"If bad things happen on tv, they could make a movie of you and me"
- Hoggard/Howes/Poederooyen
Hello
Quand je tape ici, je ne sais jamais complètement à qui je m'adresse.
Je lance des galets sur l'eau, je ne mesure pas les bonds.
Hello.
Voilà un titre qu'on entend partout depuis plus d'un mois.
Que ce soit chanté par le Canada, l'Angleterre ou l'Australie.
Un autre titre qu'on entend beaucoup aussi c'est celui de Drake.
Adèle, Drake, Hedley, sont tous le reflet de leur époque.
Ils nous chantent la réalité des téléphones dans nos vies.
Je lisais récemment qu'il y aurait en ce moment officiellement plus de téléphones cellulaires disponibles sur la planète terre qu'il n'y aurait d'humains.
Et il va sans dire aussi que, toute époque confondue, nous ne nous sommes jamais plus pris en photo nous-mêmes qu'en cette ère du moi pluriel.
On ne s'écoute plus aussi bien que l'on se regarde.
On se plastifie au sens propre comme au sens figuré.
J'ai la trouille du vieillard.
Vous savez celui qui a l'impression que le monde qu'il habite lui échappe peu à peu.
Et l'inquiète, parce que non seulement il comprend moins bien ce monde qui s'agite autour de lui, mais il refuse aussi de plus en plus d'y participer.
Ce n'est pas complètement mon cas, mais un peu aussi.
En ce jour de Noël mouillé, je vous souhaite d'être écouté.
On écoute de moins en moins bien. Investi sur nous-même dans le silo qui guide nos regards sur nos téléphones. Le niveau de distraction et la capacité de concentration plient devant la facilité à se laisser distraire ailleurs. Être enseignant de nos jours doit relever de la prestidigitation.
À toi, qui se sent seul(e), je souhaites que tu sois écouté(e).
C'est aussi mon voeu le plus cher pour 2016. Que les gens réapprennent à s'écouter.
C'est encore possible de s'écouter. C'est encore le meilleur moyen de se comprendre. De s'aimer entre nous.
Aimons nous entre nous. Aussi différents soit-on.
Pour que nos rêves se réalisent, il faut d'abord que certains les entendent.
Pour que l'amour sévisse dans vos vies, il faut encore que quelqu'un écoute votre passion pour l'autre et y fasse écho.
Que votre Noël soit le plus beau.
Que vous souhaits soient écoutés.
Qu'il y ait quelqu'un au bout de vos lignes qui ne soit pas que vous-mêmes.
On attrape pas la lune dans le reflet d'un lac.
Joyeux Noël qui que vous soyez et où que vous soyez.
Pensez aux autres.
Vous ne fêter pas Noël?
Fêter la paix avec vos proches alors.
Fêter l'amour.
On ne se lasse pas de fêter l'amour.
Écouter est un acte d'amour.
Hello,
XXX
vendredi 25 décembre 2015
jeudi 24 décembre 2015
Lumignon
Depuis que je sépare mon 8 heures de travail de nuit en 5h00 heures à l'intérieur suivies de 3 dehors sur les quais, chaque fois que je termine de travailler, j'ai la tête du gars qui termine une journée de ski.
Avec l'exacte même fatigue physique, mais aussi avec les mêmes joues rosées, ainsi que le nez, soit les seules parties exposées quand je décharge du quai.
Pour celui qui ne connaît pas mon horaire du temps, j'ai aussi la tête qu'aurait l'ivrogne. Nez rouge, joues rosées, yeux vitreux et parfois lignés rouges du gars qui a bossé fort dans la nuit et qui a peu/pas assez dormi.
Vous, vous êtes dans la confidence, vous savez comment je me consume le système.
Pas l'homme de la rue.
Alors quand je me pointe dans un commerce. Cherchant des boutons de manchettes, chose que non seulement je ne remarque pas du tout sur les autres, mais que je trouve d'une inutilité et d'une stupidité royale, je vois dans l'oeil de celle qui me conseille une sorte de condescendance, ou si vous préférez, une bienveillance que l'on accorderait généralement à une personne du bel âge. On fait attention, le monsieur, il est rond.
ET BEN NON!
Je n'ai que travaillé dans la nuit, puis exposé ma face au grand vent sur les berges du St-Laurent où il vente tout le temps.
J'ai acheté une belle chemise noire de vampire, il y a un an à l'oeil. Un oeil pas ligné rouge. Je l'ai peut-être essayée, je ne me souviens plus, mais ça m'étonnerait, je n'ai jamais remarqué que la chemise n'avait pas de boutons de manchettes. L'avoir essayé j'aurais bien vu que les manches pendent comme un pirate.
Ou je l'ai essayé et trouvait que ça tombait bien, puisque je suis aussi pirate. Peu importe,
Je m'en sortais toujours depuis un an en la portant là où il fait chaud, en roulant les manches. Mais cette année, pour le temps de fêtes, l'amoureuse me veut bouton-de-manchetté. Elle m'a sommé d'aller m'en acheter.
C'est un peu comme si je lui avait demandé d'aller me magasiner un poster de "bon" joueur de hockey.
Non seulement je ne connais RIEN des boutons de manchettes, mais je ne les ai jamais remarqués sur un autre, je ne sais donc pas reconnaître le "beau" bouton de manchette du "laid".
Je suis si novice en la matière que le jour où je les ai magasiné, j'ai pris en photo ceux qui me plaisaient le plus et, incertain, je les ai envoyés à l'amoureuse pour validation. Afin qu'elle confirme ou infirme mon choix. Elle n'a rien fait de tout ça, trop occupée cette journée-là. Tant mieux car j'ai réalisé par la suite (Mon fils m'a fait réalisé en fait) que mon choix allait s'arrêter sur l'arrière d'un bouton de manchette et non sur un bouton de manchette en soi. La fille ensuite nous as confirmé que ça pouvait se porter des deux côtés, mais le doute à subsisté et j'ai finalement choisi un autre tandem de boutons de manchettes.
Quel achat nul. 41$ qui ne me seront jamais remis. Je les ai choisis noirs pour qu'ils se fondent avec la chemise. Pour qu'on ne les remarque donc pas. On ne devrait jamais remarquer les boutons de manchettes. La vie est ailleurs. Dans les yeux pas fatigués entre autre.
Nous étions le 22 décembre. Il y avait 100 fois trop de monde partout. J'étais impatient. J'ai attendu plus de 20 minutes à la caisse dans une file pour un achat qui ne me tentait en rien. J'étais fatigué d'être fatigué. Je trouvais les filles du 450 épaisses de faire des achats qu'elles n'aimaient plus et qui les retournaient avec complications et caprices. Je ne voulais qu'être ailleurs.
Je n'aime pas cette période de l'année, Encore moins quand il n'y a pas de neige.
Une caissière a eu pitié de nous et a ouvert une nouvelle caisse. Bien entendu j'étais trop près de passer pour changer de file à temps et tout le monde a fini par passer sauf moi car la cliente devant moi étirait son temps avec la caissière comme ce n'est pas permis à ce temps-ci de l'année.
J'ai fini par passer avec l'autre caissière qui a eu un sourire de sympathie complice à mon égard. Où étais-ce ma face de lumignon qui lui faisait rosir ses pommettes à elle aussi.
"J'ai tu l'air impatient?" que je me suis surpris à lui dire.
"Non, au contraire, je vous trouve très calme, on a des clients des fois..."
"J'ai travaillé toute la nuit, dehors au grand vent, je suis crevé..."que je n'avais pas besoin de lui dire, mais que je lui ai dit quand même.
"...C'est pour ça que j'ai une face d'après-ski"
Voilà que je trahissais une certaine vanité un peu futile.
"je sais que j'ai une tête de lumignon" que je lui ait dit en rapport avec ce qu'elle venait de me dire.
Elle n'avait aucune raison, elle non plus, de me dire ce qui allait suivre. Ou du moins d'insister.
"Non, j'ai dit : Moi je trouve ça mignon" a-t-elle précisée, prenant à son tour les joues rosées que j'avais moi-même sur ma propre face. "...à quelle nom je fais la facture?" a-t-elle ensuite rajouté plus professionnelle.
"Rudolph, Rudolph De Raidnozrhêndir"
J'ai pris du rouge en soirée pour honorer ma face.
Magasiner quelque chose de con comme des boutons de manchettes n'était pas si souffrant après tout.
Simplement vaniteux.
Avec l'exacte même fatigue physique, mais aussi avec les mêmes joues rosées, ainsi que le nez, soit les seules parties exposées quand je décharge du quai.
Pour celui qui ne connaît pas mon horaire du temps, j'ai aussi la tête qu'aurait l'ivrogne. Nez rouge, joues rosées, yeux vitreux et parfois lignés rouges du gars qui a bossé fort dans la nuit et qui a peu/pas assez dormi.
Vous, vous êtes dans la confidence, vous savez comment je me consume le système.
Pas l'homme de la rue.
Alors quand je me pointe dans un commerce. Cherchant des boutons de manchettes, chose que non seulement je ne remarque pas du tout sur les autres, mais que je trouve d'une inutilité et d'une stupidité royale, je vois dans l'oeil de celle qui me conseille une sorte de condescendance, ou si vous préférez, une bienveillance que l'on accorderait généralement à une personne du bel âge. On fait attention, le monsieur, il est rond.
ET BEN NON!
Je n'ai que travaillé dans la nuit, puis exposé ma face au grand vent sur les berges du St-Laurent où il vente tout le temps.
J'ai acheté une belle chemise noire de vampire, il y a un an à l'oeil. Un oeil pas ligné rouge. Je l'ai peut-être essayée, je ne me souviens plus, mais ça m'étonnerait, je n'ai jamais remarqué que la chemise n'avait pas de boutons de manchettes. L'avoir essayé j'aurais bien vu que les manches pendent comme un pirate.
Ou je l'ai essayé et trouvait que ça tombait bien, puisque je suis aussi pirate. Peu importe,
Je m'en sortais toujours depuis un an en la portant là où il fait chaud, en roulant les manches. Mais cette année, pour le temps de fêtes, l'amoureuse me veut bouton-de-manchetté. Elle m'a sommé d'aller m'en acheter.
C'est un peu comme si je lui avait demandé d'aller me magasiner un poster de "bon" joueur de hockey.
Non seulement je ne connais RIEN des boutons de manchettes, mais je ne les ai jamais remarqués sur un autre, je ne sais donc pas reconnaître le "beau" bouton de manchette du "laid".
Je suis si novice en la matière que le jour où je les ai magasiné, j'ai pris en photo ceux qui me plaisaient le plus et, incertain, je les ai envoyés à l'amoureuse pour validation. Afin qu'elle confirme ou infirme mon choix. Elle n'a rien fait de tout ça, trop occupée cette journée-là. Tant mieux car j'ai réalisé par la suite (Mon fils m'a fait réalisé en fait) que mon choix allait s'arrêter sur l'arrière d'un bouton de manchette et non sur un bouton de manchette en soi. La fille ensuite nous as confirmé que ça pouvait se porter des deux côtés, mais le doute à subsisté et j'ai finalement choisi un autre tandem de boutons de manchettes.
Quel achat nul. 41$ qui ne me seront jamais remis. Je les ai choisis noirs pour qu'ils se fondent avec la chemise. Pour qu'on ne les remarque donc pas. On ne devrait jamais remarquer les boutons de manchettes. La vie est ailleurs. Dans les yeux pas fatigués entre autre.
Nous étions le 22 décembre. Il y avait 100 fois trop de monde partout. J'étais impatient. J'ai attendu plus de 20 minutes à la caisse dans une file pour un achat qui ne me tentait en rien. J'étais fatigué d'être fatigué. Je trouvais les filles du 450 épaisses de faire des achats qu'elles n'aimaient plus et qui les retournaient avec complications et caprices. Je ne voulais qu'être ailleurs.
Je n'aime pas cette période de l'année, Encore moins quand il n'y a pas de neige.
Une caissière a eu pitié de nous et a ouvert une nouvelle caisse. Bien entendu j'étais trop près de passer pour changer de file à temps et tout le monde a fini par passer sauf moi car la cliente devant moi étirait son temps avec la caissière comme ce n'est pas permis à ce temps-ci de l'année.
J'ai fini par passer avec l'autre caissière qui a eu un sourire de sympathie complice à mon égard. Où étais-ce ma face de lumignon qui lui faisait rosir ses pommettes à elle aussi.
"J'ai tu l'air impatient?" que je me suis surpris à lui dire.
"Non, au contraire, je vous trouve très calme, on a des clients des fois..."
"J'ai travaillé toute la nuit, dehors au grand vent, je suis crevé..."que je n'avais pas besoin de lui dire, mais que je lui ai dit quand même.
"...C'est pour ça que j'ai une face d'après-ski"
Voilà que je trahissais une certaine vanité un peu futile.
"je sais que j'ai une tête de lumignon" que je lui ait dit en rapport avec ce qu'elle venait de me dire.
Elle n'avait aucune raison, elle non plus, de me dire ce qui allait suivre. Ou du moins d'insister.
"Non, j'ai dit : Moi je trouve ça mignon" a-t-elle précisée, prenant à son tour les joues rosées que j'avais moi-même sur ma propre face. "...à quelle nom je fais la facture?" a-t-elle ensuite rajouté plus professionnelle.
"Rudolph, Rudolph De Raidnozrhêndir"
J'ai pris du rouge en soirée pour honorer ma face.
Magasiner quelque chose de con comme des boutons de manchettes n'était pas si souffrant après tout.
Simplement vaniteux.
mercredi 23 décembre 2015
Windsor Klébert, L'Exil & Le Rien (qui est tout)
Windsor Klébert c'est le vrai prénom de Dany.
Dany Laferrière.
Windsor Klébert c'est aussi le prénom de son père, ancien maire de Port-au-Prince. C'est justement parce que son père avait un poste d'autorité que ses parents, sous le régime de Duvalier, l'ont protégé en le cachant chez la grand-mère qui l'a élevé. Les parents de Dany avaient peur qu'on se serve du fils pour faire du chantage ou encore pour y aller de représailles à l'égard du père.
Journaliste et intellectuel depuis toujours, Dany est fortement marqué par l'assassinat de son collègue journaliste Gasner Raymond par les tontons macoute en juin 1976. Convaincu qu'il se trouve lui aussi sur la liste des "indésirables" de Duvalier, il fuit le pays en n'informant que sa mère pour Montréal. Il retourne en Haïti trois ans plus tard, y trouvant l'amour de sa vie, qui lui donnera trois filles.
Dany fait plusieurs petits boulots, mais surtout il vit. Il vibre de tout son lui-même. Il est une éponge comme tout bon écrivain se doit de l'être. Et Dany est un bon écrivain. Mais il est surtout un bon vivant.
J'ai l'impression que je le connais depuis toujours et pourtant je ne lui ai jamais parlé. Quand il se prononce, je sais comment il réagira à telle ou telle question. Je connais son tempérament qui me rappelle celui de tous mes amis d'origine haïtienne.
Ces amis, comme Dany, savent cultiver la patience. Le sentiment d'urgence leur est souvent étranger. Ils prennent le temps. Ça peut tomber sur les nerfs de certains, mais la plupart du temps ça tombe sur des nerfs déjà trop tendus.
Je ne suis pas émigré. Je suis un faux émigré. J'ai quitté le 418 en 1991 pour le 819, puis le 819 pour le 514 dès l'année suivante. Et depuis 2002, je suis dans le 450. Mais rêve encore du 514.
Le meilleur livre que j'ai pu lire sur l'exil est un livre de Dany Laferrière. Ça s'appelle Chronique de la Dérive Douce. C'est en fait moins un livre sur l'exil qu'un livre sur un atterrissage quelque part. Dany à Montréal en 1976. Ce sont de courts textes, en prose, qui sont autant de moments saisis à cette année de grands bouleversements dans la vie de Laferrière, dans un décor que l'on connait si bien, celui de la rue St-Denis et de ses environs.
C'est forcément aussi un livre sur l'exil. Parce que quand on atterrit, on arrive de quelque part. Et on traîne des traces de ce quelque part avec nous. Le regard de Laferrière sur notre ville est tout ce qu'il y a de plus candides.
Quand j'ai découvert Chronique de la Dérive Douce, j'étais dans un avion. Un petit vol de 2 heures. J'ai fini le livre avant l'atterrissage. Ça me semblait approprié de lire sur le déracinement en plein vol pour ailleurs. Quand je voulais lire sur l'exil je lisais Marco Micone (ou Kim Thùy que je ne connaissais pas encore, toutefois). Dany m'a extraordinairement charmé avec son livre. J'ai tant aimé qu'à mon retour je l'ai acheté. Pour qu'il ait des redevances, mais aussi dans le but d'en faire une adaptation pour un court ou un moyen métrage. Chose que je n'ai pas pris le temps de faire encore.
Dany prend le temps. C'est ce qui me plait chez lui. Il aime ne rien faire et le revendique. Il n'a pas peur de dire que ça peut être beau le rien.
Le 12 décembre dernier, cela a fait deux ans que Dany Laferrière a été élu au premier tour de scrutin comme membre du 2ème fauteuil de l'Académie Française. Devenant à la fois le tout premier auteur d'Haïti à y être élu, mais aussi le premier Canadien et le premier Québécois.
L'Académie Française, ce n'est absolument rien.
C'est comme notre sénat.
Mais axé sur la langue française.
On y lit. On y discute. On y pelte des tonnes de nuages.
Mais surtout on fait ce que Lafferrière a fait toute sa vie, on y créé un espace.
Un espace pour réfléchir.
Pour réinventer le monde.
Pour redéfinir la planète avec de nouveaux regards.
Un espace pour prendre le contrôle de sa vie et non l'inverse.
Dany a multiplié les efforts pour obtenir son fauteuil à L'Académie.
Il a travaillé très fort et partout pour arriver à ses fins.
Pour arriver à ce rien.
Ce magnifique rien.
Dany Laferrrière est bien.
Et quand on l'entend maintenant parler à la radio, on le comprend tout de suite.
On entend ce rien qui lui va et le rend si bien. Un riche rien. Un magnifique rien. Un rien qui n'est aucunement péjoratif. Et qui est aussi tout.
Il a son espace, et il y baigne dans le plus total bonheur.
Sa dérive douce est devenue chaise longue sur le devant d'un yacht au soleil.
Rêvant encore et toujours de boumba chargé de victuailles.
Parce que toute sa vie on a faim.
Sinon on est mort.
Dany est bien vivant.
En cette année où l'émigration a été l'un des thèmes les plus importants de 2015, Dany Laferrière, me semble tout ce qu'il y a de plus pertinent.
Dany Laferrière.
Windsor Klébert c'est aussi le prénom de son père, ancien maire de Port-au-Prince. C'est justement parce que son père avait un poste d'autorité que ses parents, sous le régime de Duvalier, l'ont protégé en le cachant chez la grand-mère qui l'a élevé. Les parents de Dany avaient peur qu'on se serve du fils pour faire du chantage ou encore pour y aller de représailles à l'égard du père.
Journaliste et intellectuel depuis toujours, Dany est fortement marqué par l'assassinat de son collègue journaliste Gasner Raymond par les tontons macoute en juin 1976. Convaincu qu'il se trouve lui aussi sur la liste des "indésirables" de Duvalier, il fuit le pays en n'informant que sa mère pour Montréal. Il retourne en Haïti trois ans plus tard, y trouvant l'amour de sa vie, qui lui donnera trois filles.
Dany fait plusieurs petits boulots, mais surtout il vit. Il vibre de tout son lui-même. Il est une éponge comme tout bon écrivain se doit de l'être. Et Dany est un bon écrivain. Mais il est surtout un bon vivant.
J'ai l'impression que je le connais depuis toujours et pourtant je ne lui ai jamais parlé. Quand il se prononce, je sais comment il réagira à telle ou telle question. Je connais son tempérament qui me rappelle celui de tous mes amis d'origine haïtienne.
Ces amis, comme Dany, savent cultiver la patience. Le sentiment d'urgence leur est souvent étranger. Ils prennent le temps. Ça peut tomber sur les nerfs de certains, mais la plupart du temps ça tombe sur des nerfs déjà trop tendus.
Je ne suis pas émigré. Je suis un faux émigré. J'ai quitté le 418 en 1991 pour le 819, puis le 819 pour le 514 dès l'année suivante. Et depuis 2002, je suis dans le 450. Mais rêve encore du 514.
Le meilleur livre que j'ai pu lire sur l'exil est un livre de Dany Laferrière. Ça s'appelle Chronique de la Dérive Douce. C'est en fait moins un livre sur l'exil qu'un livre sur un atterrissage quelque part. Dany à Montréal en 1976. Ce sont de courts textes, en prose, qui sont autant de moments saisis à cette année de grands bouleversements dans la vie de Laferrière, dans un décor que l'on connait si bien, celui de la rue St-Denis et de ses environs.
C'est forcément aussi un livre sur l'exil. Parce que quand on atterrit, on arrive de quelque part. Et on traîne des traces de ce quelque part avec nous. Le regard de Laferrière sur notre ville est tout ce qu'il y a de plus candides.
Quand j'ai découvert Chronique de la Dérive Douce, j'étais dans un avion. Un petit vol de 2 heures. J'ai fini le livre avant l'atterrissage. Ça me semblait approprié de lire sur le déracinement en plein vol pour ailleurs. Quand je voulais lire sur l'exil je lisais Marco Micone (ou Kim Thùy que je ne connaissais pas encore, toutefois). Dany m'a extraordinairement charmé avec son livre. J'ai tant aimé qu'à mon retour je l'ai acheté. Pour qu'il ait des redevances, mais aussi dans le but d'en faire une adaptation pour un court ou un moyen métrage. Chose que je n'ai pas pris le temps de faire encore.
Dany prend le temps. C'est ce qui me plait chez lui. Il aime ne rien faire et le revendique. Il n'a pas peur de dire que ça peut être beau le rien.
Le 12 décembre dernier, cela a fait deux ans que Dany Laferrière a été élu au premier tour de scrutin comme membre du 2ème fauteuil de l'Académie Française. Devenant à la fois le tout premier auteur d'Haïti à y être élu, mais aussi le premier Canadien et le premier Québécois.
L'Académie Française, ce n'est absolument rien.
C'est comme notre sénat.
Mais axé sur la langue française.
On y lit. On y discute. On y pelte des tonnes de nuages.
Mais surtout on fait ce que Lafferrière a fait toute sa vie, on y créé un espace.
Un espace pour réfléchir.
Pour réinventer le monde.
Pour redéfinir la planète avec de nouveaux regards.
Un espace pour prendre le contrôle de sa vie et non l'inverse.
Dany a multiplié les efforts pour obtenir son fauteuil à L'Académie.
Il a travaillé très fort et partout pour arriver à ses fins.
Pour arriver à ce rien.
Ce magnifique rien.
Dany Laferrrière est bien.
Et quand on l'entend maintenant parler à la radio, on le comprend tout de suite.
On entend ce rien qui lui va et le rend si bien. Un riche rien. Un magnifique rien. Un rien qui n'est aucunement péjoratif. Et qui est aussi tout.
Il a son espace, et il y baigne dans le plus total bonheur.
Sa dérive douce est devenue chaise longue sur le devant d'un yacht au soleil.
Rêvant encore et toujours de boumba chargé de victuailles.
Parce que toute sa vie on a faim.
Sinon on est mort.
Dany est bien vivant.
En cette année où l'émigration a été l'un des thèmes les plus importants de 2015, Dany Laferrière, me semble tout ce qu'il y a de plus pertinent.
mardi 22 décembre 2015
Hee Haw
Juin 1969.
Au tout début on parle de seulement produire une émission spéciale qui serait un croisement de l'émission de sketchs humoristiques Laugh-In et une émission présentant de la musique country.
Produite de Nashville au Tennessee, il fallait bien honorer la gloire de l'endroit.
Toutefois, l'émission comprenant Archie Campbell, George Lindsey, Minnie Pearl, Grandpa Jones, Roy Rogers, Dale Evans, David "Stringbean" Akeman et comme présentateurs/animateurs/comédiens chefs: Buck Owen et Roy Clark, est un tel succès qu'on en fera un show régulier dans les deux semaines qui suivront.
Roy est le principal pont entre la comédie et la musique, duo, qu'il combine très bien. Buck est plutôt responsable de la musique. Deux auteurs canadiens, Frank Peppiatt et John Aylesworth sont les auteurs jusque dans les années 80 des gags qui sont le reflet de leur époque, gags faciles, plutôt sexistes, mâchistes aussi, et assez mononcles. Excessivement peu de minorités ethniques sont aussi représentées dans leurs émissions, dans un pays qui en compte tout plein.
Redneck & Hillbilly à la fois.
On enregistrera entre 13 et 18 shows par jour (!!) en enregistrant la musique dès le départ devant un petit public, puis en enregistrant les séquences d'humour les uns après les autres dans les décors choisis. Le champ de maïs de la ville fictive de Kornfield Kounty, les blagues racontées devant une palissade punchant chaque blague d'un coup de planche de palissade sur les fesses comme on ferait un roulement de tambour, les scènes dans le foin d'une grange, etc. On tricote chaque émission au montage et on rajoute des rires pré-enregistrés.
Après 2 émissions, les critiques sont dévastatrices, ont crie à la médiocrité. C'est vrai, pour faire plus vite, on lit les textes sur des cartes près des caméras et bien souvent, on se trompe et on garde les erreurs. Mais une fois que les critiques crient au pêché de niaiseries. l'attention du public y est soudainement saisie, et les cotes d'écoutes seront fantastiques pour CBS, absolument pas préparée pour un tel succès. Pendant 2 ans, Hee Haw est un gros hit télé.
Mais CBS fait une purge rurale en 1971, afin de se doter d'une autre image que de celle de "station des régions". Les producteurs ne l'entendent pas ainsi et font syndiquer le show qui durera plus de 20 autres années sur la même station.
Avec beaucoup de succès.
Entre autre parce qu'on y invite tout le gratin de la musique country. Attirant du coup tout le public qui aime le country (dont mon père), ce qui est très large aux États-Unis. Le show a aussi de fortes racines canadiennes, puisque leurs deux auteurs sont canadiens, que les auteurs/comédiens Gordie Tapp et Don Harron sont aussi canadiens et que la compagnie qui produite le show porte le nom de Yongestreet productions, en l'honneur de la célèbre artère ontarienne.
Ce qui plait beaucoup aussi au public principalement mâle, c'est que les actrices qui y performent, sont plus souvent qu'autrement très légèrement vêtue, toujours très près de l'attirail érotique. Les filles du show sont si populaires qu'on les affuble du nom de Hee Haw Honeys qu'on leur donnera à elles, leur propre show en 1978-1979, mettant en vedette une jeune Katie Lee Gifford (alors Johnson).
Au sommet de leur popularité, ils seront jusqu'à 52 réguliers à travailler à l'image et au son sur scène.
Plusieurs qualifieront l'émission de variétés de vulgaire, mais elle trouve son public.
Les stéréotypes y sont lourds et l'humour vieillit extraordinairement mal, mais entre 1969 et la fin des années 80, le show est un grand succès.
Quand le public ne se renouvelle pas en 1992, le show est retiré des ondes.
Mon père, fier terre-à-terre de St-Pascal de Kamouraska, grand amateur de country et pas parfaitement insensible aux belles femmes légèrement vêtues, était un fan de cette émission.
Dans la nuit, sur la télé de la salle des employés à l'entrepôt, alors que je prenais ma pause, crevé et étrangement seul puisqu'avec mon nouveau shift dans deux départements différents, je prends mes pauses à des drôles de moment, passait une info publicité qui publicisait la vente de plusieurs cd/dvd qui honorant cette série.
J'ai pensé à mon père.
Si il avait été encore vivant, je lui aurait probablement acheté.
Même si l'humour a affreusement mal vieilli.
Il aurait encore aimé la musique.
...et les filles
Au tout début on parle de seulement produire une émission spéciale qui serait un croisement de l'émission de sketchs humoristiques Laugh-In et une émission présentant de la musique country.
Produite de Nashville au Tennessee, il fallait bien honorer la gloire de l'endroit.
Toutefois, l'émission comprenant Archie Campbell, George Lindsey, Minnie Pearl, Grandpa Jones, Roy Rogers, Dale Evans, David "Stringbean" Akeman et comme présentateurs/animateurs/comédiens chefs: Buck Owen et Roy Clark, est un tel succès qu'on en fera un show régulier dans les deux semaines qui suivront.
Roy est le principal pont entre la comédie et la musique, duo, qu'il combine très bien. Buck est plutôt responsable de la musique. Deux auteurs canadiens, Frank Peppiatt et John Aylesworth sont les auteurs jusque dans les années 80 des gags qui sont le reflet de leur époque, gags faciles, plutôt sexistes, mâchistes aussi, et assez mononcles. Excessivement peu de minorités ethniques sont aussi représentées dans leurs émissions, dans un pays qui en compte tout plein.
Redneck & Hillbilly à la fois.
On enregistrera entre 13 et 18 shows par jour (!!) en enregistrant la musique dès le départ devant un petit public, puis en enregistrant les séquences d'humour les uns après les autres dans les décors choisis. Le champ de maïs de la ville fictive de Kornfield Kounty, les blagues racontées devant une palissade punchant chaque blague d'un coup de planche de palissade sur les fesses comme on ferait un roulement de tambour, les scènes dans le foin d'une grange, etc. On tricote chaque émission au montage et on rajoute des rires pré-enregistrés.
Après 2 émissions, les critiques sont dévastatrices, ont crie à la médiocrité. C'est vrai, pour faire plus vite, on lit les textes sur des cartes près des caméras et bien souvent, on se trompe et on garde les erreurs. Mais une fois que les critiques crient au pêché de niaiseries. l'attention du public y est soudainement saisie, et les cotes d'écoutes seront fantastiques pour CBS, absolument pas préparée pour un tel succès. Pendant 2 ans, Hee Haw est un gros hit télé.
Mais CBS fait une purge rurale en 1971, afin de se doter d'une autre image que de celle de "station des régions". Les producteurs ne l'entendent pas ainsi et font syndiquer le show qui durera plus de 20 autres années sur la même station.
Avec beaucoup de succès.
Entre autre parce qu'on y invite tout le gratin de la musique country. Attirant du coup tout le public qui aime le country (dont mon père), ce qui est très large aux États-Unis. Le show a aussi de fortes racines canadiennes, puisque leurs deux auteurs sont canadiens, que les auteurs/comédiens Gordie Tapp et Don Harron sont aussi canadiens et que la compagnie qui produite le show porte le nom de Yongestreet productions, en l'honneur de la célèbre artère ontarienne.
Ce qui plait beaucoup aussi au public principalement mâle, c'est que les actrices qui y performent, sont plus souvent qu'autrement très légèrement vêtue, toujours très près de l'attirail érotique. Les filles du show sont si populaires qu'on les affuble du nom de Hee Haw Honeys qu'on leur donnera à elles, leur propre show en 1978-1979, mettant en vedette une jeune Katie Lee Gifford (alors Johnson).
Au sommet de leur popularité, ils seront jusqu'à 52 réguliers à travailler à l'image et au son sur scène.
Plusieurs qualifieront l'émission de variétés de vulgaire, mais elle trouve son public.
Les stéréotypes y sont lourds et l'humour vieillit extraordinairement mal, mais entre 1969 et la fin des années 80, le show est un grand succès.
Quand le public ne se renouvelle pas en 1992, le show est retiré des ondes.
Mon père, fier terre-à-terre de St-Pascal de Kamouraska, grand amateur de country et pas parfaitement insensible aux belles femmes légèrement vêtues, était un fan de cette émission.
Dans la nuit, sur la télé de la salle des employés à l'entrepôt, alors que je prenais ma pause, crevé et étrangement seul puisqu'avec mon nouveau shift dans deux départements différents, je prends mes pauses à des drôles de moment, passait une info publicité qui publicisait la vente de plusieurs cd/dvd qui honorant cette série.
J'ai pensé à mon père.
Si il avait été encore vivant, je lui aurait probablement acheté.
Même si l'humour a affreusement mal vieilli.
Il aurait encore aimé la musique.
...et les filles

lundi 21 décembre 2015
Star Wars VII: La Force Qui Émerveille
C'est avec un intérêt autour de 2% que je me suis laissé convaincre d'aller voir Star Wars samedi dernier en famille.
C'était même exclusivement parce qu'on faisait une activité en famille que j'ai accepté de réduire davantage mes heures de sommeil pour aller voir ce 7ème opéra spatial.
J'avais beaucoup aimé les deux premiers au début des années 80, vus le même jour dans un programme double. J'en avais collectionné les bonhommes, les cartes et je dormais dans des draps aux couleurs de L'Empire Contre-Attaque. Mais dès le titre du second film (devenu 5ème) je comprenais inconsciemment que tout ça devenait un jeu vidéo et n'étant pas gamer, tout ce qui allait suivre concernant George Lucas après n'allait pas du tout m'intéresser.
J'allais essayer chaque fois, réalisant toutes les fois que je n'avais plus l'émerveillement de mes 10 ans, quand j'avais vu les deux premiers. Et que George et son univers ne rallumait plus rien en moi.
Après un souper au resto où du coin de l'oeil on devinait que le Canadien allait se faire massacrer par une équipe nettement plus allumée que la sienne, on s'est rendu au cinoche. Dans la foule. Je ne me rappelle aucune AUCUNE bande annonce alors que je sais qu'il y en a eu. Donc aucun film pré-annoncé n'a piqué ma curiosité. Très mauvais signe. Je ne suis pas le public cible.
Toutefois, quand les écritures ont commencé à défiler dans les étoiles comme dans le tout premier Star Wars, j'ai senti que je passerais du bon temps.
Et sacré bon temps ce fût.
Monkee et moi étions dans la seconde rangée et avions nos lunettes 3D qui n'ont absolument rien changé à la qualité du spectacle. Mais on les as eu sur le nez. Les 10 premières minutes ont été pénibles et on s'est tous les deux demandé si on les garderait tout le long, puis par la suite on s'est habitué et on les as oubliées sur notre nez. Zéro différence que si on ne les avait pas eu toutefois, outre cette fois où j'ai senti qu'un empire galactique allait me toucher le nez. Les deux filles ont triché et se sont rendus plus loin derrière, refusant de se casser le cou comme nous.
On a introduit de nouveaux personnages, plus jeunes, Finn, incarné par John Boyega un repenti rebelle au gros cul qui fait penser avec ses nombreux "oOOOOUHOUH!" qu'il pourrait être le fils de Lando Carlisian. Une très jolie jeune fille, Daisy Ridley (Rey) dont on ne se lasse pas de voir le joli visage, qui court sans cesse, et qui pose à merveille. Un autre jeune au cheveux longs (Kylo Ren). plus méchant celui-là, incarné par Adam Driver. Ce trio fonctionne très bien aidé de Harrison Solo qui reprend le costume de Han Ford, exactement là où il l'avait laissé. cabotin, tricheur, immature, fougueux et toujours accompagné de son grand complice Chewbacca, plus axé sur l'humour celui-là dans ce film. Han Solo domine facilement 80% du film. Oscar Issac, que j'adoooooooooooooore, a tout du futur Han Solo, dans son personnage de Poe. (Ford a tout de même 73 ans) La Princesse Leia n'est plus princesse mais Générale Organa (George...Organa? Pleeeeeeeeeeeeease...) et l'actrice est meilleure écrivaine que comédienne. Luke s'y trouve aussi, mais dès le départ il a disparu et on le cherchera tout le film ne croyant pas complètement à sa légende.
Ce film se déroule très longtemps après la trame narrative du Retour Du Jedi.
On y a dosé une fort admirable quantité de nostalgie avec un équilibre parfait. Des visages vus dans d'autres films. les premiers comme les plus récents, Des carcasses de vaisseaux d'anciens films. Dès le départ, Rey, notre personnage principal, pille la carcasse laissée dans le désert de l'Étoile de la Mort. (Ce qui est une traduction juvénile de Black Star, vous appelleriez votre domaine L'Étoile de la Mort? Même les Nazis ne se sont pas donné ce type de luxe).
Les Stormtroopers tirent toujours aussi mal et les alliés qui arrivent à la rescousse, au contraire, savent tirer dans un paquet de Stormtroopers, ne faisait jamais de morts "amies", même si 4 des leurs se trouvent au beau milieu des Stormtroopers. Ceux-ci évoluent. On y trouve maintenant des femmes, chose impossible ou presque avant. La chef des Stormtroopers rappelle beaucoup Boba Fett.
C3PO est un peu égaré dans le film et R2D2 dur à ranimer. C'est BB8 le nouveau droïde. Capable de sentiment et de recevoir des vidéos comme R2D2 dans le premier film (devenu 4ème). Bébéwit est pas mal moins cool en français que Bibieytth. On réemprunte beaucoup des recettes des films précédents, comme une peinture à numéro, mais améliorée, je dois l'admettre. Il se trouve une figure de sagesse qui en sait long qui rappelle Yoda dans un saloon rappelant le bar jazz du premier film (devenue 4ème). Il y a encore des passerelles pas du tout sécuritaires dans l'empire du mal, où de nouvelles rencontres père/fils se feront.
Mais je dois avouer que j'ai passé mon temps à réagir favorablement en reconnaissant la tête de l'un et en découvrant de nouvelles bebittes franchement bien travaillées. Souvent muettes, et tout simplement fameuses pour l'oeil.
J'ai ri chaque fois que j'ai vu une de ces têtes de poissons ou de créatures ignobles s'exprimer dans un français parfait. Mettre tant de travail sur une tête si particulière et les faire parler une langue si commune...drôle.
On est encore beaucoup dans un jeu vidéo au niveau du scénario, mais bon...
On devine à peu près tout assez facilement, mais on est surpris aussi. Des trouvailles visuelles qui moi, qui cherche surtout en général des trouvailles narratives, qui viennent nous faire sourire de bonheur,
George et son équipe (ce film est dirigé avec brio par J.J. Abrams et scénarisé par Abrams, Lawrence Kasdan et Micheal Arndt) savent encore émerveiller sur grand écran.
Et ce premier volet de trois dernier films, est un très agréable voyage.
Où on y trouve de tout pour tous.
Je suis entré dans la salle en adulte et en suis sorti un enfant.
Avec 94% d'enthousiasme.
J.J.Abrams et sa gang m'ont rechargé de 92%.
C'était extrêmement plaisant.
J'irai voir les prochains,
Serai probablement déçu.
Mais au moins, ce premier nouveau segment m'aura plu.
C'était même exclusivement parce qu'on faisait une activité en famille que j'ai accepté de réduire davantage mes heures de sommeil pour aller voir ce 7ème opéra spatial.
J'avais beaucoup aimé les deux premiers au début des années 80, vus le même jour dans un programme double. J'en avais collectionné les bonhommes, les cartes et je dormais dans des draps aux couleurs de L'Empire Contre-Attaque. Mais dès le titre du second film (devenu 5ème) je comprenais inconsciemment que tout ça devenait un jeu vidéo et n'étant pas gamer, tout ce qui allait suivre concernant George Lucas après n'allait pas du tout m'intéresser.
J'allais essayer chaque fois, réalisant toutes les fois que je n'avais plus l'émerveillement de mes 10 ans, quand j'avais vu les deux premiers. Et que George et son univers ne rallumait plus rien en moi.
Après un souper au resto où du coin de l'oeil on devinait que le Canadien allait se faire massacrer par une équipe nettement plus allumée que la sienne, on s'est rendu au cinoche. Dans la foule. Je ne me rappelle aucune AUCUNE bande annonce alors que je sais qu'il y en a eu. Donc aucun film pré-annoncé n'a piqué ma curiosité. Très mauvais signe. Je ne suis pas le public cible.
Toutefois, quand les écritures ont commencé à défiler dans les étoiles comme dans le tout premier Star Wars, j'ai senti que je passerais du bon temps.
Et sacré bon temps ce fût.
Monkee et moi étions dans la seconde rangée et avions nos lunettes 3D qui n'ont absolument rien changé à la qualité du spectacle. Mais on les as eu sur le nez. Les 10 premières minutes ont été pénibles et on s'est tous les deux demandé si on les garderait tout le long, puis par la suite on s'est habitué et on les as oubliées sur notre nez. Zéro différence que si on ne les avait pas eu toutefois, outre cette fois où j'ai senti qu'un empire galactique allait me toucher le nez. Les deux filles ont triché et se sont rendus plus loin derrière, refusant de se casser le cou comme nous.
On a introduit de nouveaux personnages, plus jeunes, Finn, incarné par John Boyega un repenti rebelle au gros cul qui fait penser avec ses nombreux "oOOOOUHOUH!" qu'il pourrait être le fils de Lando Carlisian. Une très jolie jeune fille, Daisy Ridley (Rey) dont on ne se lasse pas de voir le joli visage, qui court sans cesse, et qui pose à merveille. Un autre jeune au cheveux longs (Kylo Ren). plus méchant celui-là, incarné par Adam Driver. Ce trio fonctionne très bien aidé de Harrison Solo qui reprend le costume de Han Ford, exactement là où il l'avait laissé. cabotin, tricheur, immature, fougueux et toujours accompagné de son grand complice Chewbacca, plus axé sur l'humour celui-là dans ce film. Han Solo domine facilement 80% du film. Oscar Issac, que j'adoooooooooooooore, a tout du futur Han Solo, dans son personnage de Poe. (Ford a tout de même 73 ans) La Princesse Leia n'est plus princesse mais Générale Organa (George...Organa? Pleeeeeeeeeeeeease...) et l'actrice est meilleure écrivaine que comédienne. Luke s'y trouve aussi, mais dès le départ il a disparu et on le cherchera tout le film ne croyant pas complètement à sa légende.
Ce film se déroule très longtemps après la trame narrative du Retour Du Jedi.
On y a dosé une fort admirable quantité de nostalgie avec un équilibre parfait. Des visages vus dans d'autres films. les premiers comme les plus récents, Des carcasses de vaisseaux d'anciens films. Dès le départ, Rey, notre personnage principal, pille la carcasse laissée dans le désert de l'Étoile de la Mort. (Ce qui est une traduction juvénile de Black Star, vous appelleriez votre domaine L'Étoile de la Mort? Même les Nazis ne se sont pas donné ce type de luxe).
Les Stormtroopers tirent toujours aussi mal et les alliés qui arrivent à la rescousse, au contraire, savent tirer dans un paquet de Stormtroopers, ne faisait jamais de morts "amies", même si 4 des leurs se trouvent au beau milieu des Stormtroopers. Ceux-ci évoluent. On y trouve maintenant des femmes, chose impossible ou presque avant. La chef des Stormtroopers rappelle beaucoup Boba Fett.
C3PO est un peu égaré dans le film et R2D2 dur à ranimer. C'est BB8 le nouveau droïde. Capable de sentiment et de recevoir des vidéos comme R2D2 dans le premier film (devenu 4ème). Bébéwit est pas mal moins cool en français que Bibieytth. On réemprunte beaucoup des recettes des films précédents, comme une peinture à numéro, mais améliorée, je dois l'admettre. Il se trouve une figure de sagesse qui en sait long qui rappelle Yoda dans un saloon rappelant le bar jazz du premier film (devenue 4ème). Il y a encore des passerelles pas du tout sécuritaires dans l'empire du mal, où de nouvelles rencontres père/fils se feront.
Mais je dois avouer que j'ai passé mon temps à réagir favorablement en reconnaissant la tête de l'un et en découvrant de nouvelles bebittes franchement bien travaillées. Souvent muettes, et tout simplement fameuses pour l'oeil.
J'ai ri chaque fois que j'ai vu une de ces têtes de poissons ou de créatures ignobles s'exprimer dans un français parfait. Mettre tant de travail sur une tête si particulière et les faire parler une langue si commune...drôle.
On est encore beaucoup dans un jeu vidéo au niveau du scénario, mais bon...
On devine à peu près tout assez facilement, mais on est surpris aussi. Des trouvailles visuelles qui moi, qui cherche surtout en général des trouvailles narratives, qui viennent nous faire sourire de bonheur,
George et son équipe (ce film est dirigé avec brio par J.J. Abrams et scénarisé par Abrams, Lawrence Kasdan et Micheal Arndt) savent encore émerveiller sur grand écran.
Et ce premier volet de trois dernier films, est un très agréable voyage.
Où on y trouve de tout pour tous.
Je suis entré dans la salle en adulte et en suis sorti un enfant.
Avec 94% d'enthousiasme.
J.J.Abrams et sa gang m'ont rechargé de 92%.
C'était extrêmement plaisant.
J'irai voir les prochains,
Serai probablement déçu.
Mais au moins, ce premier nouveau segment m'aura plu.
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