mercredi 25 décembre 2013

James Brown

Né dans l'extrême pauvreté de Barnwell en Caroline du Sud en 1933, Joseph James Brown Junior voit son nom inversé sur le baptistaire par erreur et deviendra James Joseph Brown Junior. Quand sa mère quitte son père et que celui-ci invite de multiples nouvelles copines dans la maisonnée, James laisse tomber le "Junior" légalement.

Son père l'envoie se faire élever par une tante, propriétaire d'une maison de prostituées. Il va à l'école jusqu'en 7ème année et se débrouille en amassant de l'argent ici et là. Il cire les souliers, lave la vaisselle, passe la balai dans les magasins (les vole un peu dans le processus) vend des timbres et lave des voitures en échange de quelques sous. Il chante et danse aussi.

Il est alors très inspiré par Louis Jordan.

Il forme des petits bands de chant qui se donne en spectacle avec succès dans les écoles secondaires, apprend l'harmonica, la guitare, le piano et la batterie mais à l'âge de 16 ans il est trouvé coupable de vol à main armé et envoyé dans un centre de détention juvénile. Avec des instruments de fortune, Brown continue de faire de la musique au centre de détention et c'est avec la promesse de se trouver un job et de chanter la parole du seigneur Jésus qu'il est libéré à 19 ans.

Il tente sa chance comme boxeur puis comme lanceur de baseball mais une blessure à la jambe le force à changer de vocation.

Il se marie une première fois en 1953. Il se mariera trois fois dans sa vie et sera père 12 fois. (Marié et hors-mariage)

Il forme un groupe gospel puis joint un groupe de R & B nommé The Famous Flames. Son idole Little Richard a le même agent que son band et celui-ci écrit les mots please, please, please sur une napkin que Brown garde jalousement sur lui. Il se jure d'en faire sa première composition, ce qu'il fait. La chanson vend pour plus d'un million ce qui les rend important. D'autant plus que Little Richard, maintenant immense, a quitté pour une autre compagnie plus payante, ce qui offre toutes les dates prévues pour ces spectacles aux Famous Flames.

Malgré la nouvelle visibilité, le groupe de Brown n'obtient plus beaucoup de succès de la même ampleur. Quand Little Richard quitte le métier pour la prêtrise, l'étiquette de di$que met de la pre$$ion sur Brown pour qu'il prenne $a place dans le coeur de$ gen$. Brown compose un playdoyer pour le public qui remet le groupe au sommet des palmarès en hiver 1959. On faut suivre rapidement avec un autre morceau tout aussi populaire.

En 1960, Brown commence à devenir un phénomène.

À l'automne 1962, Brown insiste auprès de sa gérance pour lancer un album enregistré en spectacle, ce que lui déconseille vivement les fonctionnaires de la musique. Brown est têtu et gagne sa bataille le disque est tout de même lancé en mai 1963 et deviendra non seulement un album culte de Brown mais aussi un album enregistré au Library of Congress des États-Unis et le 25ème jugé meilleur de tous les temps par le magazine musical Rolling Stone. Pendant 14 mois l'album cartonne sur les palmarès.

Brown est riche et forme alors sa propre compagnie de disque. En tournée avec les Rolling Stones à l'été 1965, Brown et son band éclipse les bad boys d'Angleterre et Mick Jagger, flabbergasté par Brown et son équipe, lui volera TOUS ses moves pour en faire sa propre signature sur scène. Cet été-là, Brown obtient un autre hit qui lui vaudra cette fois, un grammy.

En octobre 1965, la consécration mondiale. Brown devient immortel. 1966 lui est tout aussi favorable. 1967 fait naître le funk.

À partir de 1968, la voix de Brown est moins chantée que placée telle un instrument dans des arrangements souvents répétitifs et d'un style émergeant: le funk. Fela Kuti s'inspirera beaucoup de ses longs jams et le rap aussi dans la manière d'utiliser la voix en musique. La musique de Brown est bientôt réduite à son essence rhytmique ce qui lui donne une puissance sexuelle exceptionnelle.

L'empire musical de Brown devient exponentiel. Il est une influence majeure pour Sly & The Family Stone, Funkadelic, Charles Wright & The Watts 103rd Street Rhyhm Band, Booker T & the M.G.'s et combien d'autres.

Brown engage des musiciens, mêle les univers du jazz, du blues et du soul, compose pour des amis,  achète une station de radio dans sa région natale, une autre au Tennessee et une autre encore à Baltimore (devinez ce qui y joue?).

En 1972, après une tournée en Afrique, il appuie ouvertement la réélection de Richard Nixon ce qui lui vaut la dissidence d'une large partie de son public afro-étatunien. 1973 est une année difficile alors que le public le rejette peu à peu et que l'impôt lui court après. Brown enregistre deux trames sonores pour des films de blaxploitation. Le surnom du parrain de la soul lui est collé.

1974 reconstruit rapidement un pont d'or pour James Brown. Il termine même l'année à Kinshasa  au Zaire en Afrique pour le fameux Rumble in the Jungle entre Muhammed Ali et George Foreman.

En 1976, Brown reprend ses vieilles habitudes de larcins et vole un riff de Carlos Alomar qui était de son band vers la fin des années 60. Bowie et Alomar, fans de Brown, fermeront les yeux puisque la chanson ne sera jamais un hit.

D'ailleurs Brown ne produit plus de hits et à partir de 1977 amorce son déclin.

Ses chicanes avec le fisc font s'écrouler son empire. Un essai disco est une catastrophe.

Les films le ressucitent ici et . La télé aussi. Stallone lui offre une vitrine pour son dernier gros hit.
Il remporte un grammy cette année-là.

En 1988, il est arêtté deux fois, la première pour possession d'armes illégales et non enregistrées et possession de drogue, et la seconde pour conduite dangereuse alors qu'il coursait sur l'autoroute. Lors de cette dernière arestation, il agresse un policier et se trouve encore en possession d'une arme non enregistrée. Il est envoyé en prison pendant trois ans.

La rappeur MC Hammer tente de le réhabiliter avec un de ses morceaux.

En 1993, Brown confesse que sa vie n'est plus aussi facile.

Entre 1987 et 1995, Brown est arrêté 4 fois pour violence domestique. En 2004 il va même en cour pour se défendre d'avoi bléssé son amoureuse du moment, ne fera pas de prison, mais devra payer une ammende à la victime.

Le 23 décembre 2006, son dentiste remarque que Brown semble très mal en point. Comme Brown a toujours refusé de se déclarer malade en toute circonstances, il ne consulte pas et on doit le forcer à se rendre à l'hôpital.

Il y mourra de complications cardiaques (Brown était un grand consommateur de drogues de toutes sortes) consécutives à une pneumonie mal traitée à l'âge de 73 ans aujourd'hui, il y a 7 ans.

Laissant derrière un très sérieux héritage musical malgré les tendances crasses de l'animal.

mardi 24 décembre 2013

Mazal Tov

Pour moi la météo hivernal idéale c'est celle que nous avons eue le 16 décembre dernier.

Tempête la veille, donc décor farineux de flocons tout en étoile donnant à la nuit une teinte bleutée remarquable. Puis, fin des précipitations et grand froid, -16 mais -29 avec le facteur vent. Ce facteur-là, il livrera encore malgré les coupures prévues à Postes Canada.

J'ai croisé dans le Vieux-Port un Père Noël ce jour-là qui m'a demandé de donner pour aider les recherches à vaincre le cancer (n'est-ce pas nous qui devons demander au Père Noël et non l'inverse?). Ce père noël m'a souligné que j'avais un très beau sourire. (!) J'étais effectivement probablement radieux. Il y avait dehors ma météo préférée et je quittais mon entrepôt de whisky pour deux jours de congés bien mérités.

L'hiver sans neige n'est pas l'hiver. Sans froid, non plus. Quoi de plus joli qu'un visage légèrement empourpré par le polaire vent du Nord? Quoi de plus confortable qu'un petit feu de foyer, une doudou dans le divan ou un(e) amoureu(se)x à coller en fin de soirée après avoir affronté la réfrigération?

Définitivement, Père Noël-mendiant comme témoin, l'hiver me rend heureux. Peut-être parce que je suis un bébé d'hiver.

De plus, les nouvelles équipes de déneigement dans ma ville corrompue sont nettement plus efficaces que dans les années précédentes. Les rues sont parfaitement nettoyées depuis le début des précipitations.

Bonheur, je vous dis.

Mazal Tov.

Quoi?

J'ai toujours aimé cette expression juive mais n'ai jamais su quand, ni comment, l'appliquer. Les black eyed peas ne m'ont ne rien aidé à comprendre ce à quoi se rapportait cette expression.

Au fun?

Le terme mazal signifie littéralement Goutte qui tombe d'en haut.
Comme de la neige? bon ben ce n'est pas complètement égaré mon affaire.
On ajoute que cette goutte viendrait peut-être des étoiles et que ça devrait influencer le destin favorablement.

Alors Mazal Tov à tous.

Je vous souhaite le plus merveilleux des Noël avec les gens que vous aimez, auprès de ceux qui vous sont chers, parmi les gens qui vous font vous aimer davantage.

Soyez éclairés de la saine lumière et faites vous plaisir en ces temps fous où trop souvent, ce qu'on oublie le plus souvent, c'est nous.

Peu importe d'où vous atterrissez, par pitié, atterrissez doucement.

Soyez bons, soyez heureux, soyez zen.
Essayons tous de retenir le bons côtés des choses et non l'inverse.
Lâchez prise et respirez.

Joyeux Noël Léonie, enfant défavorisée que nous parrainons cette année.

Joyeux Noël à tous peu importe votre confession.

lundi 23 décembre 2013

30 Duos Musicaux d'Intérêts en Anglais

Les collaborations musicales sont de plus en plus en vogue.

Surtout dans l'univers du rap ou bien souvent on fait appel à une vraie chanteuse ou à des choristes afin de combler le manque de talent vocal de l'interprète original.

Ceci étant dit, je vous présente 30 duos musicaux anglos d'intérêts (à mes oreilles) qui ne comprennent rien du rap, forme de "musique" que je ne reconnais pas encore. Un jour peut-être...

30-It Takes Two de Marvin Gaye et Kim Weston.
Pourquoi ne pas commencer avec un titre qui parle justement de l'idée du travail d'équipe. Marvin & Kim avaient de la chimie jusqu'au lit en 1967...

29-Gold in Them Hills de Ron Sexsmith & Chris Martin.
Largement sous estimé (par moi le premier), le chanteur de St-Catharines, Ontario a attiré l'attention d'un fan Australien, le chanteur de la formation Coldplay.

28-Islands in the Streams de Kenny Rogers & Dolly Parton.
Le succès de cette chanson s'explique par 4 choses: le charme confortable de Kenny "bon papa" Rogers, la chanson pas 100% country et versant vers le pop comme dans "populaire", les melons de Miss Parton qui font saliver les amateurs de fruits et la robe coupée jusqu'au tendre de la cuisse, toujours chez Miss.

27-Stay de Rihanna & Mikky Ekko.
Bouleversante ballade de deux splendides spécimens terrestres.

26-Kingdom of Rain de Matt Johnson & Sinead O'Connor.
Chaude chanson sur un amour ne tournant pas en la faveur de monsieur quand madame se découvre une passion pour les jeunes femmes. Intense pluie.

25-Debra Kedabra de Frank Zappa & Captain Beefheart.
Les deux martiens du monde de la musique pop de 1975 ont grandi ensemble en Californie. Sur ce morceau, Frank utilise des fragments de morceaux du capitaine au coeur de boeuf et revisite des slogans commerciaux leur donnant la couleur de leurs souvenirs d'enfance. Un trip entre frères.

24-Somebody That I Used to Know de Gotye & Kimbra.
L'Autralo-belge aura été (à ce jour) un véritable one hit wonder avec cette chanson quand même assez formidable. Trois mots pour Kimbra dans le vidéo: turn around girl.

23-Sisters are doin' it For Themselves d'Aretha Franklyn & Eurythmics.
Le riff de Dave Stewart reste encore accrocheur même si il a été pondu dans les parfois nauséabondes années 80. Une chanson entre soeurs pour la reconnaissance de l'égalité des droits entre sexes.

22-I Never Had It So Good de Rita Coolidge & Kris Kristofferson.
Le machisme graveleux du gars de ranch de Kristofferson derrière la douce voix de Miss Coolidge ont fait recette en 1973. Parfait mélange mâle alpha/femelle beta.

21-Soul Man de Sam Moore & Lou Reed.
La chanson datait de 1967 mais comme Sam était en guerre avec son partenaire de l'époque, comme il voulait réenregistrer la chanson 20 ans plus tard pour la sortie d'un film du nom de la chanson titre, afin de s'assurer de ne pas se faire voler la vedette par son partenaire, il a fait appel au plus monocorde des "chanteurs", qui semblait même avoir oublié la mélodie en cours de chanson. Red Hot Memphis & Cool New York.

20-What Have I Done To Deserve This? des Pet Shop Boys & Dusty Springfield.
Chris Lowe a-t-il des dents? Je ne l'ai jamais vu la bouche ouverte. Le plan original était d'utiliser Tina Turner mais le duo de l'animalerie préférait sortir Dusty de son exil californien et la ramener in ol' England.

19-Tramp d'Otis Redding & Carla Thomas.
Si on pouvait chanter quand on se chicane comme le font Otis & Carla, peut-être qu'on prendrait finalement prendre plaisir à se quereller. Oui, Carla ne chante pas, mais on savait qu'elle pouvait le faire. Otis aussi.

18-U Got The Look de Prince & The Revolution & Sheena Easton.
Je pense avec le recul que de Sheena Easton je n'aurai aimé que le cul. Et cette ressemblance avec un amour de jeunesse, la finesse des traits, la couleur des cheveux, la poitrine discrète...en 1988 justement. Funk me baby.

17. Girl of the North Country de Johnny Cash & Bob Dylan.
Quand deux géants se rencontrent, ça créé de la magie. Le cinéma l'a aussitôt compris.

16. Say Say Say de Paul McCartney & Michael Jackson.
Deuxième collaboration entre le beatle sublimé et l'enfant doré, alors encore noir. Chanson de l'année 1983.

15. In My Hour of Darkness de Gram Parsons & Emmylou Harris.
Emmylou n'est que charme et sa voix gracieuse s'est aussi mêlée aux talents de Dylan, Linda Ronstadt, Dolly Parton, Mark Knopfler, Carl Jackson, Rodney Crowell, Dan Fogelberg, John Denver, Ry Cooder, Johnny Hallyday, Flaco Jiminez, Stephen Stills, Dwight Yoakam, John Hiatt, Los Lobos, Tracy Chapman, Neil Young & Ryan Adams.

14.Well Did You Evah de Deborah Harry & Iggy Pop.
En 1990, la chanteuse de Blondie et James Ostenberg étaient tous deux menacés d'extinction dans le souvenir commun. Ils ont repris ce vieux morceau de Cole Porter pour lui donner une texture underground. Avec un solo "parlé". Plus pour la réunion de deux portions anthologiques du New York underground que pour la chanson.

13. Let's Call The Whole Thing Off de Fred Astaire & Ginger Rogers.
Ginger & Fred ne faisaient qu'un à l'écran. La musique et les paroles de Gershwin (Ira & George) sont adorables et le talent des deux danseurs/patineurs, fabuleux.

12. Interlude de Siouxsie & Morrissey.
Un peu marrant d'entendre Morrissey, pessimiste éternel chanter la possibilité d'un futur amoureux. Étrange aussi d'entendre la rugueuse Siouxsie chanter la douceur. Plus pour la rencontre de deux icônes de l'Angleterre des années 80 que pour la chanson.

11. Fairytale of New York de The Pogues & Kirsty MacColl.
Élue plusieurs fois meilleure chanson pop de Noël, cette irlandaise collaboration est encore agréable.

10. Under Pressure de Queen & David Bowie.
Fabuleuse collabo entre deux grands d'Angleterre. Le jeu vocal entre le grave David et l'aigu Freddie fonctionne à merveille. La chute vers 2:19 et, ce jusqu'à la toute fin me donne encore des frissons. Why can we give ourselves one more chance?

9. You're the One That I Want d'Olivia Newton John & John Travolta.
 Classique de 1978 racontant les 50's. It's electrifying!

8. Henry Lee de PJ Harvey & Nick Cave.
Parfaite symbiose entre Nick et la soeur de son claviériste. Nick avait aussi "noirci" la rose Kylie auparavant.

7. Bring Me To Life d'Evanescence & Paul McCoy.
Bien que la chanson ne soit jamais présentée avec les deux interprètes, la partie de McCoy est tout aussi vibrante et indispensable que celle d'Amy Lee, toujours troublante.

6.7 Seconds de Youssou N'Dour & Neneh Cherry.
  Dans les années 80, le chanteur Sénégalais semblait être celui par lequel la musique africaine viendrait conquérir l'occident, puis non. Et ensuite ce morceau qui fait le tour du monde en duo avec l'adorable Neneh...principalement dans la langue de Shaekspeare toutefois.

5. This Mess Where In de PJ Harvey & Thom Yorke.
Je suis littéralement en transe à l'écoute de ce morceau. Pièce parfaite.

4. Miss Sarajevo de Passengers (U2, Brian Eno, Luciano Pavarotti)
Bon, on pourrait parler d'un trio mais Eno, on n'entend pas sa voix, celle de Bono oui, celle de Luciano, on la remarque encore plus. Rarement l'opéra aura fait une incursion aussi réussie dans la musique pop.

3. Somethin' Stupid de Robbie Williams & Nicole Kidman.
La chanson de Lee Hazelwood avait d'abord été chantée, avec un certain inconfort tout de même, par Frank &... sa fille...Nancy Sinatra.... La complicité coquine entre les deux Australiens est à mon avis nettement plus efficace. Excellente chanson au texte fort intéressant.

2. Don't Give Up de Peter Gabriel et Kate Bush.
Le Thatcherisme aura fait beaucoup de mal, mais cette chanson en est un enfant direct. L'histoire d'un homme ayant tout perdu, appuyé par une inconditionnelle partenaire à la voix splendide.Whatever may come and whatever may go, that river's flowin'

1. Some Velvet Morning de Lee Hazelwood & Nancy Sinatra.
Lee de l'Oklahoma était un drôle de cowboy. Il a écrit des morceaux fort importants et aux paroles extrêmement intéressantes pour l'époque. Dans ce morceau, il semble indiquer qu'une femme (plus jeune?) lui aurait tout appris de l'amour. Lee chante en 4/4 et Nancy en 3/4. intéressant aussi.

dimanche 22 décembre 2013

Target Visé & Brillants Brigands

Alors que mourrait cette semaine une petite fripouille de renommée, le magasin Target, qui peine tant à s'imposer au Québec, se faisait voler par un nouveau type de système d'escroquerie, et pas à peu près.

Entre le 27 novembre et le 15 décembre dernier, d'astucieux pirates informatiques ont volé plus de 40 millions d'informations sur les cartes de crédit et les cartes de débit appartenant à des clients du magasin Target.

Ces gens doivent maintenant changer leurs mots de passes ou tout simplement changer de carte.

La brèche ne semble pas avoir atteint les clients qui auraient magasiné en ligne. Le vol d'information a été généré sur la bande magnétique des cartes de crédit et de débit, dans le système même du magasin Target, ce qui relève du tour de force de la part des malfaiteurs.

1797 magasins aux États-Unis et 124 au Canada ont ainsi été contaminés.

Selon le spécialiste technique travaillant le dossier, les pirates ont réussi à copier toutes les infos personnelles passant par les bandes magnétiques des cartes.
Auparavant, les filous qui voulaient voler ainsi, (c'est encore la cas chez nous) devaient utiliser un subterfuge platement humain. Ils devaient installer une mince couche de papier-film sur les différentes machines, des papiers-films qui avaient la capacité d'enregistrer une centaine de mots de passes privés par jour. Il fallait d'abord installer le papier-film, puis plus tard le même jour au possible, l'enlever. Pas plus de quelques centaines de victimes à la fois. Avec ces infos, les voyous copiaient tout ça sur de toutes nouvelles cartes vierges, qui ne le devenaient plus, et devenaient un robinet qui coulait sans fin, sans se faire repérer puisqu'une toute nouvelle carte était créée avec les infos d'un(e) autre.

Les pirates informatiques qui ont réussi le coup chez Target ont réussi à infiltrer les systèmes de point de vente de TOUS les magasins Target, en installant/faisant installer probablement un logiciel malveillant qui faisait tout le travail à leur place, peu importe l'endroit où les bandits se trouvaient. Peut-être en l'installant eux-même à distance, ou encore en faisant cliquer un innocent employé qui aurait téléchargé le logiciel malveillant dans leur système à son insu.  (ou en toute complicité)

Les brigands ont eu à leur disposition depuis le 27 novembre l'accès au compte de plus de 40 millions de citoyens, leur permettant de sortir autant d'argent qu'ils le souhaitaient, tant qu'il y en avait.

63 magasins Barnes & Noble ont été volé ainsi l'an dernier. En 2007, le magasin TJ Maxx a été piraté à même son système de confidentialité. 45 millions de cartes ont ainsi été piratés aux États-Unis. Le processeur de carte de crédit des États-Unis Heartland Payment Systems a perdu 130 millions de mots de passe quand des pirates ont réussi le même coup en 2009.

Étonnamment de très petites équipes sont derrière ce type d'arnaque.

En juillet dernier, 4 Russes et un Ukrainien ont été retracés et condamnés pour avoir piraté plus de 160 millions de cartes de crédit chez JC Penney, dans les 7-Eleven, chez Nasdaq, Jetblue Inc et plusieurs autres.

Ne vous inquiétez en rien, vous êtes assurés avec vos cartes et les banques et/ou les compagnies de cartes de crédit sont responsables de la sécurité entourant ces informations. À moins que vous ne les partagiez ouvertement, votre argent reste toujours en sécurité.

Mais bien qu'il ne faille en rien saluer ce type d'initiative, il faut quand même admettre que ces nouveaux escrocs sont tout de même fort habiles.

Et Target devrait franchement s'éteindre au Québec avec cette nouvelle alarmante pour un peuple alarmiste.

De très petites équipes sont derrière ce type d'arnaque.
Ou encore les "cerveaux" sont suffisamment protégés pour rester hors d'atteinte et faire tomber quelques exécutants...

Alarmiste je vous disais...:)

samedi 21 décembre 2013

Lord of the Rye

Mon compte Hotmail a été piraté.
Je commençais tout juste à mesurer l'amplitude des dégâts causés par cette connerie.
Perte de nombreux contacts, impossibilité de gérer mes commentaires ici, ratages en séries, courriels envoyés en mon nom mais qui ne sont pas de moi...aaaaaaaaargh...perte de temps.

Et je coupais du carton dans l'entrepôt de whisky dans la nuit. Dehors, il faisait froid mais pas trop. Pas trop pour moi. Juste comme j'aime.

Coupe du carton mon garçon, coupe.
C'est fou ce qu'on en coupe du carton dans la nuit dans mon entrepôt de whisky.
Me suis coupé un index, un pouce et un jean comme ça.

Pour être certain que les zombies que nous sommes travaillent, on nous met la radio dans l'entrepôt. Virgin radio, en direct d'un bar où un DJ fait danser des aussi zombies que nous. Eux dépensent, nous on gagnent des sous, et malgré cette différence, nous avons beaucoup en commun.

Sandy qui danse au Candy Nail Bar n'a peut-être pas dépensé autres choses que des calories sur la piste de danse. Insensible aux avances des gars qui avaient un goût de boeu'. Elles sont plusieurs je suis certain qui fréquentent les bars simplement comme exercice physique. Dansent, dansent, dansent, dans la nuit, et maigrissent sans trop s'en rendre compte.
Nous aussi on dépense en chien. On sue comme des porcs pendant 8 heures. On charge, décharge, monte, démonte, coupe, découpe. On voit pas le temps passer. Oiseaux de nuit, on a perdu la notion du temps. On est en apesanteur. Comme un danseur au rythme de la zizik sur une piste de danse.

La radio nous joue des beats qui sont moins de la musique que des mix de chansons, des bruits de machinerie lourde qui se mêlent aux bruits de nos "lifts" dans une tapisserie sonore annihilante. L'effet stroboscope commençait à gagner mon cerveau. J'avais des problèmes avec un courriel maintenant condamné, j'étais fatigué/crevé, il était 3h20 de la nuit, je n'en était qu'aux trois premières heures 20 de ma nuit de travail, mais pourtant, j'étais peu à peu gagné par le bonheur.

1-On m'avait signalé par le biais du grand patron de l'entrepôt qu'on aimait bien mon travail, un autre demi-boss m'avait demandé si j'avais appliqué pour un poste vacant en janvier, me laissant à nouveau croire qu'on me voulait avec eux pour plus longtemps que prévu.
2-On m'avait accordé les congés souhaités les 27 et 28 décembre prochains.
3-La belle Christina de la boulangerie, une ravissante hispanique qui me fait de l'oeil depuis le tout début avait encore gonflé mon ego davantage en m'offrant un sourire plein de dents bien senti.

Je sentais une relâche, une fatigue commune dans l'entrepôt. Tout le monde travaille si fort pour le sprint avant Noël, nous demandons à notre corps des efforts incroyables. C'est véritablement de l'entrainement physique pendant 8 heures, 5 jours par semaine. Déblayer mon entrée est maintenant un jeu d'enfant. J'ai joué au hockey et je n'ai senti aucun essoufflement. Je suis définitivement plus en forme que dans les 20 dernières années.

Mais là une fatigue généralisée rôdait. J'ai senti qu'il fallait donner un coup de barre. A commencé à la radio un autre rythme de laveuse/sécheuse. Telle un enfant énervé au coeur d'une piste de danse j'ai poussé, la bouche en forme de "o", en forme d'anus, un WHOOO! qui a fait rire tout le monde. Je me suis mis à me dandiner en travaillant mes caisses de whisky. Quelques sourires se sont allumés à gauche et à droite comme des lumières auraient allumé une rue trop sombre. Des collègues se dandinaient sur le rythme aussi. Puis, à la chanson suivante, je suis monté sur une caisse placée en milieu d'entrepôt et ai lâché un second WHOOO!plus long, la jambe encore dandidante, les hanches aussi maintenant, un cri plus convaincu aussi car j'avoue aimer cette chanson. Je n'étais pas le seul car trois collègues sont montés avec moi sur la caisse et se sont mis à danser aussi. Même Rick, le vieil écossais, toujours gris et maussade. Il était là à sourire comme si j'avais débarré la porte de son bonheur secret. Il dansait comme une saucisse.
La grand patron nous avait promis une bouteille de whisky de notre choix comme cadeau de noël à la fin de notre quart de travail. J'ai alors travesti le refrain en chantant "We're up all night to get whisky" ce qui a provoqué une seconde explosion de rire.

La belle Christina de la boulangerie est venue voir ce qui se passait, nous étions maintenant 6 ou 7 à danser comme des singes sur la caisse de whisky. Ceux qui se joignaient à nous dansaient maintenant autour de la caisse, faute d'espace. Nous avons continué sur le morceau suivant et (aidé par mon fils sans le savoir la veille) j'ai fait un parfaitement synchronisé jeu de bouche avec mes mains sur la portion finale (de 2:34 à 3:04) provoquant encore le délire chez mes nouveaux fans.

Nous devions être une douzaine à danser dans le joie quand un morceau est venu sceller tout ça. 12 mini version de Mick Jagger, l'horreur visuelle sans aucun doute, mais la folie dans la nuit, et à jeun malgré tout le whisky traînant autour. Christina, profitant de sa connaissance parfaite de l'autre Christina s'est mise à chanter à la perfection la partie de Miss Aguilera et est soudainement devenue le centre d'attention. Merveilleux, car j'en avais un peu assez de porter tout le fardeau de l'initiative spontanée. Toutefois, Christina, panthère en rut, s'est sentie investie de ME chanter la part d'Aguilera. Moi, masquant mon malaise derrière un sourire haut perché sur ma caisse de Rye. Tout le monde s'est mis à applaudir et à crier, avec Christina chantant à mes pieds, alertant du même coup le gérant qui dormait dans un bureau plus loin.

Le temps qu'il sorte, nous nous étions tous dispersés à gauche et à droite dans l'entrepôt, tel des fourmis exposées au déplacement d'une roche.

On s'est remis à charger, décharger, conduire des lifts, swingner discrètement de la jambe, couper du carton.

La belle Christina est venue me dire:
"Tou a oune belle énergie, Honterrrr"
Je lui ai souri de la bouche et de l'oeil.

On m'appelle maintenant Lord of the Rye dans le Vieux-Port la nuit.
I'm just dancin'
WHOOO!