lundi 31 octobre 2011

31 x Stefani Joanne Angelina Germanotta

31 fois pour chaque jour du mois de l'Halloween.

Cette merveilleuse fête en est une costumée, je me devais donc de rendre un certain hommage à la reine des costumes toute catégories confondues.

Il faut savoir saluer le talent et le génie là où il se trouve. Et Chez Lady Gaga ce n'est certes pas dans la chanson mais bien dans la mise-en-scène. Et ses costumes sont tout simplement extraordinairement bien réussis. Comme j'aime traiter de l'extraordinaire voici 31 fois l'extravagance payante.
(Peu de texte de ma part puisque les photos seront nombreuses)






























La musique la placera dans les oubliettes très rapidement.
Pas l'univers de la mode et du design.

Bonne Halloween!

dimanche 30 octobre 2011

Grenouillage Bleu

Quand à tous les 6 mois on questionne le leadership d'un leader ne serais-ce pas honnête de prétendre que ce leadership est maintenant pratiquement mort?

Jean Charest est un minable mais il est aussi entouré de minables. Ou de graine de bandits. Il n'est que le minable bandit en chef. Il y a eu une crise à l'intérieur même du parti Libéral depuis deux/trois semaines. La bouette n'a pas fappé les murs. Et quand elle l'a fait c'est le public qui lui a tiré des tomates (un peu son propre parti aussi mais dans une moindre mesure). Les rouges trahissent le peuple, (ce qui est tout ce qu'il a de plus déshonorable aussi) pas les leurs. Quand la même chose se produit dans le parti Québécois, la merde se sent du Nord au Sud, d'Est en Ouest et tout le monde en reste les doigts collés.

Les journalistes semblent toujours les premiers avisés des tiraillements du vestiaire.

C'est parce que les journalistes font bien leur travail? Peut-être. Mais chez les Bleus, les mouchards, les complots, les poignards, de Claude Morin en passant par Pierre-Marc Johnson en n'oubliant pas Lucien le traître et les 5 derniers pirates qui ont quitté le navire sont monnaie courante. Ce bon bougre de François Gendron, seul et unique membre restant parmi les fondateurs du parti, fait figure de soldat vétéran un peu égaré parmi des loups qui ne savent trop chasser le gibier ailleurs que dans leur cour.

Comment font-ils pour ne pas être en mesure de broyer les Libéraux en ce moment?

Au PQ, on mange du chef. Peut-être les choisit-on mal aussi.

J'avais acheté ma carte en 199x simplement pour pouvoir voter et mettre au pouvoir André Boisclair à l'époque. Je n'étais pas le seul, il avait gagné. je le voulais à la tête du parti parce qu'il a mon âge. Parce que je me disais que si un gars de mon âge était au pouvoir, peut-être que ma société serait un peu plus le reflet de mes réalités. Bon...son court règne a été catastrophique mais surtout parce que plombé par l'intérieur par la chef actuelle.
Il est gai. Déjà, ça faisait une différence notoire. Le public n'aurait pas eu le choix  avec un chef qui a un partenaire masculin de voir l'homosexualité comme on devrait tous la voir: une diversité aussi normale (et banale) qu'une mêche colorée dans les cheveux. Et je l'ai dit souvent, les homosexuels, bien souvent des gens sans enfants, font d'excellents travailleurs. Hyper investi dans leur travail, souvent hors des heures de bureau (car pas de famille à la maison) rarement absents et qui ont ce besoin inconscient de prouver, comme bien des femmes, qu'ils sont l'égal des autres, ce qui les fait s'appliquer davantage. C'est du moins les observations que j'en ai faits entre 1995 et 2001 quand j'ai travaillé coin Berri/Ste-Catherine.

Bref avec Boisclair, tout le monde s'est quand même gourré. Même pas pour une histoire d'anus en plus, mais pour une histoire de narine, câline.

Pour la millionième fois depuis que Pauline Marois est à la tête du PQ, on parle d'une crise de leadership au parti. Et ce, malgré le fait qu'elle a été réélue avec quoi? 93%? du support de ses troupes il y a à peine trois mois. On était prêt jusqu'à tout récemment à investir une fortune pour "vendre son image". Duh! mauvaise idée encore. Ça fait 30 ans qu'elle est parmi nous et on ne la connait pas encore? C'est justement parce qu'on la connait qu'on ne la suit pas! donc cet investissement c'était pour ouvrir la valise qui serait dans notre dos et nous vendre une Pauline 2.0.?

Pleeeeeeeeeeeeeeeease...

On reconnaîtrait matante dans son nouveau costume quand même.

Je ne vois qu'une solution, si elle n'est pas capable de prendre la tête alors que les Libéraux sont les gens les plus ridicules jamais vus en exercice de pouvoir dans l'histoire de la province, il faut la remplacer.

Et il se trouve pas mal de potentiels candidats quand on s'y penche.

Pierre Curzi, déserteur qui a avoué que si il revenait en tant que patron il ne dirait peut-être pas non.

Louise Beaudoin, désertrice elle aussi. A-t-on peur d'une femme au sommet du parti?

Bernard Drainville qui n'a jamais caché ses veillétés de futur chef.

Jean-Martin Aussant n'aurait plus besoin de ce nouveau parti indépendantriste.

Le candidat tout désigné: Gilles Duceppe. Que fait-il celui-là maintenant? Et il le briguait ce poste, avant que Pauline ne le chicane sur le sujet.

Et dans une moindre mesure, François Legault qui n'a pas de parti encore et qui pourrait peut-être (j'en doute)transférer tout ce travail qu'il couche sur la voie d'accès depuis deux ans et le réinscrire sous la bannière péquiste.

Mais pour ça il faudrait en découdre à nouveau avec les purs et durs qui étouffent la parti de leur projet de société. Projet qui reste la loi #1 du parti et qui n'est pas le projet de Legault. Si les gens n'aiment pas l'idée d'une femme riche, déconnectée de leur réalité, au pouvoir pourquoi font-ils plus confiance à deux millionnaires? (Legault & Sirois) Parce que c'est une femme? J'ose croire que non.

Une chose me semble passablement clair, Pauline doit quitter avant que le Québec ne choisisse d'avaler le parti comme il l'a fait avec le Bloc. Ce n'est pas juste Pauline qui ne passe pas/plus, c'est aussi l'option.

On aurait demandé au sympathique François Gendron de travailler un plan diplomatique pour offrir une sortie honorable à madame Marois.

Souhaitons que ce soit vrai.
Mais souhaitons surtout avoir évacué le péril en la demeure.

Quand on veut une équipe forte, il faut voir le péril ailleurs.

samedi 29 octobre 2011

Spike Milligan

Il y a de ses gens qui se glissent au travers de l'entertainment et à qui on pardonnerait tout.

Enfin presque tout.

Des gens qu'on fait tout juste voir et duquel on est toujours prêt à rire des moindres propos. Parce que c'est la personnalité entière de l'artiste qu'on a acheté. Qu'il soit drôle, vraiment, ou non, ça importe peu, ce qu'ils ont fait pour la ratte nationale est tout simplement inoubliable. Et ce talent leur donne un laissez-passer pour le "n'importe quoi".
Spike Milligan était l'un de ses hommes pour l'Angleterre qui pouvaient dépasser toutes les frontières artistiques sans jamais être condamné par quiconque. On lui a même pardonné la tentative de meurtre. Ce n'est pas rien.

Terence Allan Patrick Sean Milligan est né en Inde en 1918 d'un père irlandais et d'une mère anglaise. Il passe toute son enfance à Rangoon en Birmanie. C'est toutefois en Angleterre qu'il fait son école militaire et c'est sous le drapeau du pays qu'il prendra part à la seconde Grande Guerre.
Fin des années 30 et début des années 40, il est musicien de jazz, principalement à la trompette et au chant.
Même dans l'armée il traine son bagage d'entertainer. Avec un talent hors pair pour amuser les troupes et leur remonter le moral, il s'attire toutefois la jalousie de ses supérieurs dont il est pratiquement toujours plus populaire. Certains des morceaux musicaux écrits à cette époque serviront de matériel pour le futur Goon Show. À la guerre, il vit la première des ses dizaines de crises de désordre bipolaire sérieuses qui ponctueront sa vie.

Au retour de la guerre, il vit de manière précaire comme musicien de jazz. Il se taille une place à la radio de la BBC et forme avec Peter Sellers, Harry Seacombe et Michael Bentine The Junior Crazy Gang featuring those Crazy People, the Goons!, une émission d'humour absurde. Rappelons-nous qu'au début des années 50, les gens sont très conservateurs. Holden Caulfield/J.D. Salinger fait scandale dans The Catcher in the Rye simplement parce qu'il est rebelle et qu'il s'exprime comme tel. Bentine quitte après deux ans. L'émission renommée The Goons est un gigantesque succès. Elle est, à ses débuts, enregistrée devant public. Durant les pauses, Milligan joue de la trompette et Sellers s'installe à la batterie. Pendant dix ans, Spike Milligan et ses amis feront la pluie et le beau temps sur les ondes de la BBC. Milligan est le chef créateur des idées et le principal scripteur des sketches. L'humour, principalement axé sur l'aburde et les jeux de mots, sera une influence majeure sur les Beatles (pour leur films) et pour les Monty Pythons. Milligan épousera toutes les possibilités sonores disponibles à cette époque de la radio. De ses années de musicien, il a développé une oreille parfaite. Mais la popularité internationale devient si lourde que vers le milieu des années 50, il s'effondre mentalement. Il doit maintenant composer avec ses cycles de maniaco-dépression, comme on l'appelait à l'époque, nommée désordre bipolaire aujourd'hui. Sellers souffrira du même mal toute sa vie.
Exténué mentalement par les tensions entre lui et Sellers, et très assurément malade, il devient convaincu qu'il doit le tuer. Il se rend chez lui avec un épluche-patate (!) et Sellers est sauvé par une porte patio vitrée trop bien lavée que Milligan ne voit pas et dans laquelle il fonce avant de revenir à la raison. Il sera tout de même hospitalisé pour ses troubles psychiques. Comme les Goons ont beaucoup écrit et qu'ils ont facilement trois mois de matériel d'enregistré à l'avance. Son hospitalisation est tenue secrète et son absence passe innaperçu. À son retour, il s'associe à Eric Sykes pour écrire. Avec lui il fondera aussi une agence d'auteur.
La télévision grandissant en popularité , le transfert des goons à la télévision ne pouvait qu'être naturel. Milligan et Sellers travaillent toujours ensemble. Ils sont tous deux malades. Sellers concentrent ses obssessions principalement sur les femmes tandis que Milligan travaille comme un acharné. Plusieurs incarnations télévisuelles des Goons apparaissent à la télévison durant les années 60.
Lors d'un bulletin de nouvelles de la branche australienne de la BBC, Milligan, invité d'une émission précédente, traine encore en studio. Il interromp constamment le très sérieux bulletin. Il y souffle son nom et commente les nouvelles forçant l'annonceur à dire son nom en ondes (0:42), même si Milligan n'est pas dans la nouvelle. Tout simplement afin de désamorcer sa tentative de faire dérailler le bulletin (ce qu'il réussit quand même à faire de toute façon à 1:30). Suite à cet "incident" la BBC adopte des lois qui obligent les invités d'une émission précédente à quitter promptement le studio quand les lecteurs de nouvelles s'y pointent.

Sellers principalement investi dans le cinéma, Milligan, pour sa part, colle à la télévision.  Et ça lui réussit encore très bien. Sa très innovative émission Q est si populaire qu'elle restera en ondes de 1969 à 1982 sur BBC2.

Milligan écrit aussi des livres pour enfants, de la poésie comique et, lorsque dans ses phases déprimées, de la poésie beaucoup plus noire. Il écrit une série de mémoires sur ses années de guerre. Il en écrira 4 dans les années 70. La collection de 7 volumes couvrent la période de sa vie de 1939 à 1950. Il confesse alors sa maladie.

Il a joué Ben Gunn au théâtre dans Treasure Island au Mermaid Theater de Londres. Puis il a joué et co-écrit la pièce post nucléaire The Bed-Sitting Room qui sera aussi adapté en film. Sa carrière au théâtre le brûle toutefois avec la pièce Oblomov du russe Ivan Goncharov dont le sujet est tout ce qu'il y a de plus sérieux. Le premier soir est une telle catastrophe que Milligan choisit, chaque soir par la suite, d'en changer toutes les répliques au grand dam des autres comédiens sur scène avec lui, forcés d'improviser. La pièce devient un succès lorsque tranformée en comédie et complètement réarrangée au goût du clown Milligan. Maintenant dénaturée de l'oeuvre originale, elle sera rebaptisée Le Fils de Oblomov.

Il apparaitra ici et là à la télévision toute sa vie, comme saveur nationale. Le sachant maintenant malade, le public se prend d'une sympathie naturelle. L'humour venant contrer les élans de dépression.
L'une de ses dernières apparition publique sera dans le rôle de De'Ath dans Gormenghast, une adaptation de la trilogie de Mervyn Peake, série réalisée pour le compte de la BBC en 2000.

On lui rend hommage et non seulement il trouve le moyen de ne remercier personne ("car j'ai tout réussi tout seul") mais il se permet de traiter le Prince Charles d'humiliant bâtard et détourne son propre hommage pour le plus grand plaisir de la foule qui lui envoie une demie-tonne d'amour.

Marié trois fois, il a aussi 4 enfants et serat père aussi deux autres fois.

Spike Milligan, après avoir fair rire toute l'Angleterre et outre frontières, fait pleurer ses fans le 8 mars 2002 alors qu'il succombe à un cancer du foie à l'âge vénérable de 83 ans.

L'église refusera sa demande d'épitaphe originale qui était "Je vous l'avais dit que j'étais malade!".

Merci la vie pour Spike Milligan.
Un homme troublant, troublé, au cerveau extraordinaire.        

vendredi 28 octobre 2011

1957, 1968, 1983

J'avais des tonnes de traduction à faire.

Je me suis donc emprunté trois films.

Faut quand même pas juste travailler. Et j'étais dans cet état d'esprit qui commande le repos du guerrier. J'avais besoin d'un Time Wrap. Comment traduit-on Time Warp? Capsule temporelle?
Ben voilà, des fois mon époque me fait tant monter la moutarde au nez que j'ai besoin de plonger ma tête dans un autre stand de hot-dogs. Vous diriez une fuite, une évasion, que vous auriez raison. Moi je préfère penser un voyage, une exploration.

Mes voyages allaient être en Italie et en France et allaient couvrir trois décénnies et demie. 1957, 1968 et 1983.

Il Grido (Le Cri/Outcry) Je m'étonne de ne pas avoir parlé davantage de Michelangelo Antonioni sur ce site. Une fois évoqué dans un top 100 de réalisateurs, une autre fois quand j'ai parlé de son Zabriksie Point que j'ai aimé. J'avais jubilé de  L'Avventura, de La Notte, de L'Eclisse,  trilogie existentialiste pour dandy insomniaque comme moi. J'ai aimé Blow-Up au point de l'acheter. Zabriskie je m'en suis conféssé. Par-Delà Les Nuages était une honte mais sinon ce réalisateur m'a toujours plu. Je me promets encore The Passenger avec le bon vieux Jack. Le Cri était son 7ème film. Cette errance dans les campagnes d'italie de la part d'un homme mis de côté par ses amours dilletantes est un délice. Pour l'oreille qui aime les accents mais aussi pour la subtile mais fort agréable musique au piano de Giovanni Fusco. La photographie de Gianni Di Venanzo est aussi la grande star de ce film. Antonioni a toujours laissé beaucoup de place à ses directeurs photos, toujours avec des résultats fort heureux. Ce film tourné tout juste avant la trilogie qui allait le faire connaître, a toutes les traces de ce qui allait suivre. Les désenchentements amoureux, les passions volatiles, les trajectoires sans directions claires des principaux protagonistes. De vrais voyages. De plus Antonioni réussit toujours à faire parler le silence, ça pour moi c'est riche.

Les Biches de Claude Chabrol. Contrairement à Antonioni, Chabrol c'est le cinéma de l'anti-effet. Zéro éclairage, tout dans le dialogue et l'intrigue. Du cinéma d'automne avec perpétuellement des arbres roux ou sans feuilles. De quoi me plaire. Chabrol a toujours aimé le crapules et les escrocs. Il aime filmer leurs trahisons, leurs gloires et leurs chutes. Il aime tout particulièrement traiter des travers de la bourgeoisie. Pendant que la France marmitait sa révolution de mai 68, Chabrol tournait en 67 cette intrigue perverse baignée d'ambiance malsaine où on effleure le saphisme et servie par un splendide trio Stéphane Audran/Jacqueline Sassard/Jean-Louis Trintignant. (Existe-t-il un mauvais film avec Trintignant?). Les Biches est assurément l'un de mes films préférés de Chabrol avec Une Affaires de Femmes. Les Biches est d'ailleurs une affaires de femmes. Une sensuelle affaires de femmes tournée dans l'âge d'or de la flûte traversière dans les trames sonores. Les monstres de Chabrol sont toujours les plus charmants. Un réèl plaisir au vitriol de l'ami Chabrol.

L'Été Meurtrier de Jean Becker. Sebastien Japrisot avait traduit un grand livre en 1953. On retrouvait tout à fait le ton de Caulfield dans son roman de 1978 qu'il a adapté et scénarisé pour le cinéma 30 ans plus tard. Dans cette histoire aux multiples narrateurs, on croit suivre Alain Souchon et sa rencontre avec une jeune fille vulgaire, manipulatrice, immature et troublée puis on se rend compte qu'on est au coeur du panier de crabe d'Adjani et Galabru avant de terminer avec un Souchon en dérive totale. Je trouve d'ailleurs Souchon beaucoup plus intérressant quand il fait l'acteur que quand il pousse la chansonnette. Adjani porte ce film complètement sur ses épaules. Un jeune François Cluzet est déjà parfait. C'est joli le numérique, ça fait clair et tout, pas besoin de reculer la bobine ni rien. Mais avec les VHS, JAMAIS une image ne gelait ou des chapîtres entier étaient impossibles à visionner. Et croyez-moi j'en ai vu des milliers de films. J'ai dû me reconstruire mentalement une fin avec les indices du punch final mais tabarnak. Calever. Ostie. Viarge.
Voilà.

Je suis allé faire mes traductions avec en tête de jolis voyages européens des années 50, 60, 70 (pour le livre de Japrisot dont l'action se déroulait en 1976 et publié deux ans plus tard) et 80.

Faut quand même bien travailler.