jeudi 8 février 2024

Misogynies d'Amer Hics

Le futur est femme.

Peu importe l'angle où vous voulez lire cette phrase d'ouverture, le futur est femme.

La femme porte la vie future tricotée à deux en elle. C'est inconsciemment ce qui peut-être doit rendre fou un paquet de mâles sur terre. L'incapacité de porter le vie et de faire cavalier seul, si souhaité. L'équilibre, le berceau humain vital, n'est jamais parfait. 

Ça dépend du quel côté de la planète vous êtes.

L'Amérique a beau se prétendre moderne, les États-Unis ne sont pas capable de se voter une Femme à la présidence. Moins pire que la France dans le rétrograde féminin, les États-Unis ne laissent pas leur place et plus les prédateurs comme Donald Trump auront de la visibilité et des porte-voix, plus la misogynie sera décomplexée.

Ce qui se trame autour de Taylor Swift est fascinant pour les sociologues. Le phénomène ne date pas d'hier, mais jamais n'a-t-on eu autant de manières de diffuser les contenus rapidement et partout dans le monde, afin de relayer les propos, les faits et gestes, les bons comme les infâmes.

Et l'infâmie autour des Femmes est tristement omniprésente. Dans le monde artistique, principalement géré par les mâles, d'autant plus. 

Septembre 1984.

Louisa Maria Ciccone, qui a aussi comme prénom Madonna, qui le portera fièrement comme artiste, lance son second album Like a Virgin. Micheal Jackson est au sommet du monde pop depuis deux ans, Prince & Bruce Springsteen se partagent le trône de superstar du monde musical en provenance des États-Unis depuis janvier/février 1984. Prince provoque même une nouvelle mesure de sensibilisation aux propos sexuels dans les textes. Ça deviendra le Must be 13 years old or more. Ou quelque chose comme ça. Une sorte de régie morale un peu risible. Madonna est invitée à chanter au Video Music Awards Lucky Star, tiré de son album précédent, un morceau que les gens devraient connaître. Mais non, elle insiste pour jouer la chanson titre de son nouvel album pas encore sur le marché. Il ne sortira que deux mois plus loin. Madonna chante d'un gâteau de mariage, dans une robe de mariage et montrera sa petite culotte. Ça choquera. Le vidéo la montrant flirteuse et volontaire sexuelle tout autant. Les mots c'est une chose, mais la présentation...on la traite de putain égarée. D'exemple à ne pas suivre. On lui fera la vie dure. Encore plus quand elle chante deux ans plus tard qu'elle ne veut pas se faire gronder par papa pour être tombée enceinte. 

Boy Toy ? Ex-em-ple à ne pas suivre disent les Desperate Housewives. Mais toutes les jeunes femmes veulent imiter son style sur les magazines. Veulent sa liberté qui semble la libérer de tant de chaines, sans réaliser pleinement que ce n'est que la couleur des chaines qui changent. Dans quelques années, elle traitera même de bondage, ça lui joue sur les sens. En 1985, Madonna est la chanteuse la plus populaire. Elle se fait prendre en photo avec ceux et celles qui iront chanter We Are The World, après la cérémonie des American Music Awards, mais elle ne sera pas assez prise au sérieux et pas invitée à y chanter. Toute sa carrière, on la condamnera assez facilement. Quand elle fait l'actrice, on la démolit. C'est vrai qu'elle n'est pas éclatante. Mais Abel Ferrara ne sera justifié d'en abuser sur le tournage de Dangerous Game.  

Quand elle fait des tournées mondiales, on questionne son aisance sexuelle. Une femme n'a t-elle pas le droit d'aimer le sexe? de se souhaitez le même plaisir que les hommes se souhaitent ? De s'en servir ? Madonna, qu'on aime sa musique ou non passera à l'histoire dans la manière de présenter la musique

Pas de Christina Aguilera, Selena Gomez, Ariana Grande, Miley Cyrus, Cardi B, Olivia Rodrigo, Jenna Ortega sans Madonna. Du moins, pas présentée comme elles le font. 

Manière qui ne sera plus jamais la même. De nos jours, elle choque encore. C'est ce qu'elle choisit de faire de son visage qui choque. Avec raison peut-être, on ne gagnera jamais contre le temps, mais elle aura été reine de la pop jusqu'au milieu des années 90. Un bon 10 ans de bonne domination des ondes. Elle a changé l'univers musical à jamais. 

Ce qui m'amène à Taylor Swift. 40 ans plus tard. 

Nous vivons, depuis le début de sa relation avec le joueur de football des Chiefs de Kansas City, Travis Kelce, une lente mais certaine poussée du masculinisme toxique qui font dire des niaiseries à beaucoup trop d'hommes. 

Hommes qui ne sont, je le répète, que la moitié d'un, chaque fois. 

Taylor est particulièrement irréprochable. Elle est même un extraordinaire exemple de combativité pour les jeunes femmes. Elle a beaucoup fait pour la reconnaissance du droit d'auteur(e). Elle doit contrer la folie qui s'invite partout dans sa vie. Elle est multimilliardaire. À 34 ans. Elle est outrée de la direction que prends les Républicains, la Cour Suprême et son pays, en général. Elle ne veut pas trop l'exposer car ses moindres faits et gestes ont des répercussions sur à peu près tout. Même quand elle est sans avis, sans réaction, on lui en invente. Si Taylor commence à porter un bérêt, vous verrez des tonnes de bérêts en Amérique du Nord. Il faut voir les yeux des jeunes filles qui sont ses fans pour comprendre l'impact que cette femme a sur eux. Elle est réelle inspiration. Pour tous, mais particulièrement pour les jeunes Femmes. Elle est parfaitement saine.

Les caméras la montrent beaucoup trop souvent, durant les matchs et dans les galas diront certain(e)s. Inutilement ? Pas tant que ça. Depuis qu'elle est copine amoureuse de Kelce, la NFL a fait autour de 331 millions de plus que l'an dernier. Le lien est direct. Swifties atterrissant au stade ou ailleurs. Ça brasse les eaux. Elle pulvérise tous les records d'écoute sur Spotify et ça se compte par milliards. Pas millions, milliards. 

Il y a eu cette tendance sur Tik Tok qui était assez amusante au début de la relation Swift/Kelce où les femmes disaient à leur époux, dans le seul but de les faire s'enerver, que c'était bon pour Kelce de sortir avec Swift car elle lui permettra d'être populaire et connu. Ce à quoi les gars mordaient en restant ahuri et criant presque que c'était Kelce qui donnait de la valeur à Swift! Pas le contraire. (les chiffres confirment que Swift aide la NFL). 

Mais cet orgueil comique devient venin quand les incels et masculinistes commencent à haïr Swift pour...peu importe la raison, elle n'a rien d'haïssable! Elle est jeune femme qui connait du succès comme ses critiques n'en auront jamais. Elle n'a pas le temps de s'en soucier, les gens qui lui en veulent de prendre trop de place logent dans une jalousie dure à expliquer. Dans la masculinité toxique de plus en plus exposée.

Dans la misogynie pleine d'amer hics.  

Qui se porte merveilleusement bien depuis 2016. Et qui croisse tristement. 

Dites moi que vous détestez Taylor Swift que je vous cancèle de ma vie. 

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