vendredi 7 novembre 2025

Cinema Paradiso**********This Is Spinal Tap de Rob Reiner

Chaque mois, dans ses 10 premiers jours, tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu), je vous parles de l'une de mes 3 immenses passions: Le cinéma !

Je l'ai surconsommé, le surconsomme encore, l'ai étudié, en fût diplômé, y ait travaillé, en fût primé, m'en suis retiré. Mais le cinéma, bien entendu, ne m'a jamais quitté.

Je vous parle d'une film qui m'a plu par son histoire, son sujet, ses interprètes, sa réalisation, sa musique, son ton, son audace, bref, je vous parles d'un film dont j'ai pas mal aimé tous les choix.

THIS IS SPINAL TAP de Rob Reiner.

En 1978, Micheal McKean et Christopher Guest, deux amis qui se connaissent depuis le collège à New York, vers la fin des années 60, font un sketch pour une émission de télé où ils incarnent un band fictif du nom de Spinal Tap. Ils travaillent alors avec Harry Shearer, qui joue leur bassiste et quand un problème technique survient sur scène pendant le tournage, alors en direct, on improvise deux personnages qui deviendront David St.Hubbins, guitariste et chanteur, et Nigel Tufnel, guitariste. La même année, Eric Idle, des Monty Pythons, écrit, joue et réalise un faux documentaire, un mockumentaire, sur le band The Rutles, band fictif inspiré des Beatles et de leur histoire. 

Rob Reiner, fils du comique Carl Reiner, n'a pas encore tourné son premier film. Il se sent prêt à le faire au début des années 80. Guest, McKean & Shearer s'assoient ensemble afin d'écrire leur mockumentaire, dans le même esprit qu'Idle l'avait fait pour la BBC. Mais on écrit principalement les grandes lignes car on favorise beaucoup l'improvisation. Fran Drescher y incarne une personnalité mondaine du monde de la musique capable de faire mousser les ventes d'un disque, ou choisir de ne pas les promouvoir. De jeunes Billy Crystal et Dana Carvey jouent deux mimes dans une de ses réceptions. Reiner co-scénarise avec eux, documentant le style de tournage, car il joue aussi le réalisateur dans le film, en visionnant Don't Look Back sur Bob Dylan, The Last Waltz de Martin Scorsese sur The Band et en allant assister à (un douloureux pour lui) spectacle de Judas Priest. Il s'inspire aussi d'un reportage sur Tom Petty, égaré en coulisses d'un spectacle pour intégrer une scène du genre dans le film.

Des subtilités de l'humour britannique, car Guest et issu de la noblesse Britannique (il a même des titre royaux), se glissent ici et là. Comme des scènes négociées où on veut bien paraitre, malgré deux feux sauvages déconcentrant. Tout est tourné, bien entendu, sous le signe de la comédie. Un genre que je n'ai pas si souvent honoré ici. On se moque des artistes qui démolissent les chambres d'hôtel, ici, c'est plutôt le gérant. 

La tournée de Spinal Tap, "le groupe qui joue le plus fort sur terre", auteurs de 17 albums, ne cesse de voir ses spectacles se faire annuler. On se raconte à Reiner avec des interstices musicaux qui sont tous des compositions originales de McKean et Guest qui font de la musique ensemble depuis longtemps. Le band a un problème récurent depuis le début de leur carrière, leur batteur trouve toujours la mort. Soit dans un accident de jardinage qu'on préfère garder secret, soit par auto-combustion, soit mort étouffé du vomi...de quelqu'un d'autre. 

On passe de problème en problèmes alors que la pochette montrant une femme nue tenue en laisse sera refusée et remplacée par pas nécessairement mieux jusqu'à ce qu'on arrive à un compromis qui ne plait pas. On accorde tant de temps aux chansons presque toutes entendues en entier, qu'on finit par presque croire au band. On les suit en bus, derrière la scène, sur scène, dans la nature avec Reiner incarnant le (faux) réalisateur/intervieweur, Marty Di Bergi. 

Si le film n'a pas connu de grand succès en salle, en 1984, c'est l'apogée de la location en club vidéo. Et le film fera presque toute sa fortune, en location vidéo. Paul Shaffer, claviériste et musicien en chef de David Letterman pendant toute sa carrière à la télévision, incarne ici Artie Fufkin, promoteur de la compagnie de disques Polymer, pas excessivement talentueux.   

Ed Begley Jr, Bruno Kirby, Patrick Macnee et Anjelica Huston y font de courtes apparitions. 

Rob Reiner est le lien entre l'actrice Jamie Lee Curtis et Christopher Guest. Le baron Christopher Guest, et la toujours intéressante Jamie Lee, se marient justement aussi en 1984. Ils adopteront deux enfants ensemble, deux filles. Sont toujours un couple, de nos jours.

Le film sera un grand succès critique, grand succès vidéo, mais pas un succès en salle. 

Spinal Tap II: The End Continues a été lancé le 12 septembre dernier. Une suite au film de 1984. Avec le même trio d'acteur, et encore tourné comme un mockumentaire, depuis popularisé davantage par les succès de The Office ou des téléréalités.   

Paul Shaffer reprend aussi son rôle d'Artie Fufkin et Paul McCartney, Elton John, Garth Brooks, Questlove, Trisha Yearwood, Chad Smith et Lars Urlich jouent leur propre rôle dans quelque chose qui serait tout aussi drôle. Parce que toujours co-scénarisé par McKean, Guest, Shearer et Reiner. Toujours réalisé, par ce dernier. Qui joue aussi, le fictif Marty Di Bergi. 

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)