Qu'on ne se raconte pas d'histoires, depuis toujours, les joueurs de hockey exorcisent sur la glace à coups de bâton, d'épaules ou de poings nos frustrations les plus extrèmes. Ils en font naitre de nouvelles et tout comme les combats extrèmes, la spirale de la violence fait son chemin pernicieusement en nous.
Même dans la victoire, chez nous les passionnés, les supposés "vrais", on défonce les rues pour exulter.
Dans le hockey mineur, c'est pire. Il faut rajouter une trentaines de parents par équipe dans l'équation, toujours étonnament disposés à hurler en tout temps, à arracher la tête d'un arbitre, à vouloir se battre avec un ti-cul adverse qui n'aurait même pas 12 ans ou encore avec un parent de l'équipe adverse.
Un freak show. La mission d'un entraineur, comme moi, c'est de contrôler les débordements, maintenir un apprentissage et de faire en sorte que le plaisir de l'enfant soit sain dans ce monde d'adultes parfaitement disjoncté. (Parents qui y plonger avec vos kids, soyez avisés)
Chez les pros, un bon entraineur a le contrôle sur son vestiaire. Devrait en tout cas. Jacques Lemaire est un Dieu dans le genre. Peu importe l'endroit où il est passé, il était le patron et ceux qui ne suivaient pas sa ligne directrice se retrouvaient ailleurs. Il a beaucoup gagné aussi. Comme joueur et comme entraineur. On l'a ramené d'urgence derrière le banc des Devils cette année qui s'effondraient. Le club est passé de club qui luttait pour le permier choix au repêchage (le dernier rang au classement) à club qui a gagné 8 de ses 10 derniers matchs.
Claude Julien a été entraineur des Canadiens de Montréal.
Il avait au préalable été un défenseur des défunts Nordiques de Québec. Un défenseur très très INintéressant. Un défenseur tellement régulier dans les mineures qu'on pouvait le nommer Capitaine du club-école sans problèmes car ce n'était qu'en cas de desespoir qu'il réapparaissait dans la LNH.
Mais une carrière ordinaire dans le sport ne fait pas nécessairement un mauvais instructeur. Glen Sather était un joueur de hockey merdique mais les Oilers d'Edmonton des années 80, c'est lui qui les avaient bâtis.
À la barre des Canadiens de Montréal, Julien a connu une belle saison de 93 pts. Son club avait surpris les Bruins de Boston en série en comblant un déficit de 3-1 dans la série. Une belle marque de caractère de la part des petits boys. Probablement le plus haut fait d'armes à Montréal de Julien à mon avis. Ils se sont fait déclasser à la ronde suivante par Tampa Bay mais au moins, ceux-ci allait gagner la Coupe Stanley cette année-là. Montréal pouvait dont dire à juste titre qu'ils avaient été sortis pas les meilleurs.
L'année suivante (un an après la grève), les problèmes de vestiaire ont commencé à pointer. Il y avait un clivage important entre deux clans: Le clan Koivu/Rivet et le clan Théodore/Ribeiro/Dagenais. Au surnombre de journalistes qui peuplent nos vestiaires de hockey, on a vite su que le feu était pris dans la chambre et que l'entraineur ne contrôlait rien. Malgré une fiche gagnante de 19-16-6, Julien était renvoyé chez lui et remplacé par Bob Gainey, son patron. Le vrai chef.
Engagé par les Devils du New Jersey en 2006-2007 , il a connu une saison extraordinaire avec 107 pts. Toutefois, le gérant des Devils, sentant que Julien n'avait pas la main ferme, a été consulter quelques leaders de son vestiaire (Brodeur, Elias, Rafalski, notre Gionta, Madden, Langenbrunner, Parisé, un certain Gomez) pour leur demander si le club se sentait fin prêt pour les séries avec Julien à la barre. Quand la réponse a été non, Julien a été remercié avec 3 matchs à jouer dans la saison et remplacé par le gérant pour les séries. (Où il n'ont pas été éloquents)
Y en aura pas de facile, disait Piton Ruel.
Réengagé aussitôt l'année suivante par les Bruins de Boston, il a perdu ses 8 duels de la saison contre les Canadiens de Montréal. En série éliminatoires, il les rencontrait à nouveau et se faisait éliminer en 7 matchs. Si les premiers matchs avaient été sérrés, le dernier, le match important, le décisif se terminait 5-0 pour Montréal. Une rossée.
L'année suivante Boston terminait au second rang de toute la ligue, un point sous San José et Julien gagnait le trophée du meilleur instructeur. Depuis ce temps, honnêtement, Boston a un club pratiquement sans failles, ils devraient être des finalistes, des semies-finalistes sinon des gagnants de la Coupe Stanley.
Et pourtant...
Vengeant leur humiliation de l'année précédente, Boston éliminait facilement Montréal en 4 matchs en série mais les Hurricanes de la Caroline les éliminaient à la ronde suivante.
Puis, l'an dernier, avec sur papier un meilleur club encore, les Bruins de Julien terminaient troisième de la conférence, éliminaient Buffalo en première ronde mais faisait patate à la ronde suivante.
Vraiment patate. Julienne.
Le club allait devenir seulement le troisième de l'histoire des séries éliminatoires de la LNH à prendre les devants 3-0 dans une série et la perdre quand même 4-3 (face aux Flyers).
À 3-0 dans une série, il y a une job de vestiaire à faire pour pas que le gars ne se se la joue facile dans la tête. Claude a lamentablement échoué là où ça semble être une psychopathologie: le vestiaire. Dans le dernier et décisif match de la série Boston menait aussi 3-0 et a réussi à le perdre quand même 4-3.
Pour moins que ça des instructeurs ont été limogés.
Cette année le club est encore, à mon avis, un des favoris pour gagner les grands honneurs, il y a peu de failles à mon avis.
Mais en même temps je sais qu'ils ne gagneront pas.
Parce que Claude Julien.
Elle est là la faille.
Parce qu'encore cette semaine, il a prouvé par cent qu'il n'a absolument aucun contrôle sur son banc. Ayant perdu 8 des 9 derniers matchs contre les Canadiens, il avait adopté une nouvelle tactique pour le match de mercredi. Comme le Canadien est petit et que les Bruins ont des brutes dont un géant de 6 pieds 9, ils ont joué la carte des Big Bad Bruins et ça a fonctionné, ils ont gagné.
Ses joueurs se sont promenés sur les lignes bleues en distribuant des coups de poings à quiconque, se sont attaqués à nos plus petits joueurs avec leurs monstres et dans le dernier 40 secondes du match, alors que le match était hors de portée ont mis sur la glace des pugilistes qui ont tous aggréssé nos joueurs qui ne voulaient pas se battre(sauf deux qui dansaient déjà ensemble dans un autre coin) mais qui ont bien dû être forcés de se défendre.
Une orgie de très mauvais goût qui, selon les règlements, devrait entrainer des suspensions. Quand il y a agresseur dans une bataille dans les 5 dernières minutes d'un match l'entraineur est généralement mis à l'amende et l'agresseur suspendu pour les matchs suivants.
Un autre Bruins, moins intelligent que la moyenne, dont les informations se rendent beaucoup plus lentement au cerveau, a choisi, quand l'action a repris, de ne même pas jouer la rondelle et de laisser tomber les gants devant un de nos joueurs (occupé à faire des buts drôle d'idée hein?).
Il n'y aura AUCUNE suspension car l'un des lâches impliqué dans l'orgie de fin de match se trouve à être le fils du responsable du comité de discipline de la ligue. Et ce fils perds systématiquement TOUT ses combats, il avait besoin de se valoriser un brin. Il s'est choisi un nain qui ne s'était jamais battu de sa vie. Papa a dû être fier de son minus.
Mais cet entraineur, Patate Julienne, qui n'a visiblement AUCUN contrôle sur rien en tout temps, aussi sympathique puisse-t-il paraître aux yeux de certains, quel furoncle!
Ce qui me rassure c'est qu'il est IMPOSSIBLE que le club ne rafle les grands honneurs. Pas avec ce type de leadership.
Les entraineurs gagnants de la coupe au travers des années, vous remarquerez, sont toujours impeccables.
Même Jean Perron qui n'était que la marionnette de Jacques Lemaire.
Et se comporter comme les Oursons l'ont fait cette semaine, même si ils ont gagné le match, c'est se prouver franchement petit au bout du compte.
Un professeur est responsable de sa classe, un coach de son vestiaire et de son banc.
C'était la 300ème victoire de Patate Juliennne dans la LNH ce soir-là. Ça aurait dû être une belle soirée pour lui. J'espère qu'il en a été gêné.
Cette ligue fait honte à voir. Il n'y avait pas un mais 3 instigateurs* à la fin de ce match. Et la ligue ne sévira pas. Quelle bande de sévères morons.
Toronto, un autre club de sévères perdants, se promet pour le match de ce soir de brasser nos ti-culs.
Bien sûr. Tous les clubs devraient. Même la ligue cautionne l'illégalité.
C'est là-dedans que Québec veut ramener les Nordiques?
Vous faudra Patrick Roy derrière le banc pour que la moronerie soit accotée.
*Peut on avoir plus instigateur qu'un gars qui lâche les gants et qui tire sur le bras d'un autre qui se sauve, ne veut absolument pas se battre et veut simplement continuer à patiner avec la rondelle?
Aucun commentaire:
Publier un commentaire