mardi 23 mai 2023

Georges Moustaki

Né Giuseppe Mustacchi, en Alexandrie, en Égypte, ses parents sont à la fois Juifs, Grecs, Italiens, arabes et français. Il a de toutes ces racines. Le futur auteur du Métèque grandit dans le multiculturel. Baptisé en Égypte sous le nom de Yousseff, en France, quand il fait sa scolarité il devient Joseph, Jo, finalement on comprendra Georges¸ ce qu'il ne corrige pas. Son père est libraire francophone et Georges et ses 2 soeurs seront inscrits dans des écoles francophones comme le Lycée Français d'Alexandrie. 

À 17 ans, à Paris, il fait du porte à porte pour son beau-frère qui fait de la poésie. Georges et ses soeurs travaillent pour la librairie paternelle. Il exerce ensuite la métier de journaliste. Puis de barman dans un bar. Il y fréquente le milieu intellectuel qui fourmille à Saint-Germain-des-Prés. Il a une liaison avec Jeanne Moreau. Quand il entend Brassens sur scène un soir, c'est l'épiphanie. Il se faisait déjà appeler Georges, ce sera encore plus vrai pour son admiration pour Brassens. Il épouse Annick Cozannec avec laquelle il a une fille, en 1954. Il se lie d'amitié avec Brassens qui le conseille même sur le métier d'auteur-compositeur interprète. À 24 ans, le guitariste Henri Crolla lui présente Edith Piaf et Georges (qu'elle appelle Jo) lui compose alors un morceau. Il aura même une courte liaison avec la môme. C'est Moustaki qui servira de lien entre Brassens et Piaf. 

Toutes les années 60, il composera et écrit des textes pour Yves Montand, Barbara, Serge Reggiani. La différence d'âge entre Moustaki et Piaf lui fait écrire un morceau sur les 18 ans qui les séparaient. Ayant comme devise un mot d'Antonin Blondin, "L'Homme descend du songe", il compose plusieurs morceaux qu'il chante en duo avec Barbara. Un premier album solo est lancé en 1961. Écrivant principalement pour les autres, en 1968, il milite beaucoup pendant mai 1968, et compose Le Métèque, l'histoire d'un jeune étranger doux rêveur et sans attaches qui pourrait facilement être lui. Le succès est si international qu'on lui demandera un album entier pour 1969. Janvier 1970, il fait même la scène du Bobino. Des albums en 1971 et en 1972 naissent. En 1973, il trempe davantage dans le style brésilien. Il se chante près des mouvements Trotkistes. Un album est lancé à chaque année de 1971 à 1979 (2 en 79, 0 en 78). Il se donne en spectacle dans des évènements qu'il rend chaleureux et presqu'intime. Il composera pour Catherine Le Forestier, soeur de Maxime, et chante avec elle, en duo. 

Grand amateur de guitare, son instrument de prédilection, il se lie d'amitié avec le virtuose guitariste Alexandre Lagoya, né comme lui en Alexandrie et d'origine Greco-italienne.  Il aura une autre liaison avec la journaliste Sophie Delassein.

Dans les années 80, il lance 4 albums. 2 dans les années 90. 3 dans les années 2000. Mais en 2009, sur scène, sa voix le lâche et il est forcé d'annoncer qu'il ne pourra plus chanter. Il a 75 ans. 

Entre 1962 et 2009, sa musique est entendue dans 14 films, comme La Fiancée du Pirate, L'Américain, Solo ou Au Bout du Bout du Banc

Il incarne aussi un conteur sur le projet La Belle Histoire de L'Enfant Qui Possède Tout, d'après le 10ème chant du Bâhgavata Purâna. Au cinéma, il a un rôle dans un film de Jacques Poitrenaud en plus d'y faire la musique, en 1972, et se joue lui-même dans un film d'Edouard Baer, en 2004. Il est doublement plus présent dans 4 rôles de fiction, à la télévision, entre 1981 et 2007. 

Issu du milieu libraire, une dizaine de livres signées de sa main sont lancés entre 1989 et 2013. 

Ayant de plus en plus de difficulté à respirer, il se rend à une clinique de Vence, dans les Alpes-Maritimes, où on lui découvre une maladie pulmonaire, une emphysème.

Il en meurt aujourd'hui, il y a 10 ans.

Anne Hidalgo, mairesse de Paris, nomme une Place Georges-Moustaki, en 2017, sur la rive gauche dans le 5ème arrondissement. 3 rues existent aussi à son nom, en France, 2 allées, une école, une maison du quartier du Mans (à Sarthe) et un village de vacances aux Moussières dans le Jura. 

Quand nous dépasserons l'humanité, nous serons Homme dira-t-il.

À la lumière de ce qu'on voit un peu partout, en France, comme ailleurs, on est pas prêt d'y arriver. 

On sera toujours de hommes avec des petits h. 

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