lundi 23 septembre 2013

Fais-Moi un Dessin

"Vous étiez au deuxième étage de l'autobus, dites-moi ce que vous avez vu, comment avez vous vécu ça?"

Non.

NonNonNonNonNonNonNonNonNonNonNon.

Dans ma cavale sur l'autoroute de la vie, j'ai encore le droit de dire NON à cette diahrée dans mon pare-brise.


Quand nous débarrasserons-nous de cet envie de cadavres? de viscères sur un corps maculé de sang, d'intestins exposés hors de leur habitacle habituel pour notre imagination si peu inventive? Pourquoi ce journaliste? On m'aurait posé cette question et pour toute réponse convaincante, parce que je suis un homme précis (atout nécessaire dans la traduction), je lui aurais crié par la tête pour que cesse ce viol.

Ma réponse allait alors été claire.
J'ai vécu extraordinaire violence comme ça.

Moi comme spectateur en tout cas, je vis ça comme ça.

Le cadavre n'est pas encore froid qu'on s'empresse d'enfoncer le micro dans la gorge du père de la victime. On zoom sur la larme de la mère. On remontre en boucle l'élan émotif et non rationnel d'un grand-père qui a perdu ses enfants et ses petits enfants de manière absurde, broyés par un train fou dans la nuit.

On est très très près de tenter d'interviewer le gars en feu qui fuit la maison pour lui demander comment qu'on se sent quand on brûle vivant.

Non. NONONONONONONONON.
Fermez-moi cette télévision mais surtout tirez sur ces vautours. Je ne veux rien savoir des survivants de l'apocalypse. Je ne veux pas mettre l'orteil dans l'eau de l'apocalypse. Je ne veux pas voir. Je ne veux pas imaginer. Je ne veux pas de dessin.

J'ai
une
imagination.

Je suis amer de mon Amérique qui aime tant le sang. Pas celui qui nous fait vivre, celui qui nous éteint. Celui qui fait du CSI New York, L.A. Chicago ou Denver des succès télés. Je suis amer des États-Unis qui baisent avec leurs fusils.

Je suis amer du sang que je ne peux plus donner. J'ai un sang rare, j'étais donc donneur depuis longtemps, donneur convoité et hautement sollicité. Mais voilà,  Fluoxetine, Crestor, Rosuvastatin, Clonazepam, moi qui n'ai jamais pris plus que 10 aspirines dans toute ma vie, prend maintenant autant de pillules pour freiner ma dégénération qu'un grand-papa gâteux dépassé par le nouveau IOS7 du Ipad. Je ne peux plus donner de se sang là.

Je mords les cous la nuit pour mieux me sustanter.


Mais ce sang, ce sang, ce sang de jour?
À la Recherche du Sang Perdu de Marcel Pouls?
NON.

Finnissons-en avec ces fantasmes de UFC.

Libérez-nous de ces chasseurs de sensations fortes à toute heure du jour.

Et laissez-moi tranquille pendant que je visionne l'épisode final de Dexter en buvant mon Bloody Mary du lundi.

dimanche 22 septembre 2013

Angela Merkel

Allemand Automne.

Il y a une aura de mystère autour de la réservée, mais très habile Angela Merkel, femme très très libre qui arrive toujours à imposer son agenda même si il s'inscrit parfois contre son propre parti.

Angela Dorothea Kasner est née à Hambourg en 1954, d'une mère enseignante de latin et d'anglais et d'un père pasteur. Ses parents s'occupant d'enfants handicapés, elle apprend très jeune à se prémunir contre le spectacle de la politique.
La facilité avec laquelle la famille pouvait passer de l'Allemagne de l'Est à l'Allemagne de l'Ouest et le fait qu'elle était en mesure de posséder deux voitures laisse croire que la famille de 5 (dont Angela était l'enfant ainée) avait des sympathies communistes.

Première de classe, Angela est une élève brillante, particulièrement en mathématiques et en langues étrangères où elle apprend, entre autre chose, à parler et comprendre le russe. Au terme de sa scolarité, elle choisit de suivre des études de physique à l'université Karl-Marx de Leipzig qu'elle poursuivra jusqu'en 1978. Principalement pour éviter l'endoctrinement communiste.

Mariée au physicien Ulrich Merkel, Angela devient collaboratrice à l'Institut central de chimie-physique de l'Académie des sciences de Berlin-Est tout en préparant sa thèse de doctorat en chimie quantique, qu'elle soutiendra en 1986. Elle obtiendra la mention très bien. Elle se sépare d'Ulrich dès 1982 mais conservera la patronyme Merkel.

Comme la plupart des élèves de l'Allemagne de l'Est, Angela Merkel avait participé à la Jeunesse Libre Allemande. Dans son dossier de la Stasi, police politique de l'Allemagne de l'Est, sont mentionnées ses positions contre l'Allemagne de l'Est et le communisme (sous l'appellation diversions politico-idéologiques), et son appui au syndicat polonais Solidarność. Membre de l'Union Chrétienne Démocratique, elle est nommée ministre fédéral des Femmes et de la Jeunesse par Helmut Khol. Elle est ensuite élue présidente de l'Union Chrétienne Démocratique d'un secteur de l'Allemagne de l'Ouest (le Land) de 1993 à 2000, puis de toute l'Union Chrétienne Démocratique.

En 1994, elle devient Ministre Fédéral de l'Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sécurité Nucléaire. Elle ne le sera que 4 ans avant de céder sa place aux élections perdues de 1998. Elle se remarie cette année-là avec l'ami chimiste Joachim Sauer.

Suivant des allégations de corruption autour d'Helmut Kohl, elle profite de l'indignation du peuple Allemand, et fait un coup de maître en signant une lettre exigeant que le peuple se retourne contre celui qui lui avait ouvert les portes.

Elle est élue chancelière de la République fédérale d'Allemagne en novembre 2005, prenant la direction d'une grande coalition Union-Chrétienne Démocratique/Parti Socialiste Démocrate, modèle qu'elle copiera en 2009, avec cette fois, le Parti Libéral-Démocrate, une coalition qu'on appelera noire-jaune.

Pendant que l'Europe reste marquée par la crise que la Grèce a engendré, l'Allemagne d'Angela Merkel continue de se tenir droite. Avec des budgets équilibrés, une compétitivité et un quasi plein-emploi, le pays fait l'envie de bien d'autres et on parle même de modèle Allemand, modèle, dont on commence tout juste à esquisser les grands traits.

L'auteur Guillaume Duval en a fait un essai intitulé Made in Germany: le Modèle Allemand au-delà du Mythe disponible actuellement en magasin.

Angela Merkeldeuxième personne la plus influente au monde selon le magazine Forbes (derrière Barrack) sera probablement réélue aujourd'hui pour un troisième mandat en Allemagne Unifiée.

Femme la plus influente au monde, elle le restera probablement encore.

samedi 21 septembre 2013

Frères Musulmans

Les cours d'ÉDUCATION à la CULTURE religieuse de nos jour sont mal pensés.

Voici une idée de corpus:
Explication de la nature des Frères Musulmans afin de mieux comprendre ce qui se passe dans le monde en 2013.

L’association est fondée en 1928 au Caire, en Égypte, après l’effondrement de l’Empire ottoman, le fondateur égyptien racontant dans ses mémoires que six ouvriers de la compagnie de Suez l’auraient alors poussé à créer son mouvement en réaction au pouvoir des grandissant des étrangers sur le peuple arabe.

Déterminé à lutter contre l’emprise laïque occidentale et le mimétisme aveugle du modèle européen, son mouvement débute comme une simple association locale de bienfaisance mais rapidement se donne un but politique, celui d’instaurer un grand État islamique avec pour mission l’application de la charia.

Lors du premier congrès du parti en 1933, l’organisation comptait 2 000 militants, un an plus tard ils sont 40 000, et en 1943 la confrérie compte plus de 200 000 militants. En 2013, ils seront
L'association des Mères musulmanes, également fondée en 1928, devient en 1933 l'association des Sœurs musulmanes, puis en 1937 l'association des Femmes musulmanes.

En 1935, l’organisation participe à l’insurrection arabe de Palestine de 1936. Une branche armée est créée. En 1945, Saïd Ramadan crée une branche armée arabe de Palestine du mouvement, qui a pour objectif de combattre le mouvement sioniste. Les Frères musulmans connaissent ainsi un succès fulgurant et de nombreux militants participent à la guerre de 1948-1949 destinée à anéantir le tout jeune et tout neuf État d’Israël.

Fin 1948, une branche paramilitaire des Frères musulmans de l'organisation assassine le Premier ministre égyptien de l’époque, Mahmud Fahmi Nokrashi. En représailles, l'organisation est interdite et son fondateur Hassan el-Banna est assassiné par les agents du gouvernement en février 1949. Au début des années 1950, les États-Unis s’intéressent aux Frères musulmans comme alliés potentiels contre Nasser et l’établissement de régimes communistes ou socialistes au Moyen-Orient. Toutefois, dès 1954, la confrérie est dissoute par les autorités égyptiennes. Nasser, qui craint pour sa personne, décide d’interdire l’organisation. Près de 20 000 militants sont incarcérés, dont le leader actuel d’Al-Qaida, Ayman al-Zawahiri (Ayman aurait alors 6 ans, le même qui s'est ouvert la gueule cette semaine.)

À partir du milieu des années 1960, les Frères musulmans redeviennent actifs en Israël. Dans les territoires contestés, la branche palestinienne engendre l’Al-Mujamma' al-islami, qui deviendra en 1987 le Hamas. Sa charte comporte la destruction de l’État d’Israël comme objectif central. L’organisation se consacre ouvertement aux œuvres sociales et à la construction de mosquées, dont le nombre augmente sans cesse en Cisjordanie et dans la bande de Gaza entre 1967 et 1987. Elle recourt aux actions armées et aux attentats, y compris aux attentats suicides. Ses sources de financement proviennent en grande partie de l’Arabie saoudite et plus tard de l'Iran. En 1973, le Shah, encouragé par Nixon et Kissinger, prend l'initiative, au nom de l'OPEP, de procéder à une augmentation très importante du prix du pétrole. L'Arabie Saoudite et l'Iran utilisent cette nouvelle opulence pour renforcer mondialement le fondamentalisme islamique, utilisant à cette fin des mouvements soutenus par la CIA tels que les Frères Musulmans et la Ligue islamique mondiale.

L'intérêt porté par les États-Unis aux mouvements réactionnaires islamistes censés contrer les progressistes, remonte aux années 1950. En effet en 1953, Eisenhower reçoit dans le Bureau ovale une délégation incluant Saïd Ramadan des Frères Musulmans, qui était alors le chef coordonateur d'organisations associées au Pakistan agissant pour la Ligue Islamique Mondiale.

En Égypte, dans les années 1970, Sadate utilise les Frères musulmans pour faire contrepoids à l’extrême gauche et il leur promet l’intégration future de la charia dans les lois égyptiennes. En 1971, la CIA collabore avec les services de renseignements saoudiens pour soutenir les Frères Musulmans et leurs alliés dans une campagne mondiale contre le communisme, particulièrement en Égypte. En 1978, ils renoncent officiellement au soutien des actions violentes, à l’exception du combat en Palestine. Cependant, leurs partisans qui ne partagent pas cette position se regroupent dans d’autres structures, comme la al-Gama'a al-islamiyya (Groupe islamique) dont un des membres assassinera Sadate en 1981. Les Frères entretiendront des contacts, plus ou moins étroits selon l’époque, avec cette organisation, qui commettra des attentats contre des touristes occidentaux en 1992 et en 1993, entre autre.
Par ailleurs, un bras armé clandestin se constitue dès le début des années 1980. Certains de ses membres tentent d’infiltrer les institutions gouvernementales, mais le régime laïque d’Hosni Moubarak fera obstacle à la plupart des manœuvres politiques, à l’exception notable de certains syndicats stratégiques actuellement infiltrés de toutes parts par les Frères musulmans, le syndicats des avocats entre autre. En 1982, les organes de presse des Frères sont détruits et la quasi-totalité de leurs publications saisies. L'organisation reste interdite mais paradoxalement reste tolérée.

En 1984, le pouvoir reconnait à la confrérie le statut d'organisation religieuse, mais refuse sa participation à la vie politique. Un interdit que les Frères musulmans contournent en présentant des candidats sans étiquette aux élections, et en intégrant le parlement via des alliances avec d'autres partis. Certains, dont Saïd Ramadan, après avoir tâté le terrain dans les pays arabes avoisinants, optent finalement pour l’Europe comme lieu d’implantation de leurs nouvelles bases, avec l’aide financière des Saoudiens.
La même année, le pouvoir égyptien d'Hosni Moubarak reconnaît les Frères Musulmans en tant qu’organisation religieuse mais leur refuse l’inscription en tant que parti politique. Les candidats fréristes participent aux élections comme indépendants ou comme représentants d’autres partis. Leurs militants manifestent souvent contre le pouvoir aux côtés d’autres mouvements d’opposition égyptiens, en faveur de réformes constitutionnelles et pour la fin de l’état d’urgence. L’organisation s’efforce d’être présente sur le terrain en aidant les classes défavorisées autant sur le plan social que financier, fournissant, entre autres, aux personnes dans le besoin des médicaments ou des prêts d’argent.
Dans les années 1990, en Égypte, la confrérie s’affiche publiquement comme un mouvement respectueux de la démocratie et publie trois manifestes importants : l’un plaidant en faveur de  l’indispensable démocratie, l’autre portant sur les droits des minorités, notamment de nos frères et compatriotes coptes, finalement le troisième concernant le statut de la femme.

Ces manifestes, dus pour la plus grande part à de jeunes membres du mouvement, sont adoptés par la confrérie, mais sans grande conviction pour ce qui est de la vieille direction dont la plupart des membres sont âgés de plus de 70 ans. Pour les jeunes, la vieille garde semble trop conservatrice. En 1996, 17 d’entre eux demandent officiellement la création d’un nouveau parti politique: Al Wasat. Ses fondateurs ont à peu près le même âge (entre 35 et 45 ans) et appartiennent pour la plupart aux professions libérales : avocats, médecins, pharmaciens ou encore ingénieurs. Ils ont participé aux luttes estudiantines puis syndicales de l’époque. Réceptifs aux évolutions du monde du fait de leurs déplacements à l’étranger au cours desquels ils participent à maints colloques et conférences, ils ont acquis une expérience qui a creusé le fossé entre eux et les aînés de la confrérie, mais leur profond conservatisme religieux en comparaison d’autres jeunes musulmans reste un de leurs traits saillants.

Les fondateurs de ce nouveau parti politique reprochent aux dirigeants des Frères musulmans leur manque de modernité et leurs concepts archaïques. Ils proposent l’adoption d’une vision moderniste fondée, certes, sur les acquis du passé, mais axée sur les défis du XXIe siècle. En opposition avec leurs aînés, ils établissent un programme plutôt libéral, fondé sur le Coran mais reconnaissant les évolutions de la société. Ils sont en faveur d’un système gouvernemental à l’occidentale qui respecte toutes les libertés collectives et individuelles, des élections pluralistes, l’alternance politique et la primauté de la loi. Mais Al Wasat est trop avant-gardiste et ne verra finalement jamais le jour. Les autorités égyptiennes déclarent irrecevable sa demande de légalisation et 2 jours après ce rejet, les fondateurs sont arrêtés et déférés devant la Haute Cour militaire.

Les Frères Musulmans sont une organisation qui oscille entre le religieux et le politique, utilisée comme soupape de sureté par le pouvoir, en égypte entre autre.

En 2007, reconnaissant leur poids au Proche-Orient, le gouvernement des États-Unis s’intéresse de nouveau à une alliance avec les Frères. Le Département d’État approuve une politique de contacts futurs entre des diplomates américains et des leaders du mouvement dans les pays arabes.

Depuis quelques années, pour conquérir le pouvoir les Frères musulmans ont appliqué une véritable métamorphose/masquarade. La plupart des membres de la confrérie ont fait un important travail au niveau de leur apparence vestimentaire et physique. Habillé en costume à l'occidentale, ils sont soit complètement rasés, soit portent une barbe finement taillée. Ils sont pour beaucoup issus des hautes écoles, parlent tous plusieurs langues étrangères et se présentent désormais en démocrates. Tous les candidats aux élections législatives du mouvement ont bénéficié d'une formation intensive aux techniques de communication, aux stratégies de persuasion et à l'art des négociations. Officiellement, le mouvement a abandonné tout projet d'État théocratique, ils disent prendre comme modèle les mouvements islamistes marocains qui sont connus pour leur pragmatisme. Ce, même si beaucoup de politologues et de journalistes en doutent, et émettent l'idée qu'ils aient mis fin momentanément à leur projet de république théocratique pour ne pas faire peur aux Égyptiens et prendre le pouvoir sans trop de violence. La nouvelle garde se déclare respectueuse de la souveraineté du peuple, de l’alternance démocratique et des droits des minorités.
Depuis leur création, les Frères musulmans ont toujours fait de l'éducation du peuple une priorité. Ils ont, jusqu'à présent, composé avec la constitution laïque de l'Égypte, mais plaident pour une société régie par la charia.

Le mouvement a aussi choisi de ne plus combattre directement le régime de Moubarak. Ils ont ainsi voté pour la reconduction de Fathi Sorour (l’un des hauts responsables du régime) au perchoir de l'Assemblée du peuple. Ils ont également applaudi le discours du président Moubarak au parlement, et sont en contact régulier avec le gouvernement des États-Unis.
L'European Strategic Intelligence and Security Center accuse en février 2006 la confrérie des Frères musulmans d'avoir organisé l'escalade dans l'affaire des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten.
Lors des élections de 2010, ils sont marginalisés par des fraudes massives, et boycottent le second tour.

La confrérie joue un grand rôle ailleurs, en Tunisie entre autre. En Syrie, c'est la principale force d'opposition au régime baathiste, elle est surtout présente dans les grandes villes du pays (Hama, Homs et Damas) et les classes populaires forment le gros des effectifs du parti.

La confrérie se développe dans la Bande de Gaza, met en place un réseau d'aide social et fait construire l'Université islamique de Gaza.

À  la chute de Saddam Hussein en Irak, la parti läic Baas se fait le porte-parole de la communauté sunnite du pays. Des partis islamiques kurdes sont également plus ou moins proches des Frères musulmans. L'Union islamique du Kurdistan est présente au Parlement kurde, mais reste minoritaire face à des partis laïques comme l'Union patriotique du Kurdistan et le Parti démocratique du Kurdistan.

De 1961 à 1968 ils étaient aussi à Munich et à Genève. En 1964 à Londres, sans succès. L’Union des Organisations Islamiques de France est fondée en 1983.

Le mouvement des Frères musulmans est un mouvement panislamique, la confrérie a donc des ramifications dans la plupart des pays à majorité musulmane, ainsi que dans de nombreux autres ayant une minorité musulmane.

Les Bahamas, la Suisse et le Liechtenstein protègent leurs investissements.

Il y aurait encore des zillions de choses à dire sur le sujet puisque je ne couvre pratiquement que l'Égypte ici.
Mais ce n'est pas à l'école que nos penseurs de demain en entendront parler...

 


vendredi 20 septembre 2013

Millions (de) Citrus

Mon amie Myriam travaille dans la coordination Web.

Elle travaille même aux États-Unis. Elle fait beaucoup d'argent. Elle travaille pour CNN.com.

Elle est riche. Grâce à la vacuité des gens. La vacuité rend riche.

Depuis la semaine du 26 août dernier, il y a beaucoup de chiffres sur son chèque de paye. De TRÈS gros chèque parce que ses patrons l'ont recompensée pour travail bien fait. On lui avait demandé de stimuler les clics sur le site de CNN.com afin de pouvoir sucer davantage d'argent aux compagnies qui paient pour des publicités à afficher sur ce même site.

Que s'est-il passé dans la semaine du 26 août? Rien. Rien de nouveau. Toujours plus d'atrocités en Syrie, toujours des jours qui ne sont pas sans repos en Égypte, quelques reportages sur le 50ème anniversaire du fameux discours de MLK "I Have a Dream". Et ah! oui, une chanteuse pop en mal de publicité, vêtue d'un maillot couleur chair, s'est torché le cul sur un chanteur qui trouble les féministes d'Aukland.

Cette fille de chanteur country a rendu Myriam riche et aimée de ses employeurs.

En plaçant les fesses et la langue de Miley Cyrus en Une du site CNN.com, les clics ont stratosphériquement été propulsés dans les millions. Des millions qui en rapporteront d'autres. D'autant plus qu'en plaçant stratégiquement un dossier parrallèle appelé "L'évolution de Miley Cyrus en 13 photos", on vous obligeait presqu'inconsciemment à cliquer 13 autres fois sur la fille de Billy Ray. Et en ayant 500 000 d'entre vous à cliquer sur tout ça, multiplié par 13, on obtient 6,5 millions de clics sur ce seul et unique slideshow d'Hannah Montana à Miley MontremoiÇa.

L'histoire de Miley Cyrus, qui n'en était pas vraiment une, était dans le même espace que la couverture des évenements du 11 septembre 2001 sur le même site.

En plaçant Miley Doggystyle sur le site, en texte et en vidéo, avec le slideshow, vous y passez plus de 7 minutes, ce qui réduit le taux de rebond. Le rebond c'est quand quelqu'un atterit sur votre site et n'y reste pas plus d'une minute, constatant soi qu'ils y sont par erreur, soi pour une photo ou qui ont simplement quitté par manque d'intérêt. C'est pas sexy pour les gens qui paient des publicités.

Mais avec Miley, grâce à Myriam, CNN a pu aller voir Ford, MacDonald, Samsonite, Verizon et autres big shots et exiger les big buck$.

Pour Myriam, mais surtout pour ses patrons, vous n'êtes que des yeux. Des yeux qui, circulant par milliers sur CNN.com rendent Myriam et ses patrons heureux et riches.

Enfin...pas tout à fait vrai. Myriam m'a envoyé ce matin-là un courriel disant simplement.

Stupid Bullshit all over again.

Je savais alors qu'elle me parlait d'argent. Et qu'en elle, se taisait encore une fois de trop une enfant.
Je savais aussi qu'elle me parlait de journalisme de l'ère moderne.
Et de population épaisse qui s'épaissit.
D'un monde de pénis.
Encore.

Et pour toujours.
Des pharisiens du second temple à Robin Thicke.

C'était un courriel un peu triste de la part de Myriam en 5 courts mots.

Mais je savais aussi qu'elle pouvait maintenant me payer un aller-retour pour Atlanta, un week-end entre amis.

Merci aux pénis.
(Parlant de... peut-être Myriam pourra-t-elle, ce week-end imaginaire là, me faire rencontrer Erin Burnett...)

jeudi 19 septembre 2013

Gram Parsons

Ingram Cecil Connor III avait belle gueule.
Ça aide toujours à avancer d'avoir une belle gueule.
Même quand on fonce vers le mur.

Son père aussi avait belle gueule. Il était sur place quand l'attaque de Pearl Harbor a eu lieue en 1941. Il a été militairement décoré. Il a fait des bébés à sa femme puis s'est poussé. Puis plus tard s'est enlevé la vie.

Parsons, c'était le nom du nouveau chum de sa mère. Comme il l'a connu davantage que son vrai père, Ingram a adopté aussi son nom de famille. Toute le monde buvait beaucoup dans la maisonnée Parsons. Si bien que Gram perd sa mère alors qu'il n'a que 19 ans, décédée d'une cirhose du foie le jour de la graduation de Parsons.

Bien qu'il ait passé toute sa jeunesse en Georgie, il n'était pas intéressé par la musique country. C'est Elvis, bien sûr, quand Gram n'avait que 10 ans, qui lui donne l'envie du rock'n roll. Toutefois après un demi semestre, il abandonne ses études universitaires en théologie à Harvard pour se consacrer entièrement à la musique à Los Angeles. C'est l'écoute de Merle Haggard qui le plonge dans l'envie du country, il signe donc sous l'étiquette gérée par l'iconoclaste Lee Hazelwood et enregistre un album avec des amis dans le groupe International Submarine Band en 1968. Quand le disque sort dans l'indifférence en mars, le band est déjà séparé.

Au même moment, David Crosby et Michael Clarke quittent les Byrds qui connaissent beaucoup de succès mais qui commencent à perdre de l'élan dans l'intérêt populaire. Si les Byrds trouvent rapidement un batteur pour remplacer Clarke, on a besoin d'un pianiste et d'une voix supplémentaire pour combler le trou laissé par l'illustre Crosby. Le basiste Chris Hillman connait Parsons et le suggère à ce qui reste du band: le chanteur Roger McGuinn. Si Parsons est d'abord engagé comme pianiste, il change rapidement ses fonctions pour la guitare rhytmique et prend une place importante au niveau du chant au sein des nouveaux Byrds.
Quand le contrat des Byrds est renouvelé cette année-là toutefois, ni Parsons, ni le nouveau batteur ne sont considérés comme membres du groupe. Même si ceux-ci composent autant (Parsons plus encore) que les deux autres, Roger McGuinn et Chris Hillman. Ils sont salariés pour l'album suivant. C'est entre autre le contrat avec Hazelwood qui force McGuinn et Hillman à être discrets sur la présence de Parsons au sein des Byrds. McGuinn réenregistre même trois chansons que chantaient Parsons sur l'album afin de remplacer sa voix et pour ne rien devoir payer à Hazelwood.

Cet album était une idée de McGuinn. Il voulait faire un album double qui raconterait l'histoire de la musique aux États-Unis. Devant le manque d'intérêt de la maison de disque face au projet, Parsons propose alors de faire un album double entièrement country qui revisiterait les grands classiques du folk étatsuniens en plus d'y rajouter des compositions à eux (lui surtout). Sweetheart of the Rodeo sera un classique du genre.

Mais l'intérêt du boulimique Gram Parsons pour le band s'éteint presqu'aussi vite que son arrivée avec les Byrds. Alors qu'une tournée est prévue en Afrique, Parsons annonce qu'il quitte le groupe "parce qu'il est contre l'apartheid".

Bullshit.

Il vient de faire la connaissance de Keith Richards et de Mick Jagger et s'est rapidement lié d'affection avec le premier, le relançant continuellement sur les vieux classiques country. Parsons fait découvrir à Richards tout un pan de l'Amérique musicale qui lui était quelques fois inconnu. Quand Brian Jones meurt, Parsons colle au cul des Stones afin de tenter, idéalement, de devenir le nouveau membre du groupe qui le remplacerait.
Quand Jagger lui fait comprendre que ça ne se passera pas comme ça, Parsons reprend contact avec Chris Hillman et forme The Flying Burritos Brothers. La musique alors créée est si intéressante que les anciens Byrds, David Crosby et Micheal Clarke, qui n'avaient jamais joué avec Parsons, le rejoignent en studio et sur scène.

Parsons fait énormément usage de drogue et fait toujours la fête avec les Stones. Au point que les Stones doivent lui rappeller de temps à autre qu'il a des obligations envers Hillman et ses partenaires des Burritos Brothers.

Si les critiques et les amis aiment la musique du premier disque, le public ne suit pas tellement. Même si le groupe enregistre Wild Horses avant que les Stones ne la mettent sur le marché*. Parsons investit tout ce qu'il a dans la drogue, l'alcool et autres folies. L'argent n'est donc pas au rendez-vous,
l'argent manque.

Le deuxième album est une catastrophe commerciale et critique et Parsons est de plus en plus une merde publique. Il quitte le groupe. Again. Le groupe survivra. Pas lui.

Parsons rejoint les Stones en France et est une influence musicale importante pendant l'enregistrement du classique Exile on Main Street. Toutefois Jagger et l'amoureuse de Richards, Anita Pallenberg, le mettent à la porte parce qu'il le juge "parasitaire". Richards sera perpétuellement dopé (tout comme Parsons)lors de l'enregistrement de cet album. On entend Parsons dans le choeur de la (splendide) chanson Sweet Virginia.

Ayant signé un contrat pour une carrière solo, il part en tournée avec Emmylou Harris. Ses morceaux ne sont pas un grand succès et il a pris du poids. Sur scène, il n'est pas très performant. En 1972, c'est le son des Eagles qui prévaut dans le genre. Parsons est jugé trop... ancestral... malgré ses 25 ans.

Parsons est en chute libre et abuse d'alcool et de drogue.

Quand son guitariste, qui rangeait de l'équipement dans une voiture sur le bord de la route, se fait tuer par un conducteur en boisson, Parsons demande à son gérant, si un jour Parsons devait mourrir avant lui, d'être un jour incinéré et ses cendres dispersées au Joshua Tree dans le désert de la Californie. Un endroit qu'il a en grande affection.

S'auto-détruisant par l'alcool et la drogue, sa mort ne saurait pas tarder. Mourrant d'une overdose de morphine en septembre 1973, son corps, mort, qui se dirigeait vers la Louisiane pour des raisons familiales (et légale$), devient l'article d'une véritable scène de cirque.

Son gérant, suivant les désirs de Parsons, vole le cercueil à l'aéroport et file en voiture jusqu'au Joshua Tree. Sur place, il couvre le cercueil d'essence et met le feu pour l'incinérer. 35 livres du corps brulé de Parsons seront laissés sur place. Comme il n'y a pas de loi contre le vol de cadavre, le gérant n'aura qu'une amende de 750$ (pour avoir volé le cercueil).

Une plaque a été érigée là où la boule de feu a rendu un dernier hommage à ce drôle de guignol.

Un peu comme la tombe de Jim Morrison en France, une pierre sur place est régulièrement décorée par des fans en sa mémoire.


*à condition que les Flying Burritos ne lancent pas leur version de Wild Horses comme single, ce que les Stones projettent alors de faire.