Mon fils m'a beaucoup ému ces dernières semaines.
Il a vécu des moments difficiles au hockey, en camps d'entrainement Midget, où il se sentait sous-évalué. Il a retroussé ses manches et a montré de si belles choses en trois matchs simulés qu'il a tout de même réussi à se tailler un poste dans la catégorie qu'il souhaitait. Devenant l'un des deux seuls joueurs de 15 ans de son club. L'autre étant le fils d'un instructeur qui n'aurait probablement pas fait le club sans l'ingérence de son père, il est encore plus valorisant de savoir que fiston a fait son chemin tout seul comme un grand.
Dans le Midget on mêle des garçons de 15, 16 et 17 ans.
Certains 15 ans n'ont ni grandi, ni mué. Il existe un monde quelques fois entre les 15 ans et les 17 ans. Dans le vestiaire ça parle de fumer un "j" avant le match d'ouverture, d'aller dans des bars au tournoi d'Ottawa, de choses que mon fils connait pour en avoir entendu parler mais qu'il entend maintenant "live" (comme il dit) parmi sa gang.
Sa nouvelle gang.
Une gang qui vient au pratique tout seul en conduisant sa voiture (les 17 ans, 9 des 15 joueurs). D'autres ont des barbes.
Une gang dont les blondes "suivent" les pratiques dans les gradins à mes côtés. Je mets "suivent" entre guillemets car sans leur téléphone intelligent, elle serait tout simplement ailleurs. C'est en fait un moyen pour être là, mais ailleurs aussi, qui n'existait pas à mon époque et dont je me sers souvent moi aussi pendant leurs pratiques (mais plus souvent, je lis).
Je le sentais intimidé au début, mais après deux ou trois pratiques, je le trouve franchement impressionnant. Il apprendra beaucoup cette année. Sur la vie surtout. Chaque pratique lui fait faire un pas de géant. (les matchs ne sont pas encore commencés).
De plus, pendant cette période intense où il devait se prouver aux yeux des autres sur la glace, il devait aussi faire de même hors glace, auprès d'une fille...
Il s'est trouvé dans une situation compliquée et malgré quelques passage encore très ardus où il découvrait la dépendance affective féminine, il a aussi réussit à se démerder tout seul comme un grand sans trop de dégâts.
Ce que je réalise c'est qu'en peu de temps, il se transforme lentement d'enfant à Homme.
Il est d'ailleurs officiellement plus grand que moi, ce qui me plait beaucoup.
Pas que je sois petit, mais au hockey 5'9 oui, c'est petit. Ça l'aidera si il se rapproche du 6 pieds.
Et les filles aiment bien être mentalement rassurées par un beau grand brun aux yeux couleur gadoue.
J'avoue avoir trouvé très beau ce genre de deuil du kid, suivi de l'éveil de l'Homme.
Aussi étonnant qu'inspirant et fascinant.
On apprend sur la vie nous aussi.
***
Le contraire saute aussi de plus en plus aux yeux. Dans cette province majoritairement baby-boomers, on découvre de plus en plus de gens qui, en vieillissant, redeviennent de plus en plus enfant.
C'est connu, on sait qu'avec l'évolution biologique humaine, passé un certain âge, on boucle la boucle et, généralement à tous les niveaux, on dépérit. Physiquement et psychologiquement. On redevient moins mature, moins capable, de plus en plus près de l'enfant. On vous interdit de conduire tout comme on le ferait pour un enfant.
Chaque passage public de Jean Tremblay*. le maire de Saguenay, me rappelle que la maturité peut devenir régressive avec le temps.
Régis Labeaume aussi quelques fois.
(Mais je vous en garde plus sur Régis pour demain).
Jean Tremblay est à la politique Québécoise ce que Mahée Paiement est à la télévision.
Un OVNI.
Et venant moi-même d'une autre planète, je peine à saisir comment de telles personnalités peuvent rassembler autour d'eux sur cette planète-ci.
Aussi étonnant que fascinant...
...que déprimant.
*Ho! et Denis Lévesque...quelqu'un peut m'expliquer cette race de végétalisme?
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