dimanche 7 mars 2021

De la Gloire à La Niche

 L'été dernier, le gouverneur New Yorkais Andrew Cuomo était la personne à écouter à la télé. Maintenant il est la personne à éviter. La moufette du pique-nique du Parti Démocratique. Son futur, cet été fort prometteur, est maintenant en chute libre. Sans parachute.

Il est parfaitement compréhensible, un peu comme Chris Christie ou Ted Cruz, d'entendre autour de Cuomo des phrases comme "il était temps" ou "Il a couru après".  Mais quand quelqu'un était accompagné de belles promesses comme lui, la chute devient plus près de la tragédie que de la comédie. Pour tout le monde.


Comme gouverneur de NY, il a été un leader remarquable et une voix important en Amérique du Nord, particulièrement aux États-Unis d'Amérique, qui se sont senti longtemps sans réel président pendant la pandémie. Pour comprendre l'impact de Cuomo, il faut se rappeler le printemps dernier, aux É-U. Fin Mai, 100 000 Étatsuniens étaient morts de la Covid-19. Les hôpitaux débordaient. Les infirmières et les infirmiers, les médecins, suppliaient d'avoir des ressources. Les étagères des épiceries étaient vides. Les entreprises fermaient. Des gens perdaient leur boulot par milliers. Tous ça prenait source dans une pandémie qui n'offrait aucune solution. Les citoyens des États-Unis se sont donc tourné vers leurs leaders de la Maison-Blanche. Mais l'inspiration ne venait pas de Donald Trump. Avec son style échevelé disant une chose et son contraire, ses élans idiots portés par l'ego, sa paresse intellectuelle, il n'a jamais réussi à imposer une voix importante dans une situation qui l'était. On demandait un leadership historique, on a eu des spectacles de tartes à la crème. 


Puis, il y a eu Cuomo. 

Il n'avait pas l'éloquence Reagan ou de Kennedy, mais il était la voix d'un réalisme que l'autre refusait de voir. Il était à la fois dur et vulnérable, touchant de fragilité, de désespoir et de colère. Il n'était pas que le gars de Queen au gros accent tiré du film Goodfellas, il était LE gouverneur de TOUS les États, des États-Unis. Tout comme Rudy Giulani avait été LE maire de TOUS les États, des États-Unis, dans la catastrophe des attaques contre les tours du World Trade Center 


Cuomo avait trouvé le ton parfait de l'homme attentionné. concerné, fâché au bon moment, se plaignant de l'impossible qui leur arrivait. Il était le voix des travailleurs de la santé, débordés et sous-équipés. Il a dit ce que le président devait dire: restez chez-vous, ne fréquentez pas les restos, ne fréquentez pas les bars, il hurlait pour des ventilateurs, il posait comme le défendeur de la veuve et de l'orphelin. Il faisait tout ça tout en disant qu'on avait terriblement besoin de socialiser, mais pas de se faire des câlins. Il était humain. On l'a même vu confier qu'il peinait à discipliner ses adolescentes sur les consignes pandémiques, et on l'a même vu pleurer pour que les morts cessent à NY. Il était aussi fragile que solide. Il rappelait tous et chacun. Il unifiait un pays divisé. 

Les télés cessaient leurs programmation, pas pour faire parler le président, pour faire parler Cuomo, en direct. On avait un président de substitution et un futur candidat démocrate présidentiel. Non seulement son livre sur le leadership en temps de pandémie devenait un best-seller et il gagnait un EMMY spécial pour ses prestations télés. Les citoyens des É-U regardaient Cuomo à la télé pour voir un symbole de détermination et de combat contre l'ignominie. 


Mais comme Giulani, Cuomo avait un talon d'Achille. Sa personnalité. 

Sa première erreur a été de cacher 3800 morts dans les CHSLD. Il avait été celui qui avait donné le ok pour que les gens âgés dans les CHSLD se fassent hospitaliser chez eux, et non dans les hôpitaux. Ça a passé comme une première fraude morale. 


Il nage en eaux beaucoup plus troubles en ce moment. 

On l'a décrit comme un terrible intimidateur. Injuste. Au très mauvais tempérament. Inhumain. Le contraire de ce que les gens avaient perçu. Mercredi dernier, une première Femme sortait de l'ombre pour dire qu'il avait des propos sexuellement très dérangeants et fort inconfortables. Urgeant des assistantes à l'embrasser ou "à faire quelque chose avec lui car il est si seul ce soir...". Les invitant à des matchs de strip-poker. Cuomo semble avoir créé une agressive culture d'harcèlement sexuel où, si vous ne participez pas, vous serez limogé(e) ou critiqué(e). Une seconde et une troisième Femme vont aussi déclarer que son comportement est hautement inapproprié envers les Femmes. 


Cuomo s'est défendu en disant que parfois, il se pense drôle, mais qu'il ne l'est probablement pas. Ce qui était une confirmation que sa personalité était le problème. 

On le voyait président, sujet à de nombreuses enquêtes duquel il n'a pas beaucoup de défense possible, ni de supporteurs à sa cause, on le renvoie plutôt à la niche, Loin dans la cour derrière. 

Oublie la Maison-Blanche, Andrew. tu es presque au même endroit que le Prince Anglais du même prénom. Pense à ton atterrissage. 

Sans parachute. 

Il n'y a plus de place de nos jours pour ce type de grossièretés sexuelles.   


Aucun commentaire: