dimanche 27 octobre 2024

Unique

C'est un fameux week-end qui se dessinait pour moi. Je ne suis vraiment pas difficile à contenter. Deux dvd commandés sur Amazon arrivaient pour moi ce vendredi, ce qui ouvrait le week-end à merveille. Mais ce n'était ni le film de Peter Bogdanovich ni le film d'Orson Welles que j'allais d'abord consommer, mais deux autres. Les deux qu'on voulait voir de toute manière avant que ce ne soit retiré. Des "bons" (c'est toujours selon) films ça reste pas aussi longtemps que des films populaires. C'est comme la musique. 

Il y a les populaires qui rejoignent beaucoup de monde et qui sont surdiffusés, et il y a les musiques plus nichées qui n'ont pas la même exposition publique. Avec l'âge, il devient toujours plus intéressant de les dénicher dans une série, dans un magasin, chez des ami(e)s, dans un festival, dans un balado. 

Mes fins de semaines, si j'étais célibataire, je les passerais à lire et à consommer des films. Je le fais dès que j'en ai la chance, là où un paquet d'hommes se réfugient dans une garage pour gosser des affaires. Je ne suis pas cet homme. Ceux qui me connaissent le savent. J'avais aussi, de la bibliothèque, à la maison, The Apartment, de Billy Wilder, avec Jack Lemmon et Shirley MacLaine, film de 1960. Ce film m'a beaucoup plu. Vraiment. 

C'est ce que j'appelle une "croquée d'époque". Une sorte de présentation de ce qu'était les moeurs de 1959, aux États-Unis. Là où plusieurs conservateurs aimeraient revenir. Candide et probablement assez révélateur de l'époque. Voilà pourquoi il a été enregistré à la Librairie du Congrès des États-Unis puisque culturellement, esthétiquement et historiquement fidèle à ce qu'était le peuple des États-Unis, alors. 

10 fois, ce film a été nommé 10 fois aux Oscars suivants, remportant la moitié des nominations, dont celui du meilleur film, du meilleur scénario original et du meilleur réalisateur. Mais la vraie révélation (l'histoire reste très bien ficelée) aura été les deux principaux acteurs, Lemmon & MacLaine, tout simplement parfaits dans leurs rôles. Le premier dans le rôle d'un travailleur de l'assurance parmi tant d'autres, mais qui est aussi propriétaire d'un appartement du même édifice de travail, et qui sous-loue cet appartement pour des rendez-vous...de toutes sortes. Son patron l'apprend un jour et pensant être congédié pour cet appartement qu'il sous-loue à des employés supérieurs de la compagnie d'assurance, il se voit plutôt voir offrir une promotion, si le patron en question peu aussi en profiter pour y inviter des femmes pour des rencontres extra-conjugales. Parmi elles, celle qui s'occupe de l'accueil et des portes d'ascenseur, la responsable de la bonne humeur matinale, Fran, incarnée par MacLaine, personnage assez formidable pour l'époque, car ouvertement consciente qu'elle tombe amoureuse d'hommes mariés, et ça ne lui fait que du mal. 

C'était pas fréquent, sur pellicule de cinéma, des femmes qui naviguaient avec ce type de conflit intérieur, aussi longtemps dans un long-métrage à la fin des années 50/début des années 60. Mais dans la vraie vie vraie, on sait qu'elles sont nombreuses, et trop souvent malheureuses. Cet écho social a parlé au public de 1959-1960 et parle encore de nos jours. L'envie d'être unique. Lemmon était le Tom Hanks des années 60. Dur de ne pas le trouver sympathique. Grand acteur, mais aussi meilleur humain encore. 

Shirley Maclaine avait 25-26 quand elle a tourné ce film. Elle est très jolie dans ce film. M'a rappelée une ami(e) à nous vraiment tout le film. Et son personnage imparfait et sentimentalement difficile à coordonner est un beau défi d'actrice qu'elle a relevé avec brio. La masculinité toxique de l'époque est clairement, doucement, mais clairement facile à repérer. Le personnage de Lemmon s'en trouve démarqué, d'un certain écart, même si il en profite de manière pécuniaire avec la location de son appartement, par rapport aux autres mâles du film. Les deux portent le film merveilleusement. Nouveau film "de Noël" pour moi.

Vendredi, nous allions, la belle et moi, voir The Apprentice, film sur Donald Trump, Ivana Zelnickova et Roy Cohn, dans les années 80. Cohn, rapace qui a "fait" Trump, jusqu'à ce que l'élève ne dépasse le maitre dans les même années 80. J'ai beaucoup aimé le jeu de Sebastian Stan qui, plus le film avançait, nous faisait vraiment croire à l'erreur présidentielle de 2016. Jeremy Strong et Maria Bakalova sont aussi excellents et JAMAIS je n'ai reconnu Martin Donovan dans la peau de Fred Trump, le très raciste pommier paternel de la famille T. J'ai aimé plusieurs choix dur réalisateur Ali Abbasi avant de réaliser qu'un autre de ses films était dans mon cahier de films à explorer. 

Je l'ai souvent dit, quand on fait quelque chose le vendredi, le week-end parait plus long. Le film qu'on voulait voir vendredi était Saturday Night. Mais ce film, pas assez vendeur je présumes, avait été exceptionnellement tassé ce vendredi pour une projection spéciale de Longlegs (qu'on avait aussi vu) en présence du réalisateur Osgood Perkins, fils de Tony Perkins. On pouvait ensuite lui poser des questions. Il y a une question qu'il doit être tanné de répondre: "Dans ce film où un sociopathe se travesti en femme pour tuer son monde, le clin d'oeil est volontaire envers votre célèbre père ?". La question est un peu bête car ça semble évident. 

Non, Saturday Night, avait été repoussé à saturday noon. Unique représentation dans ma région de morons. Comme l'amoureuse m'avait manifesté la non envie d'aller voir un autre film de jour, j'ai booké tout seul. 

Et tout seul j'aurai été pour vrai. Aurait-il projeté le film si il n'y avait eu personne ? 

Pas un seul autre spectateur. Projection 100% privée. Unique expérience de ma part. Ça ne pouvait pas mieux me ravir. Personne qui parle, personne qui fait du bruit avec son pop corn ou qui a des commentaires déplacés. Moi en plein milieu, les deux pieds sur le dossier du banc d'en avant. Film que j'ai beaucoup apprécié aussi car j'en avais lu le livre. Le film ne couvre que le soir de la première toutefois mais j'ai reconnu plusieurs témoignages Et ai même retenu des pleurs à chaque moment où on a montré celle qui incarnait Gilda Radner. Adorable personne qui a quitté nos vies trop tôt. Son personnage est atrocement sous développé d'ailleurs. J'aurais pu pleurer sans gêne, y avait personne, mais bon, il n'y avait rien de triste autour d'elle en 1975, encore. J'ai un frère attaqué par 2 cancers quasi condamné à moyen terme. Gilda est partie 10 ans avant l'âge que nous avons présentement. Si mon combattant n'habitait pas 273 kilomètres plus loin, c'est avec lui que j'allais voir ce film. Tout ça s'est entremêlé dans mes sentiments de visionneur. 

Je pouvais ensuite offrir mon samedi soir à l'amoureuse. 

Ce n'était que vendredi et samedi, si comblés qu'aujourd'hui est un bonus. Où je suis aussi censé recevoir mon costume d'halloween qu'on m'avait originalement promis autour du 12 novembre. (je ne m'en étais pas aperçu à l'achat)

Je vais racler les feuilles, chose que j'ai faites hier, mais que j'adore tant qu'il me fait plaisir de refaire aujourd'hui et demain, et l'autre demain encore. Mais surtout, je me promets d'écouter un des dvd que j'ai obtenu récemment, qui inclus aussi Dune 2 & Poor Things

Mais également je vais peut-être commencer Brothers, courte bio (226 pages) d'Alex Van Halen. 

Achetée jeudi après mon don de sang. 

Je sens que ce livre me donnera peut-être envie de pleurer aussi...

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