mardi 24 juillet 2012

New York, USA

Notre petite unité familiale a fait fi des monstrueuses files d'attente aux douanes car ce week-end était le premier des deux semaines de vacances de la construction.

Suivre la foule...non merci

Nous avons choisi hier matin pour nous rendre à Lake George, NY, en famille. Puisque nous avions la passe saisonnière pour aller à la ronde cet été, et que cette passe donnait aussi accès aux manèges The Great Escape de New York, que la belle me tirait le bras depuis des années pour qu'on aille à Lake George, ben voilà! Lake George, here we come.

Ce n'est, après tout qu'à 2h30 de chez nous.

Trois dodos avec les flots dans un Holiday Inn pas piqué des vers. Une journée au Great Escape, une autre au Waterpark, un peu de bonheur en pantoufle et hop! de retour dans le four de Montréal.

"Papa! peux tu mettre LMFAO?" a demandé Monkee dans l'auto.
"Je l'ai pas" ai-je menti.

Punkee joue sur son DSI ou lit, Monkee joue sur son PSP ou lit, la belle me jase ou lit et il faudrait que mon unique bonheur se trouve dans la conduite de ses êtres chers? Je me garde le privilège de la musique pour les longs trajets. Pas toujours, je ne suis pas dictateur. Je fais même quelques petites concessions pour que tout le monde soit heureux mais laissez-moi ce strict minimum au moins! je lirais bien moi aussi!

Gorillaz conseillait mes enfants sur leur passage aux États-Unis, quand je remarquai le long de la State Route un obèse perché dans un arbre fruitier. Les obèses peuplaient les environs, nous étions bien aux États-Unis. En le regardant bien je remarquai qu'il n'était pas si gros, il avait plutôt rempli une chemise très sale de pommes. Il regardait partout furtivement. Il a vu que je l'ai vu. Il a pris la fuite, perdant un peu de son butin. Un autre homme a crié et l'a poursuivi carabine au poing. Le premier homme volait des pommes!

La crise économique est sévère aux États-Unis.

Plus loin, quand The Pogues tapaient sur nos tympans, il y avait trois ou quatre employés de ligne qui coupaient des fils de câble de retransmission téléphonique. Enfin c'est ce que je croyais quand je me suis aperçu que les "employés" en question avaient tous des airs de petits truands: ILS VOLAIENT DES CÂBLES DE CUIVRE! Là aussi l'un d'eux, un visage hispanique a surpris mon regard qui, à son tour, les surprenaient. A-t-il lu ma plaque d'immatriculation? Peut-il quelque chose contre nous maintenant? Enfin...

La crise économique frappe fort aux États-Unis.

Avant d'arriver encore, Thom Yorke sacrait dans la radio quand. sur la droite cette fois, une bonne dizaine d'employés posait du gazon dans un champs. Là aussi il y avait erreur sur la personne. Ils filaient tous à vive allure vers un pick-up ouvert où ils y déposaient des morceaux de tourbes, fraichement découpés. Ils se criaient l'un à l'autre et semblaient encore une fois voler du gazon!

Décidémment la crise pèse chez les obèses!

Au comptoir du somptueux hôtel on a tenté de me retirer 28$ supplémentaires sous prétexte que la valeur du dollar et gnagnagna...BUZZZZZ! Mauvais poissons, la belle travaille dans une banque, on a acheté au pair. Après de trop longues négociations, ils ont lâché le morceau et ne m'ont pas chargé l'abrutissant 28$. Non mais, on vient stimuler leur économie, avec l'accès gratis à leur theme park et l'accès gratis à leur waterpark mais on stimule leur sale économie pareil. Ne serais-ce qu'en achat d'alcool.
On a pas eu non plus la chambre avec vue sur le Lake tel que promis deux fois au téléphone il y a un mois et demi. Et on voulu nous faire payer notre stationnement (J'ai refusé je me stationne dans une rue plus loin).

The freaking american way.

Dans la chambre, j'ai eu le réflexe de placer un petit air jazzé pour relaxer.

"Papa, on peut tu metttre LMFAO?" a demandé Monkee.

Everyday I'm Shufflin'
Lake George, fuckin ' a.

Prochaine fois ce sera Manhattan.

lundi 23 juillet 2012

Murs

So ya
Thought ya
Might like to
Go to the show...



Pour une fois que c'est la belle qui initie.

"T'es certaine que ça te tente?" lui ai-je demandé.
"Beaucoup"
"Mais The Wall est un album assez schyzophrénique, ça ne risque pas d'être un peu déprimant?"
"Noooooooon! ça va nous rappeller notre jeunesse!..."

J'aurais dû m'inquiéter de cette affirmation à bien des niveaux mais j'étais trop occupé à enfiler mon habit d'avocat (sans le salaire) du diable.

To feel that warm thrill of confusion...
"Et si il pleut?"
"Tant pis!"
"et si on est dans le fin fond, à jouer du coude pour regarder un écran géant?"
"Ça n'arrivera pas"
Déterminée la petite bon yenne.
"Ça n'arrivera pas si on a des billets VIP" lui ai-je dis.

Avant d'assister au mur de Roger Waters j'imposais les miens.

Et devinez quoi?
On les as eus les billets VIP!
Little fucks, are we.

Ne me demandez pas comment, vous voudriez en tirer profit, mais on les as eus quelques jours avant la grande cérémonie du baseman anglais de Pink Floyd. On a toutefois réhypothéqué la maison.
Sur le chemin entre Montréal et les Plaines d'Abraham la belle me demande:
"Pourquoi on écoute Pink Floyd?"
"Ben...parce que... Roger Waters..."
"Mais il ne jouera pas Pink Floyd! il ne jouera que The Wall"
"Je n'ai The Wall que sur mon Ipod, je fais de mon mieux..."
"papa!"
"papa!"
"Hunty..."

Mur de fin de non-reçevoir.

Devinez qui s'est tout de suite plaint des gens trops grands qui lui cachaient la vue devant? Voilà...L'amoureuse de ses 5' 4 pouces et 3/4. Nous baignions dans des effluves tout à fait Mariejohanesques.
La belle en était étourdie.

I've got some bad news for you sunshine,
Pink isn't well...

Ai-je besoin de préciser que le spectacle était tout simplement fantastique? Visuellement éblouissant. Je ne pense pas avoir vu plus éblouissant. Des enfants qui font du gospel en chantant le refrain d'Another Brick in the Wall Part II aux gigantesques bebittes sur scène. Visuellement inoubliable. Franchement sensationnel. Et on avait les meilleures places pas mal près de la scène. Au point de s'inquiéter que les feux d'artifices nous retombent sur la tête. Comme c'était le dernier spectacle de la tournée du vieux bassiste de 68 ans, il a mis le paquet. Placotant même presque tout le show en français. Il avait l'air ému le vieux bougre.

Get them up against the wall!...

Il y avait pourtant présages d'imperfections car toute la semaine pratiquement TOUT mon entourage  a massacré un nom pourtant simple: Waters; le travestisant en Walters, Watters, Wathers ou Walter.
Get 'em up against the wall!...

Mais ce merveilleux soir d'été près de la Citadelle où se dressait le fameux Mur, nous faisaient baigner dans les bonnes eaux.

Who let all of this riff-raff into the room?
There's one smoking a joint...

Les eaux d'un univers imaginaire où se bâtit un mur mental, une allégorie représentant la distanciation émotive, pour se protéger du reste du monde : chaque expérience négative étant une brique de plus à son mur personnel.

Voilà un spectacle qui restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Grâce à cette parfaite nuit d'été en ville.
Ce blogue a la prétention de traiter de l'extraordinaire.
Samedi soir, on y baignait.

dimanche 22 juillet 2012

Bonnie & Clyde

Bonnie Elizabeth Parker avait été une première de classe et une poète vedette de son école avant de marier, à 16 ans, un ami de l'école secondaire qui la fait quitter l'institution scolaire.
Le mariage est tumultueux et marqué par de nombreuses interactions avec la police. Dès 1929, soit trois ans après avoir marié son homme, elle le quitte mais ne le divorcera officiellement jamais.
Elle habite avec sa mère et travaille comme serveuse avant janvier 1931 où elle fait la rencontre de Clyde Barrow.

Clyde Chestnut Barrow est le 5ème de 7 enfants d'une famille extrèmement pauvre. Si pauvre que la famille loge sous un wagon de train pendant un temps avant de "graduer" à la tente comme unique toit. À 16 ans, il est arrêté une première fois pour ne pas avoir retourné une voiture louée. La seconde fois ne tarde pas à venir alors qu'il est arrêté en compagnie de son frère Marvin "Buck" Barrow pour avoir volé des dindes. Il dévalise des coffres-forts, vole dans les magasins de détails et vole des voitures. Il est vite en prison pour ses 21 ans. En prison, il tue un autre prisonnier qui l'avait sexuellement agréssé à répétition. C'est le premier meurtre de Clyde Barrow et ces incidents le laisse avec une sexualité instable pour les restant de sa vie.

Il rencontre Bonnie Parker en janvier 1931 chez une amie commune et tout de suite ils craquent l'un pour l'autre.

Dès 1932, le but dans la vie de Clyde Barrow est de se venger de la prison qui l'a humilié et de planifier un raid qui fera évader des prisonniers afin de gêner à son tour l'institution carcérale et ses dirigeants. Il se monte une équipe et vit de petits larcins, des vols de magasins locaux et de caisses d'épicerie. Au mois d'août, alors que la fin de la prohibition n'a pas encore un an, Barrow, Parker et d'anciens compagnons de cellule boivent de l'alcool dans un stationnement de l'Oklahoma quand deux policiers les approchent. Barrow et un complice paniquent et en tuent un et blessent gravement l'autre à coups de carabines (qui sera toujours l'arme préférée de Barrow). Barrow et son groupe tueront au total 9 hommes de loi dans leur croisade. Deux mois plus tard ils tuent un civil dans une épicerie en lui volant 28$ et des produits d'épicerie.

W.D.Jones joint le groupe même si il n'a que 16 ans car il connait Barrow depuis toujours. À Noël, il a tout de suite son baptême de feu au Texas en tuant celui à qui le gang Barrow vole une voiture. Moins de 2 semaines plus tard, Barrow tue un shériff en tombant par erreur dans un barrage érigé pour attraper un autre brigand. On ne les connait pas encore du côté de la justice et on ne sait trop quoi chercher quand on trouve les cadavres laissés derrière par le gang Barrow. Le frère de Clyde, Buck, et la femme de Buck, Blanche, se joignent à Clyde, Parker et Jones et le quintette s'installe à Joplin au Missouri.

Là ils achètent une caisse de bière par jour et font la fête tard la nuit, ce qui agresse le voisinage. Une équipe de policiers composée de 5 agents pensant trouver de simples fêtards se fait accueillir par une salve de balles de fusils. Le gang Barrow tue deux autres policiers dans leur fuite des lieux. Les survivants trouvent sur place, des papiers identifiant tout le monde, des poèmes de Bonnie Parker, mais surtout un film de caméra non développé qui fera les délices des journaux et crééra le mythe autour de Bonnie & Clyde.

Le quintette kidnappe quelques fois certains passants à qui ils volent la voiture et laissent des sous pour qu'ils retournent chez eux sans problèmes. Ce qui les rends sympathiques dans l'opinion publique. Ils tuent aussi toutefois tout ceux qui ne coopèrent pas à leurs sales projets. Ce qui annule le premier effet. Un culte est quand même né autour d'eux. Dillard Darby, un jeune embaumeur et sa femme Sophia Stone seront parmi les kidnappés à la vie sauve. Dillard reviendra plus tard. Les photos publiées dans les journaux laissent croire qu'ils ont la vie facile mais ils sont en fait desespérés. Blanche, la femme de Buck Barrow, ne tient pas tant que ça à vivre du crime et est quelque peu entrainée contre son gré dans toute l'aventure. W.D.Jones quitte même le groupe pendant un mois. Quand il les rejoint, le gang Barrow fait un sérieux accident de voiture dont le déversement d'acide brûlera Bonnie Parker à une jambe assez gravement.
Cet accident complique lourdement la tâche du groupe alors que les brûlures sont suffisament sérieuses pour que Parker boîte ou soit obligée d'être transportée par un des membres du gang Barrow. Ceci les oblige aussi à arrêter de temps à autres pour dérober des pharmacies pour tenter de trouver des médicaments et des bandages pour la soigner.

Ils tuent un autre homme de loi en Arkansas avant de s'installer dans une ferme de la croix rouge au Missouri. Ils attirent tant l'attention sur place que la police les surprend à nouveau. Ils réussissent encore à fuir jusqu'en Iowa mais Buck Barrow est gravement bléssé et sa femme Blanche, est presque rendue aveugle par des débris de vitres. Ils sont vites indentifiés à nouveau et une nouvelle fusillade à lieu. Buck Barrow est encore bléssé et ne survivra pas, sa femme Blanche est capturée. Jones, Bonnie & Clyde prennent la fuite à pied. Jones, bléssé et terrorisé, en profitera pour fuir jusqu'à Houston chez sa mère. Il sera arrêté en novembre de cette année-là mais jouera la carte de l'innocent trainé dans l'aventure contre son gré.

En septembre 1933, Bonnie & Clyde gardent le profil bas. Ils ne volent que pour subsister et prennent bien garde de n'être obligé de tuer quiconque. Toutefois en janvier 1934, Clyde Barrow réussit son rêve et fait évader ses amis Hamilton & Methvin de la même prison qui avait traumatisé Clyde plus jeune. Dans l'évasion, un autre homme de loi est assassiné. Ceci jette de l'huile sur le feu et on promet maintenant des récompenses simplement pour "les corps" du gang Barrow. Aussi bien dire qu'on les veux morts.

En avril le gang tue à nouveau deux jeunes hommes de loi ce qui rend l'opinion publique, jusqu'alors quelques fois excitée et presque favorable à leurs épopées, 100% contre eux.

La justice du Texas fait appel à deux tireurs d'élite qui se défilent, incertains de vouloir tirer sur une femme. L'ancien shériff Frank Hamer, un vrai dur, dit oui au projet de monter une équipe de 6 et de coincer le gang Barrow. Hamer découvre que le gang se déplace pratiquement toujours en cercle. visitant entre autres les familles de chacun. Quand le gang visite la famille de Methvin en Lousiane en mai 1934, le père de ce dernier est mis à contribution pour aider l'équipe de Hamer cachée dans les bois.
Il est en bordure de la route fait arrêter la voiture de Barrow sous un faux prétexte, quand Barrow sort de la voiture pour lui parler, le père de Methvin se sauve dans les bois et l'équipe de Hamer tire 130 fois en direction de Clyde et Bonnie. Le premier est touché 17 fois, la seconde, dans la voiture, est touchée 26 fois.
Le tout vire au cirque quand des badauds viennent couper des cheveux de Bonnie Parker et un homme tente de couper une oreille de Clyde Barrow. Plusieurs se ramassent des souvenirs sur place. Les six tireurs seront sourds pendant plusieurs heures suite au carnage.
Le jeune embaumeur Dillard qui avait été kidnappé un an plus tôt travaillera sur les cadavres de Clyde Barrow et Bonnie Parker.

La légende de ce couple dont la fiction a souvent dépassé la réalité est née. Le film d'Arthur Penn ne fait que rendre le mythe plus grand. Le sex-appeal de Bonnie Parker, dans les années de grande dépression aux États-Unis, a donné ce petit "ooumph" supplémentaire à ce couple de crapules qui les rendra différents des truands habituels dans l'opinion publique.

samedi 21 juillet 2012

Des Booms et des Bangs

"I bleed it out, digging deeper, just to throw it away...
Mama help, I've been cursed
Death is rolling in every verse..."
-Linkin Park

C'est tout au haut de la pyramide que les rebelles ont frappé cette semaine en assassinant le ministre de la défense du régime de Bashir Al-Assad à Damas.

Le geste est si symboliquement important que deux impuissants actuels, deux différentes factions rebelles, se sont réclamés du kamikaze. Certains disent que c'était un gardien de sécurité, sacrifié dans le processus, qui aurait choisi de se faire exploser au moment opportun. Les proches du régime préfèrent parler d'un colis suspect afin de ne pas démontrer que des rebelles se seraient infiltrés contre leur chef. En période de guerre, la vérité est toujours le première victime.

Le beau-frère d'Al-Assad y a aussi trouvé la mort.
Ça frappe si proche d'Al-Assad qu'il serait peut-être en fuite. En retrait préfèrerait-il croire...

Quand le régime vacille, les dirigeants fuient. L'ancien leader libyen, Mouammar Kadhafi, s'était retranché dans son fief de Syrte avant de se faire tuer ; l'ancien président tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali, s'est réfugié avec femme et enfants, en Arabie Saoudite. Avant son placement en détention, l'ex-raïs égyptien, Hosni Moubarak avait pris la poudre d'escampette dans sa maison de Charm el-Cheikh, une station balnéaire parmi les plus huppées de la mer Rouge. Bachar al-Assad suivra-t-il le même chemin ?

Parmi ses alliés, Bachar al-Assad pourrait trouver exil en Russie ou en Iran.

Mais le scénario de la fuite serait une hypothèse peu crédible pour certains experts, qui estiment que la fuite de la famille à l'étranger signifierait la fin imminente du pouvoir d'Assad, ce qui n'est pas le scénario le plus immédiat selon eux.

Des centaines de personnes fuient quand même la capitale face aux violents combats qui se poursuivent entre rebelles et forces loyales. Les observateurs de l'ONU en Syrie vont aussi plier bagage. Le Conseil de sécurité a approuvé à l'unanimité une prolongation de trente jours du mandat des 300 militaires non armés et 100 civils qui composent la Mission de supervision des Nations unies en Syrie. Le texte leur accorde toutefois un simple délai technique permettant un rapatriement en bon ordre du contingent onusien et durant lequel il n'aura aucun rôle opérationnel. Ce qui est déjà le cas depuis un mois. La marmite est sur le point d'exploser.

Toujours au conseil de sécurité de l'ONU, la Chine et la Russie ont opposé leur veto à une résolution occidentale menaçant le régime syrien de sanctions. Il s'agit du troisième double veto russo-chinois aux tentatives de l'ONU pour faire pression sur Damas depuis le début du conflit en Syrie il y a 16 mois. Les britanniques, consternés par les positions chinoises et russes, les ont aussitôt accusés de faire passer leurs intérêts nationaux avant les vies de Syriens, prisonniers du conflit. Les États-Unis ne parlent pas trop fort car ils placent TOUJOURS leurs intérêts avant les vies de quiconques.

La situation est pire que catastrophique car il y a maintenant pénurie de pain et de médicaments dans certains quartiers de Syrie. C'est un véritable pays à la dérive qui sombre dans la brutalité guerrière en ce moment.

À quand un ciel heureux en Syrie?
Si vous êtes Syrien en ce moment, sentez-vous que la torture achève?
Le calme se pointera-t-il bientôt?
Souhaiteriez vous de l'aide extérieure?

Nos problèmes à nous semblent si minces aux côtés des leurs.

Merci la vie de nous avoir fait naître là où on peut se taper des films en avant-première à minuit et là où on a un registre d'armes à feu...

vendredi 20 juillet 2012

Nuits Blanches, Matins Gris-Bleus

Il y a des gens qui se sont étonnés d'entendre Eugénie Bouchard, un nom extrêmement francophone, une jeune fille élevée à Westmount par Michel et Julie, s'exprimer dans un très difficile français quand elle a remporté un important tournoi de tennis la semaine dernière. Je dirais même que j'ai vu des visages outrés devant leur téléviseur. Son site personnel est aussi unilingue anglophone. De toute évidence elle a grandi pendant 18 ans dans la langue de Shakespeare.

Je n'en ferais pas des nuits blanches mais je trouve quand même ça particulier. C'est une jumelle, peut-être que sa soeur est son pendant francophone...

En revanche, Hélène Campbell, 21 ans, jeune fille d'Ottawa qui a récemment été double gréffée pulmonaire, parle un français impeccable. Une bonne partie de ma famille porte le nom Campbell, habite l'Ontario et ne parle même pas aussi bien le français qu'elle le fait. Et c'est fou ce qu'elle est belle quand elle prend la parole. À 14 ans, la pauvre enfant apprennait qu'elle aurait besoin d'une double greffe des poumons pour continuer à vivre. En mars dernier, ses poumons fonctionnaient à 20% et sa survie n'était pas garantie. Deux mois auparavant, elle avait reçu l'aide du Bieber-boy, Justin, qui avait utilisé les réseaux sociaux pour elle afin de sensibiliser les gens aux dons d'organes. Une autre Ellen, aussi influente que Bieber en Amérique, l'a aussi beaucoup aidé.

Elle était franchement radieuse en conférence de presse cette semaine. Ce sont de beaux matins qui se présentent maintenant à elle.
C'est fou ce que croire en la vie peut rendre beau.
****************

Je glisse lentement vers l'Onatrio mais là-bas tout est généralement plus lent.

En Ontario, la nuit de dimanche à lundi allait être passablement intense. Un BBQ entre "amis" allait dégénérer et des coups de feu seraient tirés entre membres de gangs rivaux à Toronto.

Mais là où les inquiétudes me sont nées a plutôt été quand le chef de la police de Toronto a fait son point de presse à la suite de la fusillade qui a fait deux morts, une jeune fille de 14 ans et un jeune homme de 21. Le chef a dit, visiblement sous le coup d'une trop grande émotivité, qu'il n'avait jamais vu une chose d'une telle ampleur en 35 ans de carrière et qu'il n'avait jamais vu un crime aussi dégoûtant en Amérique du Nord.

Bon...
Réglons la seconde phrase tout de suite avec deux cas des derniers mois en Amérique du Nord (et chez nous au Québec): Guy Turcotte, Luka Rocco Magnotta. Sans vouloir jouer au crime le plus odieux, ce chef de police n'est pas très...actuel.
Si on revient à la toute première phrase, Je n'ai jamais vu une telle chose en 35 ans de carrière...je crois que la région de Toronto a de quoi être aussi très inquiète. Ceci veut donc dire que la ville serait, à peu près 35 ans justement, en retard sur le problème des guerres de gangs?

Le chef de police a confirmé le lendemain, qu'il s'agissait bien de réglement de comptes entre gangs rivales. En 2005, il y avait déjà de sérieuses pistes, très très publiques. Croyait-on avoir tout réglé depuis? Ce chef, qui a confessé à tout le monde que ceci est beaucoup trop gros pour lui, n'a rien fait pour rassurer quiconque. Le lendemain il faisait une conférence de presse, non pas pour parler de la mise en place d'un plan d'intervention ou d'une piste d'enquête mais surtout pour parler de ses craintes de représailles.

Il y a eu trois fusillades en trois jours depuis.
Talk about leadership.
(je l'ai écrit en anglais pour Eugénie)

C'est fou ce que la peur de la mort peut rendre laid.

jeudi 19 juillet 2012

Pas N'Importe Où (juste en dessous)

J'ai croisé l'autre tantôt Marc Labrèche. Il faisait son plein d'essence près de chez nous. C'est une personalité publique je ne l'ai donc pas emmerdé davantage que son statut d'homme public ne l'y obligeait. Séduit par son talent et sa personalité en général, je me suis contenté de lui sourire quand nos regards se sont croisés. Il m'a fait la même chose avant de légèrement me tourner le dos pour se cacher un brin. Ça c'est fait tout naturellement. Comme un merci pour bonheur rendu.

Le même jour je suis tombé sur cette très malsaine émission sur VRAK TV, Paparadis. Voilà une émission qui fait la promotion du harcèlement, encourageant la traque et les gestes de la route dangereux, afin de voir une fraction de seconde la tête d'une "star" en la pourchassant. Une ronde jeune femme et un jeune animateur, tous deux du Québec, sont situés à Hollywood et ils ont, semble-t-il, comme mission de traquer les vedettes afin de leur voler un instant d'intimité.

(...)

C'est moi où c'est foutument malsain? Voire potentiellement criminel? Il s'agit d'une émission diffusée sur les ondes d'une station pour ados/pré-ados. Voilà qu'on y fait l'apologie du papparazzi? Les mêmes qui ont tués Lady Di et son amant? Pas que ces derniers ne soient pas coupables de quelque chose, leur chauffeur était largement en cause dans leurs morts, mais encourager le harcèlement d'une vedette? J'ai dû rappeller à mes enfants que ces gens qu'on appelle "vedette" font aussi caca comme vous et moi et qu'ils sont tout aussi laids que nous quand ils forcent fort sur le trône. Il leur arriverait même de péter à l'occasion. Même les plus beaux/belles.
Et, dieu merci, il y aura même deux Québécois qui auront peut-être réussi à filmer ces moments!
J'ai failli appeller la police quand j'ai vu la fille dire à la caméra sur un ton menaçant : "Je t'ai manqué Justin Bieber mais un jour je t'aurai..."

À cause de ces deux moments, j'ai rêvé à  Marc Labrèche. À cause de deux autres moments aussi. Un excellent court-métrage vu dans le passé où Labrèche y jouait un commis de club vidéo au paradis qui louait des cassettes de la vie des uns et des autres. J'oublie le titre mais c'était très bon et très drôle. Et une chanson de Bowie que j'aime beaucoup et qui raconte justement l'histoire d'une gars qui regarderait le film de sa vie.

Labrèche dans mon rêve me guidait dans un couloir sombre et j'étais en plein confiance en sa compagnie. J'aboutissais dans un genre de salon rococo où le brun était à l'honneur, où il y avait un bar, et où Amy Winehouse s'y trouvait me faisant un air coquin. J'avais tout juste le temps de me commander un Pepsky que Labrèche me dirigeait vers une salle de cinéma. Un kiosque en fait où je devais payer mon entrée 2$ à une dame.

La salle de cinéma se trouvait en annexe du bar et je perdais donc de vue Amy à qui je voulais poser plein de questions, ne serais-ce que sur la mort en général car je savais qu'elle était là mais je savais aussi qu'elle était morte (et ne m'inquiétait pas du fait que je l'eusse peut-être aussi été, mort... étrange).
Comme dans mon rêve (et dans la chanson de Bowie) j'avais déja vu le film qu'on me présentait, j'étais distrais et cherchais du regard derrière moi Amy. Je voulais vraiment lui parler, entendre cette drôle de voix qui était la sienne. J'étais agité, je devine que je devais bouger dans mes draps. Il y avait quelque chose de malsain dans l'air. Je voyais quelques rangées plus bas devant le même film que moi et tout aussi ennuyée Evan Rachel Wood qui semblait seule et désespérée. J'avais aussi envie de lui parler. De peut-être même tenter de la séduire. J'étais déchiré entre Amy derrière et Evan Rachel devant.

Dans mes rêves je devenais moi-même une star junkie! WACH!!!!!!!!!!

Je me suis réveillé tout en sueur avec le large sentiment d'innacomplissement. Vous savez quand vous commencez une journée de travail, que vous trouvez que ça ne tourne pas comme vous le souhaiteriez et qu'à la fin de celle-ci vous faites le constat que vous avez tourné à vide aujourd'hui?

Ben voilà, la même chose mais avec le sommeil.

Un peu comme si j'avais chassé de la vedette pour le coincer à se moucher avant de prendre un repas. Un sentiment de grand vide dans mon grand lit...vide...

Ce n'est que là que j'ai constaté que l'amoureuse ne s'y trouvait plus. Sur le téléphone posé sur la table de nuit, une musique qui m'annonce un texto, c'était elle.

Namour, je suis au centre de la nature, on y tourne un film et y a le beau Patrick Labbé dedans j'essaie de le prendre en photo je suis cachée dans les buissons, hihihihi...

...Que nous nivelons donc par le bas...

mercredi 18 juillet 2012

Du Faucon

Edie Falco.

J'adore cette actrice.

Je l'ai beaucoup aimé dans le rôle de la femme naive et superficielle du mafieux Tony Soprano, je l'aime encore plus dans un rôle tout aussi imparfait celle de l'infirmière Jackie dans la série du même nom: Nurse Jackie.

Role of a lifetime.

C'est fou ce que les héros des séries télés sont maintenant tout à fait imparfaits. Nate Fisher, Dexter Morgan, Tony Soprano, Carrie Bradshaw, Gabrielle Solis, Walter Whyte, Nancy Botwin, Ray Drecker, Hank Moody, Nucky Thompson, les 4 gars des invincibles, Sophie Paquin...

ET C'EST TANT MIEUX! qui peut se prétendre parfait sans rire? Il est beaucoup plus facile de s'identifier à un personnage plein de défauts. D'autant plus qu'un effet pernicieux nous fait au bout du compte nous pardonner nos propres imperfections. Et quel plaisir coupable que de voir certains de nos personnages favoris commettre des choses que l'on ne se permettrait jamais à la ville. C'est ça aussi l'art, le pouvoir de faire fantasmer. Y a de l'éxutoire là-dedans.

Dans Nurse Jackie, Edie Falco joue le rôle d'une infirmière acariâtre mais efficace. Elle ramasse les jeunes stagiaires roses qui sont trop "jeune fillette" dans un monde cruel et s'abreuve au dîner avec la superficialité incarnée. Elle baise son pharmacien pour se procurer la drogue à l'hôpital qui lui fera tenir une journée et entre à la maison pour retrouver son mari parfait et ses deux adorables petites filles.

De l'atypique en brique.

En deux simple rôles, un secondaire (dans les Sopranos et le principal dans Nurse Jackie Falco brille de tous les feux. Elle ne ferait plus rien jusquà la fin de ses jours qu'elle resterait mémorable pour ses deux rôles.

Et pour un artiste c'est l'essentiel. Durer. Durer dans les mémoires collectives.
Falco Rocks.
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Parlant de faucon et de rock...

Johann Hölzen avait une oreille parfaite, enfant. Il était donc prédestiné à vivre du son.

Après avoir fait quelques écoles de musique à Vienne, il plaque tout pour devenir "une rock star". Il sera d'abord baseman dans un band de 1978 à 1983, de 21 à 26 ans. Puis il tente la carrière solo en 1982.

Gros hit. Local dans sa langue allemande. En Amérique, le groupe After the Fire achète la chanson et en fait sa version. Les producteurs de Laura Branigan, en pleine ascencion à cette époque, l'achètent aussi, la modifient beaucoup et en font un autre titre.

Johann Hölzen chante sous le pseudonyme de Falco en l'honneur du sauteur de ski autrichien Falko Weißpflog. Son deuxième effort sur disque, lancé en 1984, en allemand tout comme le premier, fera patate.

Cette fois il choisit de tâter de la langue de Shakespeare et son album suivant sera un croisement entre l'allemand et l'anglais. Son album suivant le rendra multimillionaire.

Inspiré par le traitement rock'n roll donné au personnage de Wolfgang Amadeus Mozart dans le film oscarisé Amadeus, Falco écrit un mémorable hit déjanté et conquiert la planète entière. Deux autres hits seront issus de ce troisième album. Le tout dernier extrait suscite la controverse quand dans la traduction on finit par comprendre que la chanson est chanté du point de vue d'un potentiel violeur et assassin. Mais comme on traduit peu l'allemand en Amérique, c'est surtout l'Europe qui est outrée. La chanson passe même pas mal innaperçu ici tandis qu'en Europe le hit est aussi gros que celui de Rock Me Amadeus au point d'inspirer deux suites sur deux albums suivants.

Les albums qui suivront sont tout à fait négligeables. Mais Falco est riche de toute façon. Il produit d'autres artistes, fait des tournées et en février 1998, quelques jours avant de fêter ses 41 ans, l'autobus qui le mène à un concert fait un grave accident qui tue Johann Hölzen.

Deux albums hommages à Falco sortiront dans les années à venir. Les deux en Allemand et mettant en vedette principalement des artistes autrichiens.

Falco est l'artiste autrichien (rock) qui aura fait la plus grande fortune grâce à ses succès intetnationaux.

Long live Edie Falco
RIP Austrian Falco.