vendredi 21 novembre 2025

J'Viens de Voir Plus qu'une Face

J'ai 53 ans. 

Mon train de vie est si épuisant que parfois je me sens physiquement 30 ans de plus.

J'ai vu une légende, lundi dernier, Paul McCartney. Au Centre Bell de Montréal. Il a été magique. Jamais il n'a paru épuisé. Pendant 2h50, avec 35 chansons sans entracte, il a toujours paru s'amuser. 

La soirée était précédée par un lundi douloureux au bureau. Lourd. Nos services pour les villes ont crû de 63% par rapport à la même date, l'an dernier. On est passé de 6...à 9 employés dans les bureaux. Mais on devrait peut-être être 12 encore. On en a beaucoup sur nos épaules depuis janvier. Nos congés sont de l'or. Nos divertissements aussi. Paul ne nous as coûté que 200$ chacun. Grâce à un brave ami qui avait un accès privilégié à la vente des billets parce qu'il est détenteur d'une carte American Express. Mais on était haut et de côté. 

C'était si bien pensé que des écrans jouent aussi sur les côtés pour ne nous rien faire manquer. Paul a les moyens de s'organiser. Il baignait dans la nostalgie Boomer et les commerces autour le savaient. Ils connaissent les portefeuilles de ceux et celles qui assistaient au spectacle. Notre burger de 12 piasses en ont coûté 31. Et notre cannette de Clamatos de 5$ en a coûté 16,95$...Paul et ses deux filles nous rappelaient dès l'entrée que manger végé, ça vous faisait sauver, les lundis. On aurait dû. 

Des écrans très 2025 projetaient ce qu'on voyait sur scène en direct, mais derrière, on pouvait aussi voir des vidéos du passé Beatle. En studio ou ailleurs. Et beaucoup d'intelligence artificielle. J'ai vu Muhammed Ali boxer pour le plaisir dans le vide avec Marlon Brando qui l'imittait. J'ai vu la poupée de Shirley Temple s'animer et faire un mouvement de ballet. J'ai vu Marylyn Monroe danser avec Lenny Bruce. J'ai vu Stan Laurel et Oliver Hardy se niaiser en se donnant des tapes par la tête, par derrière. J'ai vu tout ça parce que la pochette de Sgt Pepper's Lonely Heart Club Band s'est animé derrière Paul. Très réalistement. J'ai aussi vu Paul & Linda, Denny Laine, Micheal Parkinson, Kenny Lynch, James Coburn, Clement Freud, Christopher Lee et John Conteh tenter de s'évader, mais vraiment s'animer en scrutant les lieux dans un jet de lumière comme fraichement évadés et prêt à prendre la clé des champs. Étais-ce des images d'intelligence artificielle ou du film de la séance de photos de la pochette de 1973 des Wings? J'ai cru comprendre que c'était un peu des deux. Je suis aussi convaincu qu'au moins une de ses chansons avait une trame vocale préenregistrée. C'est la seule où sa voix plus rauque et usée, forcément avec le temps, a été haute et assez parfaite. Là où elle ne l'était pas du tout ailleurs. Ce qui est plus que normal, à 83 ans. 

Ce qui l'est moins, c'est qu'à 53 ans, moi, je n'arrive plus à rester assis trop longtemps dans certains bancs. Comme des sièges de concert au Centre Bell ou à Place Bell. En avion, plus de 2 heures. Au théâtre. En voiture, au volant, entre Québec et Montréal. J'ai le genou droit qui me torture de douleur. Enfin qui me rend très inconfortable et bougeant. À chacun de ces endroits mentionnés, j'ai eu le genou droit qui s'endolorissait. C'est nouveau depuis le printemps. Sauvé j'ai été au spectacle de James Blunt où il a demandé de nous lever pour les 6-7 dernières chansons. Sauvé aussi je suis par le régulateur de vitesse de la voiture que je bloque à 119 Km/H sur la route entre Québec et Montréal (ou ailleurs longtemps) ce qui me permet d'étirer ma jambe et amoindrir le mal du genou temporairement. Et me fait grand bien. 

Syndrome rotulien me dit ma médecin qui m'aime bien. J'ai rendez-vous le 8 décembre prochain.  

Pendant Paul, j'ai dû me lever 4 ou 5 fois, entre les chansons. J'avais l'air d'un surenthousiasmé de McCartney. Dans les rangées plus basses, il n'est pas anormal de se lever après chaque chansons pour applaudir l'artiste. Mais dans le pit comme nous, ça se remarque un peu plus si ce n'est pas la fin du spectacle. Je me sentais vieux. Mais j'avais sous les yeux un Fab four de 83 ans, qui tenait la route pendant près de 3 heures. Nous faisait faire des sauts avec des explosions pour Live & Let Die. Nous émouvait en rappel en duo inattendu sur grand écran avec John Lennon, chantant du toit du Apple Building, au 3 Saville Row, de Londres. Paul en 2025. John, en 1969.


 Il était drôle et touchant le vieux Paul. A rendu un fier hommage aux anciens Beatles. C'était troublant parfois. On pouvait le voir jouer certains morceaux, à 83 ans, avec George, Ringo et John, à 29. Mémorable à bien des égards. À cet âge, il ne fera plus des tonnes de tournées. Je me considère privilégié d'y avoir communié. 

J'ai dû refaire ma liste de lecture au retour. De nouveaux souvenirs rattachés à de nouveaux morceaux. 

Je me regardais dans le miroir avant de me coucher, remarquant mon niveau de fatigue dans l'oeil. Faisant des clins d'oeil coquins à la belle qui se changeait pour la nuit pas loin. Et je me voyais la barbe mal taillée parce que probablement trop éparpillé ce jour-là. Avec des petits poils rebelles. Je me préparais à dormir mes moins de 5 heures avant le jour du travail du lendemain. Qui me ferait jouer de ses airs dans la tête à des drôles de moment. Mon père serait venu avec nous si il avait été encore vivant. 


53 ans...et se sentir si vieux. 

Dans le miroir, juste une face

Dans le coeur, des chansons d'amour un peu sottes

Mardi prochain, de la jeunesse.

Bar Italia.

Autre époque, autre style de show. Seul cette fois. 

Enfin, avec Sam, Jezmi & Nina.  

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