mardi 2 mai 2023

S.O.S. Soudan

 Des batailles intenses entre les militaires soudanais et le corps paramilitaire principal soudanais ont actuellement lieues depuis quelques semaines, tuant des centaines de personnes, forçant des milliers de citoyens ou de représentants diplomates à fuir et à se réfugier ailleurs, provoquant une guerre civile qui déstabilise tout le pays africain.

À la mi avril dernier, une guerre de pouvoir entre factions militaires s'est dessinée dans le régime soudanais. D'un côté les forces armées loyales au général Abdel Fattah al-Burhan, le leader militaire de-facto du pays, de l'autre le groupe paramilitaire Rapid Support Forces (RSF), un regroupement de milices qui ont comme leader le général guerrier Mohammed Hamdan Dagalo appelé plus simplement Hemedti.

Les racines de ce condensé de haine se trouve pré-2019. Quand un soulèvement avait délogé le dictateur Omar al-Bashir, encore à la mi-avril. Ce dernier avait alimenté la haine entre les deux groupes. Malicieusement, il a bâtit des forces de sécurité en parallèle, volontairement dans le but que les deux groupes de chiens se mangent entre eux. Et c'est exactement ce qui se produit. Entrainant des centaines de morts inutiles dans le processus. Quand une ombre de démocratie s'est profilée, la tension nationale n'a fait que progresser. Le Soudan devenait une soupe sur le feu dont personne ne voulait contrôler le feu et qui ne faisait que bouillir. L'implosion semblait inévitable avec les diplomates qui, dès l'an dernier, lançait l'alarme que la violence ne demandait qu'à éclore en ville. 

En 2013, Bashir avait transformé le janjawid en groupe paramilitaire semi organisé. Il leur avait donné des galons plus ou moins mérités avant de les lancer attaquer assez gratuitement le sud du Darfour.

Il enverrait cette nouvelle force se battre aussi au Yemen et plus tard, en Libye.

La RSF d'Hemedti et l'armée régulière de Burhan avaient quand même coopéré ensemble afin de faire leur coup d'État contre Bashir, en 2019. Sans jamais s'entendre sur la suite si ça réussissait.  Quand la RSF a "dispersé" une manifestation pacifique de gens assis en face des bureaux paramilitaires de Khartoum, ce qu'ils ont compris comme  "assassinons des centaines de personnes assises er violons-en une douzaine", un important lien de confiance s'est brisé un peu partout concernant la RSF. 

En octobre 2021, les leaders des mouvements démocratiques post-Bashir, qui devaient assurer la transition ont à leur tour été victime d'un autre Coup d'État. De l'armée de Burhan. L'économie a alors plongé pendant qu'ils étaient en contrôle. Hemedti a alors proposé toute sortes de plan de relance, mais Buhran a trouvé que c'était insultant et que ça questionnait ses habiletés. Les tensions se sont donc accentuées entre les deux hommes. 

Hemedti est assis sur une fortune issue de l'exportation d'or trouvé dans des mines illégales et est chef de dizaines de milliers d'adeptes. Des vétérans de l'armée bien souvent. Qui n'avaient jamais été en position de pouvoir nulle part et qui y voyaient enfin la chance. Depuis 2019, il tente, en vain, d'intégrer sa milice à l'armée régulière. 

La société soudanaise se soucie principalement de l'agriculture qui est au coeur de leur économie et qui est victime des conditions climatiques et de l'instabilité politique qui freine toute forme de subvention gouvernementale. Un point de contention est la gestion de ce milieu agricole. Un autre est aussi la justice chancelante qui tente de trouver des coupables pour les interventions guerrières au Darfour, en 2003. Difficile de prendre au sérieux des gens qui font des Coups d'États contre la démocratie ou qui assassine des manifestants pacifiques. 

La Cour Pénale Internationale exige des accusations contre Bashir et plusieurs collaborateurs soudanais suspects. Des accusations sont aussi attendues contre les meurtres des manifestants pro-démocratie, en 2019, mais ce n'est pas la RSF qui se dénoncera. 125 personnes ont été assassinées dans le Coup d'Etat de Burhan et on demande justice là aussi. 

Rien n'est tellement propre. Tout est volatile. La soupe purjute partout autour de la casserole. La population est coincée dans tout ça.

La région de Sahel, près de la Mer Rouge, est la zone encourageante où des gens d'influence, voulant la paix et la démocratie se rassemblent. Des gens de pays avoisinants aussi comme l'Éthiopie ou le Tchad, qui sont aussi affectés par la guerre civile en cour. 

La bande a Burhan et celle de Hemedti s'entretue. Et le pouvoir est forcément affaibli, en général, au Soudan. Donc que se passe-t-il, pensez vous ? Les vautours rôdent pour en contrôler l'influence.

Russie, les États-Unis, l'Arabie Saoudite, les Émirats des Arabes Unis circulent au Soudan. Les Arabes veulent freiner l'influence Islamiste au Soudan. Avec les États-Unis et les Britanniques ils forment cux qu'on appelle "le Quad". Un groupe de médiation.

Ça fonctionne moyennement. 

Ça ressemble davantage à des investissements politiques qu'à de la stratégie de paix. 

Le Soudan souffre. 

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