Je n'avais pas vraiment écouté l'album Black & Blue de 1975, le premier avec Ron Wood à la guitare en temps que Stones à temps plein et l'album point de bascule vers une nouvelle ère des Rolling Stones.
J'avais le goût d'entendre Hot Stuff.
Dans la nuit, je me suis réveillé à l'habituel 3h00 du matin pour me préparer à aller travailler dans l'entrepôt de whisky du Vieux-Port. J'ai voulu écouter ne serais-ce qu'un tout petit 5 minutes et demi, la dite chanson, seul à l'ordinateur dans le sous-sol mais soudainement le téléphone a sonné...À 3H18 DU MATIN!
Ce ne pouvait qu'être qu'une mauvaise nouvelle*. C'était un robot-call (déréglé!, 3h00 du mat. calisse!) du Parti Québécois qui m'enjoignait au nom du maire (!?!) de me joindre comme bénévole. J'avais beau essayer de raccrocher, on me proposait toujours une nouvelle option.
Vous voulez faire un don
"Pas du tout"
Vous allez faire un don
"Hé! ta gueule, non..."
Vous faites un don de 25$ faites le 1, 50$, faites le 2, 100..."
J'ai raccroché en évoquant le meuble contenant les ciboires et les hosties à la messe.
Au travail, pour une rare fois, nous avons travaillé de 4h00 à 13h sans musique. Moi, j'avais mes propres rythmes en tête et je livrais salement la marchandise mais j'avais encore envie de Hot Stuff des Stones.
Les routes du Québec étaient pénibles, neige oblige, tout le monde roulait mal. On bloquait partout. Même en plein après-midi.
De retour à la maison, je voulais au minimum dormir de 14h30 à 17h30. Ce que je fais presque toujours afin de me construire un sommeil réparateur PM + de 21h à 3h00. Toutefois l'amoureuse m'avait dressé une liste d'épicerie à concocter avant 17h00. Je n'avais pas écouté Black & Blue dans la voiture, pas plus Hot Stuff, car l'album était réservé à la bibli jusqu'au 5 avril. Je l'avais toutefois sur mon ipod et aller à l'épicerie m'offrirait alors la chance d'écouter la dite chanson.
Toutefois à l'épicerie, j'ai rencontré le parent d'un ami de mon fils. C'est bête mais quand j'ai sué une bonne partie de la nuit jusqu'en après-midi à charrier des caisse de whisky et d'alcool de toute sorte, que j'ai une tête de gars qui aurait dû dormir il y a longtemps, j'ai pas envie de voir quiconque. J'ai toutefois fait ma B.A. en lui jasant de tout et de rien. Comme un banlieusard en train de mourir.
Confus, l'homme m'a révélé avoir une maison à Orlando, "...avec une piscine immmmmmmense!..." pour ensuite me dire qu'il n'y avait jamais été.
"Mon frère oui par exemple, plusieurs fois...je vas la vendre ma maison..."
"Ah ben mon beau-père y va tous les hivers en Floride, je peux lui en parler si vous voulez, il serait peut-être intéressé..." lui ai-je dis.
Soudainement la "maison" était devenue un trois et demi, à une heure d'Orlando, qu'on pouvait pas preêter à personne (louer) et qu'il laisserait partir à 30 000$...
Négociable.
(!?!)
J'ai réalisé que je prenais du retard sur mon sommeil anticipé et j'ai terminé mes courses... à la course.
Avec 9 articles, j'étais dans la file de la caisse rapide qui aurait dû porter son nom mais qui ne l'est JAMAIS, rapide. Répond au téléphone, vend des billets de loto plus loin, des cigarettes, change des bouteilles et aujourd'hui, racontait à une collègue son fantasme de "trop avoir envie d'avoir un bébé...".
J'aurais donc dû écouter ma toune des Stones, le moment aurait été parfait mais j'étais glacé par cette jeune femme qui parlait à coup de style, j'tais comme... et genre, et qui disait des grossièretés comme "J'aurais envie d'avoir un enfant trisomique, ils son si fins les trisomiques, je passe une journée avec eux par semaine..."
(...)
Je l'aurais bitch slappée. Quelle innocenterie! Quelle insulte pour les parents d'enfants trisomiques, qui, assez régulièrement, n'auront qu'un seul enfant car le travail avec celui-là les accaparent trop. Des parents qui auraient peut-être aussi souhaité avoir des enfants tout ce qu'il y a de plus conventionnels. Cette sotte caissière les côtoient une fois par semaine quelques heures, maintenant passe 24 heures par jour toute ta vie et meurt avant ton enfant un jour, voir si tu ne t'inquiéteras pas de son sort...
Aaah! je lui aurais secoué les puces!
Je suis arrivé chez moi et suis tombé comme une masse. Dormi trois bonnes heures. Puis les enfants m'ont réveillé, je les ais fait manger, on est allé au hockey de Monkee en soirée, sommes revenus, me suis recouché car je retravaillais dans la nuit.
Puis, avant de lire un peu et de m'étendre dans les draps, en voyant la splendide créature qu'est mon amoureuse, j'ai dit "no way!"
JE VEUX ÉCOUTER HOT STUFF.
5 minutes 24 à moi dans ma journée, saint-cul-du-christ.
J'ai mis mon ipod dans mes oreilles et j'ai écouté le riff de 1975. Auditionnant alors pour des guitaristes, c'est Harvey Mandel de la formation Canned Heat qui jouait alors sur ce morceau. C'est toutefois Ron "Woody" Wood qui aura le job.
Je l'avais un peu oublié mais Hot Stuff, c'est plus un long jam qu'une chanson finalement.
Comme mon chemin pour me rendre à son écoute.
Comme ma journée.
*C'en était une, le PQ m'annonçait sa future défaite électorale...
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