Les gens qui ont acheté la première version se questionnent.
Nous sommes devenus siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii consommateurs que de lancer un produit, aussitôt remplacé par une nouvelle version un an ou deux plus tard ne fait pas en sorte que nous méprisons la dite compagnie et la poussons à la faillitte en lui tournant le dos, non, nous la rendons tout aussi riche, sinon plus en faisant des line-up, 48 heures avant la sortie en magasin.
Nous ne sommes plus des électeurs non plus, mais des consommateurs.
Nous consommons de plus en plus TOUT dans notre vie.
Comme tout est politique nous consommons notre vie comme nous consommons notre nourriture.
C'est à dire facilement, rapidement, bourrativement et vide de toute substance.
Société obèse.
Ce qui est dommage dans le paysage politique qui se dessine à l’horizon c’est la nécessité de se réclamer d’un camp ou de l’autre, de rejeter en bloc et de rejoindre cette fiction qu’on appelle le « Peuple ». On ne peut plus mettre en commun nos idées et n’en garder que le meilleur, il faut prendre nos élus en formule tout inclus comme on choisirait nos vacances, sans surprises et sans risques… éviter l’inconnu à tout prix et se prélasser dans notre confort, aussi illusoire soit-il.
Le Bloc?
Le gardien de but auxiliaire. C'est ben cute l'idée du chevalier nous protégeant des "méchants" anglos mais bon...on fait du surplace. On ne regardera l'action que du banc. On choisit de ne pas choisir. Don't you wanna be on the ice?
Les Conservateurs?
Le terme "conservateur" est déjà suffisament répulsif, si il faut en plus se taper les croyances spirituelles, la morale de dinosaure et la gestion pétrolifère anti-kyoto (pour ne nommer que ça) pfff! Un seul mot pour ses morons: outrage. Mot qui contient les mots "out" et "rage". Sortons-les donc ainsi.
Le NPD?
Petit. Bon deuxième. Et outre Layton et Mulcair, qui sont ses gens?
Reste les rouges.
Je vais voter pour les rouges?
J'ai peine à me l'imaginer.
Voter local ou voter big country?
Je n'aime pas mon quartier. Je n'aime pas ses habitants, je n'aime pas le décor, je n'en aime pas les organisations sportives, ni les fêtes dans les parcs, ni le maire, assurément l'un des plus corrompus en province, peut-être au pays.
Je n'ai jamais voté pour un représentant de quartier. Je me calisse de mon quartier. Mon quartier m'intéresserait si c'était la rue Saint-Norbert au coeur de Montréal. J'ai toujours voté pour un parti, une idéologie, une vision dans laquelle je me reconnaitrais. Pas un député. Depuis mes 18 ans, j'ai toujours voté pour le Bloc. Parce qu'au bout du compte, quand est venu le temps de me placer dans l'isoloir, le seul auquel je pouvais (un tantinet)toujours m'identifier c'était la bouille du bloquiste.
Et quand j'ai voulu voter pour le pays, il a refusé d'être.
Pour la première fois, les rouges ont à leur tête un gars en lequel je pourrais peut-être un peu me reconnaître.
Iggy est un intellectuel, écrivain, journaliste. Arrière-petit-fils de tsar, il a été recherchiste comme moi. Il parle trois langues et s'intéresse en général aux langues qui sont en quelque sorte mon métier. Il s'intéresse aussi aux droits humains, ce qui le fait détonner du robot de Dieu, Harper.
Mais voter Ignatieff? Dur. Je suis incapable de m'enlever de la tête cette image à la télé qui titrait "En attente d'Ignatieff" et qui nous montrait un lutrin et un micro où il n'y avait personne. Je savais très bien que les journalistes attendaient, au sens propre, qu'Ignatieff fasse une allocution. Mais il me semble aussi que cette image illustre très bien ce que les gens au pays ressentent depuis deux ans, depuis qui'il est chef des Libéraux.
Peut-on croire en Iggy?
Si je pouvais, je voterais Emmanuelle Latraverse et Céline Galipeau.
J'aimais déjà Emmanuelle Latraverse quand elle était à TVA.
Une intelligence dans l'oeil que peu de gens de cette station ont en général. Elle était toujours au dessus de la mêlée et ça n'a pas pris beaucoup de temps avant que Radio-Canada ne le remarque aussi. Il l'ont tout de suite recrutée et engagée sur la colline parlementaire à Ottawa.
Et là, elle brille.
Céline aussi. D'abord comme journaliste à l'étranger pendant de nombreuses années.
Je me rapelle du coup de foudre de 1995 quand, alors que je travaillais dans un magasin de musique, par une soirée tranquille, elle errait dans ma section de jazz. J'avais mis Coltrane et je fondais tranquillement derrière le comptoir, ronronnant en la regardant laisser glisser ses doigts sur des rangées de Stan Getz. Je l'aimais avec ses éclairages intelligents sur la scène internationale à la télé en soirée et là je l'avais devant moi en vrai, dans un bel éclairage tamisé.
Dans une élection précédente je disais à la blague que je voulais voter pour Marie-Mai (hahaha, hahaha). C'était une boutade qui en quelque sorte souhaitais voir la même candeur au pouvoir, la même transparence, voire la même naiveté qui ferait en sorte que lorsqu'un premier ministre se pointe au micro et nous raconte des trucs, ce ne soit pas un véreux verrat qu'on y perçoive mais un brin de transparence et d'honnêteté.
Un pantin peut-être, mais avec au moins une équipe derrière qui nous représente un brin fidèlement.
Pas des créationistes qui communient à l'église anti-avortement.
Avortons les Conservateurs.
Mais qui faisons nous naitre pour compenser?
L'intelligence des Latraverse et Galipeau (rajouter Chantal Hébert et Josée Legault) qui nous traduisent la langue de bois de ses manipulateurs de foule.
Visiblement je veux une femme dans ce monde d'homme cochonné d'hommeries.
Ces gens semblent avoir oublier que la politique c'est aussi charmer son public. Les femmes sont des naturelles pour le charme.
Il y en a une, à la tête du parti vert, mais bon le parti vert...
Ça ferais au moins un bon ministère.
Un.
Campagne, gagne-moi.
Je suis à prendre.
(Voilà peut-être pourquoi je souhaite une femme...:)
À chaque fois c'est pareil... Je tergiverse pour mon vote le temps d'une campagne et je finis par faire de mon vote une commande de Mcshit.
Lourd sur l'estomac et au fond du bol deux jours plus tard...
Mieux consommer.
Mieux.