Né le 30 décembre 1961 sur une base militaire où son père travaillait comme médecin en Allemagne de l'Ouest, Douglas Coupland a été fortement affecté par l'éducation religieuse de sa mère, une diplômée universitaire en religion comparée.
La famille relocalisée à Vancouver, Coupland y termine son éducation secondaire avant de s'envoler pour Montréal où il étudiera un temps les sciences à l'Université McGill afin de suivre les traces de son père. Il abandonne le tout avant la fin et retourne à Vancouver pour être accepté au Emily Carr College of Art & Design.
Il y passera les plus belles années de sa vie. Des années riches en expériences et en découvertes qui inspireront tout ce qu'il fera par la suite. Il gradue en 1984 avec une spécialité en sculpture. Il quitte pour étudier à Milan, en Italie, à l'European Design Institute puis va à Sapporo, au Japon, étudier à l'Hokkaido College of Art & Design complétant des études en sciences économiques, en beaux-arts et en design industriel.
Établi comme designer à Tokyo, Coupland y développe une maladie de la peau résultante du climat estival de l'endroit. Avant de quitter le Japon, il envoie une carte postale à une amie à Vancouver. Le mari de cette amie est éditeur et à la lecture de sa carte postale, est si renversé par le style de l'auteur qu'il lui offre un emploi dans un magazine si il revient à Vancouver.
Coupland prend l'offre et écrit dans différents magazines à partir de ce moment.
De 1989 à 1990, Coupland travaille sur un guide traitant de la cohorte née après la génération des baby-boomers (la mienne!). La maison d'édition St-Martin's Press lui verse une avance afin qu'il écrive ce guide informatif. Coupland fera un détournement de mandat en écrivant une nouvelle à la place qui deviendra un succès culte. Generation X: Tales For An Accelerated Culture est d'abord rejeté au Canada (honte!) mais les États-Unis publie le chef d'oeuvre. Malgré ses objections, Coupland devient un porte-parole pour la Génération X, terme qu'il aide à mettre au monde (tout comme l'expression Mcjob qui parle de ses emplois à rabais que notre génération accepte souvent mollement).
Shampoo Planet est publié un an plus tard et, reprenant légèrement la même recette, parlera de la génération suivante, la génération Y. Une série de textes sur la religion sera compilée en 1994 et publiés sous le titre Life After God. Le livre est une série de réflexions sur la chrétienneté post-chrétienne, la chrétienneté renouvelée. Coupland en sait une chose ou deux.
Bénéficiant d'un succès underground, Coupland accepte un poste pour le magazine Wired dont l'expérience lui inspirera la publication de la nouvelle Microserfs. Le livre, traitant par la bande des employés de Microsoft et étant un avant-goût de ce que deviendront les blogues, est lancé la même semaine que Microsoft met le système d'opération Windows 95 sur le marché international. Le livre devient un gros succès grâce à ceci.
Relocalisé à Sillicon Valley, il en profite pour y aller d'un projet plus personnel, sa première oeuvre de non fiction, Polaroids From The Dead. Le livre est une série d'histoires et d'essais sur la mort. On y parle de concerts des Grateful Deads, de la mort (récente)de Kurt Cobain, d'une visite chez un journaliste allemand, de l'anniversaire de la mort de Marilyn Monroe et de Brentwood en Californie, ville des horreurs d'O.J.Simpson qui ont lieues au même moment.
En 1997, il fait la promotion de Microserfs en Europe quand la fatigue le rattrape. Il transformera/exorcisera sa dépression dans son livre Girlfriend in a Coma en 1998. Il publie cette même année un essai sur le phénomène Lara Croft & Tomb Raider.
Deux ans plus tard il publie Miss Wyoming, une nouvelle racontant l'histoire du déclin d'un ancien producteur célèbre et d'une ancienne reine de beauté qui se redécouvrent. Cette histoire lui est inspirée par le mariage de Robert Evans, producteur de Chinatown, du premier Godfather, de Love Story et de Rosemary's Baby et de Catherine Oxenberg, ancienne Amanda Carrington dans Dynasty dans les années 80.
En 2000, Coupland rend un hommage visuel à la ville de Vancouver en publiant le recueil photographique City of Glass qui contient aussi des passages illustrés de Life After God et de Polaroids From The Dead.
Il fera la même chose en 2002 avec Souvenirs of Canada.
En 2001 c'est le délirant All Families Are Psychotic qui est lancé. On retrouve beaucoup de cet hilarant livre dans le film Little Miss Sunshine. (Ce film emprunte aussi des thèmes exploités par Coupland dans Miss Wyoming. En a-t-il réclamé quelques deniers d'Hollywood?).
À partir de 2001 jusqu'à nos jours, Coupland commencera à exploiter aussi l'art visuel qu'il n'avait pas cessé de travailler depuis 1989. Il exposera en scuplture, en photographie, beaucoup sur le net utilisant les toutes dernières technologies applicables et utilisant un talent que ses études en design et son passage dans les écoles de beaux-arts lui avaient prodigués.
Il publie God Hates Japan aussi en 2001, Hey Nostradamus! deux ans plus tard et Eleanor Rigby en 2004.
Il publie Terry en hommage à Terry Fox en 2005, juxtaposant des photos de Fox à de lettres de gens qui l'encourageaient dans sa bataille contre la mort.
En publiant JPod en 2006, sous le modèle de Microserfs (le sous-titre est d'ailleurs "le Microserfs à l'ère de Google") il est nominé pour le Giller Prize, prix littéraire canadien. Cette même année Coupland scénarise la comédie Everything's Gone Green. Ceci ouvre la porte à l'adaptation de JPod en série télévisée, toujours scénarisée par Coupland, qui ne durera qu'une seule saison en 2007. Cette même année, il publie The Gum Thief puis la nouvelle d'ancticipation Generation A deux ans plus tard.
Toujours sous le thème de l'anticipation, ayant une inclinaison littéraire de plus en plus en communion avec les oeuvres de Kurt Vonnegut ou de J.G. Ballard, il écrit Player One: What Is To Become Of Us, qui le met aussi en nomination pour le Giller Prize.
Cet "écrivain accidentel" est l'une des meilleures choses qui nous proviennent de la côte ouest du Canada.
Découvrez-le à temps perdu, cette bebitte vaut la loupe.
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