu'elle est bel et bien la mère de cet enfant, que lui, Rufus est le papa #1 et que son conjoint, un certain Jorn Weisbrodt, est la papa-adjoint.

Il s'agit donc d'une nouvelle dynamique à trois qui s'installera dans la vie de la petite Viva.

Enfin nouvelle, peut-être pas, mais aussi publique, je crois que c'est la première fois en ce qui me concerne, que je remarque un tel type de projet familial.

Et vous savez quoi? je trouve ça merveilleux!
Est-ce que ça marchera? rien de moins sur. Ce sont des artistes aux envies bohèmes, envies qui sont souvent bien éphémères. Leur style de vie instable met quelque fois la table à un rythme de vie désorganisé. Y a-t-il plus désorganisant qu'un nouveau bébé?
Mais du même coup, tous les nouveaux parents passent par ce "cours acceléré d'organisation forcée par bébé" et sont forcés d'apprendre vite et bien. Les voilà TROIS pour s'entraider, se relayer, mettre la main à la pâte, se lever la nuit. Trois pour éponger la fatigue de l'autre et donner leur plein d'amour à Viva. Deux pour calmer les états d'âmes de celui ou de celle qui craque.

Bienvenue dans le 21ème siècle.

Mais le chiffre trois, en amour, n'est il pas supposément le plus poison des chiffres amoureux?
N'est-t-il pas le germe de la jalousie?

Pas pour ce trio semble-t-il. Pas pour l'instant en tout cas. Le temps nous dira si ce projet familial était une bonne idée. Et si tout ça se fragmente avec le temps peut-être que ce n'aura été que le résultat du style de vie imposé par le milieu artistique que j'évoquais plus haut.
Ce nouveau type de style de vie(familial) justement me parait à prime abord sain pour la petite. Toutefois si on inversait les sexes: deux mamans et un papa, je ne suis pas certain que l'équation fonctionnerait nécéssairement avec succès.

Je m'explique. Je ne suis pas une femme mais selon ce que j'ai observé, le lien émotif entre l'enfant que la femme porte et le nouveau-né est une zone impénétrable pour un homme ou pour quelqu'un de l'extérieur. Il y a là un lien si fort et si intime qu'il est impossible pour quiconque de s'y glisser et d'y retrouver le même rapprochement. Une mère et son enfant peuvent ne faire qu'un à certains moments de leurs vies. Surtout à un très jeune âge où ils ont tous deux habité le même corps de toute façon. Si il est difficile au tout début pour un homme de se résoudre à rester en marge de cette relation privilégiée, qu'en serait-il pour celle qui pourrait aussi choisir de vouloir vivre ce moment?

C'est ce que je crois, je suis probablement dans le champs gauche.
Un tel trio pourrait peut-être aussi bien fonctionner.
Le premier c'est toi qui le porte, le second c'est moi.

Par contre la dynamique deux gars une fille me parait toujours plus saine que la dynamique deux filles/un gars. Peut-être parce que je suis un gars.

Toujours selon ce que j'observe, les lesbiennes que j'ai fréquenté m'ont surtout parue en relative guerre territoriale avec le mâle quand vient le temps de discuter intimité. Alors que chez les gays, les hommes sont souvent très admiratifs face à la femme. J'ai plus de difficulté à imaginer deux femmes faire une place à un homme que le contraire. Encore plus si l'intitiave est masculine, que c'est Monsieur qui s'est choisi deux amoureuses et les as forcé à s'entendre, la maman et la putain.

Encore là, la chimie est un mystère insondable qui se teste mieux qu'il ne s'écrit.

Mais comme je l'ai dis et le répète, je suis assurément dans le champs gauche.

Reste que la première impression, celle qui ne m'a pas lâché depuis non plus, c'est que Lorca et Viva sont chanceuses d'avoir un tel entourage.

Lucky Lorca & Viva.
Le temps que ça durera...

J'ai proposé à l'amoureuse une seconde mère pour nous aider entre Evangeline Lilly, Magalie Lépine-Blondeau, Rose-Maité Erkoreka, Shirley Manson ou Cate Blanchett.

Elle a choisi de me donner une baffe.

Bon...

mardi 22 février 2011

Des Airs de Bas Empire Romain

"Demissioni! Demissioni"

C'est ce que scandaient les femmes italiennes à leur premier ministre Silvio Berlusconi dans toute l'Italie afin de tenter de  redonner à leur pays une certaine diginité nationale.

À 74 ans, Berlusconi en a beaucoup plus derrière lui que devant lui. L'homme qui avait corrompu les juges, les avocats, qui avait été acquitté partout (car c'était lui le chef) dans des procès qui ont tous avortés, a infligé un niveau de saturation et de dégoût hors du commun à son peuple avec cette histoire de Rubygate.
Malgré les scandales des 15 dernières années, Berlusconi avait réussi à garder un taux de popularité de plus de 50% , malgré les évidentes preuves de corruption, de pots-de-vin, d'incitation à faux témoignage, malgré les lois modifiées par lui afin de simplement protéger ses vices.

On l'a finalement coincé par la bite.

Dans un pays aussi machiste et indulgent pour les faiblesses humaines, c'est le pénis du septagénaire qui sera la pétard déclencheur de sa chute.

Quand Berlusconi a participé à l'anniversaire des 18 ans de Noémie Letizia (qui l'appelait Papounet ou Papi), quand il a invité cette dernière à son propre anniversaire, quand les tristes parents de cette dernière l'ont poussée dans le lit de Berlusconi soulignant que ce ne pourrait qu'être bon pour sa carrière, sa femme l'a aussitôt quitté prétextant que Berlusconi était "un homme malade".  Berlusconi avait à peine perdu 8% de son appui populaire.

Puis en 2009, Patrizia D'Addario, poule de luxe, avait confié un peu partout ses secrets de lit avec Berlusconi. Encore cette fois, ce ne fût pas fatal pour Berlusconi, pourtant premier ministre du pays berceau du catholiscisme. On se faisait des clins d'oeil et on passait l'éponge.

Mais le peuple italien n'est pas bête à ce point. Quand Berlusconi a été soupçonné d'avoir couché avec une mineure, le décrochage a été total. Sa popularité a atteint celle de Jean Charest, soit dans les 30%.

Les preuves sont accablantes. Les mensonges du vieux Silvio trop nombreux. Sur les conversations téléphoniques enregistrées (67), sur l'intimidation contre témoin, sur ses rapports avec la mineure qui est passée de jeune fille qui dormait sur un banc de parc à top modèle, drapée exclusivement de robes griffées roulant en Ferrari rouge; cette fois les procureurs affirment qu'ils ont un dossier en béton.

"Basta Berlusconi!" chantaient les femmes de toutes les classes sociales.
"Il faut cesser ce culte du corps, cette idée d'avancement carriériste par la couchette et cette vision rétrograde de la femme qui fait la honte de ce pays parce qu'il est devenu la norme" a proclamé une religieuse de 72 ans à la Piazza Del Popolo la semaine dernière. Sa voix a trouvé écho dans la population.
À voir les publicités et les unes de magazines dans ce pays que j'ai visité l'an dernier, je comprends très bien ce à quoi elle fait allusion.

On ne fait pas toujours mieux chez nous.

Étonamment, et tristement aussi, il s'en trouve pour défendre le vieux cochon en prétextant que c'est le retour du puritanisme. Des poids lourds de la classe médiatique de droite italiens ont renversé les rôles et accusé les manifestants d'être des réactionnaires, des saintes-nitouches, contre la liberté des femmes, qui empêcheraient les femmes de faire ce qu'elles veulent, y compris exploiter leur beauté pour leur avancement social.

C'est d'une ironie incroyable quand on sait que Berlusconi a défendu des valeurs familiales au pouvoir, brandi les crucifix dans les écoles, ne cesse de dénoncer le communisme alors qu'il est le meilleur copain de Vladimir Putin, bref l'homme lance une image totalement fausse de sa personne mais les gens ne mordent plus.

Les femmes italiennes se rebellent face à cette image qu'entretient leur leader et celle envoyée à travers le monde de la femme italienne qui serait une femme facile toujours prête à se soumettre au sexe pour avancer dans la vie. La femme italienne n'est pas inférieure même si le pays affiche le pire taux d'employabilité chez les femmes et offre les pires salaires chez les pays industrialisés pour le peu de femmes qui travaillent.

La femme italienne n'a pas besoin de vendre son corps même si Lady Gaga et Madonna n'ont pas besoin de la musique autant que de la mise-en-scène.

Dans ce pays ultra machiste, on pardonnait à Berlusconi jusqu'à tout récemment. On était même de son côté quand Berlusconi dénonçait les juges ultra politisés là-bas (car ils ont tous, étrangement, une allégeance politique très claire et très publique).

Les arguments du vieux pervers fondent comme une paire de bobettes mangeable.

Toutefois l'opposition ne semble pas prête à prendre la relève d'un parti décadent aux moeurs discutables.

Mais une chose est certaine, en avril prochain, Berlusconi passe en cours pour des accusations d'avoir eu recours aux services d'une prostituée et d'avoir eu des relations avec une mineure.

Passible actuellement d'une tape sur les fesses en Italie, sous son règne.