(Alerte au divulgâchis)
Winter is coming.
Ce slogan est/a été celui de la série si populaire de Game of Thrones de George RR Martin.
La série reprend essentiellement les trames narratives du roman A Song of Ice & Fire de Martin.
Déjà, dans le titre de son livre, on y suggère les extrêmes que sont le chaud et le froid. La série propose d'intenses extrêmes, des menaces de toutes sortes, dans une époque moyen-âgeuse, mais dont la menace aurait de ramifications bien réelles et très actuelles: les changements climatiques.
La conclusion, sans démarches communes internationales, ne pouvant qu'être mortelle pour tous.
Les "white walkers" (WW) réaniment les corps, incluant ceux des troupes du Nord et certains membres du clan Stark. La glace, le froid donne la vie. En revanche, le feu, propulsé de la gorge des dragons de Daenerys Targaryen, ne créé que de la destruction. Cersei Lannister a aussi liquidé un paquet de gens à l'aide du feu à la fin de la saison 6.
Comme notre actuelle crise climatique, la guerre fantastique de George RR Martin entre le feu et la glace ne date pas d'hier. Selon son histoire, les Premiers Hommes sont arrivés à Westeros il y a 12 000 ans, envahissant le territoire enchanté des "Enfants de la Forêt" (EDF). Ceux-ci, dans le but de freiner les invasions, ont fait exploser les liaisons terrestres, provoquant des îles, là où il y avait des passages, et générant des hivers démesurément longs, sur une planète qui avait déjà des saisons compliquées à l'année longue. Les EDF ont aussi utilisé leur magie afin de créer les White Walkers. Une décision qui s'est vite retournée contre eux. Les WW ont eu la fâcheuse tendance de glacer tout sur leur passage, parfois de massacrer aussi, ce qui a mené les EDF et le Premiers Hommes (PH) à s'unir et bâtir un mur dans le Nord afin de les repousser.
Le parallèle environnemental se précise. Les PH et les EDF ont joué avec l'ordre naturel et ont cochonné la planète. Mais leur mur n'aura été qu'un faible band-aid ne s'attaquant pas au problème à sa source. L'hiver s'en vient, que les personnages de GOT se l'admettent ou non.
Bien que les gens ne retiennent que les conquêtes de trônes et les jeux de pouvoir, on souligne, dans l'alliance entre PH et EDF, la stratégie à adopter face à des menaces environnementales: Reconnaître le problème, travailler ensemble, faire ce qu'il faut afin de limiter le désastre, même si on ne peut l'éliminer entièrement.
Un arc narratif qui s'est aussi proposé sous nos yeux dans les multiples dernières alliances. Même si on ne reconnaît pas tous le même problème. Comme nos visions mondiales sur le climat.
Jon Snow met en mots, dans le troisième épisode de la saison 7, ce qu'un citoyen concerné par les changements climatiques pourrait dire à un climato-sceptique. Il dit à Tyrion "Comment pourrais-je convaincre les gens qui ne me connaissent pas qu'un ennemi, auquel ils ne croient pas, nous tueras tous?".
Samwell Tarly, qui serait une version jeune de George RR Martin, plongé dans les livres, et nous racontant l'histoire qui se déroule sous nos yeux, est aussi le premier à avoir tué un WW. Il serait aussi une version du scientifique avertissant des dangers. Un personnage pas toujours facile à prendre au sérieux chez les brutes.
Quand les "wights", des morts ramenés à la vie par les WW, nous sont montrés pour la première fois, ils nous apparaissent comme des récentes victimes d'un désastre naturel. Ils apparaissent aux Gardiens de la Nuit de Jon Snow et aux "Wildlings" ce sont trois peuples en mouvement qui se rencontraient. Pas plus tard que l'an dernier, les scientifiques de notre époque disaient justement: "Les déplacements liés aux changements climatiques ne sont pas pour un futur hypothétique, c'est une réalité courante actuelle. 21,5 millions de gens ont été forcés de changer de territoire en raison de catastrophes climatiques en 2018".
Ce n'est pas tout le monde qui est d'accord avec le propos climatique que pourrait suggérer George RR Martin dans Game Of Thrones. Je suis moi-même mi-figue, mi-raisin, face à cette suggestion d'interprétation. Martin reste aussi vague sur le sujet. Disant parfois, oui, ça pourrait être ça, parfois "si j'avais voulu écrire sur un tel sujet, je l'aurais simplement fait".
Mais à quelques jours d'un dimanche soir, où on aura probablement un point de non retour, terme largement utilisé par les alerteurs climatiques, il ne faudrait pas nier quelques liens possibles et très réels dans cette histoire fantastique.
Un bébé peut-il naître d'un Snow et de la mère des dragons?
Là se trouverait la vraie chanson de glace et de feu.
vendredi 26 avril 2019
jeudi 25 avril 2019
Du Troll
Un troll, est à la base, une créature monstrueuse peu amicale ou agressive issue du folklore scandinave.
Mais depuis quelques années, on colle ce titreaux Russes aux perturbateurs voulant foutre la merde sur le net. Les gens qui se magasinent des chicanes. Qui véhiculent de fausses informations afin de semer la discorde, la confusion, et qui tentent de manipuler les gens dans le processus, comme les Russes le font.
(...)
(...)
(...)
(...)
Les Russes le font.
Et ils sont fiers d'être en voie de devenir les maîtres planétaires du trollisme.
Lors de la campagne fatale qui nous as chié un Donald Trump comme shitty president en 2016, ils ont utilisé, sur Instagram, un mème internet qui a eu beaucoup d'effet. Le mème attribuait une citation (fausse) au génial auteur George Orwell disant (toujours faussement) "Les gens croient ce que les médias veulent qu'ils croient". Ça venait d'un groupe appelé "Born Liberals". Un groupe de trolls...Russe. Prouvé Russe depuis.
Cette propagande a été mise à jour récemment, dans le cadre des résultats de l'enquête sur l'influence Russe de Robert Mueller, aux États-Unis. On a aussi prouvé qu'on a visé la communauté afro-américaine sur plus de 18 mois, sur Facebook, avec des menteries toujours plus grotesques. Le rapport démontre que les Russes ont utilisé autour de 1100 vidéos sur Youtube, 116 000 publications Instagram et 65 000 publications Facebook entre 2015 et 2017, à thématique trompeuse ou "dirigées" en faveur de Donald Trump. On a aussi confirmé que les trolls, même si Russes, avaient une connaissance approfondie du langage et de la culture troll aux États-Unis.
Une élection importante, en Amérique du Nord, prochaine, sera la nôtre. Celle qui mettra en jeu le trône de Justin Trudeau. Il coule de manière assez impressionnante celui-là avec une nouvelle défaite à l'île-Du-Prince-Édouard, une CUISANTE défaite puisque c'est un Progressiste-Conservateur(sic) qui a été élu (minoritairement, une première là-bas) et que c'est le Parti Vert qui formera l'opposition officielle (une autre première, canadienne celle-là). Les Libéraux ont coulé profond. Encore. Après l'Alberta, Dumb Ford, en Ontario et la Colombie-Britannique, les Libéraux ont encore coulé.
Sur quelle élection pensez vous que les trolls russes pratiqueront leur technique de trollisme? Ils voudront continuer à affaiblir les États-Unis comme ils réussissent à le faire présentement. Ils pratiqueront sur nous avant.
Il n'y a pas que les Russes pratiquant ce sport de lâches me direz vous, et vous aurez raison. Le trollisme est un sport de fiers abrutis auquel j'ai aussi eu à faire. De l'islamiste radical s'est infiltré sur ce blogue, du pédophile, des tordus de toute sortes se sont pointé l'anonymat sur mon site, ce qui m'a forcé à modérer les commentaires qui étaient, avant libres de s'exprimer à tout vent.
Certains vents puent. C'est connu. J'ai bâti un moulin.
Dimanche dernier, nous étions sur la route. Entre Québec et Montréal. Couvrant exactement la durée du sixième match opposant les Bruins de Boston au Maple Leafs de Toronto au même moment. Mon fils et moi voulions voir ce match. On s'est contenté de le suivre sur nos téléphones. Enfin, lui, pas moi, moi je conduisais. Et sur l'application qui lui donnait le tempo du match, il y avait un clavardage sur le match en cours.
Alors que Boston menait 3-2, et qu'il ne restait que 2 minutes à jouer, les trolls ont pris le contrôle du clavardage. Les 3-3! GOAL LEAFS! YEAH LEAFS! se sont multipliés. Les commentaires des trolls noyaient ceux des fans qui commentaient en direct l'action. On ne départageait plus le vrai du faux. C'était insupportable.
Rien de tout ça n'était vrai. Le match a été gagné par Boston 4-2. L'application nous l'a dit peu de temps après.
Du troll, y en a partout. Même dans les bureaux de la Maison Blanche.
Maison aussi brune de merde.
Mais depuis quelques années, on colle ce titre
(...)
(...)
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(...)
Les Russes le font.
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Mensonge |
Et ils sont fiers d'être en voie de devenir les maîtres planétaires du trollisme.
Lors de la campagne fatale qui nous as chié un Donald Trump comme shitty president en 2016, ils ont utilisé, sur Instagram, un mème internet qui a eu beaucoup d'effet. Le mème attribuait une citation (fausse) au génial auteur George Orwell disant (toujours faussement) "Les gens croient ce que les médias veulent qu'ils croient". Ça venait d'un groupe appelé "Born Liberals". Un groupe de trolls...Russe. Prouvé Russe depuis.
Cette propagande a été mise à jour récemment, dans le cadre des résultats de l'enquête sur l'influence Russe de Robert Mueller, aux États-Unis. On a aussi prouvé qu'on a visé la communauté afro-américaine sur plus de 18 mois, sur Facebook, avec des menteries toujours plus grotesques. Le rapport démontre que les Russes ont utilisé autour de 1100 vidéos sur Youtube, 116 000 publications Instagram et 65 000 publications Facebook entre 2015 et 2017, à thématique trompeuse ou "dirigées" en faveur de Donald Trump. On a aussi confirmé que les trolls, même si Russes, avaient une connaissance approfondie du langage et de la culture troll aux États-Unis.
Une élection importante, en Amérique du Nord, prochaine, sera la nôtre. Celle qui mettra en jeu le trône de Justin Trudeau. Il coule de manière assez impressionnante celui-là avec une nouvelle défaite à l'île-Du-Prince-Édouard, une CUISANTE défaite puisque c'est un Progressiste-Conservateur(sic) qui a été élu (minoritairement, une première là-bas) et que c'est le Parti Vert qui formera l'opposition officielle (une autre première, canadienne celle-là). Les Libéraux ont coulé profond. Encore. Après l'Alberta, Dumb Ford, en Ontario et la Colombie-Britannique, les Libéraux ont encore coulé.
Sur quelle élection pensez vous que les trolls russes pratiqueront leur technique de trollisme? Ils voudront continuer à affaiblir les États-Unis comme ils réussissent à le faire présentement. Ils pratiqueront sur nous avant.
Il n'y a pas que les Russes pratiquant ce sport de lâches me direz vous, et vous aurez raison. Le trollisme est un sport de fiers abrutis auquel j'ai aussi eu à faire. De l'islamiste radical s'est infiltré sur ce blogue, du pédophile, des tordus de toute sortes se sont pointé l'anonymat sur mon site, ce qui m'a forcé à modérer les commentaires qui étaient, avant libres de s'exprimer à tout vent.
Certains vents puent. C'est connu. J'ai bâti un moulin.
Dimanche dernier, nous étions sur la route. Entre Québec et Montréal. Couvrant exactement la durée du sixième match opposant les Bruins de Boston au Maple Leafs de Toronto au même moment. Mon fils et moi voulions voir ce match. On s'est contenté de le suivre sur nos téléphones. Enfin, lui, pas moi, moi je conduisais. Et sur l'application qui lui donnait le tempo du match, il y avait un clavardage sur le match en cours.
Alors que Boston menait 3-2, et qu'il ne restait que 2 minutes à jouer, les trolls ont pris le contrôle du clavardage. Les 3-3! GOAL LEAFS! YEAH LEAFS! se sont multipliés. Les commentaires des trolls noyaient ceux des fans qui commentaient en direct l'action. On ne départageait plus le vrai du faux. C'était insupportable.
Rien de tout ça n'était vrai. Le match a été gagné par Boston 4-2. L'application nous l'a dit peu de temps après.
Du troll, y en a partout. Même dans les bureaux de la Maison Blanche.
Maison aussi brune de merde.
mercredi 24 avril 2019
Gestion du Terrible
L'incendie de Notre-Dame de Paris nous as tous ému. Puis fait rire, quand Manu Macro a promis 5 ans de reconstruction. Ce qui un rapport au temps, politique, et naïf, et non un rapport au temps du monde de la construction, plus réaliste et intelligemment calculé.
Manu donne des munitions aux gens qui le disent "débranché" des réalités ouvrières.
Mais c'est l'indécence qui pointe sa vilaine tête depuis quelques jours.
On parle de 1 milliard d'Euros de dons offert de partout dans le monde, pour la reconstruction du toit et la réfection des dommages causés par le terrible incendie.
Les gilets jaunes, jaunes parce que pressés comme des citrons depuis trop longtemps selon eux, ont gémi.
La recherche sur le cancer pédiatrique a baissé la tête.
La planète terre a aussi un peu pleuré.
Il a plu toute la semaine dernière. On gère encore les territoire inondés.
(en tout cas, ici)
1 milliard d'Euros!
Ce sera une cathédrale en or. Bluetooth. Dont les prêtres iront à Dubaï se payer des prostituées. En jet privé.
Où sont ces portefeuilles quand vient le moment d'investir dans la lutte aux changement climatiques?
C'était pas la journée de la Terre lundi? Zavez encore fermé les yeux? On s'en reparlera quand vos poumons seront affaissés.
Vous ne la méritez pas votre terre.
Je ne juge pas ceux qui donnent pour la cathédrale (oui, un peu). Le geste reste noble, généreux, gracieux et sensible. Mais une cathédrale c'est bien du caillou. Du caillou, c'est presqu'éternel. Pas un Homme. Le milliard expose l'absence de ce même milliard, ailleurs. On est vite à planter des sous dans un temple où on y raconte des histoires spirituelles difficiles à croire, et qui sont à la source de multiples et trop répétées horreurs mondiales, mais pour travailler sur l'humain, on reste radin.
C'est là que l'indécence est venue s'inviter un peu.
On se gargouillera d'oseille. Ce ne sera plus Quasimodo qui sonnera les cloches, mais Quasiloto.
J'ai pas envie de faire de la démagogie à 5 sous. Ce qui est arrivé EST terrible. Et personne ne pouvait prévoir l'élan de générosité mondial. Ceux qui disent que la France prétend ne pas avoir d'argent pour les gilets jaunes mais joue maintenant avec 1 milliard font du triste amalgame erroné. Cet argent, il vient d'ailleurs. Avant l'incendie, effectivement, la France ne l'avait pas. Ou en tout cas, ne le plaçait pas là.
Et ce sera toujours ça le problème. C'est de ça que je vous parle:
Là où on place notre argent.
Ce ne sera jamais unanime.
L'autre tantôt, je parlais avec un ami qui me disait qu'un proche avait fait pour 150$ de modifications sur sa voiture. Ce que je jugeais inutile et risible. Mais en même temps, je lui disais que j'ai eu 150$ en argent à Noël+mon anniversaire et je l'ai 100% investi dans des dvd ou des livres. Ce qui relève du même ridicule pour bien des gens.
La gestion des passions est comme la gestion des catastrophes.
Variable d'un terrien à un autre.
Oui, 1 milliard pour risquer à nouveau d'y mettre le feu (car on travaillait sur la cathédrale, c'est ce qui a fait brûler), ça touche à l'indécence, surtout si on s'arrête trop aux avantageuses fiscalités des déductions d'impôts que toucheront les entreprises mécènes, mais c'est aussi la loi de l'argent.
Faudrait pas verser dans l'envie.
C'est elle qui tue.
L'envie. L'envie créé des jaloux. De la jalousie naît l'impuissance.
Ce sont les impuissants qui tirent dans des foules heureuses.
La gestion de ce qui est terrible sera toujours comme le lecture du Coran.
À interprétations variables.
Manu donne des munitions aux gens qui le disent "débranché" des réalités ouvrières.
Mais c'est l'indécence qui pointe sa vilaine tête depuis quelques jours.
On parle de 1 milliard d'Euros de dons offert de partout dans le monde, pour la reconstruction du toit et la réfection des dommages causés par le terrible incendie.
Les gilets jaunes, jaunes parce que pressés comme des citrons depuis trop longtemps selon eux, ont gémi.
La recherche sur le cancer pédiatrique a baissé la tête.
La planète terre a aussi un peu pleuré.
Il a plu toute la semaine dernière. On gère encore les territoire inondés.
(en tout cas, ici)
1 milliard d'Euros!
Ce sera une cathédrale en or. Bluetooth. Dont les prêtres iront à Dubaï se payer des prostituées. En jet privé.
Où sont ces portefeuilles quand vient le moment d'investir dans la lutte aux changement climatiques?
C'était pas la journée de la Terre lundi? Zavez encore fermé les yeux? On s'en reparlera quand vos poumons seront affaissés.
Vous ne la méritez pas votre terre.
Je ne juge pas ceux qui donnent pour la cathédrale (oui, un peu). Le geste reste noble, généreux, gracieux et sensible. Mais une cathédrale c'est bien du caillou. Du caillou, c'est presqu'éternel. Pas un Homme. Le milliard expose l'absence de ce même milliard, ailleurs. On est vite à planter des sous dans un temple où on y raconte des histoires spirituelles difficiles à croire, et qui sont à la source de multiples et trop répétées horreurs mondiales, mais pour travailler sur l'humain, on reste radin.
C'est là que l'indécence est venue s'inviter un peu.
On se gargouillera d'oseille. Ce ne sera plus Quasimodo qui sonnera les cloches, mais Quasiloto.
J'ai pas envie de faire de la démagogie à 5 sous. Ce qui est arrivé EST terrible. Et personne ne pouvait prévoir l'élan de générosité mondial. Ceux qui disent que la France prétend ne pas avoir d'argent pour les gilets jaunes mais joue maintenant avec 1 milliard font du triste amalgame erroné. Cet argent, il vient d'ailleurs. Avant l'incendie, effectivement, la France ne l'avait pas. Ou en tout cas, ne le plaçait pas là.
Et ce sera toujours ça le problème. C'est de ça que je vous parle:
Là où on place notre argent.
Ce ne sera jamais unanime.
L'autre tantôt, je parlais avec un ami qui me disait qu'un proche avait fait pour 150$ de modifications sur sa voiture. Ce que je jugeais inutile et risible. Mais en même temps, je lui disais que j'ai eu 150$ en argent à Noël+mon anniversaire et je l'ai 100% investi dans des dvd ou des livres. Ce qui relève du même ridicule pour bien des gens.
La gestion des passions est comme la gestion des catastrophes.
Variable d'un terrien à un autre.
Oui, 1 milliard pour risquer à nouveau d'y mettre le feu (car on travaillait sur la cathédrale, c'est ce qui a fait brûler), ça touche à l'indécence, surtout si on s'arrête trop aux avantageuses fiscalités des déductions d'impôts que toucheront les entreprises mécènes, mais c'est aussi la loi de l'argent.
Faudrait pas verser dans l'envie.
C'est elle qui tue.
L'envie. L'envie créé des jaloux. De la jalousie naît l'impuissance.
Ce sont les impuissants qui tirent dans des foules heureuses.
La gestion de ce qui est terrible sera toujours comme le lecture du Coran.
À interprétations variables.
mardi 23 avril 2019
Cannes 2019
J'y ai été, en août 1995. C'était la saison morte. Mais j'ai foulé la croisette.
Tout était axé sur le Festival. Articulé autour de l'événement existant depuis 1946.
Ancien étudiant et travailleur du cinéma, ce serait un fascinant rêve pour moi d'un jour pouvoir y assister avec une passe donnant accès à quelques films.
Fantasme impossible.
Voici le programme de 2019 qui se tiendra du 14 au 25 mai prochain, sous la présidence du réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu.
En compétition officielle:
The Dead Don't Die de Jim Jarmush. Une comédie d'un réalisateur que j'aime beaucoup.
Atlantique de Mati Diop, un réalisateur Sénégalais dont on dit qu'il est l'avenir du pays dans le domaine.
Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles. l'histoire du documentariste tournant dans un village du Brésil où les habitants semblent cacher bien des choses.
Frankie d'Ira Sachs avec la formidable Isabelle Huppert.
A Hidden Life de Terrence Malick, film au sujet extraordinaire se concentrant sur le seul village Allemand à voter contre l'anschluss d'Hitler de 1938.
It Must Be Heaven d'Elia Suleiman qui suit un homme fuyant la Palestine et réalisant que la Palestine le suit. Film complété dans les rues de Montréal l'an dernier.
Les Misérables de Ladj Ly, qui adapte son court-métrage du même nom et qui ne reprend pas Victor Hugo, mais tourne la misère dans les rues de Paris.
Little Joe de Jessica Hausner, un film de science-fiction avec Emily Beecham, Ben Winshaw, Kit Connor et Kerry Fox. J'aime déjà. Dans ma liste de films à voir un jour.
Matthias & Maxime de Xavier Dolan. J'ai pas manqué un film de Dolan jusqu'à maintenant. Sans toutefois toujours aimer. Je voudrai surement aussi voir.
Oh Merci! d'Arnaud Deplechin. Vers 1997, la Cinémathèque Québcoise présentait Comment Je Me Suis Disputé Ma Vie Sexuelle de Deplechin. J'y travaillais. J'en ai vu des parties mais comme il y avait beaucoup de monde et que justement, je travaillais, je n'ai pas pu y être 100% attentif. Le peu que j'en ai vu m'avait plu et je me disais que je le reverrais une autre fois. Toutefois jamais ce film n'a été acheté par des distributeurs d'Amérique. Voilà un film que je voudrais voir dans son intégralité un jour. Son nouveau surement aussi.
Parasite de Bong Joon-Ho. Une famille de chômeurs s'intéresse à une autre famille avant de s'y trouver mêlée par un incident inattendu.
Portrait of a Lady on Fire de Céline Sciamma. Film historique placé dans la France et la Bretagne de 1760.
Sybil de Juliette Triet. Une romancière convertie en psychanalyste tente de revenir à l'écriture en enregistrant secrètement une patiente, une actrice enceinte d'un acteur avec laquelle elle tourne. Mais ça ne se passe pas au rythme souhaité. Avec l'excellente Adèle Exarchopoulos de La Vie d'Adèle.
Sorry We Missed You de Ken Loach. Un habitué et général chouchou de la croisette. J'avoue aussi beaucoup l'aimer. Une plongée dans la précarité, ce qui n'est pas étranger à l'univers de Loach, avec Uber dans le rôle du méchant.
Pain & Glory de Pedro Almodovar. Dont je ne suis pas un fan. J'essaie. Mais bon. Je n'y arrive jamais.
The Traitor de Marco Bellocchio racontant le trafic d'héroïne par l'intermédiaire de pizzerias.
La Gomera du roumain Corneliu Porumboiu nous présente des gens de loi jouant entre légalité et illégalité.
The Wild Goose Lake du chinois Diao Yinan où l'histoire d'un gangster sacrifiant tout pour sa famille et une femme rencontrée dans l'aventure.
Le Jeune Ahmed des frères Dardenne, fameux cinéastes ayant gagné deux fois la Palme d'Or déjà par le passé, et qui offre cette fois l'histoire très actuelle d'un jeune adolescent préparant un plan pour assassiner son enseignante selon une interprétation personnelle d'un passage du Coran.
41 autres films seront aussi présentés dans d'autres segments.
Cannes est une vraie passion cinématographique prenant vie.
Où les vrais gagnants sont toujours les passionnés de cinéma.
Cannes sera affreusement faux sur le tapis rouge.
Mais si vrai dans le noir, sur pellicule.
Tout était axé sur le Festival. Articulé autour de l'événement existant depuis 1946.
Ancien étudiant et travailleur du cinéma, ce serait un fascinant rêve pour moi d'un jour pouvoir y assister avec une passe donnant accès à quelques films.
Fantasme impossible.
Voici le programme de 2019 qui se tiendra du 14 au 25 mai prochain, sous la présidence du réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu.
En compétition officielle:
The Dead Don't Die de Jim Jarmush. Une comédie d'un réalisateur que j'aime beaucoup.
Atlantique de Mati Diop, un réalisateur Sénégalais dont on dit qu'il est l'avenir du pays dans le domaine.
Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles. l'histoire du documentariste tournant dans un village du Brésil où les habitants semblent cacher bien des choses.
Frankie d'Ira Sachs avec la formidable Isabelle Huppert.
A Hidden Life de Terrence Malick, film au sujet extraordinaire se concentrant sur le seul village Allemand à voter contre l'anschluss d'Hitler de 1938.
It Must Be Heaven d'Elia Suleiman qui suit un homme fuyant la Palestine et réalisant que la Palestine le suit. Film complété dans les rues de Montréal l'an dernier.
Les Misérables de Ladj Ly, qui adapte son court-métrage du même nom et qui ne reprend pas Victor Hugo, mais tourne la misère dans les rues de Paris.
Little Joe de Jessica Hausner, un film de science-fiction avec Emily Beecham, Ben Winshaw, Kit Connor et Kerry Fox. J'aime déjà. Dans ma liste de films à voir un jour.
Matthias & Maxime de Xavier Dolan. J'ai pas manqué un film de Dolan jusqu'à maintenant. Sans toutefois toujours aimer. Je voudrai surement aussi voir.
Sois distribué ici, buddy |
Oh Merci! d'Arnaud Deplechin. Vers 1997, la Cinémathèque Québcoise présentait Comment Je Me Suis Disputé Ma Vie Sexuelle de Deplechin. J'y travaillais. J'en ai vu des parties mais comme il y avait beaucoup de monde et que justement, je travaillais, je n'ai pas pu y être 100% attentif. Le peu que j'en ai vu m'avait plu et je me disais que je le reverrais une autre fois. Toutefois jamais ce film n'a été acheté par des distributeurs d'Amérique. Voilà un film que je voudrais voir dans son intégralité un jour. Son nouveau surement aussi.
Parasite de Bong Joon-Ho. Une famille de chômeurs s'intéresse à une autre famille avant de s'y trouver mêlée par un incident inattendu.
Portrait of a Lady on Fire de Céline Sciamma. Film historique placé dans la France et la Bretagne de 1760.
Sybil de Juliette Triet. Une romancière convertie en psychanalyste tente de revenir à l'écriture en enregistrant secrètement une patiente, une actrice enceinte d'un acteur avec laquelle elle tourne. Mais ça ne se passe pas au rythme souhaité. Avec l'excellente Adèle Exarchopoulos de La Vie d'Adèle.
Sorry We Missed You de Ken Loach. Un habitué et général chouchou de la croisette. J'avoue aussi beaucoup l'aimer. Une plongée dans la précarité, ce qui n'est pas étranger à l'univers de Loach, avec Uber dans le rôle du méchant.
Pain & Glory de Pedro Almodovar. Dont je ne suis pas un fan. J'essaie. Mais bon. Je n'y arrive jamais.
The Traitor de Marco Bellocchio racontant le trafic d'héroïne par l'intermédiaire de pizzerias.
La Gomera du roumain Corneliu Porumboiu nous présente des gens de loi jouant entre légalité et illégalité.
The Wild Goose Lake du chinois Diao Yinan où l'histoire d'un gangster sacrifiant tout pour sa famille et une femme rencontrée dans l'aventure.
Le Jeune Ahmed des frères Dardenne, fameux cinéastes ayant gagné deux fois la Palme d'Or déjà par le passé, et qui offre cette fois l'histoire très actuelle d'un jeune adolescent préparant un plan pour assassiner son enseignante selon une interprétation personnelle d'un passage du Coran.
41 autres films seront aussi présentés dans d'autres segments.
Cannes est une vraie passion cinématographique prenant vie.
Où les vrais gagnants sont toujours les passionnés de cinéma.
Cannes sera affreusement faux sur le tapis rouge.
Mais si vrai dans le noir, sur pellicule.
lundi 22 avril 2019
Ne Jamais Plus Tuer le Temps
J'ai éclaté de rire.
À mon dernier anniversaire, l'amoureuse m'a offert une montre Adidas Fitbit. Le type de montre qui te montre le calibre de ton pouls en temps réel, qui te présente l'heure bien entendu, qui calcule tes étapes de sommeil (donc tu couches la montre au bras) qui calcule tes pas, tes temps de jogging, etc. Ce type de chose. Elle te propose même des exercices de respiration.
Je l'aime beaucoup. Mais comme le téléphone intelligent, cette montre "intelligente" fonctionne à batterie et il faut, après quelques temps, la recharger.
La semaine dernière m'a été parfaitement folle.
Lundi, j'ai travaillé 10 heures, mais fait 227 kilomètres.
Mardi, 12h00, 254 kilomètres.
Mercredi 12h30, 201 kilomètres.
Jeudi, 12h00, 233 kilomètres.
L'amoureuse et moi n'avions pas pris le temps de communiquer adéquatement sur l'horaire du week-end de Pâques que nous allions passer à Québec. D'autant plus que dans cet horaire de fou, une offre nous était présentée sur notre maison à vendre, un inspecteur venait inspecter, on essayait une dernière fois de nous faire baisser notre prix, ce qu'on a refusé de faire, et on concluait mercredi soir. Nous avions la tête à bien d'autres choses.
Vendredi, je croyais avoir ma journée jusqu'à 16h30 pour faire tout ce que je veux:
-Regarder le premier épisode de Games Of Thrones dernière saison.
-Regarder les deux derniers épisodes de L'Amour est dans le Pré.
-Lire À Toi Pour Toujours, Ta Marie-Lou de Michel Tremblay que je pense n'avoir jamais lu.
-Peut-être aussi regarder un film.
-Vivre.
Mais non, l'amoureuse avait pris congé et on partait plutôt vers midi pour Québec. Ce qui ne me pressait pas tant. Je savais que j'aurais trois fois, peut-être 4, la conversation obligatoire sur la maison vendue et celle achetée, à venir. Et je ne voulais pas briser le mood de personne avec mon désenchantement de la chose.
Il est maintenant évident que j'ai besoin de temps. Et devant moi, branché à l'ordi, ma montre.
Ma montre qui chargeait. Ça m'a fait rire. C'était encore une parfaite métaphore de ma vie actuelle. Je chargeais du temps, parce qu' comme s'il m'en manquait.
Nous sommes bien partis vendredi. 4 heures de route. Ce qui restait inhabituel. D'habitude ça nous prend entre deux heures et deux heures et demi. 273 kilomètres de plus. Ce qui n'était PLUS inhabituel après la semaine que je venais de faire. Mais tout aussi crevant. J'étais profondément zombie une fois à Québec. J'ai même eu peur d'être sans conversation, surtout au troisième rendez-vous familial, chez ma mère, le dimanche, après un vendredi chez la belle-mère, un samedi chez le beau-père, une soirée entre amis et ce dimanche avec mes deux soeurs, leurs enfants et ma maman, encore une fois, plus crevé que le mot ne le laisse entendre.
Là je réalisais que mon corps me demandait de lever le pied. Vraiment. De prendre le temps de télécharger le dernier album de Beirut donc mes amis m'apprenaient la sortie, la veille. Pendant que je les initiait plus ou moins* aux saveurs de la formation Metric, que je leur avouais aimer beaucoup plus que je ne l'aurais jamais cru.
Comme prévu, on a parlé des maisons. Au début, j'ai plus ou moins esquivé en me cachant au sous-sol et dans les toilettes chez le beau-père, pour aussi y lire le livre de Tremblay que j'avais trainé dans mes bagages. Pour voler du temps. Et Tremblay m'a sorti du temps réel. Pour me faire jouer dans un univers sombre, mais formidable aussi. Un autre espace. Je ne l'avais effectivement jamais lu. Et une pièce de théâtre, ça se lit vraiment tout seul. Dans cet horaire de week-end pascal, j'ai eu le temps de la commencer et de la finir. J'achetais du temps un peu partout puisque qu'il me manquait aussi partout. Pour vivre.
Parce que parler des maisons, pour moi, c'était un peu mourir. Et on l'a fait partout. Comme anticipé. Et c'était tout à fait normal de leur part de féliciter et de me prêter des excitations qui n'étaient pas miennes. Mes soeurs faisaient exprès pour me narguer car elles savaient que je n'étais pas enthousiaste sur la nouvelle maison.
Le beau-père tournait aussi le fer dans la plaie en disant constamment des choses comme: "OOH! c'est fou ce que vous aurez du travail à faire cet été!"**
Ce à quoi je ne réagissais pas. Prenant le temps de changer de pièce pour ne pas cracher de venin.
Le temps, ça ne devrait être géré que d'une seule façon:
Le temps, ça se prend. Tout simplement.
C'est une chose qu'on apprend en vieillissant. Et que je chéris formidablement, maintenant.
Et je l'ai pris. En lisant Tremblay en sourdine. Noyant la déprime. Téléchargeant Beirut. Écoutant aussi Metric quand je le pouvais. Complétant finalement tout ce que j'avais prévu le vendredi, dimanche en commençant vers 17h30. Fatigue, pas fatigue. Puisqu'aujourd'hui: congé Pascal. Où je vivrai. Revisitant avec mes enfants Earth pour le jour de la terre.
Ce qui inclura aussi ironiquement le début de la lecture d'un livre de Fanny Britt, une intervenante de la radio que j'ai appris à aimer beaucoup, un livre qui s'appelle...Les Maisons...
Avec le but avoué de faire la paix, une fois pour toute avec tout ça.
Il le faudra prochainement.
L'amoureuse, avant de revenir vers Montréal, disait à Punkee, notre fille, "sors ton livre de ton sac qu'on met dans le coffre, tu pourras l'avancer, on a deux heures trente au moins à tuer."
J'ai éclaté de rire à nouveau.
Il ne faudra jamais plus tuer le temps.
Ce serait le plus grand des crimes.
*Certains connaissaient bien Metric, déjà.
**Non.
À mon dernier anniversaire, l'amoureuse m'a offert une montre Adidas Fitbit. Le type de montre qui te montre le calibre de ton pouls en temps réel, qui te présente l'heure bien entendu, qui calcule tes étapes de sommeil (donc tu couches la montre au bras) qui calcule tes pas, tes temps de jogging, etc. Ce type de chose. Elle te propose même des exercices de respiration.
Je l'aime beaucoup. Mais comme le téléphone intelligent, cette montre "intelligente" fonctionne à batterie et il faut, après quelques temps, la recharger.
La semaine dernière m'a été parfaitement folle.
Lundi, j'ai travaillé 10 heures, mais fait 227 kilomètres.
Mardi, 12h00, 254 kilomètres.
Mercredi 12h30, 201 kilomètres.
Jeudi, 12h00, 233 kilomètres.
L'amoureuse et moi n'avions pas pris le temps de communiquer adéquatement sur l'horaire du week-end de Pâques que nous allions passer à Québec. D'autant plus que dans cet horaire de fou, une offre nous était présentée sur notre maison à vendre, un inspecteur venait inspecter, on essayait une dernière fois de nous faire baisser notre prix, ce qu'on a refusé de faire, et on concluait mercredi soir. Nous avions la tête à bien d'autres choses.
Vendredi, je croyais avoir ma journée jusqu'à 16h30 pour faire tout ce que je veux:
-Regarder le premier épisode de Games Of Thrones dernière saison.
-Regarder les deux derniers épisodes de L'Amour est dans le Pré.
-Lire À Toi Pour Toujours, Ta Marie-Lou de Michel Tremblay que je pense n'avoir jamais lu.
-Peut-être aussi regarder un film.
-Vivre.
Mais non, l'amoureuse avait pris congé et on partait plutôt vers midi pour Québec. Ce qui ne me pressait pas tant. Je savais que j'aurais trois fois, peut-être 4, la conversation obligatoire sur la maison vendue et celle achetée, à venir. Et je ne voulais pas briser le mood de personne avec mon désenchantement de la chose.
Il est maintenant évident que j'ai besoin de temps. Et devant moi, branché à l'ordi, ma montre.
Ma montre qui chargeait. Ça m'a fait rire. C'était encore une parfaite métaphore de ma vie actuelle. Je chargeais du temps,
Nous sommes bien partis vendredi. 4 heures de route. Ce qui restait inhabituel. D'habitude ça nous prend entre deux heures et deux heures et demi. 273 kilomètres de plus. Ce qui n'était PLUS inhabituel après la semaine que je venais de faire. Mais tout aussi crevant. J'étais profondément zombie une fois à Québec. J'ai même eu peur d'être sans conversation, surtout au troisième rendez-vous familial, chez ma mère, le dimanche, après un vendredi chez la belle-mère, un samedi chez le beau-père, une soirée entre amis et ce dimanche avec mes deux soeurs, leurs enfants et ma maman, encore une fois, plus crevé que le mot ne le laisse entendre.
Là je réalisais que mon corps me demandait de lever le pied. Vraiment. De prendre le temps de télécharger le dernier album de Beirut donc mes amis m'apprenaient la sortie, la veille. Pendant que je les initiait plus ou moins* aux saveurs de la formation Metric, que je leur avouais aimer beaucoup plus que je ne l'aurais jamais cru.
Comme prévu, on a parlé des maisons. Au début, j'ai plus ou moins esquivé en me cachant au sous-sol et dans les toilettes chez le beau-père, pour aussi y lire le livre de Tremblay que j'avais trainé dans mes bagages. Pour voler du temps. Et Tremblay m'a sorti du temps réel. Pour me faire jouer dans un univers sombre, mais formidable aussi. Un autre espace. Je ne l'avais effectivement jamais lu. Et une pièce de théâtre, ça se lit vraiment tout seul. Dans cet horaire de week-end pascal, j'ai eu le temps de la commencer et de la finir. J'achetais du temps un peu partout puisque qu'il me manquait aussi partout. Pour vivre.
Parce que parler des maisons, pour moi, c'était un peu mourir. Et on l'a fait partout. Comme anticipé. Et c'était tout à fait normal de leur part de féliciter et de me prêter des excitations qui n'étaient pas miennes. Mes soeurs faisaient exprès pour me narguer car elles savaient que je n'étais pas enthousiaste sur la nouvelle maison.
Le beau-père tournait aussi le fer dans la plaie en disant constamment des choses comme: "OOH! c'est fou ce que vous aurez du travail à faire cet été!"**
Ce à quoi je ne réagissais pas. Prenant le temps de changer de pièce pour ne pas cracher de venin.
Le temps, ça ne devrait être géré que d'une seule façon:
Le temps, ça se prend. Tout simplement.
C'est une chose qu'on apprend en vieillissant. Et que je chéris formidablement, maintenant.
Et je l'ai pris. En lisant Tremblay en sourdine. Noyant la déprime. Téléchargeant Beirut. Écoutant aussi Metric quand je le pouvais. Complétant finalement tout ce que j'avais prévu le vendredi, dimanche en commençant vers 17h30. Fatigue, pas fatigue. Puisqu'aujourd'hui: congé Pascal. Où je vivrai. Revisitant avec mes enfants Earth pour le jour de la terre.
Ce qui inclura aussi ironiquement le début de la lecture d'un livre de Fanny Britt, une intervenante de la radio que j'ai appris à aimer beaucoup, un livre qui s'appelle...Les Maisons...
Avec le but avoué de faire la paix, une fois pour toute avec tout ça.
Il le faudra prochainement.
L'amoureuse, avant de revenir vers Montréal, disait à Punkee, notre fille, "sors ton livre de ton sac qu'on met dans le coffre, tu pourras l'avancer, on a deux heures trente au moins à tuer."
J'ai éclaté de rire à nouveau.
Il ne faudra jamais plus tuer le temps.
Ce serait le plus grand des crimes.
*Certains connaissaient bien Metric, déjà.
**Non.
dimanche 21 avril 2019
L'indélébile Humiliation Volontaire de E.L.James
Ericka Leonard était directrice de la production à la BBC, puis directrice de la société de production télévisuelle Shootingstarsproductions avant de faire la vraie grosse passe en affaires et devenir l'une des femmes les plus riches au monde.
Sous le pseudonyme de E.L.James.
Quand la série de romans pour adolescents Twilight est lancé en livres , entre 2005 et 2008, et ensuite quand celle-ci est adaptée en films, entre 2008 et 2012, Leonard les dévore. Elle adore. Ça lui donne la folle envie de vivre un rêve: écrire. Avec l'aide de son mari, en 2009, elle commence à écrire sur le net des fictions à caractère érotique, qui seront de plus en plus inspirés de ses propres fantasmes à elle.
Partiellement inspiré des vampires Bella Swan et Edward Cullen des romans et films Twilight, elle écrit Master of the universe I & II. Bella devient Anastasia Steele et Edward devient Christian Grey. Bonne idée, elle change son titre pour Fifty Shades of Grey, à la fois un jeu de mots envers le mystérieux multimilionnaire de son histoire, à la fois une belle pensée envoyée dans l'air cosmique voulant suggérer que nous sommes tous teints de couleurs extrêmement variées. Et devons le rester.
La réception de sa trilogie sera phénoménale. Il se trouve que son fantasme est aussi l'écho de millions d'autres femmes, et peut-être d'autant d'hommes. En vacances, au Mexique, je n'ai pas réussi à prendre une photo (j'aurais eu à le faire teès discrètement au risque de passer pour pervers) mais autour d'une piscine, pendant une semaine, il y avait pas moins de 6 femmes différentes (et un homme), donc 7 personnes, c'était en 2012, qui lisaient tous en même temps le premier tome. Des gens qui ne voyageaient pas ensemble. Et qui était très absorbés par le livre. C'est une image qui m'a marqué profondément. C'était vraiment devenu un phénomène.
Comme Harry Potter l'a été.
Et comme Harry Potter, ça a peut-être fait lire des tas de gens qui ne lisaient peut-être jamais. J'étais assez content. J'ai donc aussi choisi de le lire. J'ai trouvé très pauvre, au niveau de l'écriture et bon, pas vraiment excitant. Mais relativement déprimant de penser qu'il faille peut-être se marcher complètement sur la dignité pour plaire ou se faire plaisir. Pas mon truc. Mais je n'étais pas le public visé. La trilogie démocratisant les pratiques sado-masochistes chez les femmes a définitivement répondu à un besoin chez un paquet de femmes dans le monde. Le fantasme a fait écho. Encore aujourd'hui, faites le test, en regardant ce que les gens lisent sur la plage, vous trouverez toujours quelqu'un (une femme) en train de lire un des trois tomes. Ou une des deux suites du point de vue de Grey. Le premier tome est tout de même sorti il y a presque 10 ans. Elle en vendra 150 millions. Qu'on aime ou non. ça force une certaine admiration. Elle a écrit facilement, une danse assez paresseuse, qu'on ne peut surtout pas faire toute seule, et qui a besoin d'un guide sinon madame ne bouge pas, et le fantasme sécuritaire du millionnaire cochon jouant au maître sexuel qui a facilement décomplexé des millions de personnes, secrètement gênées de penser qu'elles étaient seules à penser à ces choses avec un certain émoi.
Traiter de la sécurité par l'insécurité restait une piste intéressante. La déstabilisation a touché sa cible et c'est tant mieux.
Toutefois, son dernier effort, lancé cette semaine, frôle le pathétisme.
Le dégradant, le rétrograde.
Ça partait de la noble idée de parler de l'immigration et de trafic humain. En effet, un de ses personnages, Alessia, est une immigrante d'origine Albanaise, maltraitée chez elle, menacée des pires choses, promises à un gangster local par son propre père, et devenue bonne chez un (autre) multimillionnaire, un DJ/photographe/playboy qui ne pense qu'à baiser. Ce qui sera sa mission avouée, même quand elle se réveille la nuit, en criant, cauchemardant son passé. Lui, un duc, lui tient la main en souhaitant la faire crier autrement (c'est écrit sans sensibilité comme ça).
Très vite évacuée l'idée du trafic humain, on effleure à peine, et on glisse dans le semen de la passion amoureuse où le multimillionnaire, attiré par les vierges de 23 ans, qui n'ont jamais pris d'alcool de leur vie et qui se sont fait convaincre qu'une femme doit obéir à un homme en tout temps, l'invitera à vivre avec lui. Et dans ce qui semble être une affirmation féministe (James vend son livre comme ça) le personnage d'Alessia prend une grande respiration et lui dit fermement: "Je ferai le ménage chez vous, et tu me paieras."
(...)
Pendant que des pompières éteignent des feux, sauve des sinistrés, font de l'ardue négociation avec les preneurs d'otages ou tente de devenir de meilleures combattantes à mains nues pour sauver le monde des méchants, Miss James fait de sa ménagère immigrée, un autre corps à exploiter au service d'un mâle. Un corps propre.
Finalement ma photo avec des femmes en bikini lisant Fifty Shades of Grey autour d'une piscine me semble moins perverse.
Ou plus encore?
Je ne sais plus.
E.L. James réussit encore à faire ce qu'elle fait de mieux.
Déstabiliser.
Pas certain que sa conception de la dynamique homme/femme soit complètement raccord avec les femmes de notre époque.
J'ai la prétention de croire que non.
J'espère donc.
Nous devons tous être de multiples couleurs.
Mais certaines peuvent moins nous convenir.
Sous le pseudonyme de E.L.James.
Quand la série de romans pour adolescents Twilight est lancé en livres , entre 2005 et 2008, et ensuite quand celle-ci est adaptée en films, entre 2008 et 2012, Leonard les dévore. Elle adore. Ça lui donne la folle envie de vivre un rêve: écrire. Avec l'aide de son mari, en 2009, elle commence à écrire sur le net des fictions à caractère érotique, qui seront de plus en plus inspirés de ses propres fantasmes à elle.
Partiellement inspiré des vampires Bella Swan et Edward Cullen des romans et films Twilight, elle écrit Master of the universe I & II. Bella devient Anastasia Steele et Edward devient Christian Grey. Bonne idée, elle change son titre pour Fifty Shades of Grey, à la fois un jeu de mots envers le mystérieux multimilionnaire de son histoire, à la fois une belle pensée envoyée dans l'air cosmique voulant suggérer que nous sommes tous teints de couleurs extrêmement variées. Et devons le rester.
La réception de sa trilogie sera phénoménale. Il se trouve que son fantasme est aussi l'écho de millions d'autres femmes, et peut-être d'autant d'hommes. En vacances, au Mexique, je n'ai pas réussi à prendre une photo (j'aurais eu à le faire teès discrètement au risque de passer pour pervers) mais autour d'une piscine, pendant une semaine, il y avait pas moins de 6 femmes différentes (et un homme), donc 7 personnes, c'était en 2012, qui lisaient tous en même temps le premier tome. Des gens qui ne voyageaient pas ensemble. Et qui était très absorbés par le livre. C'est une image qui m'a marqué profondément. C'était vraiment devenu un phénomène.
Comme Harry Potter l'a été.
Et comme Harry Potter, ça a peut-être fait lire des tas de gens qui ne lisaient peut-être jamais. J'étais assez content. J'ai donc aussi choisi de le lire. J'ai trouvé très pauvre, au niveau de l'écriture et bon, pas vraiment excitant. Mais relativement déprimant de penser qu'il faille peut-être se marcher complètement sur la dignité pour plaire ou se faire plaisir. Pas mon truc. Mais je n'étais pas le public visé. La trilogie démocratisant les pratiques sado-masochistes chez les femmes a définitivement répondu à un besoin chez un paquet de femmes dans le monde. Le fantasme a fait écho. Encore aujourd'hui, faites le test, en regardant ce que les gens lisent sur la plage, vous trouverez toujours quelqu'un (une femme) en train de lire un des trois tomes. Ou une des deux suites du point de vue de Grey. Le premier tome est tout de même sorti il y a presque 10 ans. Elle en vendra 150 millions. Qu'on aime ou non. ça force une certaine admiration. Elle a écrit facilement, une danse assez paresseuse, qu'on ne peut surtout pas faire toute seule, et qui a besoin d'un guide sinon madame ne bouge pas, et le fantasme sécuritaire du millionnaire cochon jouant au maître sexuel qui a facilement décomplexé des millions de personnes, secrètement gênées de penser qu'elles étaient seules à penser à ces choses avec un certain émoi.
Traiter de la sécurité par l'insécurité restait une piste intéressante. La déstabilisation a touché sa cible et c'est tant mieux.
Toutefois, son dernier effort, lancé cette semaine, frôle le pathétisme.
Le dégradant, le rétrograde.
Ça partait de la noble idée de parler de l'immigration et de trafic humain. En effet, un de ses personnages, Alessia, est une immigrante d'origine Albanaise, maltraitée chez elle, menacée des pires choses, promises à un gangster local par son propre père, et devenue bonne chez un (autre) multimillionnaire, un DJ/photographe/playboy qui ne pense qu'à baiser. Ce qui sera sa mission avouée, même quand elle se réveille la nuit, en criant, cauchemardant son passé. Lui, un duc, lui tient la main en souhaitant la faire crier autrement (c'est écrit sans sensibilité comme ça).
Très vite évacuée l'idée du trafic humain, on effleure à peine, et on glisse dans le semen de la passion amoureuse où le multimillionnaire, attiré par les vierges de 23 ans, qui n'ont jamais pris d'alcool de leur vie et qui se sont fait convaincre qu'une femme doit obéir à un homme en tout temps, l'invitera à vivre avec lui. Et dans ce qui semble être une affirmation féministe (James vend son livre comme ça) le personnage d'Alessia prend une grande respiration et lui dit fermement: "Je ferai le ménage chez vous, et tu me paieras."
(...)
Pendant que des pompières éteignent des feux, sauve des sinistrés, font de l'ardue négociation avec les preneurs d'otages ou tente de devenir de meilleures combattantes à mains nues pour sauver le monde des méchants, Miss James fait de sa ménagère immigrée, un autre corps à exploiter au service d'un mâle. Un corps propre.
Finalement ma photo avec des femmes en bikini lisant Fifty Shades of Grey autour d'une piscine me semble moins perverse.
Ou plus encore?
Je ne sais plus.
E.L. James réussit encore à faire ce qu'elle fait de mieux.
Déstabiliser.
Pas certain que sa conception de la dynamique homme/femme soit complètement raccord avec les femmes de notre époque.
J'ai la prétention de croire que non.
J'espère donc.
Nous devons tous être de multiples couleurs.
Mais certaines peuvent moins nous convenir.
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