J'était tout à fait enfant pour vivre pleinement le punk en direct, mais tout à fait adolescent pour entendre mes parents me prévenir de ne pas le devenir comme les leurs leur disaient de ne pas se laisser pousser les cheveux ni se comporter comme les Beatles et les Rolling Stones à leur époque. Punk était associé à "peur générationelle". Ça marquait une distance, traçait une ligne, entre nos parents (boomers) et nous (X).
Il restait risible de s'inquiéter de White Riot de The Clash et d'ensuite entendre s'enchainer Train in Vain, Stay Free ou Lost in The Supermarket du même band. Le seul qui comptait alors. Punk était un mot associé à la peur et si on pouvait faire peur à notre tour aux parents qui nous avaient fait peur: Wow! be it ! On a remplacé ça aujourd'hui par woke pour faire peur aux vieux.
J'étais donc punko-gothique-prepo-jock-nerd. Un vampire, ça se métamorphose. La musique populaire, inspirée du punk, du new wave et du séduisant expressionisme allemand, a fait naître toute une série de bands et de chanteurs/chanteuses, qui ont pu se faire étiqueter, un temps, gothiques.
Voici 10 de ceux-ci qui m'ont tous tant séduit qu'ils ont tous une liste de lecture sur mon téléphone.(durée entre parenthèses)
Gavin Friday (2h10)
C'est en fait lui qui m'a donné l'idée en lançant son 6e album, son premier en 13 ans, vendredi dernier. Leader du band post punk The Virgin Prunes, je le découvre à l'aveugle en 1995, alors chanteur solo. J'ai 23 ans et je travaille dans un magasin de disques. Pour s'assurer qu'on assiste aux réunions, on nous promet de pouvoir piger dans une boîte de copie promo de CD. Je prends à l'aveugle Shag Tobacco de Friday, dont je ne fais qu'aimer l'esthétique de la pochette. Je ne connaissais rien de lui. Je tomberai en bas de ma chaise. J'écouterai cet album parfait de bout en bout jusqu'à nos jours. J'apprendrai ensuite que le chanteur à voix suave est un ami d'enfance de Bono, un irlandais comme moi. Son dernier album est très bon.
Depeche Mode (2H18)
Actifs principalement entre 1984 et 1997 dans l'ère dite "populaire" c'est justement à 12 ans, dans mon entrée au secondaire, que je les découvre et qu'on détermine alors si on est "guitare piano" ou "guitare électrique". C'est trop con, je serai les deux. DM ce sont 3 claviers et un guitariste. Larry Wilder, le guitariste (Martin Gore le sera aussi au final) quittera le band et Andy Fletcher décèdera trop tôt. Mais trame sonore importante d'entre nos 12 et 25 ans, la voix grave, le ton Kraftwerk croisé avec Joy Division, le look sombre, tout est dans le ton gothique d'une orchidée née sur une pointe de charbon. 1986, sommet de mon intérêt pour le band.
Joy Division (1h09)Toujours une insulte de penser que le Dave Fucking Matthews Band soit au Temple de la renommée du rock'n roll alors que Joy Division/New Order n'y soit pas. Alors que presque personne n'a fait du rock'n roll inspiré du DMB et que des dizaines et des dizaines de groupes ou d'artistes se sont dit influencés par leur style sombre aux racines punk, où la batterie n'est pas l'horloge du band, mais la base et la guitare qui s'effaceront peu à peu sous les claviers de New Order, du moins un temps. Joy Division n'aura eu que 2 albums studios, mais une influence immense sur le futur musical, braise gardée vibrante pas New Order, qui, entre 1977 et 1980, donnait du coup de poing dans le trop mou musical.
Bauhaus (1h08)Dub, punk, glam rock, psychédélique, funk, underground, la formation comprenant Peter Murphy, Daniel Ash, David J et Kevin Haskins n'aura que 5 albums entre 1980 et 2008. Mais leur influence reste encore, majeure. L'auteur de Fight Club, Chuck Palahniuk, dit avoir écouté du Bauhaus pour écrire son roman Haunted, lancé en 2005. Le groupe joue aussi Bela Lugosi's Dead dans le film The Hunger, un film de vampire mettant en vedette David Bowie, dont Murphy copie un peu le style et la voix. Pas surprenant qu'ils aient aussi repris Ziggy Stardust. Très Ziggy peut être ce band.
Peter Murphy (2h08)
En solo, Murphy, ex-chanteur de Bauhaus, garde cette voix de baryton qui fait son charme. C'est lui qu'on a choisi pour être assis dans un divan face un système de son qui le décoiffera si il utilise une cassette Maxell. Sa poésie sombre, ses musique exotiques, plusieurs l'ont qualifié de parrain du gothique.
Love & Rockets (2H04)Quand Murphy choisi de partir en solo, Ash, David J et Haskins ne veulent pas rester derrière. Ils forment alors le trio Love & Rockets. Parfois inspirés de Motown, parfois inspirés de T.Rex, ils donneront dans le rock alternatif, indépendant, post-punk, néo-psychédélique et l'électronique. Ils lanceront 7 albums jusqu'en 1999, avant de tous partir en solo pour de bon.
The Cure (3h10)Ce band, vu 2 fois en spectacle, et qui a suivi mon existence de 7* à 52 ans, lance un 14e album pas plus tard que ce soir, minuit. Le premier en 16 ans. Reeves Gabrels est désormais considéré membre du groupe. Qui comprend toujours Robert Smith, Simon Gallup et Roger O'Donnell qui ont marqué la formidabilité du groupe dans les années 80. Morose, atmosphérique, très pop par moments, la formation a commencé à trouver son son quand il s'est imposé dans la production des ses albums. Longs crescendos, claviers parfaits et intemporel d'O'Donnell, base magique de Gallup, guitares de toutes sortes assez remarquables, ce band m'impressionne toujours. La durée de la liste de lecture le confirme.
Siouxie & The Banshees (1h34)
Robert Smith, guitariste des Banshees en 1979 et de 1982 à 1984, afin de se réorienter mentalement sur la direction musicale à prendre avec The Cure, qu'il voulait punk Beatles, ou croisé d'Elvis Costello et The Buzzcocks, trouve le parfait équilibre dans ce band guidée par la voix de Siouxie Sioux et la basse de Steven Severin. Goth rock inspiré du punk, Siouxsie était une des filles autour des Sex Pistols qui ont fait virer Bill Grundy en 1976. Siouxsie et ses Banshees ont été actif entre 1976 et 1996 et en 2002.
The Cramps (1h35)
Jena Ortega, en Wednesday a présenté ce formidable band qui a peuplé mes oreilles en secondaire III quand j'étais amoureux de Christine Dion et vice-versa et qu'elle me les avait fait découvrir. Je ne pense plus à Cricri de nos jours, mais ce band, qui a existé dans le simple but de sauver le rock'n roll qu'il sentait mourir avec l'arrivée du New Wave, aura réussi l'exploit de faire naitre un style qu'on leur a collé: psychobilly. On leur a aussi collé l'étiquette de gothabilly. Les deux leur vont bien. Comme le couple Lux Interior et Poison Ivy était tout simplement extraordinaire. Lux nous as quitté le jour de mes 37 ans. Au même âge que mon père qui le suivrait dans la mort, 10 mois plus tard, sans prévenir, à seulement 62 ans.Sisters of Mercy (1h20)
Bien entendu, le band le plus gothique possible dans le ton, dans le son, dans les vêtements strictement noirs. Des anciens membres de ce band ont formé par la suite les pas-moins formidables The Mission et Ghost Dance. J'ai des souvenirs de CEGEP de ce band, période où je les ai le plus écouté avec assiduité. J'ai même fréquenté alors une Marianne, comme partenaire amoureuse. Mais ne le dites pas à son chum. Ils n'auront que 3 albums, dont le dernier en 1990, qui me fera découvrir les deux autres d'avant, le groupe a cité, entre autres, les Psychedelics Furs, Lou Reed, The Velvet Underground et David Bowie comme influences. Je ne pouvais qu'aimer.Mentions honorables: Echo & The Bunnymen. David Sylvian, Christian Death, The Stooges, Pere Ubu, Suicide, The Birthday Party, The Fall, Dead Can Dance, Cocteau Twins.
Bon Halloween sur une trame sonore du genre.
* Mais ne les découvre qu'à 12 ans.
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