vendredi 25 avril 2014

Les Chiens Perdus, Les Incompris

...on les connait, on leur ressemble chantait Joe.

Deux histoires.

La première avec un ado qui se cherche une prise de courant.
La seconde au bureau, avec S. et une violente panne d'électricité.

Les deux histoire placent à la fin leur protagoniste au même endroit.
Principalement sur la voie de desserte.
Deux histoires qui parlent moins de gain qu'elles ne parlent de perte.

****************

J'étais dans un magasin à grande surface, aussi bien dire chez les zombies. Il ne fallait donc pas se surprendre que je tombe sur de drôles de créatures. Ma planète en regorge. En file à la caisse, je remarque au loin un très jeune garçon qui me tourne le dos et qui semble attendre en compagnie de sa mère tout près. Le jeune homme a en main quelques feuilles de papier, 2, 3, brochées ensemble et il est un peu sur la pointe des pieds, comme un chat qui s'apprête à bondir.

"Ce n'est tout de même pas une demande pour travailler?" pensais-je. Le garçon semble avoir 12 ans. 13 maximum. Le gérant se pointe, je tends l'oreille.

"Bonjour jeune homme, c'est une demande pour travailler ici?"

Je n'entends pas la réponse du garçon mais devine qu'il a répondu par l'affirmative. Le gérant est un grand homme chauve avec des lunettes à montures noires saillantes, il a une voix forte et nasillarde. Vous me le diriez gay que je n'en serais pas étonné. Je n'entendrai que lui dans cette conversation:

"...tu vas tu à l'école?"
(...)
"Tu penses tu y retourner un jour?"
(...)
"fini, fini?..."

À ce moment je regarde sa mère. Elle me tourne dos elle aussi. Je ne peux pas voir ses yeux. J'aurais aimé essayer de comprendre ce qui amène une mère avec son (très) jeune fils à venir faire une demande d'emploi en tournant le dos à l'école. La faillite familiale? le taxage scolaire? la soif d'ambition? Qu'est-ce qui explique l'abandon du coffre à outil mental? Chez un enfant, un ado, je comprendrais: le désordre bien souvent exige une restructuration et les prises de décisions à cet âge tendre ne sont pas toujours les bonnes. Mais de la part d'un parent? Cette mère? elle seconde cette ambition du jeune garçon? Que pourrait-il faire dans ce centre commercial? Qu'est-ce qui motive cette fugue sociétale qui est à la fois une tentative précoce de l'intégrer?

Le gérant toujours:
"As tu une expérience de travail?"
Il insiste sur les deux premiers mots car il est physiquement assez près du jeune garçon et réalise probablement lui aussi que celui-ci abandonne sa 6ème année au primaire.

(...)
"...Et tu as quel âge au juste?"
(...)
"...17 ans?...o.k. on va regarder ça pis on va te rappeler au besoin, merci, bonne journée"

IMPOSSIBLE. Le gérant n'a pas mordu. Il ne parlera même pas à la mère. Le jeune homme tourne les talons, quitte avec sa mère, il est si poupin, il ne peut pas avoir 17 ans. Il en a 12, maximum 14. Mon fils en a 14, paraît jeune pour son âge, et paraît beaucoup plus vieux que lui. Je croise le regard de sa mère qui marche à ses côtés. Un regard vide. Un regard qui semble dire "Toute goûte rien".  Une grande tristesse se dégage de cette scène et je réalise que je suis un auditeur parmi plusieurs à étudier la scène de loin.

"Moé si ma mère a'rait voulu v'nir, j'l'a'rai laissée dans l'char!" dira une commère à une autre. La médisance se met en place parmi les gens dans la file. On juge la mère à voix basse. Tout le monde est d'accord, ce garçon n'avait pas 17 ans.

Moi j'aurais voulu être une mouche et suivre les deux qui quittaient. Pour écouter ce qu'ils avaient à raconter. Pour comprendre leur histoire.

Ils étaient matière et on leur faisait des manières.

************
S. travaille dans un bureau comme il en existe des milliers. Il travaille beaucoup et reçoit peu en retour. Un maigre salaire, peu de chances d'avancement. Il doit faire beaucoup d'heures afin de se monter un chèque de paie qui serait suffisamment intéressant.

Ce matin-là, pendant que les collègues étiraient leur pause à la cafétéria, S. était retourné à son bureau pour vaquer plus vite à ses occupations. L'excès de travail s'accumule si vite, aussi bien brûler le gras tout de suite. avant que ses tâches ne deviennent obèses.

Il est fatigué, il n'en peut plus. Soudain, le noir absolu. Panne de courant. Plus rien, nulle part. La réalité d'un aveugle. S. attends une réanimation de l'éclairage mais non, rien. Panne complète. Blackout. Nuit noire. Il lance un cri presque malgré lui:

"HEY!"

Il semble qu'il soit le seul à avoir réagi à la panne, car tout a lâché et personne n'a rien dit. Il est vrai que tout le monde était encore à la cafétéria trichant sa pause, mais il s'était attendu à entendre au moins un commun cri de groupe réalisant qu'il tombait dans le gouffre sans lumière. Deux minutes, cinq minutes, 8 minutes. S. place sa main devant lui pour toucher son écran. Il fait si noir que l'oeil ne s'habitue même pas à la noirceur. habituellement on pourrait au moins y discerner des formes ou quelque chose. Non, rien. Le silence et la mort. S. lance un nouveau cri:

"HEY!"

Rien. 15 minutes dans le noir total. A-t-il touché à son écran avec sa main? Il semble que non. Il tente de se lever mais tombe un genou au sol. Il distingue soudainement le visage d'un collègue, il lui crie quelque chose. Il ne sait même pas quoi. Son collègue est bientôt rejoint par quelque autres. Ils semblent tous le regarder. Ils semblent tous lui parler aussi. Mais S. n'entend rien. Sinon sa propre voix. Criant des choses inintelligibles. Il panique. Il croit vivre un cauchemar. Ils semblent tous si grands et lui, de plus en plus petit...

Noir, c'est fou ce qu'il faisait noir.
Puis, après ce qui sembla une éternité, la lumière revint.

S. n'était plus assis à son bureau.
Il étais assis dans un lit dans un centre de soins psychiatriques.
Il avait pété un plomb au bureau.

On parle maintenant de lui au boulot comme du gars qui a craqué.
À mots couverts, du faible.

S. ne reviendra pas travailler là où le faisait.
On lui a signé un papier de retrait en raison "d'épuisement professionnel"

Le nouveau syntagme afin de cacher la maladie.

Une maladie honteuse.

S. est malade comme ils le sont par milliers.

Il reste maintenant chez lui, caché de la société.

Gêné.    

jeudi 24 avril 2014

Pravda

La vérité.

Qu'est-ce que c'est?
Qui peut prétendre connaître LA vérité?
N'y en a-t-il que toujours une seule, peu importe la situation?

Prenez nos politiciens dans la récente campagne électorale qui prétendaient parler des "vraies affaires"...par rapport aux faux semblants? On encore ces postes de radio qui prétendent parler "au vrai monde". Par opposition à ceux qui se prennent pour d'autres? Qui seraient donc "faux"? "phonys"? N'est-ce pas plutôt de la prétention que l'on prête à ces "phonys" que seraient justement issues cette assurance que "nous au moins, on est vrai" ?

La vérité est rare.

Dans une publicité récente, je voyais ce comédien de l'union des artistes, dont la tête est utilisée exclusivement pour les publicités d'une chaîne de restauration rapide, dans le rôle du gérant sympathique 100% dévoué à son métier. Si dévoué qu'il se lance dans la rue afin de faire goûter le nouveau sandwich du mois à des "passants" dans les rues de Montréal. Les passants sont tous beaux et pour leur donner la crédibilité du passant, on leur trouve un prénom suivi d'une lettre de l'alphabet pour faire croire à un nom de famille. On donne à deux d'entre eux 2 lettres, comme pour prétendre un nom de famille recomposé (2014 oblige). On leur fait aussi passer des commentaires scénarisés comme on en passerait jamais entre deux rots. Certains posent des questions comme si ils étaient intéressés. La paye qui a suivi le tournage les as peut-être inspirés...

Je sais, je sais je ne peux pas m'attendre à de la vérité dans la publicité qui incarne le mensonge à l'état presque brut mais où trace-t-on la ligne dans le sable?

François-Étienne Paré n'est pas conseiller en placement financier de la Banque TD!
C'est un foutu bon comédien largement sous-utilisé et probablement l'un des individus les plus sympathiques je connaisse (sa soeur aussi) mais il n'a pas de réplique dans la pub, peut-être un "bienvenue". Ça aurait pu être un vrai conseiller!

La ligne commence à être plus floue encore dans le monde de la consommation.
Je dirais même que les écarts sont dangereux et les mots, devenus trompeurs.
On nage dans l'arnaque.

Cette semaine en Ukraine, grand moment de surréalisme alors que le maire auto-proclamé de l'Ukraine a tenu une conférence de presse en accusant d'emblée les journalistes de dire des conneries sur leur situation là-bas. Il a ensuite demandé la charité en passant le chapeau dans les allées, répondu de mauvaise foi à une seule question de journaliste, qu'il a aussitôt vilipendé et menacé d'expulsion si il posait encore des questions aussi provocantes (ce qui n'était pas le cas de l'avis de tous) avant de finalement exiger de tous les journalistes présents de dire LA VÉRITÉ.

...

...Celle du livre Le Secret?
...Celle du  Maharishi Mahesh Yogi?
...Celle du parti communiste?
...Celle d'un quelconque Dieu?
...Celle  rédigée de la main de l'équipe du maire non élu au pouvoir à Kiev et qui se fait traiter de bandit et de voyou discrètement dans les rues par des gens terrorisés par la présence des armes et des chars d'assaut dans leur ville (autrefois) chérie?
...Celle du peuple Ukrainien qui ne l'aurait jamais mis au pouvoir?

Personne ne détient la vérité.
Surtout pas en Post-Soviétie, territoire de toutes les manipulations imaginables.

En réalité, on sait seulement quand on sait peu.
Avec le savoir, augmente le doute.

Alors la pravda des ukrainiens vous savez...

...en fait savez-vous?

Moi non plus.

Le doute est encore la clé de toute connaissance.
Le bruit de la vérité les épouvante en Ukraine.
Il ne saurait y avoir de vérité première.
Seulement des erreurs premières.

Nous ne croirons plus votre vérité, mairie ukrainienne, si vous lui enlever ses voiles.


mercredi 23 avril 2014

Le Juste Rééquilibre des Choses

J'étais d'une humeur massacrante.

C'était assurément en raison de cette farandole de la joie d'Eugénie Bouchard et de son entourage après une victoire récente. Une danse qui aurait dû la faire descendre de 14 rangs minimum. C'est beau le talent, la jeunesse et les exploits mais ce n'est pas une raison pour se comporter comme un enfant de 5 ans. Elle a bien le droit de s'amuser comme elle le veut mais personnellement, la laideur chronique pour moi, le Canada, la banlieue, c'est exactement ça: des gens qui dansent en rond ensemble mais qui ne se regardent jamais dans les yeux, qui ne regardent leurs pieds, et qui ne réalisent même pas le pas des autres ni si quiconque a le même rythme.

J'avais travaillé toute la nuit, tenté de m'esquiver d'une tâche de service à la clientèle par la suite, sans succès, et avait préparé un panier d'achats personnels de la boutique d'alcool qu'on m'avait finalement volé, croyant à un panier égaré, et replacé en section. Je n'avais pas le coeur de remagasiné tout ça et me rendait chez moi plus riche, mais déçu. Déçu aussi que ma voiture me dise que je ne puisse rouler que 60 km sur mon plein d'essence. Déçu finalement de devoir faire le plein à 1,45$. Déçu aussi de faire le plein sous la grosse pluie lourde et le vent froid. Quand tout à coup cette voix au très fort accent porto ricain sortant de ma pompe à essence:

"Disoli Missié, problim teknik, doux minutes sivou plait, on va vous aviser, disoli encore"

Bon...J'aurais dû y penser, j'avais fait une courte commission pas loin au Pet Shop flirtant avec les chiens plus longtemps que d'habitude, et à la caisse, on avait toute les difficultés du monde à me faire payer car le système était down.  "Ce ne sera pas long" avait dit la caissière. Avez vous déjà remarqué que tout ceux qui disent cette phrase, promettent, dans 99% des cas, exactement le contraire?  Ma réserve de patience s'étiolait. Cette fois c'était mon système qui était down. Je me devais de dormir. Je zonais, accoté sur ma voiture, regardant la pluie froide tomber drue. Je pensais à Heartbleed, ce virus qui avait supposément infecté de vastes sites récemment et me demandait si tout ça avait un lien. Mes yeux regardaient sans voir. Trop fatigué le mec. Puis j'ai fais un zoom-in sur les deux pochettes de disques dans ma voiture sur le banc du passager. Je dois bien être le seul à chercher un équilibre entre la candeur de Tricot Machine et le glauque des Rolling Stones. Puis ma pompe porto ricaine me revient:

"Yé crwâ que c'est prête missié! essayez!"

Je passe ma carte de crédit, pré-commande 40$ parce que tabarnak à 1,45$, fuck me please et zone encore laissant l'essence entrer dans Das Auto. Habituellement, autour de trois ou quatre dollars avant la fin de la commande, ralentit le débit et la station service continue* d'arnaquer le client en cessant complètement de faire couler son jet, si bien qu'en général, vous pouvez faire une fellation nette à la pointe de votre fusil à essence et ça ne goûtera même pas l'essence. Ce sera sec comme de l'amadou. Mais là, par cette journée de grande fatigue mouillée, le débit ne ralentit pas, mieux, le prix s'arrête bien à 40.00$, mais l'essence continue de remplir ma voiture...27,51 gallons...34,31....44,16...Je lance un regard vers le caissier au loin pour voir si il réagira, non, rien...il a lié conversation avec des clients qui attendait en dedans, à l'abri de la pluie et du froid.

PoF! 50 gallons! 40$...J'imprime le reçu afin d'être certain que je ne rêvais pas éveillé, WOW!!! on m'a bien facturé l'équivalent de deux 20 piasses, mais on m'a rempli ma voiture au complet.

50 gallons, bon, peut-être 44, pour seulement 40$.

Payante patience.

Ils ont peut-être mon # de carte de crédit et je surveillerai de près les paiement sur ma carte VISA les prochains jours.

Mais ce jour de pluie était gentil.
Payback time, Pétrole.

Je n'étais plus d'une humeur massacrante.
J'ai fait la farandole d'Eugénie dans mon entrée sous la pluie.

Un voisin a alerté la police et j'ai dû m'expliquer.
Et eux m'expliquer les implications de la grossière indécence.

Bah!...
Prenez votre gaz égal.

Où peut-être que c'est parce que justement j'ai pris le mien de manière inégale, et à mon avantage, qu'on me trouve soudainement impropre aux autres.

M'en fous, bande de jaloux.

Juste avant de me coucher je tombe sur 2 minutes 25 de perfection cinématographique.
2 minutes 25 meilleures que des milliers de 2h00/2h30 fortement répandues sur nos écrans.

Vous comprenez soudainement que commence le juste rééquilibre des choses.
Et il aura fallu se priver de sommeil tout ce temps pour y arriver.

mardi 22 avril 2014

Le Festival d'Été de Québec 2014

L'amoureuse: 
"T'as vu la programmation du Festival d'Été de Québec pour cet été?"*

Moi:
 "Ouais, faut encore une fois lever notre chapeau à ses gens, le menu y est très intéressant"*

"J'ai vu que t'as noté des spectacles sur le calendrier... c'est quoi?"

"3 juillet: hommage à Félix Leclerc, 4 juillet: Les Soeurs Boulay, 5 juillet: rien, 6 juillet Alexandre Désilets/Steve Miller Band/Journey, 7 juillet: Louis-Jean Cormier, 8 juillet: The Killers, 9 juillet: Jake Bugg/Daniel Lanois/Gogol Bordello, 10 juillet: Vallières, 11 juillet: Blondie, 12 Juillet: Émilie Simon/Marillion, 13 juillet: ...rien..."

"Hein? Je connais personne là-dedans!"

"Ben oui, tu connais The Killers, ça joue toujours sur les postes de radio que t'écoutes et Vallières tu sais c'est qui, on l'a vu en spectacle, MO, avec qui je travaillais est son bassiste..."

"Je sais c'est qui Vallières mais justement, on l'a déjà vu, avec tout les artistes qu'y aura là, toi, tu me nommes des gens que je connais pas..."

"Tu connais aussi Louis-Jean Cormier, tu l'aimes à l'émission La Voix, tu le trouve sympathique, tsé le juge au regard intelligent..."

"Oui, mais ça veut pas dire que j'aime sa musique..."

"T'avais aimé la chanson qu'il avait fait avec quelques candidats à un moment..."

"Oui, c'est vrai..."

"BON! ça fait déjà deux shows dont je viens de parler! Cormier en spectacle le 7 et Hommage à Félix en ouverture, sa chanson était une reprise d'un morceau de Félix."

"Ouais mais je l'aime tu vraiment moi, Jean-Louis Cormier?..."

Note: L'amoureuse, dans ses goûts culturels n'est pas représentative de la masse, elle EST la masse. Si tout le monde aime ça, elle aime généralement. Elle suivra en général la parade et voudra se fondre à la foule.
Je suis 100% dans l'autre école. Si tout le monde aime, je doute. Des fois j'aimerai, mais plus souvent pas. Je n'encourage certes pas des émissions karaoke qui sélectionnent par le poids du téléphone,  "un(e) gagnant(e)" sans jamais se poser la question à savoir si Taylor Swift, U2, Adèle, 50 cents ou Philip Phillips peuvent cohabiter sur les mêmes ondes radios.  


" C'est LOUIS-JEAN Cormier, mais oui tu l'aimes, t'aimais ça tsé "mais si tout le monde en même teeeeeeemps han han han...!"

"Simonac que tu fausses! j'ai pas le goût d'entendre ça! Mais où sont tous les bons shows là...me semble qu'ils ont annoncé..."

"Jake Bugg le 9: incontournable. Gogol et Lanois le même soir: déchirant. Émilie Simon le 12..."

"NON! je te parle de gens connus comme Coldplay ou Lady Gaga...LADY GAGA! Elle ne venait pas?"

"Oui, mais Lady Gaga est un plaisir pour l'oeil, le design, pas pour l'oreille..."

"Alors? Tu regarderas quand même bien le spectacle avec tes yeux?"

"Oui des yeux qui ne supporteront pas le public autour, je me contenterais des photos d'après-show dans les journaux. C'est là qu'elle révolutionne Lady Gaga, à l'image, à la mise en marché, pas ailleurs."

""Des yeux qui ne supporteront pas le public autour"...Que tu es snob! Tu vas voir des shows pour les gens qu'il y a autour?"

"Toi aussi, tu irais voir Billy Joel parce que tout le monde y va!"

"BILLY JOËL! Tu vois je le savais qu'il y avait des bons shows, je veux le voir et l'entendre moi Billy Joel, C'est quand?"

"Tu connais deux chansons de Billy Joel?"

"Piano Man..."

"..."

"..."

"...et?..."

"Pi...Piano...Sing us a Song..."

(pointant le doigt)"Ahaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah!"

(visage de Linda Evans dans Dynastie, indignée)

(Visage de parfait idiot)

"'cou donc, t'as tu 8 ans d'âge mental?"

"J'ai au moins 40 ans sinon je ne m'intéresserais ni à Blondie, ni à Journey...JOURNEY! t'aimes ça Journey, tsé dans les Sopranos à la fin? "JUST A SMALL TOWN GIRL...""

"ARRÊTE DE CHANTER! même la chatte est insultée, regarde-là!"

"Qu'es qu'elle fait à grogner comme ça, cette petite?"

"Je n'ai même pas vu les Sopranos, tu l'as écouté tout seul, je trouvais ça trop violent"

"Oui mais tu connais ça Journey, tu patinais à roulette là-dessus en 1981, je te ferai entendre, Marillion! Tu connais et aime Marillion voyons!"

"Ouais...je pense..."

"LAVENDER'S BLUE, DILLY DILLY..."

"HUNTY!"

"KAYLEIGH! I JUST WANT TO SAY I'M SORRY..."

"TA GUEULE! Voilà! la chatte supplie de sortir de la maison!"

"Oh non, Marillion ça va être du caca...ce ne sera pas avec le chanteur original Fish, mais bien avec Steve Hoggarth..."

"...du caca...?"

"...du caca de potoo..."

(convaincue) "T'as 8 ans d'âge mental... Monkeeeeeee! (notre fils de 14 ans et 9 mois) Viens en bas! il faut que je te parles du Festival d'été, tu connais Bryan Adams?"

Le Festival d'été de Québec se tiendra du 3 au 13 juillet 2014 et brille encore par sa diversité qualitative.






*Pour ses dévastateurs yeux verts.
"Pour mes félins yeux jaunes.

lundi 21 avril 2014

La Famille Capone

Les Capone étaient 9:
James Vincenzo
Raffaelle Gabriel
Salvatore
Alphonse Gabriel
Ermino
Umberto
Amadeo
Rose & Mafalda

James Vincenzo Capone était l'ainé de la famille Capone qui avait comme père Gabriele Capone et comme mère Teresina Raiola. Les deux immigrants italiens installés à Brooklyn étaient respectivement barbier et couturière. James quitte la famille à l'âge de 16 ans pour joindre une troupe de cirque du Nebraska. Honteux de ses origines, il masque son accent italien tout aussi bien que son accent de Brooklyn. Il change mêmne légalement son nom pour Richard James Hart. En hommage à son idole, le comédien William S. Hart. Ironiquement, il deviendra agent de prohibition pour les autorités policières de l'endroit. Quand son frère devient connu pour ses succès, justement dans le domaine de la prohibition, il change discrètement de profession et devient agent spécial au bureau des affaires indiennes. Quand son frère est envoyé en prison en 1931, il reprend son rôle d'agent de prohibition. Quand la prohibition prend fin deux ans plus tard, il devient agent de la paix. Il meurt, loin de sa famille, au Nebraksa en 1952, à l'âge de 60 ans.

Raffaele dit Ralph "Bottle" Capone est le second de la famille. Quand le patriarche de la famille décède en 1920, Ralph se joint à son jeune frère Al à Chicago, où il devient responsable de la commercialisation de boisson non-alcoolisée (ce qui détourne l'attention des autorités sur les activités illégales avec le vrai alcool) et supervise les opérations d'embouteillages. Quand Al est coincé en prison en 1931, il sert d'agent de liaison entre son frère et leur groupe. Il devient le gérant du Cotton Club afin de se donner une autre facette légitime aux yeux des autorités qui le classe comme ennemi public #3 (Al étant #1). Un an après Al, il est aussi envoyé en tôle pour évasion fiscale où il servira 3 ans de pénitencier. À sa sortie, il se perfectionne dans ce qu'il avait déjà entamé au préalable : le gambling. Il se retire dans le Wisconsin où il mourra de causes naturelles à l'âge de 80 ans, en 1974.

Salvatore dit "Frank" est impliqué dès son adolescence dans la délinquance avec Al et Johnny Torrio. Si Al est très enclin à la violence, il a aussi du style et une certaine diplomatie. On peut discuter avec Al. Pas avec Frank. Celui-ci frappe, cogne, tue avec comme argument "Un cadavre ne réplique jamais quand on s'obstine". Quand en 1923, le nouveau maire de Chicago projette de mettre fin aux activités illégales des frères Capone, Frank a la mission d'acheter le maire de la région qu'ils habitent afin qu'il n'intervienne pas dans leurs commerces de jeux, de distributions d'alcool et de prostitution. Ce sera sa seule mission diplomatique réussie dans sa carrière de gangster. Quand en avril l'année suivante, il est mandaté (avec Al) pour aller terroriser les voteurs afin "qu'ils votent du bon bord", le tour dégénère quand Frank investit les bureaux du candidats adverse et le démolit. En tirant dans les jambes d'un bénévole et en kidnappant 8 autres bénévoles jusqu'à que l'élection soit terminée, il attire l'attention des policiers, qui arrivent au nombre de 30, dans 9 voitures et tire à bout portant sur Frank, l'atteignant mortellement 12 fois. Al, aussi présent sur place, s'en tire, mais est si en colère qu'il assassine un officiel sur place, en kidnappe deux autres et vole les boîtes de scrutin. Son candidat va gagner. Mais il a perdu son grand frère et fidèle partenaire de 28 ans.

Le fameux Alphonse Gabriel, "Scarface Al", parrain de la mafia de Chicago de 1925 à 1932, qui a fait fortune dans le gangstérisme, le trafic d'alcool (la contrebande), dans la prostitution, dans le chantage, l'intimidation et le trafic d'influence politique était le quatrième enfant de la famille. Symbole du crime organisé moderne, il avait bonne réputation, dilapidant sa fortune en investissant largement dans les oeuvres de charité afin de se donner bonne conscience et de paraître légitime. Sa réputation ternit quand son nom est associé au massacre de la Saint-Valentin qui assassine brutalement 7 membres d'un gang rival, piégés dans un guet-apens  en 1929. Les autorités savent que Capone est un croche mais ne le coince qu'en 1931, pour évasion fiscale...Il restera en tôle jusqu'en 1939, incluant un passage dans l'alors nouvelle et sensationnelle prison d'Alcatraz.
À sa sortie de prison, Capone est atteint de neurosyphillis et on lui diagnostique un âge mental de 12 ans.Son pouvoir et son influence dans le crime organisé s'en trouve largement diminué et peu à peu, il est placé sur les lignes de côté. Il meurt d'une crise cardiaque en 1947, à l'âge de 48 ans.

Ermino Capone décède quelques mois après sa naissance.
Ermina Capone était la première fille Capone, elle décède à l'âge de 1 an.

Ermino "John" Capone naît par la suite et est un rôle mineur dans les activités illégales des frères Capone. Il supervise les livraisons par camions dans les Cabarets. C'est là qu'il tombe en amour avec des chanteuses bas de gammes. Si Al ou Ralph restent insaisissables, John, appelé Mimi par ses frères, est le Capone le plus facile à coincer par les autorités. Il est arrêté successivement pour conduite désordonnée, possession d'alcool; parfois on l'arrête tout simplement pour entrer en contact avec Al. John/Mimi, est assez simple d'esprit et on ne lui donne pas beaucoup de responsabilités. Quand Al sort de prison, Mimi est le représentant familial qui donne des nouvelles aux médias sur la famille et sur Al en particulier. Afin d'avoir la paix, il changera son nom pour John Martin et se retirera du domaine public. Il est surement mort car il aurait 110 ans aujourd'hui. Mais même ça, reste un secret.


Umberto/Alberto "Bert" ou "Bites" Capone a été journaliste quand ses frères ont acheté le journal d'une communauté sur laquelle ils régnaient (Cicero) à Chicago. Il a été arrêté pour vagabondage (avec John) puis soupçonné d'être derrière une bombe qui avait sauté à la maison du maire de Cicero. Très discret, il change légalement son nom en 1942 pour Albert Rayola.  Outre une amende de 25 $ pour avoir agressé sa femme, il évite la prison toute sa vie. Il meurt en 1980, à l'âge de 74 ans.

Amadeo Matthew Nicholas "Matty" Capone était un ami de Mickey Cohen. Cette amitié servira Al quand Cohen installera son empire du crime sur la côte Ouest. Matt sera gérant de la Hall of Fame Tavern de Cicero, où on peut y mourir d'une balle à la tête suite à une chicane autour d'un 5$. Matt meurt en 1967 à l'âge de 59 ans.

Ni Matt, Ni Ralph, ni Bert, ni John n'ont un jour manifesté l'envie de vivre pleinement du crime comme leur frère Al. Al s'était retrouvé en prison, l'ainé ne voualit rien savoir de la famille et s'en était sauvé et un autre avait été tué. Le prix en était trop grand.

À la fin des années 30, à la sortie de prison d'Al Capone, il n'y aurait pas de relève familiale.

Les filles Capone n'auront pas été sans histoire non plus, ni 100%  honnêtes et droites.

Rose Capone épouse un soldat de son frère Al, Frank "Diamond" Maritote, ancien garde du corps d'un bordel des Capone. Frank meurt d'un échange de coup de feu, homicide jamais élucidé, en 1954. Veuve, Rose se fera discrète toute sa vie.

Mafalda Capone épousera le frère de Frank, John Maritote, qui, quand il voit le sort réservé à son frère alors qu'il rôde lui aussi dans le milieu, change son emploi du temps et devient machiniste sur les plateaux de tournage. Mafalda l'épouse à 18 ans. Elle a une fille à l'âge de 20 ans et décède en 1988 à 76 ans.

Je ne sais pas pourquoi en écoutant la Commission Charbonneau, la semaine dernière, j'ai pensé à cette famille...