dimanche 24 septembre 2023

Peu Importe ce "Danger"

 "With the lights out, it's less dangerous..."

-K.C. 

Avec le temps, il y a des constats qu'on est forcé de faire. L'idée de payer pour de l'eau embouteillée, enfant/ado, nous était parfaitement absurde. Parler au téléphone au coin d'une rue sur un "sans fil" relevait de la pure arrogance. "Pour qui se prends-il pour se penser si important pour non seulement être rejoint en tout temps, mais parler ainsi "tout seul" au coin d'une rue ?." Se prendre soi-même en photo ? Narcissisme franchement trop aïgu, j'en suis encore de nos jours, incapable.

 

Toutes ces observations sont reliées à mon âge: 51 ans. C'est l'âge où c'était possible de graduer de l'université sans jamais avoir touché à un ordinateur. Ce que j'ai fait. On pouvait livrer nos travaux à l'écrit, à la dactylo ou d'un ordi de l'école, mais dans les jeunes années 90, il y en avait une vingtaine pour 800 élèves, fallait réserver des semaines à l'avance si on en avait pas déjà un chez nous, et on avait pas tous un ordi personnel chez nous, sinon personne n'en avait encore en 1994. 

Ça ne m'a aidé en rien. L'informatique est partout de nos jours et je suis attardé à ce niveau apprenant tout, sur le tas. Dernier reptile d'une époque révolue. Je travaille sur 4 écrans au boulot et sur deux autres à la maison, quand je traduis

Vieillir, c'est apprendre à s'adapter au monde dans lequel on trempe. C'est le changer à sa manière. On choisit tous ce qu'on souhaite autour de nous. Ce n'est pas tout le monde qui le comprend. On altère nos univers de tout ce qu'on fait et de tout ce qu'on est.

Vieillir est un art qui doit s'inscrire dans le progrès. Et le mot "progrès" tend à se distancer des gens qui vieillissent parfois. 

Comme on l'a vu la semaine dernière avec les honteuses manifestations au pays, grands déploiements  de haine à l'égard des réalités LGBTQ+. À Calgary, un homme sur scène, voulant narguer les gens qui le conspuaient parmi les contre manifestants, a passé le micro à un pauvre enfant de 10 ans lui disant qu'il avait quelque chose à dire à ces gens qui les conspuaient. L'enfant, mal encadré, a aussitôt dit "Les gays sont psychopathes, ce ne sont pas nous les psychopathes." Aucune intervention/réaction de l'adulte, qui semble donc, d'accord. Ce qui est rassurant est qu'on entend des gens dire "nooooooon! c'est très mal de dire ça!!" mais l'enfant poursuit en appuyant davantage sur le dégoût du dernier mot "Les gays sont déguuuuuuuueulasses!". Même le photographe devant lui, au bas de la scène, semble outré de ce qu'on lui a fait dire. 

Il y avait un drôle de paradoxe (et une telle tristesse...) dans cette scène puisque je voyais ce clip où le visage de l'enfant était brouillé en post production, mais il se faisait prendre en photo, en gros plan, droit devant. Enfin, avec ce qu'il a livré comme message, peut-être ne voudra-t-il jamais être identifié. Je serais curieux de lui reparler dans 20 ans.

Ce que je remarque est que dans le ramassis de gens qui manifestaient, les gens plus âgés sont nombreux. Des gens qui, avec le temps, on cessé d'accepter, consciemment, ou non, les changements des sociétés qui évoluent. Mon père est décédé en 2009, à 62 ans, et n'avait utilisé sa carte de crédit que 2 fois dans sa vie. Dont une fois où elle ne fonctionnait pas, car expirée C'est moi qui ai dû le dépanner. Il ne voulait pas y être associé. J'ai moi-même des "caprices de vieux". J'irai chez "Tim " ou ne paierai des stationnements que sous la contrainte en sont des exemples.

Je remarque un peu partout, dans toutes sortes de sphères, un changement de la garde. Ce qui peut parfois être fâcheux. Regardez notre SAAQ qui coule après avoir tenté d'atterrir en 2023 informatiquement. 

Dans le sport, de nouvelles jeunes vedettes prennent du galon. Au hockey, les Sidney Crosby ou Alex Ovechkin sont considérés (justement) assez vieux.  Un entraineur ne sachant pas gérer les téléphones cellulaires de ses joueurs a signé la fin de sa carrière avant même le premier match de la saison. 

À la radio, sur une station populaire que je n'écoutes jamais, on se moquait du "vieux " Bruce Springteen, et on parlait en forte admiration d'Olivia Rodrigo. Je vous parles d'une des ces jeunes reines ce mardi. 

 Au cours des dernières années, la résistance envers les Femmes voilées, les travestis, les non-binaires et maintenant envers les transgenres est très concentrée chez les gens passé le demi-siècle d'existence. Une haine et un refus de reconnaissance déguisée en résistance.

Musicalement, cette semaine J'écoutais Julien Baker, Lucy Dacus et Phoebe Bridges, connue aussi ensemble en Boygenius. Elles pourraient être les enfants des enfants de Mick Jagger, Keith Richards et Ron Wood, des Rolling Stones. De la musique de 2023. Les Rolling Stones lanceront aussi un nouvel album le 20 octobre. Les deux peuvent co-habiter sur mes ondes musicales. Sainement. 

Mais dans le bruit de nos sociétés, les ondes sont parfois difformes. Comme avec cet enfant à Calgary. Ça vieillira très mal ce genre d'images. Et je ne sais pas à quel point ce n'est pas relayé partout dans le monde avec la mention: "c'est ça le Canada". 

Je remarque la même chose chez nos politiciens alors que la grogne contre les X Valérie Plante. Bruno Marchand ou Stéphane Voyer viens presqu'à 100% de gens plus âgés que nous.

Ce changement de la garde me plait beaucoup. Froisse des gens peut-être à froisser dans la rigidité de leur intransigeance. Choisir de vivre dans l'obscurité c'est parfois se bâtir les plus grandes oeillères. Et ensuite se plaindre de ce qu'on découvre autour sans chercher à comprendre.

Fermés sur le monde de demain, celui qui est maintenant et qui se transforme peut parfois frustrer quand il veut aussi nous transformer. Mais si je ne retiens qu'une seule chose de feu, mon père, tout est toujours une question d'attitude. 

Je vous citais Nirvana en ouverture de chronique. Quand leur album Nevermind est devenu #1, en 1991, devenant du même coup symbole de toute une nouvelle génération sonore, stylistique et culturel, il tassait du premier rang Micheal Jackson, prince de la pop des années 80. 

Peu importe
déclassait Dangereux

Nous vivons ce point d'exclamation qui parfois, dans une société marque un point, mais souvent est aussi raide comme une barre. Mais c'est définitivement un point de ponctuation important. Qui secoue les paragraphes d'une bible usée. 

La grande ignorance prévoit faire une offensive dans les écoles cette semaine, pensant qu'on y enseigne les théories de genre. 

Ce n'est pas le cas. Ce sont des dangers aussi inventés que celui qui prétend que les travestis voudraient que tous les enfants le deviennent. 

C'est Darwin qui disait qu'afin de survivre, il faut s'adapter. La pandémie a fait une sélection naturelle. Cette fois, faudrait que ça soit moins drastique, mais tout aussi transformant au niveau sociétaire. Malgré les malcommodes.

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