mardi 18 juillet 2023

Jeudredis & Fendredis

La très large tradition nord-américaine veut que le vendredi, au travail, soit une journée de tâches plus légères. Certaines entreprises, dont la mienne, l'été, propose à leurs employés de même quitter sur l'heure du diner. 

Ce qui serait complètement impensable pour moi. Une des raison pour lesquelles je mange à mon bureau est que l'heure de tombée des demandes de requêtes des villes est midi et que passé midi, cette même heure (enfin "passé midi" officiellement) devient l'heure d'importation des requêtes qui seront déservies dans deux jours. Bref, les gens, comme à la petite école quand on vous disait qu'un travail était dû pour mardi et que vous vous y mettiez seulement lundi soir, ne retiennent que les chiffres de la fin, ce qui fait qu'entre 11h30 et 14h00 je ne suis toujours excessivement occupé. 

Et comme je travailles toujours les services du jour du lendemain ou du surlendemain, mon vrai vendredi "plus relax" c'est le jeudi. Qui a toutes les allures du jeudredi. Le jeudredi est né de l'optimisme de tout le monde des gens trouvant leur semaine éprouvante et longue, et qui y voit tant la fin arriver que parfois le jeudi, on lève le pied et la journée peut même quelques fois être écourtée afin d'arriver au vendredi plus vite. 

Mes vendredis à moi son inhumains. J'y travaille les jours de service du lundi et du mardi, des grosses villes (les deux 450 entre autre) qui ont besoin de beaucoup de conformisations, et ça m'occupe tout l'avant-midi de 6 à midi. Ensuite, je dois importer d'autres tâches qui me gardent franchement occupé jusqu'à 14h50, 15h10, où je quitte la langue au sol, souvent sans avoir eu le temps de manger. Ma conjointe est découragée de voir que les vendredis, quand elle veut faire quelque chose en soirée, je suis mort à 20h00. Pour tous les jeudredis, j'ai donc inventé les fendredis, ou je me fends en 4 pour terminer ma journée.

Ce ne sont pas tous qui ont mes tâches, et quelques uns vivent leur vendredis comme la plupart des gens qui disent "Thank God it's friday!" (quand je pense calisse ça peut pas être en panne, c'est vendredi!). Un de nos chauffeurs de l'extérieur vient même faire son tour de vacancier au bureau et passe d'un cubicule à l'autre en faisant son touriste au dessus de ses affaires, ce à quoi je suis toujours le seul assez fermé, air pods en l'oreille, afin de focuser davantage sur ce que j'avance. Mes vendredis sont si occupés que ma journée passe en somme assez vite et je sais que j'ai calissement mérité mon week-end pour cette seule journée. Je lutte toutefois sévèrement contre le sommeil dans mon heure de retour à la maison, au volant. Je vis, chaque vendredi, l'équivalent de 3 jours en 1.

Mais voilà que depuis deux vendredis, mon emploi du temps était plus intense encore. Je faisais mon épuisante journée et dès 15h00, quittais ensuite pour faire 273 kilomètres en direction de Québec pour assister au programme du Festival d'Été de Québec. Le premier vendredi c'était pour Imagine Dragons, vendredi dernier, pour Alvvays et si j'y arrivais, pour Dumas ensuite. J'y allais seul (au spectacle, suis descendu avec ma fille aussi). Ce rythme, partir à 15h, arriver vers 18h00, manger sur une jambe et repartir pour la jungle du centre-ville pour passer 4 heures debout jusqu'à 1h30 du matin n'est pas pour tout le monde. Seul, mais avec ma fille aussi qui allait voir un autre spectacle tout près.

La lutte contre le sommeil a été définitivement plus longue pour m'y rendre. Et dangereuse. J'ai même été sauvé par le bruit de l'accotement ce qui m'a forcé à m'arrêter, manger et me mettre en retard partout ensuite. Ma fille a dû finir la route.

Une fois en ville, j'ai été charmé par la nuit de chaleur qui rendait tout le monde si beau. Quand Alvvays a pris la scène, j'ai été surpris de la composition du band canadien (tiens! je les pensais irlandais ou écossais!) que je croyais composé de 2 femmes sur 5 membres mais qui est plutôt composé de 4 femmes et d'un seul homme. Rare. J'ai été charmé par le band plus que je ne l'envisageais. Fortuitement, j'ai eu une autre belle surprise. Voulant voir Dumas à 21h, après Alvvays qui terminait, je le savais sur une autre scène ailleurs. La scène Hydro-Québec. J'ai demandé à un travailleur de l'endroit où se trouvait cette scène, mais dans le bruit, il a dû n'entendre que "...-Québec" et m'a dit que c'était exactement où je me trouvais (qui était la scène Loto-Québec). Quand le band s'est présenté sur scène, je remarque qu'il s'agit du chanteur de Radiohead, Thom Yorke. Je tourne mon regard vers sa droite et s'y trouve le guitariste de Radiohead, Johnny Greenwood. Mais le batteur et le saxophoniste, je ne les connaissais pas. Je texte à un ami "WHAT?!, Radiohead ? c'était pas annoncé nulle part !" Il me répond que non, il s'agit d'un projet parallèle de Greenwood et Yorke, avec le batteur Tom Skinner, complice de Greenwood depuis longtemps, The Smile.

WOW!! Quelle soirée magique ! Un de mes deux seuls regrets de spectacles d'artistes manqués auront été Radiohead sur l'île Saint-Hélène en 2001 et en 2003 (L'autre étant Björk, au même endroit, en 2003 aussi). 

Au retour, en autobus, ma fille, qui avait vu Pitbull sur une autre scène, m'a dit "Papa, tu sembles dormir les yeux ouverts". 

Oui, ma belle, avec une trame sonore estivale fort agréable accompagnant mes rêves. Que je lui ai répondu. 

J'étais éveillé et actif depuis 21H 1/2 de ma journée de 24.

Après Lana Del Rey, samedi soir, j'ai eu l'impression que mon week-end avait duré 4 jours. (même si Lana n'a pas joué mes 4 préférées d'elle:()*

C'est "l'avantage" des jours surchargés.


*Off To The Races, West Coast, Carmen, Let The Light In

💓

("pas d'accord avec ton style de vie"        -mon coeur

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