Ce n'est pas d'hier qu'on sait que la communication est l'arme de tout progrès.
En 1693, Pedro da Silva, né au Québec de parents Portugo-Français, devient le premier courriériste relayant les lettres privées et officielles, entre Québec et Montréal. Il habitait Beauport, à Québec. La fin de la construction du Chemin du Roy, future route qui sera en partie notre route 138, facilitera la tâche à da Silva. C'est le gouvernement britannique qui garde le contrôle de la poste. Ce ne sera qu'à la naissance du Canada, en 1867, qu'on créé le département du bureaux des postes et qu'on en fait une branche gouvernementale canadienne. Le 1er avril 1868, Postes Canada nait.
Sir Rowland Hill propose le timbre-poste, et un prix de transport de courrier au poids des lettres et des envois. À partir de 1928, une branche de transport en aviation est aussi ouverte.
Dès les années 70, l'argent devient contentieux chez Postes Canada. Les déficits sont déjà de 800 millions, en 1981. La compétition avec des services privés comme UPS leur plombent l'aile. Dans les années 90, 2000, ce sera l'internet et les services comme EBay, Amazon, qui les torturent. En 1993, afin de contrer la concurrence, Postes Canada devient propriétaire de Purolator. Depuis 2013, les finances sont catastrophiques, on arrive pas à compétitionner avec le secteur privé.
Il est justement là le problème. Postes Canada, un peu comme une Cinémathèque ou la télévision/radio de Radio-Canada: c'est un service public. Comme un hôpital et une école aussi. Ce ne sont pas des endroits pour y faire de l'argent. Mais en devenant Purolator aussi, ils sont Frankeinsteinisés en bataillon commercial.
Depuis 1981, on traite ce service public tellement comme une entreprise, qu'elle le devient un peu. Comme les hôpitaux et les écoles et le privé. Il n'est pas attendu de faire de l'argent avec un service public, mais on ne veut pas en perdre non plus. Et Postes Canada en perd depuis toujours. Il fût un temps où le mot se passait de dire que travailler pour les Postes proposaient de bonnes conditions pour la vie, mais ce n'est absolument plus le cas. On arrive moins que pas. Les employés sont payés assez peu, et les bureaux ferment absolument partout.
Le gouvernement est aux prises avec le dilemme d'injecter de l'argent dans quelque chose qui se meurt ou de mettre la clé dans la porte.
Postes Canada en est fameusement conscient. Ils savent bien qu'ils ne peuvent pas compétitionner contre Amazon et autres livreurs/courriéristes privés. C'est le même combat que la télévision publique de Radio-Canada vit en tout temps. La radio ne se badre pas de commerciaux, mais la télévision, afin de lutter (injustement) contre les cotes d'écoutes des stations privées, doit communier à l'autel de la compétition entre stations.
On fait la même chose pour Poste Canada. On réinjecte de l'argent, presque continuellement, mais on mise sur un cheval de plus en plus mort.
La plupart des gens disent "Baaaaaaaah! je n'envoie plus de lettres de toutes manières!". C'est une courte vue. Et c'est plus ou moins intelligent de penser ainsi. Même Amazon a besoin de la poste par moments. Certaines petites entreprises dépendent entièrement de la livraison. Elle n'existent qu'en catalogues, qu'il faille envoyer par la poste pour ensuite commander et recevoir, aussi par la poste. Dépassé direz-vous ? C'est aussi ce que pense le gouvernement fédéral qui n'est pas pressé de prendre des décisions en ce qui concerne la faillite absolue de Postes Canada.
On a pas le droit d'exiger de Postes Canada d'être Amazon, mais on les place sur le respirateur artificiel, on les ranime, depuis 55 ans, et on leur dit, "Allez-y ! battez vous avec Amazon!". Mais d'un autre côté, on écoute pas tous la radio de Radio-Canada, ni sa télé, on ne fait pas faire de chirurgies toutes les 6 mois, et on paie tous pour ça. Donc y réinjecter de l'argent encore, pourquoi pas ?
Postes Canada n'est pas bête non plus. Il savent bien que les multiples relances n'aboutissent qu'à déficit plus creux. Ils ont donc proposé 4 solutions fort originales pour se réinventer.
1-Qu'il deviennent associées aux banques. C'est même probablement la solution la plus logique. Que les succursales soient comme des comptoirs bancaires pour y régler vos comptes. On faire vos hold-ups. Non, sérieusement, "les paiements postaux" ont déjà un modèle, en Angleterre, duquel il serait facile de s'inspirer. C'est de ça qu'il aurait fallu parler à Charles, lundi dernier. Ça existe déjà un peu, mais comme Postes Canada n'a pas les reins assez solides, ils doivent aussi sous-traiter tout ça avec une compagnie privée et là, ça les associe tout à fait avec le secteur compétitif.
2-Gestion de l'internet haute vitesse. Tout comme le premier point, ça ne servirait pas autant dans els grands centres que dans les régions rurales, mais justement, les régions n'ont parfois QUE le bureau de poste comme service public et Postes Canada aurait les ressources pour soutenir des réseaux en région rurale qui, au niveau de la haute vitesse, sont sous développés. Mais notre gouvernement de boomer à fait affaire avec Elon Musk.
3- Ponctuelles interactions avec les personnes âgées. Qui sont nombreuses au pays, plus seules aussi. Si la famille n'y est plus pour leurs parents. Dans certaines villes canadiennes (dont Montréal, Québec, Laval et Trois-Rivières, peut-être Sherbrooke aussi), les services de transports offrent des visites pour les personnes âgées, afin de vérifier que tout va bien, converser, et plus souvent, livrer leur épiceries du même coup. Faire du travail social reste toujours indispensable.
4-Finalement, on a aussi proposé de faire de chaque bureau de poste, des stations de branchement pour véhicules électroniques.
Que faire de Postes Canada ?
Pas une entreprise rentable. Ça ne l'a jamais été.
Il faut penser quelque chose d'autres que le gouffre financier depuis les années 70. Depuis toujours. Car ça n'a jamais été enligné sur "faire de l'argent".
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