vendredi 12 novembre 2010

Video Killed the Radio Stars

La chanson prophétique des Buggles n'aura jamais été aussi vraie.

Les vidéos on tué les stars de la radio.

Et là je ne parle pas nécessairement exclusivement des artistes musicaux.

Il est convenu que le fait d'imaginer Shakira faire une danse du ventre ou de pouvoir mettre un visage sur la voix suave qui fait vibrer madame peut faire la différence dans notre écoute.

Un artiste a le devoir de charmer son potentiel public. Par son art d'abord mais si il a des atouts supplémentaires, il serait fou/folle de ne pas les utiliser. Toutefois les codes ont dangereusement changé au travers des temps.

Au cinéma on peut facilement faire glisser une belle face pendant un bon bout de temps sur les écrans malgré le peu de talent que cette personne a, même quand elle prie, mange et aime à travers le monde. La beauté extrème de certains artistes semble souvent le seul critère valable qui ferait d'un bon film, un bon film. Mais en même temps, quand on va s'isoler dans une salle de cinéma c'est presque toujours pour oublier son quotidien et voyager à peu de frais tout en rêvant d'avoir la gueule de Brad ou Angelina. Le mal y est moindre.

En musique, même si les émotions sollicités sont souvent les mêmes qu'au cinéma, la vitrine pour se faire valoir est beaucoup plus furtive mais les moyens d'accès sont plus faciles. On parle de 3 minutes et demie/quatre minutes et demie (lorsque non-mixé) à la radio. C'est pas beaucoup pour se mettre en valeur mais c'est potentiellement audible partout. Via la télé c'est encore plus difficile car il faut d'abord s'intégrer au contenu d'une émission de variétés qui vous obligera peut-être à faire des niaiseries qui n'ont rien à voir avec ce que vous êtes en retour. Sinon, il faut souhaiter que votre clip (si vous avez les moyens d'en avoir un)soit diffusé sur les stations de clips et rêver aussi que quelques badeaux y zappent au moment de diffusion et s'accroche à vos riffs.

Ça fait beaucoup de paris sans garantie non?
Voilà pourquoi je suis incapable d'en vouloir à un artiste émergeant de louer sa chanson à une compagnie pour une pub. Si personne ne la diffuse, faut bien l'entendre quelque part.
Je suis certain que la pub de bière superbement mise en image sur Luna de Malajube a eu un effet sur les ventes.

Je sais que moi je me suis mis à l'écouter davantage.

Le web est très très efficace pour la zizik. Peut-être pas pour le portefeuille des artistes mais que ta musique puisse faire le tour de monde c'est déjà pas mal cool.

Peut-être te rendra tu en Russie un jour et t'étonnera tu de voir la perrénité de ton oeuvre dans les bouches Slaves.

La radio a déjà été l'exclusif moteur de promotion pour les artistes musicaux. (J'écarte les spectacles et les tournées qui sont, et ont toujours été, une bonne machine à fric directe pour l'artiste mais dont l'impact indirect est plus difficile à calculer.)

Puis la radio s'est transformée.
Une transformation de type Frankeinstein.
Pas super heureuse.

Dans le 514, les stations de radio les plus populaires sont aussi celles qui ont en ondes les animateurs les moins habiles et avec le moins de vocabulaire. Souvent ce sont mêmes des transfuges de la télévision ou du monde de l'humour.

Des gens à la voix en or et au lexique éloquent comme Jacques Fabi ou Jacques "Groucho" Doucet n'ont plus leurs places sur les ondes mais Véronique Cloutier, Marina Orsini, Mario Tessier...(enfin cette liste-là pourrait être longue)et bien d'autres à la voix radio tout à fait informe et au phrasé d'enfant du primaire sévissent massivement sur les ondes. Souvent accompagné de rires gutturaux qui ne trouvent écho que dans leur studio.

Et là je ne suis que dans le 514.
Si on tombe dans le 418...ouf...

Que ce soit à Québec ou au Saguenay, il y a toujours de profonds 'couacs' tellement peu édifiants que je me pose toujours la question: "Qui engage les animateurs de radio?".  Le plus grave c'est qu'en regardant une émission comme Le Canal Masqué, qui sévit sur Télé-Québec les vendredis et qui met les Justiciers Masqués en vedette, on remarque que le plus gros problème de cette émission au potentiel humoristique possible, ce sont les deux faux lecteurs de nouvelles. Les Justiciers Masqués eux-même qui prononcent si mal qu'on perd le texte (et l'interprétation...ouch!). Si leur site internet est 100 fois meilleur que l'émission c'est qu'il est assurément géré par une autre équipe.

Et ces deux ploucs viennent de où?
de la radio!!!!!!!!!!

Récemment, à la pharmacie, j'étais transporté par un moment musical quand l'animatrice est soudainement intervenue à la fin du morceau pour raconter une anecdote d'une banalité navrante. J'étais convaincu que c'étais une invitée qui n'avait pas le verbe en bouche mais non...c'était bel et bien celle qui animait...

C'est excessivement impropre au bon sens

L'image est devenue une variable si importante que les animateurs de radio sont d'abord et avant tout choisis pour leur belle gueule et non pour leur voix ou leur sens de la répartie.

CHRIST C'EST DE LA RADIO!!!!!!!!

Cette semaine encore, un olibrius du Saguenay a donné un sens et un visage à l'imbécilité juvénile par le biais des médias sociaux.

Pas fâché de voir les couleuvres se manger la queue.

Mais une question substiste:
Pourquoi les radios n'engagent-ils pas des pythons au lieu des couleuvres?

Les serveurs qui se comportent en boss boy mal torchés ne devraient jamais oublier leur travail de passeur.
Passeur d'infos, de musique, de contenu.
Dans leur plateau existent de sapré bon drinks à servir aux oreilles du monde.

La radio nous accompagne dans nos autos, dans nos walkmans, au travail.
Elle aide aussi à nous faire oublier notre quotidien.
Notre 6ème année aussi.
Ce sont des artistes que l'on aime découvrir.
Pas du crétinisme abyssale.

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