jeudi 30 novembre 2017

Le Parfait Idiot

James O'Keefe vous connaissez? Vous ne devriez pas. On ne veut pas s'associer à ce type de parasite humain.

O'Keefe est ardent partisan républicain. En fait, il est un peu comme ces fans des Bruins de Boston de Montréal, moins fans des Bruins qu'anti-Canadiens. O'Keefe est anti-démocrate. Et exceptionnel fraudeur pour mésinformer tous et chacun sur la vérité.

O'Keefe aurait voulu être journaliste. Il a plutôt été youtubeur-en-série. Carburant toujours à la mauvaise foi, il a planté sa caméra un peu partout, toujours dans le but de discréditer le parti démocrate ou quiconque voulant dire du mal des Républicains, soit beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup de gens.

O'Keefe est un total perdant. Il réinvite et offre pour la postérité de fameux moments d'idiotie.

Il a fondé sa propre agence de fake news, qu'il n'appelle pas comme ça, mais qui reste absolument ça. Ça s'appelle Project Veritas. C'est totalement abject. On se lève le matin, on décide comment on fera le chien dans une allée de quilles, de quelle manière on pourra mal faire paraître chose ou chose, et on se costume, se travesti, on transporte la caméra ici et là et on fait un montage communiste sur le sujet que l'on veut, triché en la faveur républicaine.

Dans un de ses vidéos "chocs", il joue au journaliste en faisant parler un producteur de CNN, producteur d'émission sur la science et la santé, ce qu'il ne précisera jamais, mauvaise foi oblige, mettant l'opinion de ce seul producteur au même niveau que TOUS les producteurs d'émissions de CNN. Et concluant de manière éronéée que toutes les observations sur la possible/aujourd'hui confimée influence russe dans la campagne électorale d'il y a un an, est un complot démocrate socialiste, visant à déstabiliser la force au pouvoir.

Cet abruti ne voit pas la poutre dans son oeil.

Ce qui lui a donné confiance, c'est que la porte-parole de la maison-blanche a attiré l'attention sur cette vidéo en conférence de presse. Le nigaud s'est trouvé si scintillant! si important! Un reflet dans une lune!

En mars dernier, O'Keefe a tenté de piéger la Open Society Foundations, une série de groupe qui font la promotion d'idées libérales démocrates, financée entre autre chose, par le multimilliardaire George Soros. O'Keefe a prétendu lui offrir, par voie téléphonique, de l'argent sale. Pour que la fondation accepte et ensuite prouver que cette organisation acceptait de l'argent sale. Crooked people. Après avoir fait son offre, la fondation a dit qu'ils vérifieraient l'origine de cet argent avant de se compromettre, ou d'accepter quoi que ce soit. Toutefois, ce super loser a mal raccroché le téléphone et a poursuivi la conversation avec son équipe de fraudeur, ce qui a révélé le pot-aux-roses d'O'Keefe sur ses plans d'abrutis.

Fail.

En 2010, O'Keefe et trois complices sont déguisés en poseur de ligne de téléphone et tentent de mettre des micros enregistreurs dans le téléphone de l'ancienne sénatrice Démocrate Mary Landrieu. On leur a demandé des papiers confirmant leur statut d'ouvriers, ce qu'ils n'avaient pas. Beyond boneheads.

À mi-chemin entre l'agresseur potentiel et le jackass voulant piéger quelqu'un qui voulait peut-être aussi le piéger, toujours en 2010, O'Keefe accepte l'invitation de se faire filmer pour un documentaire de la reporter Abbie Boudreau, sur la jeunesse républicaine. O'Keefe, soupçonne que Boudreau voudra en faire un portrait négatif. Il a donc comme projet, qu'il met même sur papier, de conduire l'entrevue sur un bateau, où ils seraient seuls, où il la filmerait, lui, avec des caméras cachés, dans un voyage sur l'eau qui comprendrait de la pornographie, des condoms, un bandeau pour cacher les yeux, des menottes...
Une "directrice exécutive" de Project Veritas a le bonheur d'être Femme et est mise au courant. Elle avise Boudreau, qui ne se présentera pas au bateau. Menaçant morpion.

Même son "plus grand succès" n'est pas vraiment ce qu'il raconte qu'il a été.
En 2009, il tente d'écorcher le réseau d'activiste libéral ACORN, déguisé en pimp, accompagné d'un complice et de sa "blonde", en s'infiltrant dans leur bureau en demandant des conseils afin de bien sélectionner des jeunes filles mineures, de les transformer en prostituées, et demande comment bien diriger un bordel. Il fait un montage fameusement tendancieux nous montrant des réponses sur des questions jamais entendues, et tous les témoins sur place ont confirmé que O'Keefe s'est présenté sur place en veston cravate, pas autrement. Bullshit fame.

Pendant la campagne présidentielle, il s'habille en partisan d'Hillary, se fait interviewer, probablement par un complice, et dit des conneries afin que "le traditionnel partisan d'Hillary paraisse mal". Il faut franchement avoir du temps à perdre.

Ce n'est qu'une infime partie de ses investissements, mais en cherchant sur le net, vous trouverez plus de pollution de sa part et de désinformation moscovite.

Et bien entendu, les Trump, l'adorent. Et financent ses projets. O'Keefe attaque. Comme un parfait idiot. Tricheur, menteur et voleur.

Dans la foulée des accusations d'agressions sexuelles sur le candidat sénatorial républicain de l'Alabama Roy Moore. O'Keefe, cette lumière éteinte du plus grotesque des sapins de Noël, a envoyé une (mauvaise) actrice au Washington Post, afin qu'elle prétende qu'elle avait été violée par Moore à l'âge de 15 ans, et avait eu un enfant de lui. Dans le but d'ensuite dire que le Washington Post publiait n'importe quoi et qu'il ne fallait jamais les croire puisqu'il s'agissait d'une actrice.
Toutefois, les journalistes du Washington Post sont des professionnels, ce qu'O'Keefe n'est que dans l'imbécilité. Ils ont fait ce que tout journaliste doit faire et ont fouillé l'histoire avant de publier quoi que ce soit sur le sujet. Ils ont vite découvert que tout ça n'était qu'invention. Et avait comme source le Project Veritas & O'Keefe. Ils n'ont publié que sa tentative de les coincer. Et O'Keefe, dans la démence de ses réflexions, a trouvé le moyen d'en faire un vidéo où il tente de tourner la situation à son avantage en disant que le Washington Post a des "opinions biaisées" et un "agenda secret".

Il réinvente l'idiotie, je vous dis.

Opérant dans la complète mauvaise foi, Project Veritas et O'Keefe ne rendent aucun service aux républicains des États-Unis, et au lieu de combattre l'ignorance de son public, le groupe compte plutôt beaucoup dessus.

Afin qu'il croit son bouillon de balivernes.

Les Républicains insistent pour que Donald Trump, qui finance son groupe, se détache de ce crétin total.

Cette présidence jette la lumière sur de sévères débiles.

Impressionne par l'étendue de son abrutissement social.


mercredi 29 novembre 2017

Épicène Société

Ahlalalalalalère...

Québec Solidaire...

Manon Massé était de toute les tribunes hier pour expliquer son idée de rebaptiser le ministère du patrimoine parce que ce mot serait trop "genré". Qu'il est tiré de pater (père) et de munio (munir).

En latin.

Je le répète. En latin.
UNE LANGUE MORTE.

Si on regarde les définitions, (oui, les) du mot patrimoine, on peut y lire:

-Bien qu'on tient en héritage de ses ascendants.

-Ce qui est considéré comme un bien propre, une richesse.

-Ce qui est considéré comme l'héritage commun d'un groupe.

-Ensemble de bien, droits et obligations ayant une valeur économique dont une personne peut être titulaire ou tenue.

-Ensemble des éléments aliénables et transmissibles qui sont la propriété, à un moment donné, d'une personne, d'une famille, d'une entreprise ou d'une collectivité publique.  

Vous y avez lu une allusion paternelle? Vous saviez que ce mot était tiré en partie du latin pour père?
Vous connaissiez le latin? Vous travaillez dans le domaine du mot et de ses racines?

Non. Pour la plupart, non. Pour la grande majorité non.

Si vous ne saviez pas que ce mot avait un suffixe tiré du latin pater, vous n'aviez pas de raison de croire que patrimoine était "genré". (Genré n'est pas un mot accepté dans les traductions non plus, du moins, pas sans les guillemets ou l'italique pour bien souligner que ce mot est très neuf et plutôt familier).

Donc, la croisade de Manon est un grand coup de vent. Un pet.

Si patrimoine est si genré, et que personne ou presque ne le sait, que dire de la maternelle pour les jeunes enfants? Ce mot est affreusement sexiste de nos jours lorsqu'automatiquement lié la maman. Et l'adjectif? La langue maternelle. Est-ce injuste? Bien sur que non. Métropole vient de Mater pour ville-mère. Et alors?

Vous aimez votre margarine blanche ou jaune?

C'est un débat qui devrait être aussi vivant que le latin. C'est une bataille futile.

En France, on se bat depuis plusieurs mois à propos de l'écriture inclusive, qui annulerait peu à peu les genres et rendrait les mots, les adjectifs plus neutres. Ou autrement féminin.

Tout comme interlocuteur devient interlocutrice, on réclame d'appeler une auteure, une autrice.
Christ que non.
Et après? chercheur/cherchrice?
Auteure ne laisse aucune doute sur le sexe de la personne.
J'ai entendu autrice dans la bouche de Lili Boisvert à la radio l'autre tantôt et le disque dur de ma tête à longuement grincé. Je n'ai même pas écouté la suite j'étais freiné à autrice.
Wach! AuteurE existe. Pourquoi changer? Vous ne trouvez pas la langue française déjà assez compliquée?
Ce n'est pas en la compliquant, en la rendant illisible et laide à l'oreille, qu'on obtiendra un progrès de la condition féminine. La condition féminine n'a rien à voir avec tout ça, et je crois que c'est une très mauvaise idée. La langue française est belle par sa clarté, sa limpidité, ce serait vraiment dommage de penser à la compliquer davantage qu'elle ne l'est déjà.

Aussi dommage que de lire Bernard Pivot dire que Colette est un bien meilleur écrivain qu'une écrivaine.

Croyez-moi, je travaille dans le mot et ce n'est pas tous les jours la joie des sapins. On se bat pour ne pas parler de sponsorisation et de baskets. On est 7 millions contre 60.

L'écriture inclusive propose en ce moment de grandes réformes techniques. Des réinventions lourdes.

Au lieu de "Ils font du cinéma" si il y a des hommes et des femmes impliqués, on dirait plutôt "Elles et ils font du cinéma". Lourd.
Au lieu de "Les hommes et les femmes sont beaux", on accorderait avec le mot le plus proche de l'adjectif, ce qui donnerait, "Les hommes et les femmes sont belles". Lourd.
Au lieu "des candidats pour un poste", on dirait plutôt "des candidat-e/ candidat-e-s". Très lourd.

Les droits de l'Homme deviendrait Les droits humains et La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen deviendrait La Déclaration des Droits Humains et du/de la citoyen-ne.

Calever que c'est lourd.

Les Français-es, en ce moment, en France, sont divisé-e-s sur la question.

Illisible non?

Je suis le premier avocat de l'égalité des femmes partout dans le monde. Mais ce type de bataille langagière est de la bouillie pour les chats.  Du délire.
Et n'a rien à voir avec le respect des femmes en général.

Un jour, les Hommes et les Femmes, avec des lettres majuscules égales, seront tous épicènes.

Comme les Hommes et les Femmes sont habiles. (mot épicène).

Mais ce type de bataille, ne l'est pas, selon moi.

Le français est déjà assez compliqué comme ça.


mardi 28 novembre 2017

L'Escorte

1991

J'ai terminé mon CEGEP. Je ne me rappelle plus pas quel type d'accommodement, encore moins par quel type de raisonnement j'ai accepté, mais il serait prévu que j'accompagne ma cousine Claude pour son bal de finissante de secondaire 5.

Nos rapports familiaux avec nos cousins/cousines ont toujours été plus ou moins inexistants. Du côté de mon père, ils étaient 8. La première a eu 2 filles, donc Claude. La seconde a eu 9 enfants (!) et ils habitaient tous le Canada anglais. Le troisième est une montagne d'orgueil et a eu une fille de mon âge et un fils surprotégé. La fille de mon âge a fugué, ado, ce qui a fait que l'oncle a surprotégé l'autre. Le quatrième était mon père. Un hyperactif qui devait avoir ses enfants vite: Hunter, ma soeur Janiper Juniper 13 mois plus tard et Greenjelly Jones en bébé bonus deux ans plus loin. Claude, ma cousine, se serait trouvée entre J.J. et Greenjelly chez nous. Les autres ont aussi eu des enfants. La cinquième un gars, une fille. Le sixième,  deux filles et un gars. La septième une fille, très récemment (adoptée) et la dernière un gars et une fille aussi. Tous beaucoup plus jeunes que nous.

Du côté de ma mère, ils étaient 3. Un premier oncle, qui a eu un garçon et une fille. Ma mère a suivi dans la lignée. Puis un autre oncle, mon préféré, qui n'a pas eu d'enfants. Les deux seuls cousins/ cousines du côté de ma mère sont tous deux plus jeunes que ma plus jeune soeur. Le réflexe de jouer ensemble n'était donc pas naturel. Les deux frères à ma mère habitaient aussi le Canada anglais, alors rarement on les voyait.

Dans ma première année de vie sont décédés les deux grands-papas et une grand-mère. Nous n'en avons connue qu'une et seulement 11 ans (pour moi, 10 pour J.J., 8 pour Greenjelly). Pas assez longtemps pour réaliser l'importance que ces gens pourraient avoir dans nos vies.

Cet absence de fil conducteur entre oncles et tantes a fait en sorte que ceux-ci se sont vite brouillés (du côté de mon père). Et on a très très peu fréquenté nos cousins/cousines toute notre jeunesse. Je me rappelle de tous nos Noël à 5, avant le premier avec les oncles et les tantes quand j'avais à peu près 18 ans. Je sais que mon père, lourdement marqué de l'esprit familial, avait été le rassembleur de ses frères et soeurs. Et quand j'y repense, il me semble impossible que j'ai accepté d'accompagner ma cousine Claude à son bal. On a dû me mettre devant le fait accompli. Et par amour pour mes parents, pour qui ce ne devait être qu'un tout-à-fait-normal devoir familial, je me suis prostitué livré à la mascarade.

Sans complètement réaliser à quel point je m'étais fait piéger.

J'avais 19 ans, la tête à mon premier appartement à Sherbrooke, j'allais m'habiller comme jamais je ne le faisais, veston, cravate, pantalons laids, et serait la plante de jardin de ma cousine avec laquelle je n'avais aucun rapport sociaux whatsoever.

Claude a le même nom de que son père, qui voulait un garçon pour l'appeler Junior, mais qui n'aura eu que 2 filles. Claude, ma cousine, est donc devenue, Claude-la fille, pour toute les fois où ses amies appelaient chez elle et qu'il fallait demander "vous voulez parler à Claude-la fille ou Claude-le gars?". C'était longtemps avant les téléphones intelligents Ironiquement, elle avait souvent les cheveux très courts, à la garçonne.

C'était une école qui n'acceptait que les filles depuis 5 ans. Celles-ci ne connaissaient donc pas la base des relations gars-filles au plus tendre de leur âge. C'était un bal de poules sans-têtes dans lequel on parachutait une centaines de beaux garçons. Arrivait au bras de Claude, un gars, deux ans plus vieux qu'elles, et pour qui je n'étais pas le cousin, mais plutôt un gars que je trouve intéressant avec qui j'ai travaillé dans un camp... pour Claude.

Tabarnak.

Je sais que ce n'est pas toi, chérie, mais mets les cuissardes et la mini jupe pour ce soir, svp.

Tout ce qui semblait normal pour mes parents, mon oncle et ma tante, me paraissait si mal.
Je ne pouvais qu'être "beau" pour elle. La plupart des couples avait un garçon au bras pour la première fois en 5 ans entre leurs murs scolaires, probablement avec une once de désir fantasmé. Ceci m'était moralement interdit. Je ne peux pas croire qu'elle s'imaginait m'embras...enfin...je ne voulais même pas y penser! J'étais 100% escorte. Personne parmi ses amies ne savaient que j'étais le cousin. Et quelques jeunes filles m'ont jasé ça longtemps pour savoir de quel univers je naissais, me forçant à patiner dans les menteries. Plus la soirée avançait, plus je m'éloignais de Claude et de son groupe d'amies. Je m'étais fait quelques autres amies, dont la future première gagnante d'Occupation Double. Le bar m'avait souvent accueilli.

Nous avions dansé une seule fois ensemble, collés, parce que nous étions forcés si je ne me trompe pas, mais nous nous étions très peu fréquentés de la soirée. Rendant clair pour tous et toute que nous étions arrivés ensemble par simple arrangement, mais qu'elle et moi, n'étions que mauvaise mise-en-scène. 

La dignité prenait le clos. J'étais le trophy cousin.
Humiliant.

J'ai repensé à tout ça dimanche soir dernier en voyant d'un oeil distrait une partie de Végétation Occupation Double où le vide et le narcissisme semblait encore sévir sévèrement autour d'une jeune pansexuelle militante qui n'a rien à dire sinon qu'elle mouille toujours sur les genoux de son beau. 

lundi 27 novembre 2017

L'Horreur Étatsunienne, Histoire d'Hôtel

J'ai débuté la série American Horror Story volume 5.

L'amoureuse et moi avions écouté la première saison et avions beaucoup aimé les idées qui s'y trouvaient. On y découvrait des acteurs et des actrices, on y faisait jouer une (toujours) exceptionnelle trisomique, il y avait ambiance d'horreur et multiples revirements qui nous épataient toujours. L'action se déroulait dans une maison nouvellement achetée, mais sujette à multiples hallucinations, aux voisins intrusifs et au passé lugubre.

La saison 2 était très bonne aussi. Même si ça nous as pris un bout de temps avant de réaliser que certains comédiens, présents dans la saison I, étaient aussi de la saison II, dans la peau de nouveaux personnages. Après 3 ou 4 épisodes, on ne comprenait pas du tout les motivations du personnage incarné par Jessica Lange (elle sera des 4 premières saisons), et comprenions encore moins le personnage incarné par Evan Peters (qui est de toute les saisons). L'action se déroule dans un asile et une séquence musicale reste aussi mémorable que la tête de l'actrice Naomi Grossman.

La saison 3 nous as presque tout fait abandonner. Elle se déroule dans un pensionnat de jeunes filles qui se révélera assez vite un couvent de sorcière. La musique de Stevie Nicks  y est le rare point fort et Stevie vient même nous y faire un numéro surréaliste.

La saison 4 nous as plutôt déplu. Les 4 premiers épisodes suivaient une trame narrative, les 4 suivants une autre, puis on terminait sur une nouvelle tangente narrative comme si on avait improvisé tout ça. Et si le réalisme gothique et terrorisant des séries précédentes avaient frappé fort, cette fois, on y voyait surtout du théâtre. Le contexte de la série s'y prêtait aussi. L'action se déroule en 1952, dans un cirque ambulant, spécialisé dans "les freaks". On aurait pu faire très glauque. On a fait assez théâtral. Dommage parce que la musique de Bowie, Fiona Apple, Lana Del Rey, Kurt Weill et Kurt Cobain y étaient honorées.

C'est probablement pour ça qu'on a laissé traîné la saison 5, Hotel, saison dédiée à la mémoire d'Elisa Lam, assez longtemps sur la tablette, avant que je ne l'entame, seul, ce weekend.

Bien que j'ai été absolument répulsé par certaines scènes, que je trouvais gratuites quelques autres, je ne pouvais, cette fois reprocher à la série, de ne pas tremper dans le glauque. L'action s'y déroulera dans un hôtel, comme le titre l'indique, l'hôtel Cortez, ce qui déjà est très bien pour les personnages épisodiques, tout à fait justifiés pour une simple nuitée, parfois fatale. Lady Gaga y sévit, tout comme Kathy Bates, Sarah Paulsson et encore Evan Peters.

La série s'inspirera de faits réels (encore), des histoires du Cecil Hotel bien entendu, mais aussi des histoires de H.H.Holmes.

Les histoires autour de Herman Webster Mudgett sont largement exagérées mais il y a une part de vrai dans ses conneries.

Au 19ème siècle, Herman Webster Mudgett a grandi dans une famille méthodiste qui aurait peut-être offert des prédispositions à l'esprit de tueur qui serait né dans la tête de Mudgett. Sa famille aurait été une famille fermière qui faisait de sa grange un abattoir possiblement sadique, qui l'aurait fasciné et offert des dessins mentaux identiques, mais pour les humains.

En 1878, HWM épouse Clara. Il n'a que 17 ans. À 19, le couple est néo-parent d'un fils qui deviendra comptable. À l'université, HWM sera diplômé en chirurgie, spécialiste de la dissection. Des années plus tard, il avouera qu'il dévalisait les assurances avec l'identité de certains des cadavres qu'il disséquait. HWM et Clara se sépare (HWM serait violent à son égard) et on voit HWM en compagnie d'un petit garçon qui disparaît quelques jours plus tard. ("retourné vivre dans sa famille" dira HWM). HWM fuit quitte la région quand les rumeurs sur son compte grandissent. Travaillant dans une pharmacie de Philadelphie, un jeune garçon meurt après l'absorption de l'une de ses prescriptions. HWM quitte aussitôt la ville pour Chicago. là-bas, il change même officiellement son nom pour celui de Henry Howard Holmes. Il a donc des choses à cacher. HHH se marie une autre fois, a une fille, puis, sans divorcer l'autre, en mariera une autre. L'une de ses premières victimes aurait été une maîtresse. Marié trois fois en même temps, il ne pouvait avoir que des maîtresses.

À Chicago, il transforme la pharmacie en un hôtel en fonction du l'exposition internationale de 1893 appelé The World's Fair Hotel. Informellement, par la suite, on appellera cet hôtel le "Murder Hotel".  Il ne sera jamais en opération. Du moins, pas pour une clientèle souhaitant vivre. HHH fraude toutes les compagnies auxquelles il fait affaire et bien des femmes disparaissent autour de lui.

Bien qu'il eût confessé 27 meurtres, une fois arrêté, seulement 9 meurtres seront prouvables par la suite, la plupart des autres étant tout simplement vivant.   

Comme un des cadavres retrouvé aura les deux pieds disséqués, et que HHH avait un passé de chirurgien, on inventera toute sorte d'histoire de torture sur son compte. Au final, peu des meurtres auront lieu dans l'hôtel inachevé. H.H.Holmes sera pendu 9 jours avant ses 35 ans.

Tel qu'il le souhaitait, il a été enterré avec du ciment dans sa tombe, ce qui a conservé son corps presque de manière intacte, sa moustache étant aussi parfaite qu'en 1896.

American Horror Story 5:Hotel fera jouer Evan Peters dans un rôle frère de ce qu'était HHH.

Note: Les séries d'AHS ne sont pas pour coeurs sensibles.

dimanche 26 novembre 2017

À La Recherche Du Temps Perdu************Les Possédés de Fiodor Dostoïevski

Chaque mois, comme je le fais pour la musique, (vers le milieu) et comme je la fais pour le cinoche (vers le début), je vous parle littérature, du genre qui m'a profondément marqué et je tente de vous dire comment et pourquoi.

Lire c'est penser, réfléchir, parler à un ami, l'écouter, l'entendre, le comprendre (ou pas), s'immiscer dans une réalité qui n'est pas la nôtre, c'est oser braver ses préjugés, c'est s'ouvrir, découvrir un nouvel angle sur les choses, la vie, l'autre, sur soi-même. C'est prêter une oreille à des confessions, une culture, des moeurs, des fantasmes, c'est avoir l'oeil et la tête sur de nouvelles conceptions, se permettre un nouveau regard. C'est généreux, si on le veut. Générateur aussi. C'est forger ses propres idées à partir de la vision d'un autre. C'est confronter ses perceptions, écouter une musique, suivre un rythme, en faire naître de nouveaux. C'est découvrir l'écho d'un peuple qui ne sera jamais le nôtre. Lire c'est explorer sous une nouvelle lumière, c'est s'ouvrir les sens et s'agrandir les corridors mentaux. C'est se balader sur la plage du monde entier qui le compose. C'est danser sur le cerveau d'un(e) autre. C'est apprendre la vie par les yeux et les mots. Par le moteur de la pensée redessinée. C'est un regard, une inspiration, un souffle.

Lire c'est visiter la vie des autres et un peu la nôtre aussi.

Lire c'est pour moi respirer. C'est aussi beaucoup mon métier premier.

LES POSSÉDÉS de FIODOR DOSTOÏEVSKI

Le livre est d'abord publié en feuilleton entre 1871 et 1872. Payé à la page, Certains Russes étiraient volontairement des récits, sur la passé de certains personnages secondaires entre autre, et Fiodor étaient de ceux-là.
Devenu conservateur et nationaliste, Dostoïevski exprime dans ce 13ème roman, la confrontation entre héros conservateurs (comme lui) et les socialistes et les nihilistes. Il voulait exposer le libéralisme des années 1840 face au nihilisme des années 1870. Le livre se trouvera, au final, une critique de toutes les idéologies.

L'assassinat de l'étudiant Ivanov, pour insoumission, par le chef de l'organisation Narodnaïa Volia, une organisation anarchiste et terroriste, jouera un rôle important dans la genèse de l'oeuvre.

Stravoguine envoûte tous ceux qui l'approchent, hommes comme femmes. Il ne trouve de limite à son immense orgueil  que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdité de la liberté pour un homme seul et sans raison d'être. Tous les personnages de ce roman sont possédés par des démons. Le titre original russe serait d'ailleurs une traduction plus précise: Les Démons. Mais plusieurs traductions, dont la mienne, ont été Les Possédés. Les démons qui habitent les personnages sont le socialisme athée, le nihilisme révolutionnaire ou la suspension religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces idéologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la société et peinent à cohabiter ensemble. Elles appellent à un terrorisme destructeur, comme ce qui aura coûté la vie à l'étudiant Ivanov dans la vraie vie Russe, en novembre 1869.

On a censuré "la confession de Stravoguine" qui devait paraître en fin de deuxième partie (de trois).

Les socialistes, athées et progressistes ont vu alors, à juste titre, un pamphlet contre leurs idéologies et ont vivement réagi. La critique populaire avait alors été assez raide envers l'oeuvre. Sous le régime soviétique, le roman ne sera jamais édité de la sorte. Pas avant 1935. Les censeurs soviétiques n'aimaient pas la direction du livre qui ne prend pas vraiment clairement position, mais qui dresse des portraits de chaque idéologies peu flatteuses. Bien que conservateur, Fiodor surfait sur une certaine part de nihilisme. On a l'impression, en lisant ce livre, que l'on nous donne accès à un milieu underground malsain, qui ne peut que dériver. Et qui le fera. Un équivalent de "la meute" soviétique. La pertinence de ce livre reste totale de nos jours.

Fiodor annonçait les dérives totalitaires du XXème siècle.

En janvier 1959, Albert Camus, qui découvre le livre à 20 ans et en reste lourdement marqué, l'adapte pour le théâtre. On reprendra son adaptation en 1972.

Au cinéma, le polonais Andrzej Wajda en fait un film en 1988

Le fameux livre, dont j'ai une copie fort usée, est une sombre tragédie d'amour et de mort, et une incarnation géniale des doutes et des angoisses de Dostoïevski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. Dès 1870, Fiodor flairait les faiblesses de l'Homme.

À lire assez serré et rapidement (si on a le temps: 700 pages) car sur une longue période entre chaque lecture on peut en perdre le nom des personnages et être forcé de revenir derrière.

Philosophie, politique et réflexions métaphysiques pour ce brillant livre prophétique, magique et clairvoyant face aux dérives futures du totalitarisme.

Toujours toxique, dans nos vraies vie, pas juste en Russie, 146 ans plus tard.

samedi 25 novembre 2017

Tricher en Travaillant

M.Émoi
(sur l'air de Blanche-Neige)

J'étais à penser aux grandes questions fondamentales et existentielles de la vie. Comme:
Anaïs Barbeau-Lavalette et Émile Proulx-Cloutier ont 3 enfants.
Ont-ils eu la mauvaise idée d'en appeler un seul d'un prénom composé?

...quand mon moyen boss, le dernier entré là où je travaille, m'a demandé de venir le voir.

"Hunter, je regarde les 4 derniers jours, tu as travaillé successivement 13 heures, 12 heures 1/2 et 12 ...pour vrai?..."

"Je n'ai très certainement pas fait semblant...mes rides peuvent en témoigner..."

"Mais ça n'a pas de christ d'allure?"

"G.Pawdépowl m'a donné 55 stops (livraisons/réparations/pickups) par jour depuis mardi faque...oui...j'ai fait toute ces heures.."

"Mais...mais dans trois heures tu seras en overtime?"

"Dans 3 heures, il sera 9h00 du matin...et tu vois les stops du jour? : 47"

"Pas question! tu n'aurais même pas dû travailler, tu resteras à l'entrepôt et vers midi on réétudiera la question"

Ce moyen boss a été engagé il y a 4 mois afin d'alléger les tâches de G.Pawdépowl, mon mini boss. Officiellement parce qu'il est surchargé, mais nous savons tous que ce n'est absolument pas vrai. Il triche beaucoup. Il fait semblant de travailler. Et je sais aussi que la direction (le grand boss) n'est pas complètement satisfait de son mou leadership et avait besoin d'une main plus ferme pour nous encadrer, les chauffeurs et gens d'entrepôt. Ce moyen boss est arrivé en frappant fort, en limogeant Matt Amor, le supposé chef de notre entrepôt, mais qui ne faisait pas d'entrepôt tant que ça. Préférant conduire les camions tout en écoutant des livres audio au volant. C'était celui avec lequel je m'entendais le mieux. Nous avions plusieurs points en commun. Comme ne jamais rien prendre de tout ça au sérieux. Il avait toutefois le parfait tempérament du syndicaliste. Toujours en train de citer les normes du travail, de dire des choses comme "...je ne pense pas que je suis supposé faire ça..." et quand il a demandé que l'on révise ses heures de travail et laissé entendre qu'on lui avait soustrait des heures de paie, la goutte du vase a débordé. On l'a limogé. Il n'a jamais rien vu venir et a dû prendre tout ça au sérieux, lui qui allait acheter une maison avec son amoureuse et que la banque allait laisser tomber, maintenant sans réel revenu.

Depuis le départ de Matt Amor, on travaille comme des vrais fous. 4 jours semaine, oui, mais des 50 heures très intenses. Les villes s'arrachent nos services. On fait de vrais miracles. Et mon moyen boss, M.Émoi, m'a tout de suite pris en affection. Me voyant m'investir à fond, il me surprotège et veille sur ma santé morale et physique. J'ai aussi 45 ans, par rapport aux trois autres collègues faisant sensiblement les mêmes choses que moi, qui eux, ont 19 ans, dans la trentaine et dans la vingtaine. On parle d'alléger nos tâches en engageant quelqu'un d'autre.
G.Pawdépowl

Mais ce jour-là, (hier)M.Émoi et G.Pawdépowl m'ont enfermé dans le bureau du premier pour me demander si je ne devrais pas retourner chez moi sur l'heure du midi. M.Émoi me l'a proposé, pas G.Pawdépowl.  C'est pourtant lui, mon mini boss, qui aurait dû m'en parler en premier et je lui en avais donné la chance en lui disant dans la semaine que j'étais crevé et que j'aimerais viser seulement 40 heures en 4 jours, ce qui est déjà beaucoup beaucoup. Mais voilà, G.Pawdépwol est un homme foncièrement jaloux. Et lâche. Aux côtés de M.Émoi, il poussait soudainement dans le même sens que lui, voulant que j'aille me reposer, mais seul à seul, je voyais bien qu'il ne voulait surtout pas que je partes avant lui. Il chantait la même chanson que son boss tout à coup, alors qu'il aurait dû, lui, me le suggérer bien avant dans la semaine.

G.Pawdépwol triche toujours. Quand j'ai été engagé, j'ai tout de suite remarqué qu'il passait son temps à dire ce qu'il avait fait de sa journée, choses qu'il faisait toujours sans réels témoins, mais surtout, il n'avait aucunement le besoin de nous dire ce qu'il avait fait. Seule une conscience coupable révèle de telles choses. Un autre jour, à un retour de parcours vers 14h de ma part, et 13h45 de la part d'un autre chauffeur à l'entrepôt, il avait pris la peine de nous détailler tout ce qu'il avait fait en précisant qu'il était entré à 6h! Ce que nous faisons, nous, tous les matins, et qu'il ne pouvait pas faire très souvent pour se sentir obligé d'en parler comme ça.

Notre meeting impromptu s'est conclu sur l'idée que je partirais vers 4h, à la même heure que G.Pawdépowl. Je suis donc resté en entrepôt avec lui toute la journée, ce qui ne lui plaisait pas du tout. J'étais des yeux sur ses tricheries. Je me suis activé toute la journée et lui, a principalement posé 3 freines-portes sur autant de portes. Toute la journée.

"Maudit, il me semble que je n'ai rien fait et pourtant, je n'ai pas arrêté!" s'est-il senti obligé de dire au public que j'étais, et qui suais tandis que lui justifiait ses faits et gestes. Quand j'ai réussi à fixer quelque chose, qu'il n'arrivait pas à faire, son orgueil jaloux a préféré mettre mon succès sur le fait que j'ai de plus gros doigts...Ce qui est absurde. La jalousie fait dire de vraies conneries aux gens. "Beginner's luck" je me suis contenté de dire.
Quand un autre employé a parlé du fait qu'il avait gagné un prix dans un concours de création d'affaire, il a spontanément dit, avec une rage non feinte, "aaaaaaaaaaaaah, va chier!!!!" en rougissant. Là où tout le monde a plutôt félicité le collègue qui avait gagné ce premier prix.

Drôle de polichinelle.

À travailler avec lui, toute la journée (quand même un autre 10 heures...) j'ai bien vu qu'il ne foutait rien. Vers 15h20, il est même venu vers moi et est resté quelques secondes devant moi, se dandinant, constatant qu'à deux, on travaillait nettement plus vite que si il avait été seul. (je crois même que seul, j'aurais tout fait plus vite). Il semblait me demander du regard "o.k., maintenant, qu'est-ce qu'on fait?" Je sentais qu'il allait dire "Allez! on ne fait plus rien jusqu'à 16h, je n'aurai plus besoin de jouer la comédie devant toi".

Il est vrai que je l'avais surpris deux fois regarder des bandes annonces de séries Netflix sur Youtube.

J'ai aussi constaté que 4 autres collègues, de même rang que moi, voient aussi que ses "fausses journées très occupées" ne le sont jamais vraiment.

Quand on a quitté, en même temps, je l'ai vu jalouser du regard la voiture de l'amoureuse, qui fait bander les eunuques, que j'avais pour la journée puisque mon fils prenait mon char et faisait le taxi pour l'amoureuse.

La jalousie, c'est la laideur absolue. La racine de biens de maux.

C'est plus tard, hier toujours, que j'ai découvert qu'il a, lui aussi, un nom de famille composé.
Mais qu'il n'utilise pas.

Nidkolonne

G.Pawdépowl-Nidkolonne.