mardi 14 janvier 2020

La Flush Royale

Peut on vraiment leur en vouloir?

Après tout, ce sont bien les journalistes qui ont LITTÉRALEMENT tué sa mère/sa belle-mère.

La demande vient de Meghan Markle et de Harry Windsor mais on peut deviner que sans Meghan, Harry n'aurait peut-être jamais pensé vouloir se détacher de la famille royale.

La demande d'indépendance, de la part du jeune couple, faite la semaine dernière, a été reçue relativement mal. Il est pourtant très facile de comprendre comment ils y sont arrivés.

Depuis les touts débuts de leur relation, les allusions racistes ont été sans retenue de la part des tabloïds britanniques. De son "ADN ethnique" à la "fausse nègre" rien n'a été épargné par les journalistes de magazines pour parler de Markle. 

Le Tabloïd, dans sa nature, est carnivore, cannibale, immoral, cruel, immature, mensonger, et depuis la mort de la Princesse Diana et de Dodi el-Fayed, parfois tout simplement assassin.

Peut-on, donc, trouver anormal qu'un petit prince, 6ème de la lignée royale, craignant ceux qui ont été tenus responsables de la mort de sa mère, soit légèrement réfractaire face aux journalistes, et ce, depuis qu'on lui a enlevé sa mère quand il n'avait que 12 ans? Deux semaines après la brutale fin maternelle, il fêtait ses 13 ans.

Peut-on aussi vraiment en vouloir à une actrice d'Amérique, choisissant le beau prince et tous ses privilèges, mais découvrant la prison dans laquelle elle s'engouffre du même coup?

La série The Crown sur Netflix est fantastiquement intelligente. Elle nous raconte non seulement l'histoire (de manière un peu fictive) de la famille Windsor de l'intérieur, mais elle nous dépeint aussi les conditions de vie de tous ses gens, prisonniers de leurs titres. Véritablement prisonniers.

Ils sont ostrasicés dans cet absurde dogme qu'est la royauté. Isolés. Coincés dans une certaine ignorance. De la vraie vie vraie. De la rue et des soucis de la société dont la famille est supposé, prétendument, conseiller.

Quand je vous dis absurde...

Harry est 6ème de cette lignée de successeurs au trône de celle qui a aujourd'hui 93 ans. Le Prince Phillipe a pour sa part, un vénérable 98 ans. Il a des raisons de croire qu'il ne sera jamais roi. Mais si on ne choisit jamais la famille dans laquelle on naît, on peut toujours guider nos enfants là où on l'entend.

Et c'est là que le bât blesse. Pour Elisabeth. Celle-ci souhaite une famille unie, lisse, sans histoire, tout en parures.
Harry et son amoureuse proposent la rupture du cordon ombilical.

Et comment ça fonctionnerait?
Travailler? La famille royale? Quand même compliqué.
Selon les règles "royales", toute monétisation de la branche Sussex (ce sont les titres du Duc et de la duchesse, j'apprends, j'apprends...) est tout simplement interdite. Si vous être "royal" vous ne travaillez pas. L'un va sans l'autre seulement. Le nom de Sussex ne sort part des palais. Cloisonné. Prison.

Tout emploi, impliquant rémunérations, indiquerait qu'ils monétisent leur nom. Ce qui resterait interdit. À moins qu'ils renoncent à leurs titres. Ce qu'ils n'ont pas l'air de vouloir faire pour autant. Ils ont parlé de se partir une nouvelle oeuvre de charité.

Quelles seraient les autres possibilités d'autonomie financière?

DES LIVRES
Plusieurs fois, et à juste titre, le couple a souhaité se défendre avec sa version des "faits" sur à peu près tout ce qu'on raconte sur eux. Même si ils ne font rien. Bien des faits s'inventent autour d'eux dans les tabloïds. Ils ont poursuivi, gagner leurs causes, continuer de le faire. Si il expliquaient leur existence par écrit, même leur non-existence par écrit, ils feraient beaucoup BEAUCOUP d'argent. Michelle & Barrack ont signé des livres chacun dans des deals de plus de 60 millions en 2017. Markle a même souligné son intérêt et son amour de la plume dans la revue Vogue qu'elle co-éditait en septembre dernier. Avant son incarcération mariage, Meghan peuplait aussi un blogue activement.

FILMS & TÉLÉVISION
Meghan a un passé en télé, les deux connaissent les caméras. Markle est intéressée par le féminisme, l'équité entre les sexes, le droit des femmes, Harry aime se prononcer sur la maladie mentale et sur les vétérans de la guerre. Que ce soit sous la forme de producteurs de contenu sur ces sujets, ou encore à l'image dans un show de télé-réalité, autour de ces mêmes sujets. Les Obamas ont aussi un deal avec Netflix sur des fictions (Barry en était un premier exemple) et pour le tournage de documentaires sur de sujets qui les intéressent. Oprah Winfrey aussi.

DES PARTENARIATS COMMERCIAUX
Que ce soit le bonnet de laine de bébé Archie ou quoi que ce soit avec lequel le couple est photographié, les ventes atteignent des sommets chaque fois que ça pogne sur Instagram. Toutes les marques voudront travailler avec eux si ils veulent faire la piasses.

CONFÉRENCIERS DU RIEN
C'est payant de faire des conférences. Parlez-en aux Clinton. À 500 000$ U.S. par soirée, ça ferait beau dans un portefeuille personnel. Mais pour parler de quoi? La royauté, c'est vide!

Mais pour ça, IL FAUT QU'ILS RENONCENT AUSSI À LEUR TITRE.

Rien n'est plus baillônnant que la famille royale. Meghan a dû tout lâcher. Sa dignité de Femme en premier. Plus le droit d'être comédienne, plus le droit de bloguer.

Pour une Femme de 2020, ça ne peut pas être plus régressif. Vous devenez une usine à bébés. Une carte de mode. Une plante de jardin. Une pub de dentition. Une faiseuse de salut de la main.

Peut-on VRAIMENT leur en vouloir de vouloir, en quelque sorte, s'humaniser?

Je leur souhaite la totale liberté. Mais elle sera difficile à trouver.

Dans la mauvaise famille vous êtes mal tombés.

Hier, on se rencontrait dans un palais chalet de vacancier royal. Pour jaser du prix de la liberté.
Un prix que le Canada n'a aucune envie de payer.

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